[Scalp] La Chute continue 2025

[Alegas]

3/10

Pushing Tin de Mike Newell - 1999

Vu à sa sortie et j'en gardais strictement aucun souvenir, ce qui est jamais bon signe, car ça veut dire que c'est même pas assez mauvais pour être marquant, c'est juste un des innombrables films inintéressants du cinéma.
Pourtant j'y ai cru au début, le film nous plonge dans un univers qu'on voit jamais au premier plan avec les contrôleurs aériens (un job qu'on nous vend comme contraignant mentalement mais c'est assez mal foutu pour y croire) et la première scène est même surprenante par son punch surtout quand on sait qui est derrière la caméra. Et on arrive même à supporter John Cusack dans son rôle de connard arrogant (le mec a jamais été un gâche de qualité dans un film et on le voyait souvent à cette époque, bien content de plus le voir aujourd'hui, il fait d'ailleurs parti de ces rares acteurs qui ont mal vieillit), et quand Billy Bob Thornton on se dit qu'on va avoir un concours de bite un peu fun entre les 2 avec pleins de paris à la con et là le film prend la direction des intrigues amoureuses (tout le monde couche avec tout le monde) et ça devient complètement osef. Alors dans les rôles féminins on Cate Blanchett (vraiment pas convaincante) et Angelina Jolie (vraiment nulle) et on peut pas dire que les rôles soient très étoffés, et on va devoir se taper l'évolution du personnage de Cusack et c'est vraiment compliqué car rapidement il est saoulant et on a du mal à rester 2h avec lui, c'est un gros con et même si je comprends où le film veut aller, le chemin est long et ennuyeux. Et finalement le personnage de Bob Thornton est vraiment tout pété, on y croit au début mais plus on avance plus on en a plein le cul et la fin qui tire en longueur c'est un calvaire (et c'est bien con).
Mike Newell, définitivement l'homme d'un seul film.

[Scalp]

6.5/10

Mercato de Tristan Séguéla - 2025

Les films avec Jamel ça fait longtemps que j'ai arrêté, c'est un mec qui m'a jamais fait rire et ça a toujours été un sacré malus, donc ici c'était pas gagné d'avance même si c'est un rôle sérieux. Donc première chose il est pas mauvais du tout, et on a pas ses gimmicks à la con qui peuvent plomber un film et puis il a un bon personnage, deuxième chose on est devant le film d'un mec qui a kiffé Uncut Gems et qui a voulu le faire à la sauce football. Bon alors c'est moins hystérique le film avec Sandler mais clairement les personnages se ressemblent beaucoup, on a la timeline où il faut trouver du pognon pour des truands, et le milieu du sport donc. Et on va suivre le personnage au 4 coins de l'Europe pour trouver des contrats pour ses joueurs.
J'avais un peu peur que le film soit un peu trop consensuel et ose pas être cash sur le milieu mais pour le coup ça ose. La grosse réussite c'est le personnage de Jamel, un agent de joueur sur le déclin, un vrai loser même, il a plus personne de bankable et il va tout faire pour se faire une commission, même exploiter un gamin de 12 ans si il le faut, le film est assez surprenant là dessus car il n'offre pas de rédemption au personnage, c'est un mytho qui est prêt à tout pour gratter sa com et à la fin c'est toujours le même homme (alors on a une petite storyline avec son fils mais ça change pas pour autant le personnage). Et c'est là où le film est réussit c'est bien que le personnage soit quand même un peu un connard prêt à tout, on est avec lui, on a envie de le voir réussir et son enchainement d'échec est quand même savoureux : transfert avorté son joueur a baisé la meuf du capitaine, City qui veut pas dépenser trop pour un joueur et du coup l'Arabie qui entre dans le marché avec une offre faramineuse, on est vraiment dans un univers crédible et ça a pas été écrit n'importe comment.
Bon clairement faut quand même avoir un petit intérêt pour le foot quand même (sinon y quelques trucs qui passeront au dessus de certains) mais ça reste écrit pour un plus grand nombre.
Uncut Gems est donc l'influence majeur mais par contre niveau mise en scène on en est loin, c'est très sage et même sans grande idée, le film se repose avant tout sur Jamel (casse gueule donc, surtout qu'il est de toutes les scènes) mais vu qu'il s'en sort bien ça fait le taf et j'ai pas vu passer les 2 heures. Au final ça donne un bon petit thriller sportif qui fait le taf et je pourrais même dire que c'est un mélange entre Uncut Gems et Draft Day (bon là c'est sur que le réal a jamais vu le film).

[Scalp]

5/10

Back to the Futur de Robert Zemeckis - 1985

Y avait une soirée Drive In dans mon bled, bon j'aurais préféré un autre film au programme mais ça faisait 10 ans que je l'avais pas vu et j'ai donc pas changé d'avis, c'est une comédie qui m'emmerde un peu. Typiquement le genre de film dont je comprends pas le statut, alors c'est pas mauvais, je peux comprendre des bonnes notes mais de là à en faire un film majeur je peux pas.
Bon déjà c'est une comédie et c'est toujours délicat à juger car l'humour est toujours très subjectif et donc moi clairement ça me fait jamais rire, je souris 2 ou 3 fois pendant le film (et certainement pas quand il y a Lloyd qui me casse les couilles, d'ailleurs son doubleur est meilleur que lui), il y a une vraie énergie, j'aime bien les scènes de skates (très bien réalisées), la BO (forcément culte), la scène musicale qui est vraiment une scène que j'adore pour le coup. Je peux pas enlever au film une vraie efficacité narrative qui fait que ça plait aux gosses et c'est ludique grâce à ce postulat (même si je trouve que l'aspect voyage dans le temps accorde beaucoup trop d'importance à la voiture et c'est vraiment des scènes qui me saoulent). Mais moi l'humour vaudeville ça me saoule plus qu'autre chose et c'est pas un film où le facteur nostalgie marche sur moi (et finalement ça fonctionne sur aucune comédie des 80's), le casting a aucune bonus pour moi (J Fox clairement j'en ai rien à foutre, je peux pas dire qu'il est mauvais mais on aurait le même film avec n'importe qui à sa place, à la rigueur il y a Glover mais je le préfère dans un autre registre). Et je suis toujours un peu surpris par le message final très Reaganien du film en extrapolant (on est heureux quand on gagne de la thune quoi).

[Scalp]

3.5/10

Chattahoochee de Mick Jackson - 1989

Malgré son casting quand même assez prestigieux : Gary Oldman, Denis Hopper, Frances McDormand (pas moche pour une fois, c'est à noter), et des trognes comme Ned Beatty et Emmet Walsh, le film m'était totalement inconnu et visiblement y a pas grand monde qui le connait.
C'est un film qui commence vraiment bien avec un Oldman qui sort de la guerre de Corée avec un bon trauma et il veut mourir mais sans se suicider pour que sa femme touche l'assurance, mais voilà son plan va foirer et il va se retrouver dans un hôpital psychiatrique, et bon un hôpital psy des 50's c'est forcément grand luxe et 4 étoiles. J'y ai cru pendant 30 minutes, toute la découverte de ses compagnons d'infortunes (enfin on a des bons psychos quand même), du lieu et des conditions de vie avec des supers surveillants. Et puis le film va se mettre à ronronner, alors on comprend très bien ce que ça veut raconter mais ça marche pas des masses, alors déjà tout le prêchi prêcha ça casse les couilles, les scènes avec sa femme ou sa soeur nous sortent du film et la timeline est très mal gérée, on a a jamais l'impression que ça dure 5 ans. Alors on a les sévices forcément révoltantes mais on est finalement devant du film de prison et on a déjà tout vu et en beaucoup mieux. Ainsi même si Oldman est bon, on a du mal à être touché par son personnage, sa relation avec Hopper est pas ouf, les gardes sont finalement pas assez présent, on a l'impression qu'il manque des scènes pour que le film fonctionne vraiment. Et c'est encore un film qui se repose sur son coté histoire vraie pensant que c'est suffisant, ben non à un moment faut broder un peu, faut faire du cinéma quitte même à aller dans du pathos, là c'est calme plat et quand ça se termine on se dit qu'on aurait du lire la fiche wikipédia, ça aurait fait gagner du temps.
A voir uniquement si on est un complétiste de la carrière de Gary Oldman.

[Scalp]

1/10

Shadow Force de Joe Carnahan - 2025

Je vais pas revenir sur la carrière de Carnahan qui est un immense gâchis, son polar Netflix est vraiment sa dernière chance, et il signe ici son pire film et de loin. Cop Show et Boss Level étaient très moyen mais pouvaient avoir des petites fulgurances qu'on se disait bon ben j'ai regardé un truc qui fait le taf mais alors ici c'est un échec à tous les niveaux.
Alors je vais même pas attaquer Omar Sy que j'aime pas (après passer de Grillo, Gibson et Gégé à Omar ça fait mal), c'est même pas le plus mauvais ici et il fait finalement ce qu'il peut de son personnage dont les seules caractéristiques sont de parler français et écouter Lionel Richie (qui devient un running gag gênant dans le film), Kery Washington est vraiment pas crédible dans son rôle d'action woman, elle fait même peine à voir, Mark Strong se caricature en faisant du Mark Strong Temu et on a Method Man qui cite le Wu Tang (seul bon dialogue du film).
Le film est un échec narratif, alors je regardais pas le film pour avoir une histoire sympa mais un minimum quand même (c'est l'énième histoire de tueur retiré qui se retrouve rattrapé par son passé avec une obscure agence de méchants) et ici on a une intro laborieuse de une heure et quand ça va enfin sortir les guns on a un gunfight où tout le monde se tire dessus sans qu'on sache finalement qui est qui et pourquoi ils sont dans tel camp. Ca avance laborieusement (quand Sy et Washington se retrouvent ça devient vraiment compliqué) et on a rien pour passer le temps car le film est clairement radin en action et quand il y en a on a un climax final bien paresseux et très moche, tout le monde se tire dessus dans un décors à la con, y a pas de sang, y a pas d'idée, c'est affligeant, je préfère même n'importe quelle scène de A-Team (qui était avant ce film son pire film). Où est passé le talent du mec qui savait emballé l'action, qui savait raconter une histoire, ici c'est un film pour payer les factures et il en a vraiment rien à foutre (il a fait aucune promo, il est pas fou).
J'espère vraiment que son polar avec Ben & Matt sera bon car c'est un peu ma seule attente de l'année. En attendant il vient de signer un film d'action bien dans l'air du temps, à chier donc.

[lvri]

Et je suis toujours un peu surpris par le message final très Reaganien du film en extrapolant (on est heureux quand on gagne de la thune quoi).

Je n'ai jamais eu l'impression que le film passait ce message. Je dirais même plutôt l'inverse sur la trilogie d'ailleurs.

[Mark Chopper]

Ah non, c'est totalement reaganien. Le bonheur, c'est posséder un super 4X4.

[Scalp]

Ben c'est la dernière scène du film et ça m’a l’air explicite.

[Alegas]

C'est quelque chose de l'ordre du contexte du film, de son époque, mais ce n'est pas vraiment partie intégrante du propos.

[Mark Chopper]

Effectivement, c'est juste une touche finale maladroite.

Mais bon... La fin, c'est quand même capital dans l'appréciation d'une œuvre.

[lvri]

Perso, je ne l'ai pas ressenti comme ça. J'y vois juste un ado typique qui veut une belle bagnole pour impressionner sa copine (c'est typique des films américains des jeunes qui veulent une belle bagnole pour impressionner, que ce soit avant ou après les années 80).
Après, j'exclue pas d'être complètement naïf, mais ça ne me semble pas du tout avoir un rapport avec l'Amérique de Reagan... En tout cas, je ne l'ai jamais ressenti comme ça, mais je me trompes peut-être.

[Scalp]

Y a pas que l’ado, toute la famille à réussi.

[lvri]

J'y prêterai plus attention au prochain visionnage.

[Alegas]

2/10

Regression de Alejandro Amenabar - 2015

Il y a un théorème dans le cinéma : X x Emma Watson = film < 3 (en langage familier, quand y a Emma Watson on a un film de merde, c'est chaund comme cette actrice ne sait tout simplement pas jouer) et si en plus on rajoute la variable espagnole autant dire que c'est mal barré. Le cinéma de Amenabar je m'en fous, alors sa période espagnole je déteste pas avec Tesis et Ouvre les Yeux mais voilà ça me passionne pas des masses, tout comme les Autres, par contre Agora (soi-disant un chef d'oeuvre mais plus personne parle du film) j'avais trouvé ça tellement prétentieux. Et ici j'ai eu cette impression, voir un mec qui veut faire un film bien plus malin qu'il ne l'est réellement.
L'impression qu'il a voulu refaire Les Autres (film que j'arrive à trouver sympa quand même, mais assez compliqué à revoir car c'est typiquement le genre de film qui perd de sa force quand on connait la fin), à savoir mélanger les genres pour arriver à faire un espèce de drame bien chiant, le mélange ne fonctionne pas une seconde, la partie thriller est bien bancale (la fin on l'a devine très très rapidement, alors le film ne se repose pas que sur son twist mais c'est quand même bien gênant de faire un thriller aussi éculé), la partie horreur est ridicule (allez hop on nous fout un jump scar avec un chat noir, mais putain ça existe encore ça), la partie "fantastique" avec des rêves autant dire que j'ai détesté (en plus c'est du vu et revu) et ce qui donne le titre la régression je suis clairement pas le client pour ce genre de truc et ça m'a bien gavé. Le coté secte est traité par dessus la jambe et il nous reste Ethan Hawke mais on a parfois l'impression qu'il ne sait pas ce qu'il fout là (comme David Thewlis mais lui ça lui arrive souvent), enfin il fait bien le mec incrédule puis crédule puis re incrédule (oui grosse perf) et puis toute la partie enquête, c'est bien soporifique (et puis les rebondissements sont au mieux maladroits mais le plus souvent honteux).
On suit donc une histoire très prévisible (qui avait un vrai potentiel avec cette femme accusant son père de l'avoir vendu à une secte)
Reste une photo pas dégueulasse, quelques idées de mise en scène mais en l'était non seulement c'est un film raté mais en plus c'est un film prétentieux, on sent vraiment le film d'un mec qui se croit plus malin que ce qu'il est en train de faire.

[Alegas]

7/10

Black Sea de Kevin Macdonald - 2014

Quand le film est sorti on me l'avait un peu survendu genre le Trésor de la Sierra Madre meet USS Alabama. Alors il faut se calmer sur les références écrasantes, de part son sujet on est obligé de penser au grand (meilleur) film de Huston mais ça s'arrête là, Huston a fait le film définitif sur la soif de l'or et depuis ça copie gentiment, pour le coté sous marin c'est pas les exemples qui manque tant le genre est riche en bons films (le film de sous marin c'est le contraire du film de Loup Garou quoi) et puis ici on a un coté original pour le genre car c'est un genre avec toujours (ou presque) un contexte militaire et donc ici pas de militaire mais des "mercenaires".
Alors c'est un film que j'ai pris plaisir à revoir mais ça reste un film de Macdonald, un mec qui est pas un génie et qui alterne les films sympa/moyen (The Last King of Scotland et State of Play) et les belles merdes comme The Eagle (alors celui là il est vraiment gratiné), ce qui veut dire qu'il manque quelque chose au film pour être véritablement marquant. Mais c'est un film avec des qualités indéniables, il y a une vraie volonté de faire un film d'aventure à l'ancienne (un genre qui est presque mort aujourd'hui), soit un film qui se repose avant tout sur des personnages et pas sur des CGI ou un concept. Ici on a donc une bête histoire de trésor perdu et une équipe monté pour aller le chercher, une équipe avec des personnages archétypaux et c'est un peu la qualité du film (sauf le perso de l'excellent Scott McNairy qui a un perso bien caricatural et même un peu balourd, le coté les méchants riches contre les pauvres voilà quoi), ça perd pas en fioriture, le film commence quasi immédiatement, on se fait pas chier à présenter 50 personnages, ils sont tous caractérisés en 1 plan ou 1 dialogue et on est captivé par cette équipe qui se retrouve prisonnier dans cette boite de conserve. Et on retrouvera des trucs classiques mais qui fonctionnent comme l'appât du gain, l'instinct de survie qui fait faire des choses dégueulasses, une xénophobie sans complexe.
Alors on a forcément une atmosphère claustrophobe mais c'est un peu la qualité obligatoire quand on mate ce genre de film et là Macdonald s'en sort bien, alors il fait rien qu'on a déjà vu ailleurs, il sublime pas le genre et je trouve que ça manque même un peu de tension par moment (le film est pas aidé par une BO lambda), alors plus précisément il y en a mais le film ne gagne pas vraiment de point lors des péripéties (qui sont au demeurant sympathique entre problème technique et rivalité entre les russes et les britanniques, bon la rivalité est cliché mais osef et puis on a un petit problème linguistique qui amène un petit truc en plus sympa).
Le film est emmené par un Jude Law magnétique, super performance (comme souvent avec lui en fait) dans le rôle de ce capitaine désabusé prêt à tout (son dernier plan est magnifique), j'avais oublié qu'on avait Ben Mendelsohn mais c'est un rôle avant qu'il explose vraiment et qu'on le voit partout, en tout cas c'est un acteur que j'aime vraiment et il apporte toujours un truc (même si c'est un peu toujours le même truc avec un personnage dont on voit immédiatement la dangerosité).
Une petite série B (voir du cinéma à papa) vraiment efficace et comme je le dis souvent c'est typiquement le genre de film qui a vraiment disparu et à la fin c'est le positif qui l'emporte malgré donc la réalisation pas forcément emballante.