[Alegas] Mes Critiques en 2025

Vos critiques de longs-métrages

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Tigerland - 7/10

Messagepar Alegas » Mar 17 Juin 2025, 19:57

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Tigerland de Joel Schumacher
(2000)


La fin des années 90/début des années 2000 fut une période plutôt bonne pour Joel Schumacher, et à l’exception de Bad Company il y réalisait à mon sens ses meilleurs films. Faut dire aussi que le bonhomme a passé des années à livrer uniquement des adaptations de Batman ou de Grisham, et nul doute que cela lui a permis d’avoir, le temps de quelques films, une certaine liberté dans ses sujets : le snuff movie avec 8mm, les milieux LGBT avec Flawless, un pur exercice de style avec Phone Booth, et enfin le film de guerre sans guerre avec ce Tigerland. Quand on commence le film, difficile de ne pas penser à la première partie de Full Metal Jacket, qui semble être une influence complètement assumée, à ceci près que Schumacher ne tombe pas dans la copie ou hommage, et on est plutôt sur un film où les relations humaines prennent le pas sur le reste, là où chez Kubrick (et plus tard chez Mendes dans Jarhead, autre film avec lequel on peut faire une comparaison évidente) c’était l’attente du conflit qui prenait toute la place. Le fait d’avoir un film sur le guerre du Vietnam sans pour autant avoir une seule seconde du récit se déroulant hors des USA est plutôt couillu, mais ça marche, et on a donc un film entier qui se déroule dans des camps d’entraînement, à quelques semaines seulement de l’envoi des troupes.

Si le récit se concentre sur un groupe de soldats, c’est clairement une relation entre deux hommes qui va être le cœur de l’histoire, avec d’un côté un volontaire convaincu de servir son pays, et de l’autre un appelé qui a toutes les compétences nécessaires pour devenir un jour officier, mais qui s’oppose à l’armée et au rapport de force de façon très instinctive (le délire autour du fait qu’il connaît par cœur le Code de l’Armée et aide ainsi des soldats à quitter l’entraînement de façon légale :mrgreen: , ça permet de poser un personnage aussi intelligent que sympathique). Cette amitié entre les deux personnages drive le film jusqu’au bout, et ça s’avère plutôt bien écrit avec des protagonistes qui arrivent à exister à l’écran avec pas grand chose, même si on n’échappe pas évidemment à quelques clichés du genre (le personnage de Shea Whigham) mais pas spécialement gênants pour autant. Le film possède deux grandes forces, d’un côté son casting impeccable emmené par un Colin Farrell charismatique en diable (c’est d’ailleurs le rôle qui fera décoller sa carrière), et de l’autre sa forme assez particulière, puisque tourné intégralement en 16mm, ce qui donne une image particulièrement granuleuse, avare en détails, à laquelle s’ajoute une photographie de Matthew Libatique qui prend un parti-pris délavé. Un choix formel qui déroute d’abord, mais qui s’avère en phase avec la volonté de Schumacher de proposer une expérience quasi documentaire. Pas un grand film, mais c’est quand même solide dans sa proposition, et ça a beaucoup de qualités. En ce qui me concerne, c’est probablement le meilleur film du réal avec Phone Booth.


7/10
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Doute - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 18 Juin 2025, 11:36

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Doubt (Doute) de John Patrick Shanley
(2008)


Un film que j’avais loupé en salle à l’époque de sa sortie, et que j’avais un peu oublié depuis. Déjà en 2009 le casting donnait envie avec en particulier le doublé Philip Seymour Hoffman/Meryl Streep, et sans surprise c’est vraiment la distribution qui permet au métrage de se distinguer, même si j’avoue avoir été surpris par le script et la façon dont il traite son sujet. Pourtant, ça aurait pu être un film particulièrement académique, puisqu’il est question d’attouchement pédophiles au sein d’un établissement catholique américain dans les années 60, et qu’on est en plus devant l’adaptation d’une pièce de théâtre par son propre auteur, mais la différence va venir du titre, puisqu’il est avant tout question de doute.

Ainsi, on a des personnages qui ne sont jamais certains de ce qu’ils croient ou des accusations qu’ils avancent, on a vraiment l’impression de voir des protagonistes avancer à tâtons dans le noir, à essayer de choper des indices et de convaincre leur entourage sans réellement y parvenir, et c’est assez fascinant car on termine le film sans avoir vraiment de réponses définitives aux questions que l’on se pose, et même le personnage le plus convaincu de l’histoire avoue finalement avoir agi sans réellement savoir si c’était la bonne chose à faire. A l’heure post-MeToo où les accusations se multiplient, et où, dans le flot, certaines sont faites dans le simple but de nuire à une personne, c’est clairement un film où le traitement résonne, et c’est ce qui le rend toujours intéressant à regarder, alors que, encore une fois, ça aurait pu être un énième film qui enfonce des portes ouvertes.

L’autre grande qualité du métrage, comme dit plus haut, c’est son casting, et là pour le coup le film met les petits plats dans les grands en laissant s’exprimer ses acteurs lors de scènes particulièrement intenses. C’est simple : chaque confrontation entre Meryl Streep et Philip Seymour Hoffman sont de gros moments de tension où l’on guette qui va céder le premier, de véritables climax dialogués qui rendent le film particulièrement prenant. Il y a d’autres séquences à retenir, à l’image de cette discussion entre Viola Davis et Meryl Streep qui prend un tournant particulièrement inattendu, mais en ce qui me concerne c’est clairement quand Hoffman est à l’écran (quel putain d'acteur, il me manque) que le film est le plus fascinant, surtout qu’on arrive jamais à se faire une idée définitive sur ce personnage qui est soit la bonté incarnée, soit un salopard qui cache particulièrement bien son jeu. En l’état, ce n’est pas un grand film à mes yeux (la forme notamment me paraît un peu trop mise de côté, c’est très fonctionnel), mais ça possède assez de qualités pour se distinguer des nombreuses productions à Oscars, et les nombreuses nominations qu’il avait reçu à l’époque pour son script et sa distribution ne me paraissent pas exagérées.


6,5/10
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Liaison fatale - 5,5/10

Messagepar Alegas » Jeu 19 Juin 2025, 11:42

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Fatal attraction (Liaison fatale) de Adrian Lyne
(1987)


Film que j’ai lancé sans réelles attentes, je redoutais un peu un thriller un peu sulfureux et interchangeable comme on en a tant eu à la fin des années 80/début des années 90, et même s’il y a un peu de ça au final ça arrive quand même à tirer son épingle du jeu. Côté script, on a déjà un pitch de base plutôt intéressant avec un mec qui a la parfaite petite vie de famille, mais qui va commettre un écart un week-end en couchant avec une femme qu’il vient de rencontrer, et à partir de là c’est le début des emmerdes, la meuf se révélant être une psychopathe absolue, et qui va aller très loin dans son envie de garder cet homme à ses côtés. Il n’y a rien d’exceptionnel dans l’écriture, mais ça se révèle assez bien foutu pour être prenant la majorité du temps. On notera quand même que le scénariste semble avoir du mal à savoir quand s’arrêter dans l’escalade, car autant les deux premiers tiers se tiennent bien, autant le dernier va vraiment très, voire trop loin : déjà le coup du lapin c’est bien fucked up, mais le final où l’on flingue sans remords une femme enceinte c’est le genre de gros délire bien bis qu’on ne verrait plus dans une production actuelle :eheh: .

L’autre souci du film, c’est Glenn Close sur laquelle j’ai une impression partagée, car autant je la trouve nickel dès qu’elle part en mode psycho (en gros dès la tentative de suicide), autant au début je trouve qu’elle est un miscast total : on a beaucoup de mal à imaginer ce que le personnage principal peut trouver attirante en elle au point de risquer son mariage. Bon après c’est peut-être une question d’appréciation personnelle, mais en ce qui me concerne Glenn Close n’a vraiment rien de la femme fatale que nécessite le rôle sur la première demi-heure, surtout quand il y a Anne Archer en face qui, sans être un canon de beauté, est nettement plus attirante. Sinon, Michael Douglas est ici dans sa zone de confort, j’ai l’impression qu’à cette époque il enchaînait toujours le même type de rôle de mec avec une apparence très respectable mais qui se révèle être en réalité un bon gros chaud lapin. Ici, sans livrer une prestation exceptionnelle, il fait le job. Et globalement, c’est quelque chose que je pourrais dire du film entier : ça arrive à livrer la marchandise le temps de la séance, on ne s’emmerde pas, et on a envie de voir comment tout ça va se terminer, mais une fois l’histoire bouclée il y a quand même assez peu de choses qui restent en tête. Vite vu, vite oublié donc, mais ça se regarde.


5,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Jeu 19 Juin 2025, 12:24

Tu ne relèves pas le côté misogyne détestable et surtout daté. La mère au foyer est équilibrée, mais alors la business woman célibataire vire forcément hystéro voire psycho.

Je me souviens également d'une vision un brin problématique des japonais en début de métrage :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Jeu 19 Juin 2025, 12:30

Je ne relève pas car ça me paraît très ancré dans son époque. Ce type de vision des femmes n'est malheureusement pas visible que dans ce film.

Et ouais il y a un léger foutage de gueule des coutumes japonaises au tout début, ça dure 30 secondes mais c'est bien là. :mrgreen:
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Phoenician scheme (The) - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 19 Juin 2025, 23:03

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The Phoenician scheme de Wes Anderson
(2025)


J’y allais vraiment à reculons sur celui-ci, surtout à la vue des derniers films de Wes Anderson qui sont quand même assez anecdotiques (ceci dit, je n’ai pas encore vu la totalité de ses courts-métrages pour Netflix), mais à l’arrivée c’est une belle surprise, et probablement mon Wes Anderson préféré depuis très longtemps. Alors nul doute que ça laissera pas mal de monde sur le côté, même certains fans du bonhomme, la faute à un contexte assez froid qui tranche avec la chaleur habituelle de Wes Anderson, mais en ce qui me concerne j’ai trouvé que ça apportait une certaine fraîcheur à son cinéma, et qui le poussait à se recentrer sur des enjeux clairs, là où des films comme The French Dispatch et Asteroid City donnaient l’impression d’être des multiplications de couches de storylines qui n’allaient nulle part.

Une clarté pourtant pas évidente au début car une fois passée la séquence de l’avion qui ouvre le film, on part très vite dans des discussions financières et géopolitiques qui peuvent déstabilisées, mais pour peu qu’on reste concentré, ça m’a paru assez limpide alors qu’il y a beaucoup de personnages rencontrés et de lieux visités. C’est pas mal aidé par le fait que le coeur du film se trouve finalement dans son personnage principal, pur personnage andersonnien qui renvoie à Tenenbaum et Zissou, à savoir un homme qui a longtemps ignoré son rôle de père, et qui décide de rattraper le temps perdu alors que sa fin semble approcher. Une dynamique familiale qui donne l’impression de retrouver le Wes Anderson d’il y a plusieurs années, avec toujours le même sens de l’absurde (le duo Tom Hanks/Bryan Cranston en champions de basket :eheh: ), la balance délicate entre humour et tragédie (le film s’avère même assez violent par moments, en témoigne le mec qui explose en plein écran dès les premières minutes), et un certain sens du casting (au-delà de Benicio del Toro qui est excellent, je retiens aussi la jeune actrice qui joue sa fille, qui possède un regard extraordinaire).

Alors oui, il y a bien quelques travers de Wes Anderson qui sont toujours là, notamment le fait de faire jouer le moindre second rôle par un acteur connu, ce qui donne toujours cette impression de voir le réalisateur étaler son carnet d’adresses à l’écran, mais ici je le pardonne volontiers, d’autant qu’il y a une rigueur technique indéniable, et une photographie de Bruno Delbonnel (toujours l’un des meilleurs directeurs photo en activité, il est bon de le rappeler) qui permet à l’ensemble de se distinguer des précédents travaux d’Anderson (par exemple, ce générique de début en un seul plan au ralenti, c’est la grande classe). Le meilleur Wes Anderson depuis longtemps à mes yeux, autant dire que la tiède réception du film m’attriste un peu, là où ça s’emballait nettement plus pour des précédents métrages il y a quelques années.


7/10
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Antre de la folie (L') - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 20 Juin 2025, 13:19

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In the mouth of madness (L'antre de la folie) de John Carpenter
(1994)


Seconde vision et je reste globalement sur l’avis initial que j’avais eu à la découverte du métrage, à savoir que c’est dans mon Top 3 Carpenter mais que le film possède tout de même des limites qui l’empêche d’être quelque chose du niveau de The Thing. Déjà, je salue le concept de base qui est assez mortel, avec cet enquêteur pour une compagnie d’assurance qui doit retrouver un écrivain célèbre, sorte de simili-Stephen King, et qui va peu à peu se rendre compte que les écrits de ce dernier deviennent peu à peu réalité. C’est particulièrement intéressant car il y a vraiment un jeu autour de la création, de ce qui est réel ou non, et plus le film avance plus tout devient trouble : on ne sait plus vraiment ce qui est de l’ordre du rêve, on peut avoir un happening d’un plan à l’autre, on peut penser que le héros devient fou mais finalement non, mais finalement peut-être que oui, bref on sent que Carpenter s’amuse bien avec ce script.

Surtout que Carpenter ayant déjà adapté du King à l’écran, et réalisé un film lovecraftien sur certains aspects, il est bien placé pour causer de tout un héritage de la littérature d’horreur, et c’est donc précisément ce qu’il fait ici, même si pour le coup je trouve qu’il ne va pas toujours au bout de son propos. Ainsi, quand le film se termine il y a un peu cette impression que ça aurait pu continuer, qu’il y avait encore quelque chose à raconter, et d’un autre côté on sent que Carpenter arrive au bout de son procédé narratif, à base de faux-semblants, de scènes qui s’avèrent être des hallucinations, etc… au point que le dernier tiers du métrage est assez répétitif sur ce point (les réveils qui n’en sont pas, deux ou trois fois de suite, ça devient lourd à force).

Du coup, malgré les nombreuses qualités du film, il y a cette impression à la fin d’une certaine inégalité, ce qui empêche l’ensemble d’être ultime alors qu'il y avait la matière pour. Un autre aspect du métrage qui me gêne un peu, c’est son côté humoristique qui me donne la sensation d’un Carpenter un peu trop self-aware vis à vis du sujet qu’il traite, on est pas complètement dans une démarche ultra cynique à la Marvel, mais ce n’est pas non plus le film d’horreur premier degré que ça aurait pu être, et du coup je trouve que ça dessert l’aspect angoissant de la bobine, la preuve étant que la totalité des jumpscares (nombreux en plus) ne marchent pas du tout. Heureusement, c’est le positif qui l’emporte à la fin, d’une part avec le script plutôt riche qui donne l’impression de pouvoir y déceler de nouveaux éléments à chaque vision, mais aussi et surtout pour la prestation de Sam Neill qui se lâche ici complètement, et semble s’éclater comme jamais. A l’arrivée, il y a un film assez unique en son genre, mais qui donne tout de même l’impression d’un potentiel pas assez exploité.


7/10
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Life of Chuck - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 21 Juin 2025, 12:23

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The life of Chuck (Life of Chuck) de Mike Flanagan
(2025)


Ça faisait maintenant six ans que j’attendais le retour de Flanagan sur grand écran, autant dire que j’espérais beaucoup de ce film, d’autant que je considère encore Doctor Sleep comme la meilleure adaptation de Stephen King depuis les films de Darabont. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ce Life of Chuck est particulièrement surprenant, on est assez loin de l’ambition du précédent film du réalisateur, et ici on sent clairement l’envie de faire un film relativement simple. Ce n’est pourtant pas évident au début du film entre sa construction particulière (trois parties racontées dans un ordre chronologiquement inversé) et sa première partie qui multiplie les protagonistes dans un contexte apocalyptique. Une apocalypse qui n’aura d’ailleurs jamais paru aussi réaliste, on a vraiment l’impression de voir la fin du monde telle qu’elle pourrait avoir lieu dans quelques années, surtout dans la façon dont la vivent les personnages.

Gros travail d’ambiance sur ce début de film, anxiogène et optimiste à la fois (on ne cède pas à la panique, et on accepte son sort tout en faisant un bilan de sa vie) et qui s’avère particulièrement marquant (la séquence étoilée :love: ), mais qui est aussi particulièrement déroutant car on a aucune idée dans quelle direction ça va. Le plus surprenant : alors que le film donne une impression de complexité sur cette introduction, il s’avère finalement de plus en plus limpide sur les deux autres parties, nettement plus épurées et simples dans ce qu’elles racontent. On aboutit alors sur un joli petit film sur l’existence, l’importance des rencontres faites au cours d’une vie, la mort comme fatalité, mais toujours dans une optique très bienveillante et optimiste (Flanagan décrit le film comme son ressenti de la période COVID, et j'ai envie de dire que ça se voit).

Formellement, c’est très soigné, le métrage possède ses moments qui restent en tête, entre le délire de la porte condamnée qui renvoie à son passif dans l’horreur, ou cette séquence dansante centrale qui possède un super montage, mais Flanagan fait toujours en sorte que sa mise en scène soit un peu en retrait, ce qui rend service au film à mon sens. Et puis il y a un chouette casting, forcément avec quelques personnes sous-utilisées (pas assez de Hiddleston à mon sens, mais c’est la construction narrative qui veut cela) mais avec aussi quelques supers idées, notamment ce couple de grands-parents qui permet non seulement à Mark Hamill de se montrer sous un autre jour, mais aussi de revoir Mia Sara sur grand écran. A l’arrivée, il y a une bobine pas aussi marquante que je l’espérais, sans doute dû au fait que le film commence très fort et peut paraître moins percutant au fur et à mesure de son avancée, mais c’est quand même une énième démonstration du talent de Flanagan qui, je l’espère, saura ne pas s’enfermer dans des franchises et des adaptations de King dans les années à venir.


7/10
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De l'univers de John Wick : Ballerina - 5/10

Messagepar Alegas » Sam 21 Juin 2025, 21:26

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Ballerina (De l'univers de John Wick : Ballerina) de Len Wiseman
(2025)


A mon grand désespoir, la franchise John Wick continue à s’étendre,et après une série TV que quasiment personne n’a regardé, on a désormais le spin-off dont quasiment tout le monde se fout, et qui risque de rester un projet sans suite. Si en plus on ajoute les problèmes de production (on parle d’un film qui a été tourné il y a trois ans), autant dire que ça ne sentait pas très bon, et du coup j’ai été assez étonné du résultat car c’est quand même beaucoup moins désastreux que ce que je redoutais, et à vrai dire, si ce n’était pas relié à une franchise, ça aurait pu être un film d’action à peu près sympathique. Car clairement le souci du film, c’est vraiment tout ce qui le relie à John Wick, et tout donne l’impression de voir un revenge movie d’action basique qu’on a rentré au forceps dans la check list de la franchise.

Concrètement, si on enlève tout ce qui a rapport à John Wick et son univers, on aurait grosso modo le même film, autant dire que ça n’apporte rien, et ça tue donc dans l'œuf le peu d’attrait que pouvait avoir un spin-off John Wick. Le pire, c’est qu’on sent que le film a deux visions différentes, probablement dû au fait que Len Wiseman semble avoir été écarté un bon moment au profit de reshoots de la part de Chad Stahelski. J’ignore où étaient les différents artistiques, et j’ignore si le problème vient de Wiseman à la base (ce qui serait possible car on parle d’un mec qui n’a pas tourné un film en une décennie, et qui se retrouve grillé sur ce nouveau blockbuster, à croire que le mec se traîne une sale réputation), mais en l’état on sent vraiment la bobine schizophrène, et qui n’a absolument pas confiance en son potentiel, la preuve étant qu’on ramène John Wick sur le climax final en dépit de tout bon sens. Ainsi, non seulement cela dévalorise l’héroïne qu’on suit depuis plus d’une heure, mais en plus c’est complètement con par rapport à la chronologie de la saga, le film étant censé se dérouler pendant les évènements du troisième opus, à un moment où le perso de Keanu Reeves est censé être traqué par tout le monde, mais là le mec arrive à se téléporter à l’autre bout du monde pour exécuter un contrat comme un tueur normal :evil: .

C’est d’autant plus dommage que, comme dit plus haut, le film se défend pas trop mal en tant qu’actionner tout simple. Alors oui, on a un script tout ce qu’il y a de plus basique et déjà vu, mais à côté de ça j’aime bien la façon dont le métrage assume son personnage principal. On essaie pas de nous vendre Ana de Armas comme la tueuse ultime, c’est juste une femme avec des capacités qui n’a pas forcément la force physique pour se mesurer à tout le monde, et qui doit donc faire des coups bas pour s’en sortir. Elle se fait d’ailleurs bien péter la tronche sur plusieurs séquences, et même si j’aurais pas craché sur un personnage dont on voit physiquement les marques des combats passés, façon John McClane, c’est plutôt cool d’avoir un protagoniste où on sent qu’elle en chie sévère du début jusqu’à la fin. Surtout qu’avec ça, on a l’impression que Wiseman et Stahelski ont eu conscience des limites des combats des John Wick, et ont cherché à avoir un maximum de fights diversifiés.

Ça donne beaucoup de scènes à l’arme blanche et autres bricoles qu'on peut trouver à l'arrache, mais aussi et surtout deux séquences qui sont celles que je retiens le plus du film : un combat où Ana de Armas a seulement des grenades face à des ennemis surarmés dans un espace clos, et un duel au lance-flamme bien vénère qui assume un côté grandiloquent, voire carrément apocalyptique :love: . Des scènes où l’on sent le budget, l’envie de proposer de l’action bien shootée, bref on sent que ça essaye de se poser au niveau des films John Wick, même si le problème est finalement ailleurs. Du coup, je ressors du film assez mitigé, parfaitement conscient des limites du film et du fait que sa production ne l’a pas aidé, mais à côté de ça je ne peux pas nier avoir été diverti le temps de deux heures, et que le film a dépassé mes attentes (certes faibles). Bon par contre faut pas déconner : John Wick ça devrait être terminé, et je prie donc pour qu’on arrête de parler d’une éventuelle suite et autres spin-off.


5/10
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Olivia - 6/10

Messagepar Alegas » Sam 21 Juin 2025, 22:35

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L’Olívia i el terratrèmol invisible (Olivia) de Irene Iborra Rizo
(2026)


A la base, je suis allé le voir juste parce que c’était un film en stop-motion, et voir ce genre d’animation est mine de rien quelque chose de plus en plus rare, même dans un contexte européen, et du coup je ne savais absolument pas de quoi ça allait parler. Plutôt surpris donc par le sujet du film, qui parle d’une mère et de ses deux enfants, dans un contexte social espagnol pas joyeux, qui vont se retrouver expulsés de leur appartement, le tout pendant que la fille aînée fait croire à son petit frère qu’ils jouent simplement des rôles au sein d’une fiction grandeur nature, bref on est loin du petit film très enfantin que je pensais aller voir. Sur beaucoup d’aspects, ça fait forcément penser à Ma vie de courgette, qui abordait lui aussi des sujets difficiles via la stop-motion, mais la comparaison ne joue pas en la faveur de ce Olivia qui est bien moins marquant sur tous les points.

Déjà, j’avoue avoir un peu de mal avec le ton du film, qui semble changeant selon les scènes, à croire que la réalisatrice ne sait pas forcément si elle fait un film pour les adultes, ou une approche enfantine d’un sujet pas évident à traiter. Du coup il y a un côté le cul entre deux chaises qui domine, notamment avec des personnages pas très profonds en dehors de la sœur et de son frangin, genre le gamin black c’est un peu le clown de service, et faut avouer que ça tranche avec la gravité de certaines scènes soit plus réalistes (l’arrivée des flics pour l’expulsion, la dépression de la mère) ou imagées (la réalité d’Olivia qui se fracture à chaque mensonge raconté à son frère). En parlant des scènes de fracture, j’ai trouvé ça pas très bien exploité, il y a une chouette idée en amont mais ça fait plouf à l’écran, genre chaque retour à la réalité c’est des transitions un peu ratées et sans imagination, on sent que ça aurait pu être plus travaillé de ce côté là. Après, le film a des qualités, entre une animation globalement convaincante malgré un budget qu’on devine tout petit, et un chara design assez réussi (la bouille du petit frère), et ça prend globalement le pas sur les défauts. C’est pas un film qui fera autant de bruit que Ma vie de courgette, mais c’est quand même une chouette alternative aux blockbusters d’animation, pour ceux qui auraient envie d'emmener leur gosse voir un drame familial tout en restant dans une certaine zone de confort.


6/10
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Planètes - 6,5/10

Messagepar Alegas » Dim 22 Juin 2025, 11:27

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Planètes de Momoko Seto
(2026)


Un petit film que je suis allé voir parce que le peu d’informations qu’il y avait dessus donnait l’impression de quelque chose de particulièrement atypique, et c’est effectivement le cas. Sa réalisatrice, dont c’est le premier long, le vend comme “un film d’action avec des plantes” et il y a effectivement un peu de ça, même si pour ma part j’aurais plus tendance à le considérer comme un film d’aventure. Le pitch, c’est clairement du high concept, et pas qu’un peu puisque les héros du film ne sont ni plus ni moins que… des akènes de pissenlit qui doivent trouver, sur une planète hostile, un endroit où elles pourront se planter en terre et continuer le cycle de la vie. On a donc un film totalement muet, où tout se joue sur l’environnement et l’animation, autant dire que ce n’est pas un film à mettre entre toutes les mains. Vu le concept, le premier risque est que ça ressemble à une idée de court-métrage étirée au-delà de raisonnable sur un long, et à vrai dire la réalisatrice s’en sort pas trop mal sur ce point. Il y a bien quelques longueurs, mais le métrage assume tellement un côté contemplatif que ça marche plutôt bien, d’autant qu’à côté de ça le récit ne manque pas de péripéties, que ce soit l’échappatoire de l’incendie, la course-poursuite à dos de limaces, ou le passage dans la tempête de sable.

Le plus surprenant, c’est le fait de donner aux différents akènes une certaine personnalité à travers leur design et animation, et là encore c’est plutôt réussi (même s’il y en a deux que je n’arrêtais pas de confondre jusqu’à la fin du film) au point que ça se permet même quelques tentatives d’émotion avec une mort à mi-parcours. Mais là où le film marche vraiment bien, c’est visuellement avec une animation 3D qui ne cherche pas à faire du photoréalisme, ça assume un petit budget et des défauts de fabrication (un peu comme Flow le faisait l’année dernière) tout en essayant de donner une réelle personnalité aux différents environnements, et ça donne quelque chose d’assez unique, un peu comme si on avait collé plusieurs photos 2D de différentes sources pour créer un background, c’est compliqué à expliquer à l’écrit mais à l’écran c’est plutôt évident. Alors clairement, au-delà de son aspect particulièrement original, le film n’a pas grand chose à raconter, ce qui donne au film un côté assez limité (je doute que ça supporte une seconde vision par exemple) mais je salue la prise de risques évidente, qui donne l’impression de voir la rencontre improbable entre Flow et Microcosmos.


6,5/10
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Bonjour Paris - 3,5/10

Messagepar Alegas » Dim 22 Juin 2025, 14:27

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Bonjour Paris de Jean Image
(1953)


Premier film que je découvre de Jean Image, qui est une grosse figure des débuts de l’animation française à une époque où cette dernière avait du mal à exister, et à vrai dire je me demande si je ne vais pas en rester là car outre le côté historique (ici on parle du premier long-métrage d’animation en couleurs fait en France à priori) je n’ai vraiment pas été convaincu par ce que j’ai vu. Concrètement, j’ai eu l’impression de voir un gros patchwork de plusieurs petits films qui ont pourtant du mal à co-exister. Ça se voudrait être un poème sur Paris, son ambiance, ses monuments et les gens qui y vivent, mais à l’arrivée il y a un résultat assez lourdingue et qui part dans tous les sens. Rien que la première demi-heure, c’est compliqué : on pense que les héros vont être un couple de pigeons, puis en fait non on part dans une volonté d’explorer un quartier emblématique de Paris à la fois, puis ensuite ça part dans un gros délire à base de Tour Eiffel jalouse et qui décide de se barrer en Suisse pour prendre des vacances. Bref je ne sais pas ce que prenait Jean Image avant d’écrire ses scripts, mais ça devait être de la bonne :eheh:.

Ce joyeux bordel s’avère sans réelle cohérence, le film se termine et on ne sait pas trop ce qu’il a cherché à dire hormis faire de l’humour sur toute une iconographie parisienne, du coup le temps paraît bien long et je ne peux pas vraiment blâmer les nombreux spectateurs qui en ont eu marre et se sont barrés de la salle durant ma séance (pas aidé par le fait que le film était projeté sans sous-titres anglais, ce qui a dû gêner le public étranger :mrgreen: ). En plus, je ne peux même pas dire que le visuel rattrape la catastrophe, car c’est typiquement de l’animation française un peu chelou, avec un chara design qui fait plus peur qu’autre chose, et une animation où l’on sent le manque de budget (j’ai spotté d’ailleurs un grand nombre de plans répétés, notamment sur la séquence de pêche), dans le même style je préfère largement ce que faisait Paul Grimault. Bref, j’ai un peu subi le film alors que je l’ai pourtant vu dans des conditions idéales (version restaurée récemment) et ça donne pas envie de continuer à explorer du côté de ce réal.


3,5/10
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Mon pire cauchemar - 3/10

Messagepar Alegas » Dim 22 Juin 2025, 21:29

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Mon pire cauchemar de Anne Fontaine
(2011)


Sans surprise, c’est un film que j’ai lancé dans l’unique but de voir à nouveau Virginie Efira :mrgreen: . La bonne nouvelle, c’est qu’elle y est très craquante, comme à son habitude :love: . La mauvaise, c’est qu’on la voit en tout et pour tout une dizaine de minutes sur la totalité du métrage, et que son rôle se limite à être une potiche blonde amoureuse des arbres que André Dussollier cherche à se taper :shock: , le pire étant qu’il réussit (je suis généralement pas celui qui vient hurler au scandale au moindre écart d’âge entre deux personnages, mais là ça m’a un peu choqué :? ). Pour le reste, le film est une comédie qui joue sur le principe vu et revu du rat des villes et du rat des champs, ici une bourgeoise coincée jouée par Isabelle Huppert (autant dire que le rôle lui va à merveille :eheh: ) et un gros beauf joué par Benoît Poelvoorde (lui non plus ne doit pas beaucoup forcer :mrgreen: ), qui vont se détester mais être contraints de passer de plus en plus de temps ensemble, jusqu’au moment fatidique où ils finiront par coucher ensemble (ceci dit on évite au moins l’histoire d’amour complètement mièvre).

Rien qu’avec ce pitch, vous pouvez deviner la quasi totalité des évènements et rebondissements qui auront lieu, autant dire que le script ne brille absolument pas par son originalité. Côté comédie, ça n’arrive même pas à livrer la marchandise : les meilleurs gags se trouvent dans les débuts difficiles de la cohabitation, grosso modo les trente premières minutes du film, le reste est d’une platitude effarante et m’a rarement décroché le moindre sourire. Enfin, sur la réal, c’est du Anne Fontaine donc imaginez la mise en scène la plus transparente possible, et vous aurez une petite idée de ce qu’est formellement le film (et dire que je vais devoir me taper un autre film de cette réalisatrice, à nouveau pour Virginie). Un énième fleuron de la comédie française dans ce qu’elle a de plus rasoir.


3/10
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