[Scalp] La Chute continue 2025

[Scalp]

5.5/10

The Boys in Company C de Sidney J.Furie - 1978

Avant de devenir un réalisateur de nanar dans les 80's (entre Superman et Aigle de Fer c'est chaud quand même), Furie a eu une carrière plutôt intéressante (entre son film d'espionnage avec Caine, son western avec Brando et son biopic de Billie Hollyday il a des trucs sympas) et ici il est sur un film curieusement tombé dans l'oubli. Alors ok c'est pas un grand film mais c'est l'un (peut être même le) des premiers films à traiter de façon frontale la guerre du Vietnam et quand on le voit on se dit que Kubrick a forcément vu le film (jusqu'à reprendre le même personnage dans le même rôle, enfin puissance 100 chez Kubrick car Kubrick trouvait l'acteur trop gentil dans le Furie et avait donc refusé l'acteur dans un premier temps), on pourrait même considérer que le film de Kubrick est un remake, bon avec tout en meilleur, ici c'est plus primaire et académique (ce qui surprend un peu quand on a vu es films précédents de Furie). Si le film est tombé dans l'oublie c'est peut être qu'il est sorti en même temps que le Cimino et le Coppola sont arrivés peu de temps après (il y a eu Le Merdier de Ted Post aussi la même année) et bon y a pas photo (les budgets sont évidemment pas comparables mais ça a été tourné aux Philippines et ça fait clairement illusion, chaque dollars a été utilisé pour le film).
Ce qui surprend en premier c'est quand même le logo qui ouvre le film, car c'est un film produit à HK par Fortune Star. Le film est donc une version sage (ou académique) de Full Metal Jacket, on a la même construction narrative avec cette bande de jeunes hommes qui vont avoir l'entrainement Marines puis être envoyé au Vietnam et on suit une poignée de personnages. C'est ici que le film ne gagne pas de points, le film est jamais aidé par un casting qu'on pourrait considérer de nobody (sauf R.Lee Ermey qui sera donc reprit chez Kubrick), alors les mecs sont pas mauvais mais on a un peu de mal à s'attacher aux personnages qui restent tout des clichés (qui en plus ne vont pas trop évaluer), la voix off d'un des personnages est ici finalement une bonne chose et aide un peu à avoir de l'empathie pour ses jeunes envoyés au casse pipe mais ça reste une empathie très limité qui fait qu'on regarde ça sans grande implication. On va les suivre dans cette guerre bordélique, sale, où les ordres sont contradictoires et des missions peuvent être couvert pour des intérêts personnels d'un officier, où tout le monde fait semblant de savoir ce qu'il fait. Et puis ici on se bat pas par conviction mais parce qu'on a été obligé de s'engager et le but est pas de gagner mais de survivre.
Furie est donc très sage derrière sa caméra et faut pas s'attendre à des grosses scènes de bataille maitrisée, c'est assez oubliable, bon ça fait le taf et essaye de pas être cheap, c'est déjà pas mal mais le film est quand même pas fou à ce niveau et il est plus sympa dans ces moments calmes avec quelques beaux moments. Par contre le match de foot en guise de climax c'est clairement pas l'idée du siècle même si ça a le mérite d'être original, bon la scène a une utilité mais le match est un peu trop long et c'est un peu osef quand même.
Alors sur la longue liste des films au Vietnam on est clairement pas sur un grand film, il est plus dans la 2ème division avec des trucs comme Hamburger Hill et se laisse donc regarder tranquillement.

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2/10

Silent Night, Deadly Night de Charles E. Sellier Jr. - 1984

Un bon slasher de merde, un de plus, c'est con car celui là j'ai presque envie de dire qu'il est bien écrit. Presque. Dans la première partie du film on voit un jeune gamin traumatisé car il a assisté à la mort de ses parents par un type déguisé en père noël, il va être élevé dans un orphelinat et être éduqué à coup de ceintures par une bonne soeur. La bonne idée est donc de nous faire suivre le film selon le point de vue du tueur, on va continuer de le suivre quand jeune adulte il va bosser dans un magasin de jouets et quand il va basculer en tueur qui se déguise en père noël. Et là le film n'a pas plus grand chose à proposer, alors la première partie se laisse donc suivre même si c'est moche et mal joué (bon gros casting de joueurs de Montpellier et un tueur avec un charisme proche du néant) mais voilà c'est un slasher et à un moment il faut livrer la marchandise, à savoir des meurtres de qualités (le quota de nudité est bien quant à lui bien respecté avec tout le casting féminin qui fini boobs à l'air) et là c'est un drame. Le film n'a absolument aucune scène à sortir du lot, aucune idée pour les meurtres, aucune idée pour les armes, aucune idée pour un plan gore et quand à la fin on se dit putain le film va se lâcher et ça va buter du gosse à la hache et bien non, il n'en n'est rien. Heureusement ça dure juste 1h20 et donc on se fait pas chier mais on se dit que c'est dommage car avec un mec qui sait tenir une caméra (et un autre lead) on aurait pu avoir un slasher correct, là c'est comme d'hab, c'est nul.

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5.5/10

Fight or Flight de James Madigan - 2025

C'est Bullet Train dans un avion, sauf que ça dure 25 minutes de moins et qu'il y a des vrais moments funs (ou concon), bon après on est devant un film qui finalement exploite pas assez le potentiel du pitch et tout ce qui se passe en dehors de l'avion est affligeant de nullité.
Le pitch a un potentiel ludique, Josh Harnett se retrouve dans un avion remplit de tueurs et doit trouver une cible à protéger sauf que personne ne sait à quoi ressemble cette cible. Alors le film met un peu trop de temps à arriver dans l'avion, c'est que 20 minutes mais c'est trop vu ce qui se passe à l'écran et puis c'est con le film grille sa cartouche trop vite en dévoilant la cible un peu rapidement et du coup le coté ludique on le perd clairement. Et les interactions entre les personnages ne fonctionnent pas, en fait part Harnett le casting c'est un peu le casting de la honte, et on a un exemple parfait pour ça avec Marko Zaror, alors ok le mec est un cascadeur et il sait se battre (même si je suis pas fan de son style) mais alors dès qu'il parle c'est catastrophique et là il a un rôle beaucoup trop parlant pour lui. Enfin façon on regarde pas le film pour ça, si on a vu le trailer où on nous promet de la baston dans un avion et c'est ce qu'on a. Le tout avec un show Harnett dont le capital sympathie joue énormément ici, et ici en alcoolique qui va péter des tronches il est clairement vraiment bon et on sent qu'il s'amuse.
Les bastons sont cools car elles prennent vraiment bien en compte le coté exigu de l'avion et tout le décor est très bien utilisé lors des fights, et le film réussit surtout l'exploit de mêler le coté comique et vénère, le premier combat contre Zaror est ainsi assez marrant avec Harnett sous sédatif qui arrête de se battre par moment. Le film se démarque des John Wick car on a moins le coté bot (même si la saga s'est amélioré au fil des épisodes pour les fights, juste ça hein) mais on a pas d'antagoniste intéressant ou du moins charismatique, du coup merde on a un coté bot quand même mais c'est moins marquant car il y a un coté fun qui se dégage avec des excès gores gratuits et marrants, le passage sous LSD m'a vraiment fait marrer (Harnett et sa ganache font beaucoup) et le final à la tronçonneuse c'est con mais ça marche et puis le mec derrière la caméra fait le taf, on retiendra pas vraiment un plan mais au moins c'est toujours ultra lisible et les chorégraphies sont efficaces. Malheureusement le film est pas si généreux que ça en action et qu'on a finalement beaucoup trop de passages bavards qui servent à rien, mais la bonne humeur est communicative et c'est pas boursouflé comme Bullet Train. Petit actionner qui fait le taf au final grâce à son lead qui depuis quelques années sort du trou et ça fait plaisir.

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3/10

Slaughter High de 3 mecs (oui ils s'y sont mis à 3 pour pondre cette merde) - 1986

Slasher anglais fauché qui a pour lui d'être bien plus gore que les slashers ricains de la même époque mais c'est bien la seule chose qu'on peut mettre à son crédit car pour le reste c'est vraiment mauvais. Alors que tout le monde joue mal c'est pas un problème, limite c'est normal, mais alors le début du film où ça martyrise la souffre douleur du lycée c'est vraiment compliqué, bon ça ose des trucs qu'on aurait pas vu dans un film ricain (un plan teub quoi) mais ça prend 3 plombes (25 minutes c'est vraiment trop long ici, et ça va le film fait 1h25 au final). Bon on est content de voir Caroline Munro (à jamais une star de ce genre de production) mais c'est bien la seule actrice qu'on est content de voir, heureusement c'est le premier rôle et c'est elle qu'on voit le plus, le tueur on le voit pas vraiment et tant mieux vu comme il est nul (et pour l'anecdote il s'est suicidé après avoir tourné le film, de là à dire qu'il y a une relation de cause à effet...).
La suite du film on passe 10 ans plus tard (ça sauve un peu la connerie du film car Munroe qui joue une lycéenne du haut de ses 35 ans c'est quand même un peu ridicule) où une fête a été organisé pour les anciens du lycée et donc le souffre douleur (avec un joli masque) revient pour buter tout le monde et on est de son coté tellement tout le casting est détestable. Au crédit du film on a donc quelques effets gores sympas, une bonne diversité dans les mises à mort (le lit électrifié j'ai trouvé ça marrant) mais faut surtout pas s'attendre à de la mise en scène (après y a un plan avec un mec pendu et l'ombre du tueur que j'ai trouvé sympa), toute la partie suspens est catastrophique (malgré un score qui essaye de sauver les meubles).
Sur l'échelle du slasher c'est presque regardable du coup, mais bon ça reste de la merde.

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3/10

Warfare de Alex Garland et Ray Mendoza - 2025

Bon les films de Garland j'arrête là et A-24 pareil. Sur le papier j'avais envie d'y croire, une mission en Irak qui tourne mal avec à la co-réalisation un ancien Seal qui a participé à cette mission (ce qui change pas grand chose car au final sur tous les films de ce type il y a des conseillers militaires). Mais voilà très vite j'ai senti la douille, quand au bout de 25 minutes on avait toujours pas eu la moindre action et surtout pas le moindre truc pour s'attacher aux personnages (malgré quelques têtes connues comme le fils de Tony Soprano, le gamin de Toy Story ou le mec de Shogun), l'absence de point de vue plombe le film ici. Alors dans les critiques on aura peut être le coté apolitique mais clairement autant dans Civil War (belle daube) ça posait problème, ici c'est plus que secondaire et jamais un problème, il y a une approche documentaire finalement sauf que le coté documentaire prend le pas sur le coté cinéma et qu'on se retrouve devant un film d'une pauvreté de mise en scène assez hallucinante. J'ai toujours pensé que le cinéma d'action était celui où le talent d'un mec pouvait le plus ressortir car il se reposait pas forcément sur des bons acteurs ou un super script. Et là le talent on voit bien qu'il y en a pas, et pourtant Garland a l'opportunité de faire des choses sympas, mais le fait que bien filmer il ne sait tout simplement pas faire (sa filmo en est la preuve).
Ici on va donc suivre une escouade qui se retrouve à planquer dans une baraque, alors la première partie d'attente je comprends l'idée même si ici c'est très mal foutu (il nous fait ressortir aucun personnage et donc on aura pas d'empathie pour les personnages), et quand tout part en couille le film n'a rien à proposer, déjà on va rester dans cette maison et on ne verra jamais l'ennemi, faut quand même être sacrément sûr de sa mise en scène pour faire un film avec un ennemi invisible, et ici l'action se limite à des explosions dans la maison et des tirs sur des murs, le tout sous le cri non stop d'un des seals blessé (et on va va l'entendre pendant très très longtemps), ça se voudrait surement immersif mais ça fonctionne pas (c'est même assez mou et sans tension) et pour avoir de l'action efficace on repassera, et puis l'effet de surdité est utilisé à outrance ici, c'est fatiguant. Alors le film part surement d'une bonne intention en voulant rendre hommage aux victimes de cette mission mais c'est un échec.
On est loin, très loin de la Chute du Faucon Noir ou même de 13 Hours, et même du film Netflix du frère Carnahan, bref c'est naze.

[Scalp]

5.5/10

Hinterland de Stefan Ruzowitzky - 2021

Je vais mettre en avant la prise de risques et l'importance donner à la forme du film car bon le coté thriller est quand même pas ouf, pour pas dire un peu nul avec une écriture un peu aléatoire et c'est jamais passionnant mais voilà il y a l'ambiance et le visuel.
Alors c'est un film autrichien d'un gars qui avait gagné un Oscar du meilleur film étranger avec Les Faussaires (un petit thriller dans un camp de concentration un peu surprenant car y a pleins de juifs qui survivent). On va suivre un soldat (un lead très solide, je connais pas l'acteur mais il a une bonne gueule et un vrai charisme) qui revient de la Grande Guerre après 2 ans en captivité et il trouve un Vienne qui a bien changé avec un filigrane tout ce qui va se passer en Europe dans les années suivantes (anarchisme, communisme, antisémitisme) avec la chute des Empires du siècle dernier, à son retour sa femme et son fils ont disparu et ses anciens camarades soldats se font tuer un par un et on va donc avoir une enquête du pourquoi et du qui et c'est clairement sur ça que le film est pas ouf. Même si faut reconnaître qu'on a des meurtres visuellement sympas. On peine à être captivé par l'enquête qui avance laborieusement (mais il y a une super scène de dialogue avec le décor qui change).
Mais voilà si je vais garder le film en mémoire c'est pour son aspect visuel, qui va pouvoir en rebuter plus d'un, car tout a été tourné en fond vert et on a une ville de Vienne en surimpression et surtout le film va carrément du coté de l'expressionnisme allemand avec une déformation de la réalité (décors penchés, tordus et des variations d'échelle par moment), le tout avec une très belle photo, alors on voit que c'est numérique mais clairement je trouve que c'est super bien fait et ça donne une vraie patine au film et ça lui confère une vraie bonne ambiance de film noir et on va même du coté du fantastique et du gothique.
Un film audacieux malheureusement plombé par une écriture de CP.

[Alegas]

Bon les films de Garland j'arrête là et A-24 pareil.

[Mark Chopper]

Mais est-ce que ça vaut pour les films écrits par Garland et réalisés par d'autres ?

[Scalp]

C’est la même merde, c'est pas 2 films potables avec Boyle qui vont relever le niveau, ce mec est une fraude.

[Scalp]

7/10

Il Cittadino si Ribella de Enzo G.Castellari - 1974

Les poliziottesco il y a vraiment à boire et à manger, on peut vite tomber sur des nanar bon ici avec Castellari on est quand même pas sur n'importe qui (Keoma for ever) même si je trouve que son Big Racket est clairement un film surcoté de ouf (il a été survendu pour son coté action). Ici on est devant un revenge movie sortie à la même époque que le film de Winner (là aussi un film bien surcoté malgré la présence toujours magnétique de Bronson) et vu les dates on est pas devant un film opportuniste (les films ont surement été tourné en même temps), l'action se passe dans la ville de Gènes bien mise en valeur où ressort bien l'ambiance délétère de l'Italie de cette époque (le générique annonce la couleur).
On va suivre Franco Nero (parfait comme souvent) qui délaisse ici ses rôles de flic pour jouer un citoyen lambda (vrai contre emploi) qui va se faire maltraiter par une bande braqueurs et l'apathie des forces de l'ordre (et là vu le ton très sérieux du film on est clairement devant un film qui veut dire des choses et qui n'est pas juste un film d'action, en plus il y a pas vraiment d'action) va le forcer à mener son enquête pour retrouver ces hommes et se venger.
La force du film est de commencer immédiatement, le braquage est la première scène du film ainsi on s'attarde pas sur la vie de Nero avant ça, il va donc mener son enquête immédiatement et le film ne se perd pas en scène inutile sur une transformation morale, d'ailleurs le film ne se pose pas trop de questions là dessus car Nero ne veut pas que la justice absolue, il veut surtout retrouver sa dignité perdue lors de l'intro (et c'est pour ça que le film est un Revenge movie et pas un Vigilante, une notion que beaucoup de monde a du mal à saisir). Et c'est intéressant de suivre ce personnage anti héros, on est pas devant le héros type des polars italiens, ici Nero est clairement un peureux (ou finalement un citoyen lambda), il se transforme donc pas en as de la gâchette en 2 minutes et la construction de son personnage on y croit. Et ce que j'ai bien aimé c'est la relation qu'il va nouer avec le petit truand (très bon Giancarlo Prete) qu'il va rencontrer et c'est un peu le sel du film finalement et ça donne des très belles scènes toutes simples.
Le film a des bonnes idées narratives comme Nero en maître chanteur ou le faux rapt et ça donne un truc vraiment bien écrit (et on peut pas toujours dire ça de ce genre de film). Et le message du film reste ambigu, finalement on ne sait jamais si Castellari cautionne ou pas (enfin on s'en fout aussi, ça change pas la qualité du film). Par contre on peut regretter le peu de présence du trio de malfrats à l'écran, et c'est dommage car quand ils sont là, le film prend immédiatement une autre dimension.
Bon c'est du Castellari donc on a forcément de l'action et clairement l'intro avec la course poursuite c'est un gros morceau avec du bon froissage de taule comme on aime (team Julienne qui fait ses cascades sans autorisation), c'est énergique et ça reste toujours un des atouts de ce genre de film et puis le climax est vraiment efficace.
A noter (et c'est pas si fréquent dans les poliziottesco) une jolie photo qui donne notamment un super climax final et de manière générale le film a des supers décors particulièrement bien filmé.
Et puis le film ne serait pas le même sans la merveilleuse BO des frères De Angelis et son thème principal qui revient peut être un peu trop souvent dans le film mais qui est vraiment une tuerie (entendue dans d'autres films depuis).
Castellari est forcément un cinéaste inégal vu le nombre de films qu'il a fait mais ici on est clairement dans le haut de la liste de sa filmo.

[Scalp]

8/10

L'Istruttoria é Chiusa : Dimentichi de Damiano Damiani - 1971

Spoiler

Damiani retrouve Nero après son excellent Confession d'un commissaire de police au procureur de la république et donc on est toujours sur un film qui dénonce cette société italienne gangrenée. Et c'est une super idée de choisir le cadre de la prison car du coup il signe un vrai film de prison (et du coup c'est le premier film italien de prison que je vois) avec tous les codes du genre tout en gardant bien son identité italienne. En effet dans ce microcosme on a bien un reflet de la société italienne où tout est corrompu et tout peut s'acheter et où notre héros lui même cédera à ça pour s'en sortir.
On est donc devant un vrai film de prison avec ce notable qui va se retrouver dans un univers qu'il ne connaît pas et son argent va l'aider à s'en sortir, quand il arrive on pense un peu au Beecher de Oz, bon l'évolution sera bien différente, un homme pas à sa place au milieu de ces meurtier, qui a peur et qui va donc s'acheter une protection mais évidemment tout va pas se passer comme prévu et le film hésite pas à tomber par moment dans le thriller horrifique avec des plans qui marquent la rétine (le tabassage du vieux avec la caméra qui se balance contre la porte, ou le meurtre nocturne qui se termine avec un plan assez classe mais terriblement glauque).
Le propos est clair, l'argent achète tout, Nero est un notable en dehors des murs de la prison, et bien il est toujours un notable dans cette prison, son argent lui permet de se payer une femme, de se payer une cellule calme mais cette argent a des limites et les limites comme toujours dans les films de cette époque, ou de Damiani, c'est la mafia qui dirige tout et que tous les autres sont des pantins, ici la loi du silence règne en maître et les intérêts personnels passent avant la dignité ou la loyauté. Et c'est ici la force du film avec son personnage principal, Nero est une figure héroïque du cinéma italien, ici il a même la possibilité de se poser en héros qui s'oppose au système mais il ne trouvera jamais le courage et on comprend ses choix, on souffre avec lui et quand il est libéré on ne sait finalement pourquoi (si il a été innocenté ou si c'est parce qu'il s'est rangé du coté de la Mafia) et on a un dernier plan lourd de sens. Et finalement le vrai héros du film c'est le personnage de Pesenti, au début on se dit qu'il est faible mais c'est clairement lui l'homme qui se dresse devant le système mais son sort ne laisse aucun doute sur ce que Damiani pense de tout ça.
Un film qui vient clairement se ranger parmi les incontournables du film de prison.

[osorojo]

Qu'est-ce qui t'arrive ? Même avis et je mets la même note à ces 2 poliziotteschi

Nero est vraiment bon dans le second. C'était cool les 70s quand même.

[pabelbaba]

J'ai envie de m'en refaire aussi.

Mais lundi, soirée pour moi tout seul... dodo dans le canap à 21h15.

[Scalp]

Qu'est-ce qui t'arrive ?

Ben des fois je regardes des bons films (pas du A24 quoi)

[Alegas]

3/10

La Bataille du Rail de René Clément - 1946

Alors j'aime beaucoup René Clément, c'est un réalisateur qui a eu une grosse renommé rapidement et puis le temps passant (et ce fdp de Truffaut) il a été un peu catalogué comme un mauvais réalisateur. J'avais toujours pas vu son premier film et j'y allais plutôt confiant car j'avais été plutôt convaincu par son film suivant Les Maudits notamment et que les films de propagande US de Walsh (entre autre) étaient des vrais bons films.
C'est un film surement nécessaire, le devoir de mémoire étant quelque chose qui doit toujours être mis en valeur, mais voilà des bonnes intentions ne suffisent pas à faire un bon film et ici c'est bien le problème. On aurait surement pu avoir un bon documentaire mais là on a pas un bon film. Alors j'ai même pas envie d'attaquer le film sur son coté manichéen, on est en 1946 et c'est un film alors nécessaire pour redorer le blason de tout un pays et de mettre en valeur ces héros de l'ombre (et donc ici de la SNCF) mais bon ici chaque cheminot est un résistant en puissance (lol) et on oublie un peu vite la partie déportation à laquelle on bien prit part les cheminots, mais voilà ça je vais pas le mettre dans les défauts c'est pas grave, je savais à quoi m'attendre. Le gros problème du film c'est que c'est juste une succession d'actions de la résistance sur les lignes de chemin de fer, il y a pas de cohérence scénaristique (le film a pas UN enjeu quoi), c'est même finalement très confus et on a aucun personnage à suivre et pour moi c'est plus que pénalisant 'c'est bien la première fois que je suis devant un film avec des nazis et que j'ai aucune empathie pour les héros), j'ai jamais réussi à m'intéresser à ce qui se passait à l'écran (et en plus de pas avoir de personnage on a un casting vraiment très limite et puis y a des dialogues inaudibles par moment).
La réal de Clément je suis vraiment déçu surtout que les autres films (à part Paris Brûle t'il) je lui ai toujours trouvé des qualités formelles assez évidentes et ici entre les accélérés à la con dont je comprends pas l'utilité et vraiment aucune idée de mise en scène, ça donne un film vraiment très plan plan, alors ouais on a un vrai déraillement de train mais bon c'est pas ça qui va me faire dire que c'est bien réalisé.
Un film fait dans l'urgence avec des vraies bonnes intentions mais clairement pas un bon film.