
Paranorman (L'étrange pouvoir de Norman) de Chris Butler & Sam Fell
(2012)
(2012)
Studio Laika oblige, c’était à peu près vendu d’avance que j’allais aimer, mais par contre je ne pensais vraiment pas autant apprécier, en l'occurrence c’est clairement à mes yeux un film qui titille le niveau de Coraline. C’est donc le deuxième long-métrage du studio, et qui était un gros pari mine de rien car malgré le succès de Coraline ce n’était pas forcément gagné que ça se répète, d’autant qu’entre temps Henry Selick était parti faire ses projets ailleurs, ce qui a obligé Laika à engager un ancien de chez Aardman, et de faire monter en grade Chris Butler qui signe ici son premier long. Une situation qui a certainement poussé à retrouver un peu de l’ambiance de Coraline, en livrant à nouveau un film d’animation qui peut être vu comme un film d’horreur pour enfants, sauf que cette fois on troque la maison hantée, les body snatchers et les univers parallèles pour une sorcière, des fantômes et des zombies.
Pour le reste, c’est quand même assez différent du Selick, avec un héros certes solitaire mais qui va être au fur et à mesure entouré d’une bande qui va créer un vrai feeling Amblin, et surtout un humour un peu plus mis en avant (là encore, le côté 80’s). Mais ce qui m’a étonné, c’est le fait que derrière la proposition, c’est une pure lettre d’amour au cinéma de genre : le film commence sur un extrait d’un faux film de zombie, puis on introduit dès les premières minutes le fantastique dans le quotidien, et enfin on sent un gros respect pour les codes abordés, bref c’est pas du tout une parodie de film d’horreur, c’est vraiment un film horrifique à destination d’une jeune public. L’écriture est particulièrement efficace, avec des personnages très clichés au départ (le petit gros, le bully, la pouf, le sportif musclé) mais qui évoluent de façon assez inattendue (j’ai par exemple trouvé très touchant l’arc de la sœur aînée, et très drôle le twist autour du sportif
), ça développe une vraie dynamique avec le groupe et un beau discours pro-geeks
, et autant les vingt premières minutes peuvent l’impression de faire du surplace (tout ce qui touche à l’oncle clodo n’est pas ce qu’il y a de mieux dans le métrage) autant dès que la malédiction est lancée ça devient un pur film d’aventure qui ne s’arrête jamais.
J’avoue avoir été bluffé par le climax final, émotionnellement et visuellement très fort, et toute la résolution autour de la sorcière c’est juste beau quoi
, notamment au niveau de l’écriture où on arrive à transcender le discours un peu bateau sur la différence, pour arriver sur un pur moment de grâce (la musique de Jon Brion, compositeur des premiers films de PTA et de Eternal sunshine of the spotless mind, joue beaucoup). Et techniquement, c’est du Laika donc ça surbute, c’est vraiment le next level en termes d’animation en volume, et même si je garde une petite préférence pour le style “fait main” d’Aardman, faut avouer ici que ça a grave de la gueule, avec la stop-motion qui se marie super bien avec les effets visuels. J’ignore si le film ressortira en France comme ils le font aux States cette année, mais si c’est le cas ça vaut vraiment le coup de tenter en 3D : comme Coraline c’est de l’animation qui marche très bien avec le procédé, et qui apporte un effet de profondeur qui se ressent particulièrement. Bref, c’est à ranger dans le haut du panier de l’animation US de la décennie 2010.
Pour le reste, c’est quand même assez différent du Selick, avec un héros certes solitaire mais qui va être au fur et à mesure entouré d’une bande qui va créer un vrai feeling Amblin, et surtout un humour un peu plus mis en avant (là encore, le côté 80’s). Mais ce qui m’a étonné, c’est le fait que derrière la proposition, c’est une pure lettre d’amour au cinéma de genre : le film commence sur un extrait d’un faux film de zombie, puis on introduit dès les premières minutes le fantastique dans le quotidien, et enfin on sent un gros respect pour les codes abordés, bref c’est pas du tout une parodie de film d’horreur, c’est vraiment un film horrifique à destination d’une jeune public. L’écriture est particulièrement efficace, avec des personnages très clichés au départ (le petit gros, le bully, la pouf, le sportif musclé) mais qui évoluent de façon assez inattendue (j’ai par exemple trouvé très touchant l’arc de la sœur aînée, et très drôle le twist autour du sportif


J’avoue avoir été bluffé par le climax final, émotionnellement et visuellement très fort, et toute la résolution autour de la sorcière c’est juste beau quoi

8/10