[Scalp] La Chute continue 2025

[Scalp]

Cette structure faut savoir la maîtriser, et donc qu’elle ait un vrai intérêt narratif, et c'est vraiment pas le cas ici.

[Alegas]

Un dernier mot sur le titre complètement à coté de la plaque, Weapons, c'est pas le sujet du film (d'ailleurs y a aucun sous texte à chercher avec les armes à feu, le réalisateur l'a déclaré).

Je pense que le mec ne veut pas que son film rentre dans une fausse polémique en déclarant ça. Si ce n'est pas le cas, quel est le sens de la vision de Brolin avec la M4 au-dessus de la baraque ? Le propos est littéralement montré à l'écran.

[Scalp]

7/10

On The Job de Erik Matti - 2013

Assez surpris par la confidentialité du film surtout qu'il a l'argument Tiers-Monde + Cannes et qu'en général on aime bien se toucher là dessus, mais il a le contre argument c'est un vrai polar.
Le film a pour lui une histoire originale qui est basée sur une histoire vraie (qui fait froid dans le dos), à savoir des hauts dignitaires philippins qui commanditent des meurtres et pour ça c'est des détenus qui sont utilisés (ça dresse un sacré constat de ce pays où tout le monde ou presque est corrompu). On va donc suivre un duo de tueurs qui exécute des contrats et retourne en prison et un flic qui va chercher à comprendre toute cette machination. Alors le film est pas parfait car c'est nettement plus intéressant quand on est du coté du duo de tueurs (le vieux est vraiment excellent, super acteur, super personnage, le film pourrait être à voir que pour lui limite) mais le flic forcément idéaliste (Piolo Pascual surement le Pedro Pascal local) est quand même pas mal à suivre (surtout au vue de sa destinée). L'intrigue est donc clairement plaisante à suivre grâce à ce duo de tueur dont la complicité fonctionne vraiment, le vieux et le jeune apprenti (rien de neuf mais ça marche) et du coté des flics qui essayent de démêler ce sac de noeud c'est le minimum pour que ce soit pas chiant quand c'est eux qui sont à l'écran.
Quand tout le monde se touchait sur la noirceur de Limbo (qui en faisait des tonnes pour être noir) ce film trouve le juste milieu et on est vraiment dans une histoire sans espoir mais où la noirceur n'est jamais artificielle (la fin est vraiment réussie, les 15 dernières minutes ça va loin et on pourrait presque dire que c'est surprenant car on s'attend pas forcément que le film aille de ce coté là). Mais la force du film c'est qu'il ne juge jamais les personnages, ils sont tous pris dans les rouages d'un système qui les dépasse.
J'ai l'impression que le cinéaste est fan du cinéma HK et Manille a une vraie gueule à l'écran, on pense pas mal à comment les petites ruelles crasseuses sont filmées à HK, par contre là où le film ne peut pas postuler à plus que film sympa c'est pour l'action, le mec a pas la maitrise des grands noms HK quand il s'agit de défourailler, alors c'est jamais mauvais mais clairement avec un tel décor il y a tellement moyen de faire mieux et plus immersif. Après la grosse scène de milieu de métrage reste quand même un bon petit moment de cinéma. C'est nerveux, brutal et sans concession (cette fin putain).
Le film a tellement été un succès local qu'ils en ont fait une série (dispo sur HBO, je tenterais ptet). A voir pour tout fan de polar qui se respecte (ça exclut donc les fans de Prisonners), et le réal serait une sorte de Carnahan philippin.

[Scalp]

5/10

Duo She de Herman Yau - 1997

La carrière de Herman Yau c'est vraiment un grand écart permanent et on y trouve vraiment de tout, des Cat 3 hardcore, des vrais bons polars, du WXP et donc ce Walk In complètement foutraque et typiquement HK.
On se retrouve devant un film qui mélange le pur polar HK, le fantastique, la comédie et même la romance et c'est clairement foutraque. Le sujet du film c'est donc le "walk in" qui est une technique taoïste qui permet de transférer une âme dans un autre corps (oui c'est comme Freaky Friday). Ici on retrouve un flic paralysé suite à un braquage et il va se retrouver dans le corps de l'un des braqueurs, un braqueur simplet qui bégaie (Danny Lee dans le rôle en fait des caisses et ça fait tout drôle de voir celui qui a été identifié flic à vie dans ce genre de personnage).
La première partie du film est vraiment prometteuse, on a un braquage bien sanglant où ça bute des innocents et puis quand on le transfert de corps on se retrouve de plein pieds dans la comédie et là ça devient un peu relou en plus d'être complètement con, genre le simplet qui bégaie il a 1 femme et 2 jolies maitresses, et donc notre flic va devoir gérer les emmerdes amoureuses du perso tout en essayant de reconquérir sa femme (passionnant). On a donc une succession de quiproquo et de comique de situation et c'est pas un scoop si je dis que Herman Yau ça a pas trop l'air d'être son truc, y a quelques trucs un peu drôles mais de manière générale ça tombe souvent à plat (le seul moment sympa c'est quand le mec qui a laissé Danny pour mort reivient le voir). Mais Danny Lee a l'air de bien s'amuser au moins (la possibilité pour lui de jouer autre chose que le flic taciturne), par contre Wu Chien Lien qui joue un homme (ou un chat on sait pas trop) dans le corps d'une femme est marrante. Clairement le film souffre d'un ventre mou d'une grosse quarantaine de minutes où on peine à s'intéresser à ce qu'on regarde, on aura bien quelques sourires mais tout ça est très laborieux.
Heureusement à la fin les emmerdes de gang reviennent et on a un peu d'action HK qui fait toujours plaisir (on y retrouve tout le savoir faire HK qui mettait à l'amende tout le monde) et on est un récompensé d'avoir subit toute cette partie poussive. On des idées de plans, une course poursuite en bus qui envoie vraiment, avec les 2 bus qui font vraiment à fond et font du stock car, scène vraiment cool et assez impressionnant.
Un film bancal qui fait donc office de curiosité.

[Scalp]

7/10

Surviving The game de Ernest Dickerson - 1995

Ancien chef op de Spike Lee, Dickerson a ensuite oeuvré dans la série b, voir z, et ce film est clairement le plus abouti de sa filmo (largement meilleur que son film avec Tupac).
Énième variation des Chasses du comte Zaroff, on se retrouve donc devant un film au schéma forcément éculé mais comme toujours c'est les personnages qui feront si ça fonctionne ou pas. En plus pour le petit bonus on a Faf Larage qui a fait une chanson sur ce film (qui être autre chose que son générique pété pour Prison Break).
Ici comme pour le John Woo avec Jcvd sorti à la même période on a la chance d' avoir un casting bien badass qui rend l'ensemble très divertissant et qui est clairement l'intérêt premier du film et le film est d'ailleurs meilleur que le Woo.
Le point noir dans ce genre de film c'est souvent l'intro où on attend que le truc commence vraiment mais ici l'intro (30 min) est très sympa avec un Ice T immédiatement attachant et une bande d'enculé bien présentée (la palme a Gary Busey une nouvelle fois parfait). Bon après c'est une partie de cache cache en forêt (mais on se fait pas chier comme dans des survival soi-disant géniaux et la proie se révèle moins facile que prévu (forcément) et de part le fait qu'il soit seul il devient rapidement le prédateur bon après faut pas trop s'attarder sur les situations un peu grossee mais ca fait clairement le taf et on a des morts sympas avec un Ice T qui joue un peu avec ses poursuivants et il joue très bien.
La réal de Dickerson fait dans l' efficace, c'est rentre dedans et prenant, il sait filmer l'action, pas de doute et en plus on a Bojan Bazelli à la photo qui fait un excellent taf sur les décors naturels.
L'atout du film c'est donc son casting outre Ice T très bien en héros badass (et il a pas une filmographie de qualité malheureusement), on a une belle galerie de bâtard : Hauer qui était été déjà bien rentré dans sa période de film de merde mais qui avait de temps en temps un bon choix de film, Gary Busey valeur sûre dès qu'il faut un enculé et il est une nouvelle fois on fire, Fred Murray Abraham, Charles S Dutton ou bien encore McGinley, tout le monde fait admirablement le taf.
Petit survival qui très bien l'épreuve du temps et qui met la trique à plein de films pétés de thunes.

[Scalp]

2/10

A Lot of Nothing de Mo McRae - 2022

Il y a des films je me demande comment ils ont fini sur mon DD et à quel moment je me suis dit que ça pourrait être sympa (et je connais ni le réal ni aucun acteur). Dès la première scène j'ai su que j'allais souffrir, on va suivre un couple d'afro américain de Los Angeles qui apprend que leur voisin flic a abattu un jeune désarmé. Et là on a une scène complètement surréaliste où ce couple va se chauffer mutuellement (surtout la meuf quand même) pour aller buter le voisin, alors j'imagine que le but est d'être satirique mais ça pose un problème d'emblé, on va suivre un couple de gros cons. Cette première scène pousse le ridicule trop loin pour moi et le film se rate vraiment sur son propos, car sans extrapoler des masses ça donne raison aux racistes encore plus avec le twist final où on apprend que le jeune qui est mort était blanc (par contre c'est vrai que ça c'est bien foutu car on en déduit immédiatement que c'est forcément un black qui s'est fait tuer et même limite à aucun moment on se pose la question car c'est un flic blanc le coupable) et que le black abat froidement le flic (oups spoiler).
Après l'intro nulle, la meuf (complètement cinglée) va aller kidnapper son voisin et c'est parti pour un huis clos sans grand intérêt où il va pas se passer grand chose, enfin on rajoute un couple d'amis qui venaient manger (bon le mari m'a fait marrer, le mec il se pose 0 question et veut buter le flic direct) et ça va trainer en longueur pour pas grand chose et la symbolique de la naissance est bien balourde car évidemment on a une femme enceinte qui va accoucher.
Evidemment on a 0 cinéma, 0 idée de mise en scène, 0 bonne scène dialogué (même celle avec la révélation est nulle, bon ça vient aussi qu'on a un casting de National 3).
2 Points car c'est quand même couillu de faire un tel film (aussi con) à cette époque.

[Mark Chopper]

Ton intro me fait réaliser un truc : je vois beaucoup, beaucoup moins de merdes depuis que j'ai (presque) arrêté le téléchargement.

[Scalp]

Ah ben tout ce que je regarde depuis un mois si y a une bonne note dans 90% des cas c'est support physique.

[Alegas]

3/10

A Complete Unknow de James Mangold - 2024

Bien que j'adore Bob Dylan, j'y allais vraiment à reculons parce que Chalamet, alors oui j'ai pas compris comment du jour au lendemain c'est devenu une superstar. Ici avec ce film il entre à jamais dans mon top tocard (toujours dominé par Joaquin Phoenix) c'est con car il a l'air cool mais putain il est nul.
Pour moi on est devant un énième biopic qui n'a pas grand chose à raconter ou alors qui ne sait pas comment le raconter car ce que j'ai retenu du film c'est que Bob Dylan est un sale gosse égoïste et même un gros con.
Le problème du film, outre que je vois pas Dylan mais que je vois Chalamet qui essaye de l'imiter, c'est qu'on est devant un film sans enjeu avec une intrigue plus que poussive et une dramaturgie réduit au néant (Elle Fanning pourrait être enlever du film que ça changerait rien), alors au début on nous fait comprendre que Dylan est un génie en avance sur son temps mais sa musique marche pas, et du jour au lendemain bim il perce et tout le monde l'adore, alors c'est sans transition ok pourquoi pas mais le film ne fait rien de son début de carrière qui est un échec. On le voit juste dormir, faire le connard avec les meufs et quand il se réveille il écrit une chanson et voilà. Alors je me suis jamais pensé sur l'homme Dylan, je connais juste ses chansons, et là il décrit comme un autiste que se fout de tout, le mec prend tout avec un détachement assez surréaliste, il y a jamais de conflit avec sa copine (alors que c'est souvent le dernier des cons), dans le dernier concert il se fait insulter et il s'en balek total.
Le film dure 2h20 (donc c'est long) mais il ne développe rien, y a qu'a voir l'utilisation de Johnny Cash (super prestation de Boyd Holdbrook qui renvoi aux oubliettes ce tocard de Phoenix), tous les personnages secondaires sont sous exploités au possible (c'est con Norton et McNairy sont impeccables et les scènes avec ce dernier sont clairement les meilleurs du film, les seuls il se passe vraiment un truc intéressant à l'écran).
Après c'est Mangold donc le film visuellement a vraiment de la gueule, on est vraiment dans le NY des 60's, la photo est chouette, y a des beaux moments de musique (mais bon ça remplace jamais les vraies voix de Dylan et Baez).
C'est l'histoire d'un mec qui fait ce qu'il veut quand il veut, en fait un gosse montessori. C'est convenu, sage et sans grand intérêt.