Romeo is bleeding - Peter Medak - 1994
Je voulais faire une critique des Anges de la Nuit mais comme la vision remonte à quelques semaines, j'ai déjà tout oublié. Que c'est moche de vieillir
J'ai enchaîné peu de temps après avec ce Romeo is Bleeding, deux films dans lesquels officie Gary Oldman et qui avaient échappé à mes radars de tout temps. Ce film de Peter Medak, dont je n'avais jamais entendu parler - j'ai vérifié ses faits d'armes à savoir un épisode de Breaking Bad et un autre de The Wire - est une excellente surprise. Du film noir dans la plus pure tradition avec son anti-héros loser, une biyatch tueuse à gages retorse (la sublime Lena Olin) et une belle brochettes de seconds couteaux, incarnés entre autres par les excellents Michael Wincott et Roy Scheider.
L'histoire est celle d'un flic bien ripou, une balance qui s'enrichit en livrant sur un plateau des empêcheurs de tourner en rond aux caïds de son district. Mais quand on lui demande de livrer l'implacable et très sexy tueuse incarnée par Lena Olin, le plaisir de la chair le fait faillir dans sa mission. Et les emmerdes ne vont faire que s'amplifier, jusqu'au point de non-retour. La structure du film est classique mais on prend un malin plaisir à suivre les mésaventures de Gary Oldman. On se délecte au fil des minutes de la merde noire dans laquelle il s'enfonce lentement mais sûrement (et il est excellent, peut être son meilleur rôle, sans une seule once de cabotinage). Pas grand chose à analyser sinon profiter de ce plaisir devenu si rare de suivre une histoire rondement menée, vicieuse, poisseuse, sensuelle, lancinante (belle BO jazzy). Du noir teinté de rise & fall, sans superflu et qui ne peut que ravir les amateurs de bons polars. Amen.