[Alegas] Mes Critiques en 2025

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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar pabelbaba » Mer 02 Juil 2025, 08:19

Voilà, il faut garder son âme d'ado 90s pour apprécier. Je viens de relire ma critique et ce genre de pitch : "Philippe Manœuvre en descente d'acide vole un sous marin aux coréens et un cuirassé aux US et c'est Philippe Etchebest qui va lui péter le groin pour l'en empêcher." c'était tous les voyants au vert à 15 ans! :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Scalp » Mer 02 Juil 2025, 08:42

Pas besoin de nostalgie pour trouver Justice Sauvage ou Désigner pour Mourir sympa.-
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Mer 02 Juil 2025, 08:45

Désigner pour Mourir


Oui, Alegas aimera peut-être ce film pompé par Christopher Nolan.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar pabelbaba » Mer 02 Juil 2025, 10:25

Scalp a écrit:Pas besoin de nostalgie pour trouver Justice Sauvage ou Désigner pour Mourir sympa.-

Toutafé.

Cependant pour les autres, c'est pas non plus de la nostalgie, mais plus un état d'esprit, le besoin de voir un acteur complètement "autre" dans un ego-trip surdimensionné et en décalage complet avec ses capacités martiales et artistiques.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Mer 02 Juil 2025, 11:09

Mark Chopper a écrit:
Désigner pour Mourir


Oui, Alegas aimera peut-être ce film pompé par Christopher Nolan.


Je soupçonne une stratégie malicieuse pour me faire mater un truc improbable. :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Mer 02 Juil 2025, 11:31

Tous ceux qui ont vu le film iront dans mon sens.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Scalp » Mer 02 Juil 2025, 11:32

Avec une punchline en bonus.
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar pabelbaba » Mer 02 Juil 2025, 11:32

Enfin c'est pas Inception le Nolan en question. :eheh:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Mer 02 Juil 2025, 12:42

Nan mais laisse lui la surprise.
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Companion - 6,5/10

Messagepar Alegas » Mer 02 Juil 2025, 12:56

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Companion de Drew Hancock
(2025)


Un film que j’ai eu la chance de découvrir sans avoir vu la moindre bande-annonce ou extraits, du coup la surprise était totale car c’est une bobine dont la première demi-heure est bourrée de petits twists et de jeux de faux-semblants, du coup je ne peux que conseiller de le voir en sachant le moins possible dessus, et d’éviter de continuer à lire cette critique si vous ne l’avez pas vu car ça va être compliqué d’écrire dessus sans spoiler. Alors c’est clairement pas un film qui invente la roue mais c’est typiquement le genre de bobine qui passe fait passer une séance honorable, remplit son objectif de divertissement, et s’avère en plus assez intelligente dans son approche et propos. Pourtant, sur le papier, ça peut faire peur car concrètement on est sur un film bien post-MeToo dans l’esprit avec une héroïne qui doit se défaire d’une relation toxique et gagner son indépendance, mais le fait est que c’est bien traité avec une approche de film d’anticipation.

Car oui, comme on l’apprend au bout de quelques minutes, après quelques indices judicieusement posés (le coup de la météo, l’ordre de la mise en sommeil), il s’avère que l’héroïne est une androïde qui sert de petite amie/sexbot à un mec aux intentions quelque peu douteuses, et un meurtre plus tard le film prend un gros tournant et se transforme en chasse au robot. Ce qui fait plaisir dans ce film, c’est que ça détourne assez habilement les codes habituels du genre pour mieux faire passer son message, et ainsi on évite le coup du bad guy qui se tape en réalité sa copine, ou du perso gay gentillet (ici c’est une vraie raclure doublée d’un opportuniste), et on a même un renversement de situation avec un autre personnage gay que j’éviterais de dévoiler, mais qui vient là aussi créer quelque chose d’assez frais dans la constitution du groupe de personnages.

Rien d’exceptionnel donc, mais le film s’avère solide, aussi bien en termes d’écriture que formellement (c’est bien filmé et efficace), ça a juste ce qu’il faut en termes de balance entre premier degré (pour le propos) et humour (le coup de la tablette qui permet d’augmenter l’intelligence :mrgreen: ), et c’est en plus très bien interprété, avec notamment Sophie Thatcher (qui était déjà très bien dans Heretic) qui est probablement une actrice sur laquelle il faudra compter dans les années à venir. Un petit film tout à fait recommandable et qui tire son épingle du jeu en évitant beaucoup de pièges dans lesquels il aurait pu tomber.


6,5/10
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Parisienne (Une) - 5/10

Messagepar Alegas » Jeu 03 Juil 2025, 00:26

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Une parisienne de Michel Boisrond
(1957)


Film sorti un an après Et Dieu créa la femme, autant dire qu’il a été conçu dans l’optique de surfer sur le succès du film de Vadim, et sur l’icône sulfureuse et sexy qu’est devenu Bardot en finalement très peu de temps. Concrètement, c’est un film qu’on pourrait rapprocher d’autres films avec Bardot à venir, comme Voulez-vous danser avec moi ? du même réal, ou La bride sur le cou, bref on est clairement devant une petite comédie inoffensive dont le principal attrait est son actrice principale. Bardot y joue ici un rôle dans sa zone de confort, une petite blonde amoureuse d’un homme plus vieux qu’elle et qui est l’un des collègues de son père (qui travaille au gouvernement), de fil en aiguille elle va finir par se retrouver marié avec le bonhomme, puis va prendre un malin plaisir à le tourmenter en lui prouvant qu’elle peut aisément séduire d’autres hommes juste pour le rendre jaloux.

Franchement, les 45 premières minutes sont plutôt regardables, c’est gentillet et sans ambition aucune (notamment formellement où on est clairement devant du fonctionnel sans idées), mais ça s’avère plutôt drôle, et ça joue énormément sur le côté sexy de l’histoire, avec une Bardot affriolante en diable alors qu’elle ne fait pourtant pas grand chose : juste la voir porter une petite chemise blanche sans soutien-gorge suffit à créer de l’émoi :love: , autant chez le spectateur (pour peu qu’on cède au charme de la belle) que sur le personnage du futur mari. Ça se gâte malheureusement sur la seconde moitié, en gros dès que le personnage de Charles Boyer arrive à l’écran, et autant la séquence du bal est pas trop mal, autant tout le jeu de séduction et de quiproquos qu’il y a ensuite ne m’a guère emballé, le rythme comique y étant très faiblard, et l’ensemble s’avérant beaucoup trop sage. A cela s’ajoute le fait que Boyer est un acteur que je considère comme très inégal, il y a bien quelques films où je le trouve bon (Madame de.., ou Cluny Brown) mais le plus souvent c’est un acteur qui donne l’impression de se contenter du minimum, et c’est clairement le cas ici. Une comédie pas complètement déplaisante qui vaut surtout pour Bardot, mais c’est au mieux sympathico-oubliable.


5/10
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28 ans plus tard - 7/10

Messagepar Alegas » Jeu 03 Juil 2025, 18:20

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28 years later (28 ans plus tard) de Danny Boyle
(2025)


Dans le genre suite ultra attendue de mon côté ça se posait là, non pas qu’elle était forcément nécessaire, les deux films précédents arrivant très bien à se suffire à eux-mêmes, mais le fait est que c’est une saga qui mérite d’avoir d’autres opus, ne serait-ce que pour sa force de proposition qui fait que chaque film est singulièrement différent du précédent, que ce soit dans le propos ou l’approche formelle. Du coup, j’attendais le film sans réellement savoir ce que le duo Boyle/Garland allait proposer, et à l’arrivée c’est particulièrement déroutant, mais je ne peux m’empêcher de penser que si le film ne l’avait pas été, ça aurait été terriblement décevant.

Comme son titre l’indique, on a donc une action qui se déroule plus d’un quart de siècle après les évènements du premier film, on zappe complètement la toute fin de 28 weeks later (l’invasion de Paris) que Boyle a toujours avoué ne pas apprécier, et on a donc un contexte qui a complètement changé : un pays sous quarantaine avec des forces étrangères qui surveillent les côtes, des survivants qui ont appris à vivre et à recréer un semblant de civilisation, et des infectés qui ont mutés, rendant leur éradication nettement plus difficile. Ce qui me plaît dans le script de Garland, outre ce contexte qui rebat les cartes, c’est clairement le fait de mettre les infectés au second plan : ici ce qui intéresse, c’est plus la quête initiatique d’un jeune ado qui sort pour la première fois de son village, qui va essayer de trouver un remède pour sa mère souffrante d’un mal inconnu, et qui va devoir apprendre à gagner son indépendance face à un père surprotecteur et menteur.

Cela donne un film qui risque d’en décontenancer plus d’un, car autant la première demi-heure est finalement très fidèle à l’idée basique qu’on pourrait se faire d’une suite aux deux précédents films, autant le reste fait clairement son propre chemin, et nul doute que c’est fait dans l’idée que les deux films suivants (celui-ci étant le premier opus d’une trilogie à priori sans sauts dans le temps) compléteront le propos et les arcs narratifs. D’ailleurs il y a un personnage qui est clairement là en guise de bonus pour introduire le second film de façon particulièrement intrigante, et qui ne sert à rien d’autre. Le film est très curieux dans sa position, à la fois épisode qui arrive à exister en grande partie pour lui-même, et d’un autre côté la promesse de quelque chose de plus grand (nul doute que les personnages de Ralph Fiennes et Aaron Taylor-Johnson auront de nouveau du temps à l’écran) et qui répondront à quelques questions (le mec attaché la tête en bas). Cela crée un résultat forcément un peu inégal, avec des choix assez curieux comme le fait d’introduire un personnage pendant un bon moment pour le sacrifier quelques minutes plus tard, mais à côté de ça, le métrage développe pas mal de pistes très intéressantes, avec les différents types d’infectés, le fait qu’ils soient capables de se reproduire, ou encore le personnage de Fiennes qui mériterait un film à lui tout seul.

Mais au fond, ce qui me plaît le plus dans cette suite, c’est le fait que malgré les défauts, il y avait toujours cette sensation de ne pas savoir ce qui allait arriver dans la prochaine scène, tant Boyle refuse l’escalade spectaculaire que porte la notion de suite, et se permet des choix assez couillus pour un film de cet ampleur. Sérieusement, est-ce qu’on a déjà vu dans un film de zombie une séquence de course-poursuite, sous ciel étoilé, au son de Wagner ? Quant au chemin du personnage principal, j’avoue avoir été plutôt touché par ce qu’en font Boyle et Garland, et toute la séquence de deuil qui arrive sur le dernier acte est probablement l’une des plus jolies scènes que j’ai vu au cinéma cette année, là encore, je ne m’attendais absolument pas à ça de la part d’un film de zombies.

Enfin, c’est formellement très intéressant avec ce choix de tourner à l’Iphone, qui fait sens à l’écran étant donné qu’on retrouve le côté expérimental du premier film sans tomber dans le redite. On a plus de définition d’image sans atteindre non plus le niveau des productions actuelles, ce qui donne un côté gritty, tout en ayant un film plus coloré et avec des choix de cadre pour le moins audacieux (on sent que Boyle a la possibilité de mettre ses caméras dans les endroits les plus improbables, ça donne quelque chose d’assez fun à regarder). On sent par contre que la définition crée de la difficulté pour l'intégration des CGI, ces derniers n'étant pas foufous sans être non plus particulièrement gênants. Sinon, il y a bien quelques effets de mise en scène qui me paraissent un peu trop surutilisés, à l’image de ces mini-bullet time de moins d’une seconde qui se produisent quasiment à chaque fois qu’un infecté se fait toucher par une flèche, mais rien de bien méchant et puis bon, un film de Boyle sans un côté m’as-tu-vu, ça ne serait pas vraiment un film de Boyle, ça fait partie de l’identité du mec. Un film déroutant donc, mais qui m’a positivement surpris par son refus catégorique de faire la suite que tout le monde aurait pu imaginer, et maintenant j’espère que les deux opus suivants sauront être dans la même veine, d’autant qu’avec Nia DaCosta à la réalisation du film du milieu, ça ne donne pas spécialement envie au premier abord.


7/10
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Freud, la dernière confession - 5/10

Messagepar Alegas » Ven 04 Juil 2025, 01:00

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Freud's last session (Freud, la dernière confession) de Matt Brown
(2023)


Un film qui correspond presque totalement à l’idée que je m’en faisais après avoir découvert le trailer, à savoir un petit drame très pépère qui ne vaut quasiment que pour ses interprètes principaux. Sans surprise à la vue du métrage, c’est l’adaptation d’une pièce de théâtre, et du coup c’est littéralement deux mecs qui parlent ensemble pendant deux heures, il y a bien quelques passages où ça essaye de diversifier un peu, que ce soit à travers de courts flashbacks, une petite escapade en extérieur, ou une storyline secondaire avec un personnage hors de la discussion, mais sinon le film c’est vraiment Anthony Hopkins et Matthew Goode face à face dans un salon. Un postulat très limité qui est néanmoins un minimum intéressant à suivre pour deux raisons : tout d’abord les deux comédiens livrent chacun une prestation tout à fait honorable, ensuite le contexte joue beaucoup, puisque c’est une discussion imaginée entre Freud et C.S. Lewis, à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale, alors que le premier sait qu’il est proche de la mort.

Deux éléments qui font que les joutes verbales sont assez sympathiques à suivre, et d’autant plus si on adhère aux sujets évoqués (notamment la question de la foi et de la mortalité). Reste que ces qualités ne peuvent faire un film entier, et à un moment il est nécessaire d'avoir un minimum de soutien de la part de la mise en scène pour élever l’ensemble, ce qui n’est jamais le cas. Ici c’est clairement de la réal sponso téléfilm par un nobody, avec une photographie terne à souhait, et l’impression de voir un budget trop cheap pour une reconstitution de qualité, bref visuellement c’est particulièrement oubliable. La moyenne donc pour les dialogues et le duo d’acteurs, mais ça se recommande difficilement, hormis pour les complétistes de la filmo d’Anthony Hopkins.


5/10
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Under fire - 7/10

Messagepar Alegas » Ven 04 Juil 2025, 11:45

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Under fire de Roger Spottiswoode
(1983)


Très bonne surprise pour le coup vu le nom du réal, et je pense qu’on peut dire sans problème que c’est son meilleur film, ce qui n’est pas trop dur vu la filmographie mais j’aime quand même bien son James Bond. On a donc ici une bobine qui pourrait aisément s’apparenter à du Salvador avant l’heure : il est aussi question de journalistes de guerre, d’un contexte tendu en Amérique latine, d’une critique de l’interventionnisme américain et de l’oppression de forces révolutionnaires, bref c’est difficile de ne penser au film d’Oliver Stone qui arrivera quelques années plus tard. Mais pour le coup, je trouve que ça fait aussi pas mal penser à du Costa-Gavras, avec cette envie de faire un brûlot politique avec de grosses qualités cinématographiques et une mise en scène qui joue la carte du pris sur le vif, j’ai pas mal pensé à Missing, sorti l’année d’avant, mais la présence de Trintignant au casting ne me paraît pas être un hasard, et nul doute que Spottiswoode a vu et aimé Z.

Si le film ne brille pas particulièrement via sa love story finalement très fonctionnelle, c’est clairement la façon dont est dépeint le quotidien d’un journaliste de guerre qui fait la différence : on a l’impression d’y être, de voir quelque chose de très authentique, et pour le coup ça doit autant à l’écriture qu’à la mise en scène. L’exposition est un peu longuette, mais dès qu’on est au Nicaragua et qu’il y a toute l’histoire autour de l’icône révolutionnaire Rafael, le film prend un véritable tournant, les personnages principaux ne pouvant plus se permettre d’être neutres dans ce conflit, et même si on sent que c’est un choix fait avant tout pour leur carrière (la photo de Rafael devenant ultra célèbre) on devine aussi qu’il y a une réelle envie de ne plus se contenter de regarder l’Histoire à travers un objectif d’appareil photo.

Le film questionne donc la place de ces reporters de guerre et de leurs actions, un questionnement de la neutralité rendu encore plus ambiguë via des personnages secondaires qui agissent comme des déclencheurs : celui de Ed Harris qui représente tout ce que les USA ont de plus opportunistes dans leurs actions politiques et militaires à l’étranger, et celui de Trintignant, espion français qui veut du bien en apparence, mais qui se révèle être une sacrée enflure par la suite. Le métrage aboutit ensuite sur une grosse demi-heure bien tendue suite à la mort d’un personnage important (à priori tiré d’un fait réel, ça paraît complètement dingue), on est pas loin d’un survival avec un personnage recherché de tous et qui doit transmettre des photos hors du pays pour pouvoir mettre en lumière un mensonge politique, clairement la meilleure partie du film à mon sens.

Formellement sans être dingue c’est plutôt solide, le choix d’un parti-pris quasi documentaire sied parfaitement au sujet, mais ça n’empêche pas Spottiswoode de livrer des séquences plutôt bien foutues. Le casting est excellent, faut dire aussi qu’on a ce qu’il faut en comédiens talentueux : Hackman, Nolte, Cassidy, Harris, même Trintignant est plutôt convaincant alors que c’est un acteur que je trouve généralement trop passif. Et puis le film a une super BO de Goldsmith, reprise longtemps plus tard par Tarantino, avec un thème marquant dont les variations sont très réussies. Vraiment un chouette film, je n’ai pas revu Salvador depuis longtemps donc je ne pourrais pas dire si je préfère ce dernier ou non, mais franchement ça doit se jouer à pas grand chose.


7/10
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Des filles pour l'armée - 6/10

Messagepar Alegas » Ven 04 Juil 2025, 21:35

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Le soldatesse (Des filles pour l'armée) de Valerio Zurlini
(1965)


Dans la poignée de films de Zurlini qu’il me reste à découvrir, c’est clairement celui qui me tentait le plus, et effectivement c’est pas mal du tout. La grande qualité du film est son pitch pour le moins original, on est en pleine Seconde Guerre Mondiale, dans une Grèce alors envahie par les forces fascistes, et un jeune gradé italien se voit confier une mission quelque peu déroutante, puisqu’il doit escorter un convoi de prostitués, et en lâcher une ou deux à chaque étapes du voyage, et ce afin de réapprovisionner les bordels militaires. Évidemment, ce voyage va être l’occasion de creuser les personnages qui vont tous se dévoiler et devenir plus profonds qu’ils n’en ont l’air au premier abord : une histoire d’amour va naître entre le héros et l’une des femmes, le conducteur en apparence ultra lourdingue et macho (interprété par Tomas Milian) va se révéler être un tendre, et un officier récupéré sur le chemin va devenir le plus lâche de tous.

Tout ça donne un road movie atypique et ma foi assez plaisant, d’autant que les péripéties ne manquent pas. Le souci, c’est que comme souvent avec Zurlini j’ai l’impression que le film est trop long pour son propre bien, et vient un moment où je lâche un peu l’affaire et perd peu à peu en intérêt pour ce qu’on me raconte. Ici, autant la première heure fait l’affaire, autant la second me paraît interminable, et c’est d’autant plus dommage que ça raconte des choses vraiment intéressantes, mais le fait que je perde de l’intérêt pour les personnages entre temps fait que ça tombe à plat, je pense notamment à la toute fin. Pour le coup, je n’aurais pas craché sur un film plus concis, qui aille plus à l’essentiel, et comme je le disais c’est un défaut récurrent chez Zurlini à mon sens. Heureusement, ça se rattrape sur le côté formel, solide sans être particulièrement remarquable, et le casting qui aligne les noms célèbres, notamment du côté féminin avec Anna Karina et Lea Massari. En l’état, c’est un film dans la moyenne de Zurlini : pertinent sur bien des aspects, mais l’intérêt s’épuise sur la longueur.


6/10
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