Parole de Flic de José Pinheiro - 1985
Delon solaire, dont émanent des lasers, avec un grand sourire, ça sent le revenge movie hardboiled !

Tout est dit ou presque avec cette affiche : c'est un gros bordel mal fagoté qui ne sait pas où il va. C'est censé être assez cash, avec une sorte de resucée de
Magnum Force qui sent la quenelle de brochet et d'un côté ça l'est, les exécutions sont nombreuses et ne font pas dans la dentelle. Mais parfois ça vire au n'importe quoi semi-burlesque. Y'a du Bébel des mauvais jours dans Delon qui affronte un africain bien costaud et finit par lui lécher le visage, ou lorsque Delon fait péter une grenade en ne se bouchant qu'une oreille et lâchant un rictus débile après l'explosion.

Sans parler de Delon en clown qui fait rire les gosse au cirque.
Ca va avec l'intrigue, complètement flinguée, où Delon est omniscient, évite les balles, provoque des explosions de foufoune à la pelle, tandis que ses adversaires prennent tous les risques uniquement quand il n'est pas là. S'il apparaît, il faut qu'ils se séparent, rangent leur flingue ou partent en courant.
La réalisation est dans le même état : sur courant alternatif. Parfois Pinheiro sort le grand jeu avec des scènes de nuit un peu travaillées, des images captées en reflet dans une flaque d'eau... pas dingue, mais sympa. Et parfois, c'est la foire à saucisse, comme cette course poursuite qui finit dans le Rhône, non sans avoir joué à la toupie juste avant en multipliant des ralentis absurdes et des inserts de l'enfer.
Résultat, ben c'est assez bizarre comme sensation. Avec un peu de jugeote et en mettant le melon du bel Alain en sourdine, ça aurait pu donner un polar correct, tandis que dans les mains de gros manchots ça aurait aussi pu virer au nanar de compète. Mais ça reste dans un entre-deux pas folichon.
3/10