Milan Calibre 9 de Fernando di Leo - 1972
Si on m'avait dit qu'un jour on verrait ce genre de bobine sur Arte!
Avec les ans, il ne me restait plus en tête que cette intro musicale et sans dialogue, ainsi que la scène de danse de Barbara Bouchet. Mais j'avais quand même toujours à l'esprit que c'était le haut du panier du polar rital. En effet, Di Leo n'est pas un branque et ses cadres claquent un max. De simples vues sur un Milan pas vraiment carte postale, bien pensées, et paf, on a une ambiance qui se crée. C'est assez étonnant d'ailleurs, on ressent ce contraste du pays qui sort de l'ornière, avec pas mal d'argent, une industrie qui fonctionne, mais aussi une partie toujours un peu pouilleuse. De ce côté, les discussions entre flics et celle avec le mafieux déchu en rajoutent une petite couche pas désagréable alors que ça ne fait pas franchement avancer l'intrigue.
Ensuite on a un cast assez hétéroclite mais tellement bien utilisé! Entre les tronches pas possibles des hommes de main (et di Leo y va franco sur les gros plans!

), on a un défilé de testostérone sur pattes. Gastone Moschin est juste dingue. On dirait une sorte de Statham 70s prolo qui déborde de charisme, même quand il se fait démonter la tête.

Mario Adorf sort les gros yeux et la boîte à baffe, à la limite du cartoon, mais ça fonctionne. Philippe Leroy, c'est la classe à Dallas, du bandit old school, même en marcel!

Le seul bémol vient de l'américain, incarné par Lionel Stander et Lionel Stander, ben c'est
L'Amour du Risque pour moi.

Pas top pour la crédibilité. Ceci dit, on ne le voit pas tant que ça. Et au milieu de ces bras de fer entre couilles velues, on a la beauté irréelle de la Bouchet, que di Leo met parfaitement en scène en nous la présentant dans cette danse peu habillée. Mais surtout en utilisant cette idée de filmer de côté afin de la faire apparaître en pied dans tout le cadre. L'effet est saisissant.
Avec tout ça, on plonge sans souci dans cette histoire de vol entre gangsters, laissant planer un petit suspens pas désagréable. A vrai dire, je regrette juste que les histoires de passeurs n'aient pas l'air très crédibles. Faire transiter de telles sommes entre autant de mains, c'est pas bien malin.

Cependant le décorum général fait passer la pilule. D'autant que la musique de Bacalov avec le groupe de prog Osanna, ajoute une couche de baroque pas dégueue.
Résultat, en attendant de revoir
La Mala Ordina, c'est clairement un des meilleurs polars transalpins.
8/10