
Tempête à Washington
Otto Preminger - 1962
Le président des Etats-Unis souhaite nommer Robert Leffingwell (Henry Fonda) au poste de secrétaire d’état. Il doit pour cela le soumettre à une commission d’enquête pour obtenir l’appobation de sénateurs. Ce n’est pas du tout cuit car parmi eux se trouve Seebright Cooley (Charles Laughton), faisant pourtant partie du camp présidentiel mais pas du tout convaincu par la pertinence de la candidature de Leffingwell, le suspectant surtout d’avoir été communiste dans sa jeunesse…
Celui qui verrait
Tempête à Washington en espérant (comme moi) assister à des joutes oratoires de haute volée entre Henry Fonda et Charles Laughton en serait pour ses frais. Car s’il y a lors de la commission d’enquête des dialogues savoureux, l’essentiel est surtout de clore cette commission dès le premier tiers du film pour passer à autre chose. Et finalement pas plus mal car pour une fois, j’ai trouvé Laughton, en surjouant une forme d’onctuosité lancinante, un peu agaçante. Tempête à Washington… on est justement loin des discours tempétueux d’un Gabin dans le Président. Après, c’est un détail car le film ne se limite pas à Laughton et Fonda (que l’on voit aussi finalement assez peu). Walter Pidgeon, dans le rôle du chef de la majorité, soucieux de réaliser le souhait de son président, est assez excellent dans le rôle, tout comme Don Murray dans celui du sénateur de l’Utah, adversaire de la candidature de Leffingwell, et détenteur d’un secret qui va lui coûter cher.
En fait, l’intérêt du film est de proposer une étude de caractères finalement assez zolienne. À la précision documentaire s’ajoutent le mensonge, l’intimidation, les messages anonymes ou encore la nécessité de se construire une vie privée rassurante pour les électeurs (et permettant de cacher des zones plus gênantes et pouvant coûter cher). Le quotidien d’un panier de crabes finalement, et c’est ce qui va permettre de captiver, de tenir 2H20 et en plus d'être récompensé par une scène finale réussie. Avec en plus le plaisir d’assister à une scène de la vie politique américaine incarnée par des personnages classieux loin, très loin de la vulgarité actuelle.