[oso] Mes bafouillages erratiques vol. 2025

[Alegas]

[Alegas]

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EN FANFARE
Emmanuel Courcol (2024)(1H43)(FRANCE) - 4,5/10
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Et béh, j'en attendais quand même un peu plus vu tout ce que j'ai pu lire à son propos depuis l'année dernière. Alors, c'est sûr, on entend bien les violons. Langouuureuuusement. Lonnguuueement. Larmoyeuuuuusement. C'est pas désagréable, mais à force d'empiler les clichés et de faire de la musique ce truc si nécessairement important, j'ai fini par décrocher. Niveau mise en scène, c'est le calme plat, d'une tristesse dingue, j'ai trouvé la photographie sans expression aucune alors que certains lieux appelaient un peu d'ambition à ce niveau, l'usine en grève notamment, mais c'est 0 à ce niveau là : la réunion dans le bureau, horrible, le petit casting voix juste derrière, idem, c'est chaud quoi le manque de recherche. Reste un duo d'acteurs qui trouvent une bonne alchimie à l'écran, mais de mon côté ça n'a clairement pas suffi, je vois beaucoup trop les ficelles, impossible de m'impliquer dans ce qu'on me raconte, ce revirement final notamment, inutile atout maître pour déclencher à nouveau les bassines de larmichettes, m'a achevé.

[Alegas]

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LE RITUEL
David Bruckner (2017)(1H34)(UK) - 5,5/10
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Un petit film d'horreur qui emballera probablement tous ceux qui aiment les délires à la Blair Witch, les fans de randos énervées dans les bois, de tentes qui bougent, de branches qui craquent. Dans le genre, c'est bien foutu, niveau mise en scène, David Brickner possède un réel savoir faire et une équipe douée : la photographie est réussie, le travail sur le son aux petits oignons, et le design de la créature qui zigouille tout le monde très correct, original tout du moins.

Pour les autres, ceux qui ne sont pas spécialement fanas des délires forestiers ambigus, dont je fais partie, c'est un peu plus compliqué même s'il y a tout de même suffisamment de maîtrise à l'ouvrage pour s'y retrouver. C'est juste que le pitch est tellement maigre que pour combler les 1H34 du film, on sent que les trecks s'éternisent, que les engueulades sont rallongées, bref on s'ennuie un poil. Et c'est bien dommage, il ne manque pas grand chose, un peu de densité au fil narratif ténu qui tient le tout sans doute, pour que la maestria formelle qui sait se faire une place à l'image, lorsque la supérette s'invite dans la forêt à maintes reprises notamment, s'inscrive dans un récit plus stimulant.

Pour ma part, en l'état, c'est un peu court. Premier long métrage du réalisateur en solo qui s'était déjà buté sur du court/moyen (que je n'ai pas vu). Je dirais bien que c'est super prometteur pour la suite, mais je découvre ce film sur le tard, et j'ai vu que le bonhomme avait depuis réalisé la version new age d'Hellraiser dont je ne sais pas trop ce qu'elle vaut; l'intention ne m'emballe pas des masses, mais vu la maîtrise visuelle de certains passages de son rituel glauque, ça vaut sans doute le coup d'oeil.

[Alegas]

Son second film est pas mal non plus, pas au niveau du Rituel à mon sens, mais il y a un vrai sens de la création de l'angoisse via un personnage féminin qui se sent traqué par une menace invisible. A toi de voir si tu veux tenter, mais je pense que ça vaut plus le coup que le Hellraiser qui, paraît-il, est trop sage et trop orienté teen.

J'espère sincèrement que ce mec aura une carrière, je sens qu'il a du potentiel. Malheureusement, quand on voit la direction qu'ont pris des mecs comme Neil Marshall ou Christopher Smith, ça laisse craindre le pire.

[angel.heart]

Son Hellraiser est moyen, mais avec de bonnes choses


Perso, j'ai beaucoup aimé ses 2 premiers films.

[osorojo]

Je viens de lire le synopsis de The Night House, c'est la même chose autour d'un lac, non ? Je tenterai peut-être vu ce que vous en dites, on verra.

[Scalp]

J'ai même pas fait de critique de Rituel tellement j'ai trouvé ça mauvais.

[osorojo]

Y a quand même un truc. Les visions du protagoniste, avec la superette qui se superpose à la forêt, je trouve que c'est une super idée. Et formellement, y a des trucs quand même pas mal foutus, ce qui me fait mettre la moyenne perso. Je n'ai pas trouvé ça cheap du tout. Mais niveau script et personnages, ue, c'est très moyen.

[osorojo]

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Los Olvidados
Luis Buñuel (1950)(1H25)(UK) - 8/10
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Je suis loin d'etre un gros fan du cinoche de Buñuel mais là j'me suis fait cueillir. Cette illustration super noire de la misère dans les bas-fonds de la ville de Mexico, à hauteur d'enfants, est d'un désespoir absolu tant tout y est pourri. L'âme humaine y est dépeinte d'un sordide absolu, à l'image du vieil aveugle qu'on nous présente de manière ambiguë et dont on ne sait pas trop quoi penser pendant les trois-quarts du film,

jusqu'à confirmation que c'est un salaud comme tous les autres

.

Le final est violent dans le genre, assumé à 300% dans son intention de mettre plein cadre ce qu'il est généralement commun de planquer. Emballé en 1H25, pas le temps de niaiser, ça file à tout allure et de nombreuses péripéties prennent place dans le cadre. Une fois n'est pas coutume, les gamins filmés sont sacrément bons, le protagoniste notamment assure et la mise en scène est solide. Niveau photo c'est super soigné, j'ai bien aimé le passage onirique qui relate le cauchemar de Pedro lors duquel la touche Buñuel s'exprime à fond.

Pour la faire courte, Los Olvidados est un film marquant, dont le sujet est si vaste qu'il permet à tout un tas de personnages secondaires d'exister pleinement : je pense à celui de la mère notamment, loin de l'image aimante que l'on associe généralement au cinéma à la figure maternelle, même si dans la dernière ligne droite du film, elle semble retrouver cette fibre depuis longtemps perdue. Cette ultime séquence qui la voit croiser la charrette de l'abuello et la pauvre Meche est en ce sens d'une symbolique à toute épreuve. Pfiou.

[osorojo]

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UN OURS DANS LE JURA
Franc Dubosc (2025)(1H52)(France) - 3/10
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J'avais pourtant envie d'y croire, surtout que le film a été accueilli plutôt correctement; du coup je m'étais dit que dans le pire des cas, ce serait au moins récréatif. Ce qui n'a pas été le cas ... mais même si je n'ai pas apprécié la séance de mon côté, je comprends la motivation à l'origine du projet, y souscris. En revanche, je n'adhère pas au résultat tant il manque de spontanéité. Je veux dire par là qu'il est amusant de voir un film français tenter l'hommage aux frères Coen, mais quand le résultat ne fait que singer la référence, ça devient plus compliqué pour moi de m'investir dans ce que je vois.

Mon souci avec cette proposition c'est que d'un côté j'ai envie de me débarrasser des mes a priori, de faire comme si je ne connaissais pas Dubosc pour donner une chance à sa dernière réalisation qui, il est vrai, tente quelque chose d'un peu différent. Mais de l'autre, je me retrouve avec des séquences qui s'enchaînent sans effort de mise en scène, autant de sketchs balourds qui pourraient agrémenter un jeu télévisé quelconque, comme cet interrogatoire d'une fille tout juste majeure qui raconte ses galipettes sportives à l'arrière d'une berline allemande vilainement cabossée en présence de son gendarme de père : affligeant pour rester gentil.

Ce sentiment que Dubosc est persuadé de livrer un récit tarantinesque (l'iroquois ouille ouille ouille), irrévérencieux, provoc, immoral et tutti quanti alors que les clichés s'empilent, que les personnages sont des caricatures sur pattes, m'a fatigué sur la distance : j'ai assez vite décroché. Pourtant j'y ai cru pendant le premier quart d'heure, le temps du carambolage initial en gros. Puis après, les dialogues sur-appuyés s'enchaînent (c'est chaud quand même, limite si t'as pas un petit 'tudum' avec des rires enregistrés à chaque fois qu'il faut rigoler) et j'ai compris que j'allais trouver le temps long... ce fut le cas, quasi 2h pour pas grand chose au final. Pas ma came du tout, et j'en suis assez triste parce que j'avais bien besoin de rigoler un petit coup.

[osorojo]

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MA VIE, MA GUEULE
Film de Sophie Fillières · 1 h 39 min · 2024 (France)
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J'ai tenté parce que le sujet me cause, étant moi même assez proche du personnage dans son côté asocial mais ça ne l'a pas fait du tout, je me suis ennuyé comme un rat mort pendant 90% du film. Les apparitions de Philippe Katerine m'ont fait un poil sourire, et j'aime bien Jaoui qui ici se donne sans compter. Dommage qu'elle soit servie par un vide qui tente inlassablement de se donner une densité sociale qui à mon sens n'est jamais vraiment de la partie. La genèse du film est particulière puisque la réalisatrice est malheureusement décédée avant de pouvoir faire le montage apparemment (ses enfants l'ont fait pour elle, triste histoire tout de même, Sophie Fillières n'avait même pas 60 ans, c'est jeune pour partir :'(), donc il est évident qu'il résulte par la force des choses d'un acte manqué. Je ne juge donc que le résultat, et non la note d'intention; j'ai juste eu l'impression de me prendre dans la tronche l'empathie d'une personne plutôt équilibrée bien dans ses pompes qui tente de donner de la visibilité aux marginaux en esquissant le portrait de l'un d'eux. Mais c'est pas si simple, pour le coup, j'ai trouvé le personnage de Jaoui complètement hors sol, cliché dans son décalage (l'écriture du poème dans l'agence avec ses collègues connards ++ forcément, les discussions avec le psy..) ce qui a pour conséquence de le faire sonner faux, la plupart du temps, m'empêchant tout du long de m'impliquer dans le visionnage.

[Dunandan]

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DOMICILE CONJUGAL
Film de François Truffaut · 1 h 37 min · 1970 (France)
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Je lui préfère Baisers volés mais j'aime toujours autant me balader dans ce cinoche de Truffaut qui se veut être la peinture du quotidien d'une certaine France (privilégiée il faut le dire) des années 70. Et au risque de faire une nouvelle fois hurler dans les chaumières, je m'amuse à nouveau de voir le sieur Doinel jouer de sa nonchalance sans jamais y penser à deux fois avant de prendre une décision de salopard aux lourdes répercussions à venir. Ainsi le bougre décide sur un coup de coeur passager d'apprendre le Japonais de la meilleure des manières au grand détriment de la pauvre Claude Jade, toujours aussi délicieusement innocente mais surtout ce coup-ci terriblement touchante lorsqu'elle dépose les armes avec l'envie de reconquérir son enfoiré d'époux : "je n'ai pas d'amour propre, tu le sais bien. Je t'aime encore". A ce moment, comment ne pas nourrir pour elle une tendresse certaine. La fin avec son jeu de miroir pas vraiment inspiré n'est pas spécialement réussie mais je me réjouis déjà de continuer avec L'amour en fuite même s'il annonce un peu moins de Claude Jade à l'écran, ce qui me chagrine un peu. M'enfin je fais confiance au vieux François pour introduire de nouveaux personnages féminins qui parviendront à tendre vers l'équilibre avec l'apathie maladive d'Antoine le sacripant.

[Scalp]

Vraie question, pas pour faire chier, tu trouves que Leaud joue bien ?

[osorojo]

Je trouve que son jeu s'inscrit parfaitement dans cette série de films en tout cas. Je ne crois pas l'avoir vu dans un autre univers que celui-ci, mais oui, dans ces Doinel de Truffaut je trouve qu'il est parfait. Il fait clairement passer les films dans le domaine de la fable avec son jeu si particulier, auquel je peux comprendre qu'on accroche pas du tout.

[Mark Chopper]

J'ai appelé ta DRH. Ton activité chevaline est maintenue. C'est Olrik qui est chargé de l'organisation... Il s'est inspiré d'un pinku de Hisayasu Satô dont il t'a déjà parlé.