#Réalisateur# S. Craig ZAHLER

[Alegas]

Du coup, j'ai fait quelques recherches sur les projets ciné de Zahler. Le mec avait quand même fait trois films en l'espace de quatre ans, et plus rien depuis cinq ans. Ok Dragged across concrete a pas été rentable, mais de là à niquer sa carrière ça serait étonnant.

En gros, il a passé ces dernières années à développer une adaptation d'un de ses propres bouquins pas traduits chez nous : Hug Chickenpenny: The Panegyric of an Anomalous Child. Un film avec une marionette en guise de personnage principal, et développé avec la Jim Henson Company. Il décrivait le projet comme un truc à mi-chemin entre Eraserhead, Elephant Man et du Dickens, en noir et blanc, et avec une durée qui approche les trois heures.
Manque de bol, le projet est tombé à l'eau en pré-prod pour manque de financements.

Ce qui explique son absence depuis quelques temps, mais il semble avoir d'autres projets en développement :

“I had a fantastic cast for that picture and the Jim Henson company involved, but could not get proper financing and now have several other movies and a show that are more likely to be my next directorial effort.”

[Alegas]

Fini Une assemblée de chacals, et j'aime à peu près autant que Exécutions à Victory.

Sur une structure simple, Zahler livre un western entièrement basé sur l'attente du dernier acte : des malfrats qui ont tourné le dos à leur passé de braqueurs de banques, l'un d'entre eux se marie, et à cette occasion un mec qu'ils ont doublé des années auparavant leur annonce par une lettre qu'il va venir tus les buter durant la cérémonie. Du coup, quasiment tout le roman se base sur la préparation de cette rencontre, et sur la découverte de leur passé, et c'est vraiment excellent dans la lente gestion de la montée en puissance.
Personnages et dialogues super bien écrits, de la violence sèche qui débarque sans prévenir, bref le style Zahler est là, et je me suis fait la réflexion que c'est l'un des rares auteurs qui arrivent à me faire détourner le regard à la lecture de certains passages. C'est moins dégueu que Exécutions à Victory, mais y'a quand même des passages assez hard, notamment un où on utilise de façon radicale plusieurs hameçons.
Tout le dernier acte est mémorable, à ce stade le bouquin devient un vrai page turner.

Du coup, faut que je me chope ses deux autres romans traduits en France, et je pense peut-être me choper les autres en VO si je les trouve à prix correct.

[Alegas]

Posté sur son blog il y a quelques jours :

I expect to have a movie announcement in the coming months and will post here when I do. This will be about my next directorial effort.

[osorojo]

Executions à Victory.

Un peu plus mitigé qu'Alegas de mon côté, je ne sais pas trop comment me positionner vis à vis du bouquin et de ce que j'ai ressenti.

Du style, Zahler en a. De l'inspiration également. Mais sur la longueur j'ai eu la désagréable sensation de voir un auteur se singer tout seul, à savoir qu'il abuse de la description noire ébène dans la dernière partie du bouquin pour faire durer les pages plus que nécessaire. La mission commando dans la neige qui dure 3 ans est à mon sens un peu mal sentie niveau rythme alors qu'on sort à ce moment là du climax du bouquin (Bettinger qui prend d'assaut sa propre baraque, super passage).

Après je ne vais pas cracher dans la soupe, ça se lit tout seul, et le premier chapitre est ce que j'ai lu de mieux depuis longtemps pour te mettre dans un livre. Je suis juste un peu déçu du dénouement de l'intrigue, même si effectivement quand on connait le cinoche du bonhomme ce roman est du même tonneau : nerveux, dégueulasse et sans état d'âme.

J'ai Une assemblée de chacals sous le coude, je vais enchaîner je pense.

[Scalp]

Son dernier livre est dispo en poche (ma prochaine lecture), c'est un thriller.

[Alegas]

Merci pour l'info !

[Scalp]

Dédale Mortel

Clairement son roman que j'ai préféré, l'impression que Zahler a enfin réussi à trouver l'équilibre entre son coté noir, violent (voir too much) et une vraie histoire qui fonctionne avec des bons personnages, alors j'avais pas détesté ses autres romans, loin de là mais c'était juste sympa (et on avait l'impression qu'il surjouait le coté badass), ici j'ai vraiment eu un bon thriller. On y retrouve évidemment sa touche très violente (y a plusieurs chapitres ça rappelle King of Ants de Stuart Gordon dans cette violence frontale presque sans raison et ça va vraiment loin dans la noirceur) mais il réussit à nous faire apprécier un personnage qui de base est un bon petit enculé (il tend des pièges à des femmes pour qu'elle fasse le tapin pour lui). On suit donc un truand dont le principal bizness est d'être un mac, on suit son quotidien, ses entreprises, sa relation avec le boss de la Mafia locale (bon y a des drôles de traduction dans le roman par contre c'est appelé un consortium, de même que les truands sont des Sud, pas trop capté), comment il gère tout ça avec intelligence, ses petites virés avec son pote polonais (là aussi on a une relation intéressante) et puis petit à petit tout va doucement mais surement partir en couille, à cause d'une femme entre (évidemment), et tout la storyline avec ce personnage féminin est une énorme réussite (dur de prévoir où ça va aller et j'ai clairement été surpris).
Le style de Zahler est clairement cinématographique et on se demande pourquoi il adapte pas ses romans (il en voit ptet pas l'intérêt) car c'est vraiment visuel.

[Alegas]

et on se demande pourquoi il adapte pas ses romans (il en voit ptet pas l'intérêt)

J'ai l'impression que ça dépend pour le coup. A chaque fois qu'une adaptation d'un de ses romans a été en projet, ça a toujours été pour que ce soit fait par un autre réal.
Mais d'un autre côté, comme je l'ai dit dans un post plus haut, il a bien tenté d'adapter l'un de ses livres qui n'est pas sorti chez nous, Hug Chickenpenny, sans succès hélas.

[logan]

Deuxième Zahler que je lis après dédale mortelle et il faut avouer que Zahler écrivain est presque aussi intéressant que Zahler cinéaste dans sa radicalité et son réalisme cru. Alors c'est un poil en dessous de dédale mortelle et pour une raison simple : son climax. Le livre fait monter la sauce pendant 300 pages et les 100 dernières sont un peu décevantes avec son épopée interminable dans une ville abandonné neigeuse. On sent que Zahler cinéaste reprend le pas avec des descriptions à rallonges et une tentative à mi polar mi western, mais ce qui fonctionnerait à l'écran fonctionne moyen sur le papier.
En tout cas l'idée de base est super et fait trés comic book avec cette ville décriée comme la pire des US avec son taux de criminalité avoisinant les 80% (rien que ca ) et ca va loin par moment avec de la nécrophilie, des coupages d'oeil au cutter, j'en passe et des meilleurs. Comme d'habitude avec Zahler c'est pas tendre avec ses personnages et les morts s'accumulent (même si ca va moins loin que dédale mortelle sur ce point).
Je vais peut être enchainer avec une assemblé de chacals car même si je reconnais les défauts c'est quand même une lecture trés facile et divertissante pour les vacances (j'ai lu les 400 pages en 2 jours )

[osorojo]

Meme avis que toi, notamment concernant le dernier acte. Ca me donne envie de lire Dédale Mortel.

En ce moment, j'suis sur la Valse aux adieux de Kundera et j'me fais gentiment suer.

[Scalp]

Dédale Mortel c'est vraiment son meilleur livre.

[logan]

Bon c'est en effet un peu plus faible mais pas inintéressant, pendant 100 pages j'y ai vraiment cru à ce livre mais le coup de bambou à mi chemin ne pardonne pas. Je vois ce que veut faire Zhaler en humanisant ses personnages et en jouant sur l'attente mais le soucis c'est qu'il y a des passages vraiment trop long ou qui n'apporte rien à l’ensemble. L'autre gros soucis c'est que le livre repose sur la même matrice que "victory" au final, des salauds veulent se venger de moins salauds qui les ont trahis et des innocents trinquent, Zhaler se foule pas trop
Après quand on connait son cinéma c'est marrant de voir des éléments repris dans Bone Tomawahk notamment le personnage de Dickie qui est clairement l'inspiration de Matthew Fox dans le film ou encore les indiens cannibales.
Et j'aurais aimé plus m'attacher aux personnages et ce ne fut pas trop le cas mis à part Dickie et l'adjoint du shériff, le reste reste hélas trop manichéen par moment et manque de prise de risque, genre le bad buy super intelligent et revanchard mutilé, ca reste trop léger pour m'emporter. Bref pas une mauvaise lecture mais j'ai pas été convaincu.

Je vais faire une pause sur son western qui me reste à lire, je lirais ca plus tard.