par Scalp » Sam 16 Aoû 2025, 08:53
6.5/10
Gobangiri de Kazuya Shiraishi - 2024
Assez surpris de voir que ce film est sorti en salle parce que bon le réal est quand même inconnu en France et on est pas sur un genre très vendeur, en plus il avait 11 Rebels sorti juste avant (ou après) qui a fini sur Netflix et je pense que c'était plus vendeur, en tout cas ça fera 2 films de Shiraishi dans mon top de l'année (oui désormais dans les tops annuels on a du 6.5 tellement c'est la hess).
Shiraishi est un inconnu chez nous mais ça a l'air d'être un vrai touche à tout et son polar était bien sympa, j'ai l'impression que c'est vraiment un très bon artisan qui prend chaque genre avec respect. Il s'attaque donc ici au Jidai-Geki, son Japon féodal et tous ses codes, ses samouraïs et ici on est devant un film qui met en avant le jeu de Go, et même si j'ai lu et adoré Hikaru no Go (un des meilleurs shonen ever) j'ai complètement oublié les règles du jeu et ici même si c'est jamais expliqué je trouve que le réal arrive à nous faire comprendre le subtilité du truc. Un jeu qui est donc au coeur du film et dont les techniques de jeu feront écho au personnage principal et notamment la première technique qui nous ai montré où on sacrifie des pions pour l'emporté et c'est ce qui arrivera au personnage (enfin là il va sacrifier plus que des pions et on peut se dire qu'il va loin). Alors on a une première heure très lente, presque contemplative, c'est le quotidien d'un ronin qui a pas grand chose à faire à part jouer au go et clairement les parties de go ont vraiment un truc, entre le décor parfait, le bruit des pions, la gestuelle des personnages, c'est un vrai univers qui se dresse devant nous et c'est plaisant à suivre. Clairement ça prend donc son temps et puis quand arrive la couille on est déjà à plus de 45 minutes, alors c'est prévisible mais c'est pas gênant mais la seconde partie c'est pas la plus intéressante, la descente aux enfers (banni, exclu, il perd clairement de sa superbe), l'ellipse un peu foireuse, je trouve que le film devient moins intéressant alors qu'il devrait devenir plus passionnant avec ce ronin qui va vouloir laver son honneur, alors le face à face avec son nemesis est vraiment cool mais avant d'en arriver là ça navigue un peu à vue et ça peine a être aussi bon que l'intro, heureusement le dernier quart d'heure est bon.
Alors évidemment c'est un film qui est loin d'atteindre le niveau de ses glorieux aïeux mais bon depuis 1980 (à peu près) on a pas eu non plus de grand film de ce genre, alors on peut évidemment en retenir certains et par rapport à ceux là ce Gobangiri a rien à leur envier. C'est un film qui dégage une vraie classe, y a une super photo, des cadres à tomber, une atmosphère, c'est un plaisir à regarder et puis quand on a un peu d'action (c'est très rare) le mec sait filmer et il sait vraiment découper tout ça. Et les parties de go sont fascinantes et donnent un coté très poétique à l'ensemble.
Tsuyoshi Kusanagi en lead est vraiment bon (je sais pas si je l'avais déjà vu avant), il signe une prestation digne des grands acteurs qui ont incarné des samourais (je vais pas les lister), on reconnait Jun Kunimura qui est une trogne bien identifié du cinéma japonais et j'aime bien son personnage d'ancien escroc repenti.
Une mise en abyme intéressante du jeu de go, alors ça aurait pu être meilleur mais ça reste un bon petit film.