[Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Sam 18 Oct 2025, 09:53

Mark Chopper a écrit:
Hikari Mitsushima (à cette époque toujours en couple avec Sono)


J'ai raté cette info people.


Pas qu'un potin "carnet rose". Crucial ! Comme ils filaient le parfait amour, Hikari-chan flamboyait devant la caméra de son amant. A cette époque, point de muse nommée Megumi Kagurazaka.
Sono excelle dès que son petit coeur bat pour une bijin. Love Exposure pour Hikari, Guilty of romance pour Megumi. Bon, là, vu les conditions de tournage, y'a pas eu de miracle.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Sam 18 Oct 2025, 10:04

Mmm... Je me souviens d'un post FB du boss de Third Window Films disant qu'il n'y avait plus que de la haine entre eux.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Sam 18 Oct 2025, 10:18

Je cite ce passage poignant dans le bouquin de Constant Voisin :

Avant de réaliser Cold Fish, j'ai dû faire face à ma rupture avec Hikari Mitsushima – avec qui je sortais depuis Love Exposure. J'étais démoli. Mon quotidien est devenu chaotique au point que j'allais boire au Golden Gai tous les soirs. J'ai même essayé de me mettre à la boxe en demandant à Tak Sakaguchi de m'initier.

:mrgreen:

Qu'a-t-il pu se passer entre Sono et sa muse pour faire tomber l'artiste en plein chaos ? Et n'y a-t-il désormais entre eux qu'une désolante haine ? Et si haine il y a, a-t-elle un lien avec le cloaque #metoo dans lequel Sono est embourbé depuis plusieurs années ? Dossier complexe, assurément. :mrgreen:
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Woman of the photographs - 7/10

Messagepar Olrik » Sam 18 Oct 2025, 14:40

Image
Woman of the photographs
Takeshi Kushida - 2020

Un photographe, mutique, renfermé sur son travail, incapable de communiquer avec les femmes, rencontre par hasard une ancienne danseuse étoile, désireuse de cultiver une certaine image d'elle-même via les réseaux sociaux...

Film intelligent et original dans sa forme. Le début m'a fait penser au Perfect Days de Wenders (à se demander d'ailleurs si ce dernier a vu le film de Kushida). On se trouve face à un ermite pour qui le quotidien se déroule selon de petites habitudes (onsen, écouter de la musique via de vieilles cassettes audio, prendre des photos...) avant que le film ne bascule avec la rencontre de Kyoko qui permettra au réal de questionner l'obsession des femmes, du moins de certaines, envers l'image qu'elles renvoient alors que le poids des ans commence à se faire sentir. Ainsi cette cliente du photographe qui vient le voir pour retoucher un portrait afin de faciliter une rencontre avec un homme, et dont les demandes ont pour conséquence de donner une image absurde car totalement étrangère à ce qu'elle est. Kyoko, elle, naturellement belle, n'a pas ce problème.
Malgré tout, elle aussi voit son image se ternir et, avec elle, le nombre de likes de ses followers. S'étant blessée dans une forêt alors qu'elle cherchait un endroit pour se prendre en photo, elle s'aperçoit que la cicatrice peu engageante qu'elle arbore sur sa poitrine plaît, ses followers trouvant qu'il y a là une vraie authenticité. On est évidemment à des années lumière des effets gores et débiles de The Substance et c'est tant mieux, Kushida, se contentant de mélanger formellement sobriété et effets à la Tsukamoto (période "Vital"), et usant un travail assez remarquable sur les effets sonores, parvient sans peine à capter l'attention — et à faire regretter que qu'il n'ait pas réalisé d'autres films depuis 2020.
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Solaris (1972) - 7/10

Messagepar Olrik » Dim 19 Oct 2025, 07:46

Image
Solaris
Andrei Tarkovski - 1972

En voyant coup sur coup Stalker et Solaris, on se dit que Tarkovski aimait beaucoup les tunnels. Tunnels humides et bétonnés dans Stalker, tunnels dans le périphérique d’Akasaka à Tokyo ou tunnel futuriste de la station spatiale dans Solaris. Après, était-il bien utile de pousser la passion jusqu’aux tunnels de dialogues ? C’est l’un des défauts dont on pourrait faire grief au réalisateur russe, connu pour avoir la dent dure envers ses collègues cinéastes, qu’ils se nomment Ozu, Antonioni, Polanski, Bertollucci, Antonioni, Fellini, Bunuel, ou même Kubrick. Pour ce dernier, c’est connu, il détestait son 2001, jugeant que le film manquait de « force émotionnelle », notamment à cause de l’attention trop marquée sur les avancées technologiques.
Le souci, c’est que l’on ne peut pas dire que son film soit traversé par une émotion qui va serrer la gorge de son spectateur. J’avais vu Solaris une première fois il y a bien vingt ans, et j’en avais gardé le souvenir d’un film froid. Revisionné hier, le verdict ne change pas. Pourtant, l’histoire d’amour entre le scientifique Kris Kelvin et sa femme Khari, ou plutôt une reproduction de sa femme, l’océan qui recouvre la planète Solaris ayant le pouvoir de pénétrer les êtres pour matérialiser leurs souvenirs (la femme de Kris étant morte depuis dix ans), était prometteuse. Un amour retrouvé, mais aussi un amour perdu, impossible, le clone de Khari souffrant de ne pas avoir d’identité propre tandis que kelvin devient peu à peu aliéné à son passé. Belle histoire ma foi, mais qui me touche moins finalement que les larmes de Bowman quand il déconnecte HAL (assez remarquable que la seule émotion marquée dans 2001 ait pour cadre une opération informatique). La faute au jeu des acteurs (ou à leur direction par Tarkovski, c’est selon) qui ne parvient jamais à faire vibrer de leur désespoir, mais aussi aux tunnels de dialogues évoqués. Kubrick avait conçu 2001 comme une expérience non verbale, et y était parvenu tant le film se rapproche d’une certaine manière des films muets. On pourrait imaginer une version qui virerait les dialogues pour les remplacer par une dizaine de panneaux, ça fonctionnerait. Tarkovski, lui, a préféré contrer avec un film « supra-verbale ». Dans l’espace, personne ne vous entend crier, disait l’autre. Ben, chez Tarkovski, on vous entend jacter. Et sur deux heures quarante-cinq, c’est un peu dur à la longue.
Quant à sa critique concernant l’attention sur les avancées technologiques, là aussi ça semble un poil incohérent. Kubrick ayant pour objectif de faire un film S-F adulte avec pour projet rien moins que de raconter l’évolution de l’humanité, et connaissant son perfectionnisme, on n’attendait pas spécialement une représentation du futur faite de bric et de broc, avec des costumes à la monsieur Spock. Après, pour parvenir au résultat que l’on sait, il a fallu des moyens et des talents dans tous les domaines de la production (décors, costumes et effets spéciaux notamment), association prodigieuse de forces vives créatrices que le Russe n’avait pas à disposition. Du coup, je me demande si la remarque de Tarkovski n’était pas le fait d’un aigri cherchant à camoufler cette incapacité en brandissant l’argument du mépris envers les tours de force visuels de Kubrick (la station spatiale, les scènes en apesanteur, Bowman qui s’éjecte sans casque de sa capsule – scène qui avait donné lieu à l’époque à de vifs débats entre scientifiques pour déterminer si c’était plausible ou non – etc.). Parce que bon, concernant Solaris, on ne peut pas dire que le rendu futuriste soit bien impressionnant. Quand Kelvin fait sortir le premier clone de sa femme via une petite fusée, on écarquille les yeux devant la pauvreté du rendu de la scène. Le couloir circulaire de la station est assez sympa, mais les portes en métal grossier et fixées sur des gonds invitent moins au rêve. Finalement, je crois que j’ai préféré la première partie du film, quand Kelvin est en pleine campagne dans la maison de son père. Tarkovski et la nature, ça me semble plus prometteur que Tarkovski et les étoiles (là aussi, l’unique plan stellaire du film est à pleurer).
Après, je ne doute pas que le film est intelligent, mais la double barrière de la profusion des dialogues et d’un aspect visuel pas toujours heureux ont fait qu’il n’y a pas eu fascination et que, contrairement à l’expérience que m’a procuré Stalker (film avec lequel Solaris a des points communs : trois hommes, un espace invitant à un questionnement douloureux…), je ne me suis pas senti d’humeur à interpréter.
Prochaine étape tarkovskienne : Le Miroir.
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C'est dur d'être un homme : La promesse - 7/10

Messagepar Olrik » Dim 19 Oct 2025, 15:10

Image

Tora san 28
C'est dur d'être un homme : La Promesse
Yoji Yamada - 1981

Pas toujours évident de déceler l’évolution du temps dans la saga tant celle-ci semble cristallisée dans l’ère Showa. Mais là, avec les reproductions d’Arale-chan (Dr. Slump) pour des ballons dans un matsuri, ainsi que Mitsuo plongé dans des jeux électroniques, on se dit que, ça y est, nous voilà bien dans les années 80. Mitsuo grandit, le jeune acteur qui l’interprète étant capable de sortir des phrases de plus de quatre mots avec un visage expressif (ce qui était moins le cas du précédent), tandis que son père l’emmène pour pécher sur l’Edogawa, agglutiné avec d’autres amateurs. Là aussi, c’est le moment des loisirs des masse, chose que l’on n’avait pas dans les précédents.
Sinon l’ouverture onirique m’a fait retrouver le sourire, avec rien moins Torajirô rêvant carrément qu’il obtient le prix Nobel de médecine. Ouverture sympathique laissant ensuite place à un ton plus mélancolique. Tora a le vin mauvais au retour d’une réunion d’anciens élèves d’une promo, Tora va voir un ami malade ancien yakuza et qui n’en a plus longtemps à vivre. Portées par une scénographie et une photographie vraiment magnifiques (comprenez encore plus que d’habitude) les scènes contribuent à donner une identité forte à ce 28e opus qui, plus que le 25, m’apparaît comme le véritable point de départ de la deuxième moitié de la saga, notamment à cause de ce sentiment de changement d’époque.
Quant à la madone du film (jouée par Mikoko Otonashi), elle rejoint la catégorie de celles qui, au fond d’elles-mêmes, souhaiteraient épouser Tora mais qui, parfaits doubles de ce dernier en ce qu’elles sont incapables d’exprimer clairement leur désir, vont au dernier moment donner une autre direction à leur vie.
Pas le meilleur épisode, mais très appréciable quand même et, encore une fois, visuellement magnifique.
7/10
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Alegas » Dim 19 Oct 2025, 15:11

Il t'en reste combien à critiquer à ce stade ? :mrgreen:
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

The Wachowskis


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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Dim 19 Oct 2025, 15:37

I y a 50 Tora-san.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar osorojo » Dim 19 Oct 2025, 15:52

Sacrée abnégation en tout cas, même si on sent clairement un amour sincère pour la saga ^^ Je suis sûr qu'Olrik sera tristounet quand il arrivera au bout :p

@Olrik : est-ce que tu pourrais créer une liste sur senscritique qui centraliserait tous tes avis sur la saga ? Ce serait vraiment cool de pouvoir parcourir tous tes textes de film en film.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Dim 19 Oct 2025, 16:43

@Alegas : comme le dit Mark, 50 Tora-san, mais 48 "vrais" Tora-san, c'est-à-dire avec Kiyoshi Atsumi dans le rôle (il meurt après le 48ème épisode). Les deux derniers seront pour la gloire complétiste.

osorojo a écrit:Sacrée abnégation en tout cas, même si on sent clairement un amour sincère pour la saga ^^ Je suis sûr qu'Olrik sera tristounet quand il arrivera au bout :p

@Olrik : est-ce que tu pourrais créer une liste sur senscritique qui centraliserait tous tes avis sur la saga ? Ce serait vraiment cool de pouvoir parcourir tous tes textes de film en film.

Pas forcément triste car je suis sûr qu'après, il y aura plaisir à revoir certains épisodes au hasard (sans compter la filmo de Yamada hors-Tora-san, il me reste encore quelques titres à découvrir). En tout cas, pour ce qui est de voir toute la saga, ça toujours été plus ou moins un truc chimérique. Je me disais que je la ferais, mais sans trop y croire. Là, à 28 épisodes, c'est évident que je vais aller au bout. Et arrivé à ce stade, ça paraît tout simple. Un peu comme un cocaïomane à qui il faut sa dose, ben il me faut ma dose de tora-san. Et comme la qualité est là, aucun supplice, que du bonheur.

Je verrai comment faire pour senscritique. Sinon il y a toujours ça (il y a un onglet tora-san).
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Dim 19 Oct 2025, 16:53

@Alegas : comme le dit Mark, 50 Tora-san, mais 48 "vrais" Tora-san, c'est-à-dire avec Kiyoshi Atsumi dans le rôle (il meurt après le 48ème épisode). Les deux derniers seront pour la gloire complétiste.


Le 49ème, c'est du complétisme.

Le 50ème... Même avec Atsumi uniquement présent dans des flash-backs, je pense que ce sera une expérience particulière (la conclusion de l'arc Mitsuo... et, pour avoir vu des extraits, voir ceux qui sont encore là à plus de 80 balais, ça va faire quelque chose).
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Dim 19 Oct 2025, 17:00

Oui, c'est vrai pour le 50e, avec Yamada, il y aura forcément de la belle et noble émotion.
Par contre, je ne chercherai pas à voir l'édition spéciale de Tora-san 25 avec les inserts de Mitsuo adulte.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Dim 19 Oct 2025, 17:06

Pour le 49ème, il te suffira de regarder la première scène avec Mitsuo tournée à la place du rêve inaugural du 25.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Dim 19 Oct 2025, 17:25

Ouais, c'est le type même de l'épisode "récap" comme on peut en avoir dans des anime. Bonne chose qu'il n'ait pas conclu la série.
Sinon, en dehors de la filmo de Yamada, il y aussi celle d'Atsumi qui peut être un bon filon pour découvrir des perles.
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Miroir (Le) - 5/10

Messagepar Olrik » Lun 20 Oct 2025, 08:32

Image
Le Miroir
Andrei Tarkovski - 1975

On enchaîne. Après Tora-san, ce bon vieux Tarkov’ !
Bon, après le 28e opus de ma sage préférée, peut-être aurais-je du temporiser avant de me lancer dans Le Miroir, mais bon, c’est fait, inutile d’y revenir, je serai plus prudent à l’avenir.
Parce que bon, sans aller jusqu’à dire que le visionnage a été une catastrophe, je ne peux dire non plus que ça a été l’extase. J’ai envie de refaire mon retard pour ce qui est de la filmo de Tarkovski, et j’ai l’impression que j’ai d’emblée que j’ai commencé avec son chef-d’œuvre – ou du moins ce qui apparaîtra comme tel à mes yeux, car c’est le type de réalisateur pour lequel la perception est très variable. Solaris m’a ensuite un peu déçu, et j’en arrive donc à ce Miroir, présenté par certain comme le chef-d’œuvre de Tarkovski, et même un des plus grands films de tous les temps.
J’ai donc lancé la bobine avec une certaine fébrilité, me concentrant d’avance car me doutant que ça n’allait pas être du tout cuit, avant de déchanter.

Plongé dans la psyché d’un homme dont on apprendra à la fin qui est malade, on découvre des bribes de souvenirs qui lui appartiennent… et à Tarkovski lui-même, puisqu’apparemment le film toucherait à l’autobiographie. Bon, on est bien content pour lui d’apprendre qu’il use de son art pour guérir de vieux démons, mais là, tout de suite, ça m’a refroidi, l’autobiographie filmée m’ayant toujours été apparue comme un genre trop souvent froid et distant (ce qui n’est pas le cas de l’autobiographie littéraire). À cela s’ajoute que le récit est non linéaire, jouant sur différentes strates, qu’il plonge le spectateur dans une forêt de symbole, avec des visions oniriques et ponctuées de lecture de poèmes lus par le père de Tarkovski lui-même. Et là, j’ai beau être client de certaines expérimentations me poussant dans les joies de l’interprétation, j’ai trouvé que c’était un peu too much. En tout cas je n’ai pas été emporté, me contentant de trouver mon plaisir dans les beaux plans où apparaissait Margarita Terakhova et la photographie chiadée secondée par des mouvements de caméra donnant l’impression que la caméra a été posée sur un coussin d’air.

J’ai apprécié le moment où l’Alexei adolescent se retrouve seul chez lui et s’aperçoit qu’une femme étrange est assise à une table, lui demande de lire un poème de Pouchkine avant de disparaître en laissant une trace de buée. Peut-être parce qu’il y avait dans cette situation quelque chose de lynchien, une manière simple de mettre le spectateur devant une situation incongrue, fantastique, de susciter la fascination et peut-être l’envie de construire du sens. Le problème est que dans mon cas, la fascination n’a pas duré. J’ai trouvé le film épuisant dans sa manière de s’ériger en un kaleidoscope fait moins pour toucher le spectateur immédiatement que pour susciter de la glose. Il me semble qu’une séquence onirique (ou symbolique) est plus saisissante et appréhendable quand elle surgit au milieu d’un terreau narratif. Ainsi la Black Lodge dans Twin Peaks ou la chambre dans la séquence finale de 2001. Là, quand chaque scène, chaque plan semblent être là pour permettre à Tarkovski de crier « Attention ! il y a ici un puissant symbole, regarde bien abruti ! », « Mate le mouvement de caméra comme il est classe ! », « Je sais, c’est le foutoir dans la chronologie, mais c’est ça qui est cool ! », j’ai eu envie de me déconnecter et de lasser ça aux exégètes en herbe. Je ne doute pas qu’il y ait un intérêt à revoir plusieurs fois Le Miroir, mais ce film me fait le même effet que l’Ulysse de Joyce, à savoir qu’il est avant tout une œuvre pour universitaires.

Quant à l’utilisation de la musique classique, je l’ai trouvée incroyablement guindée, suffisante, plombante, interdisant toute forme de légèreté. Ouais, décidément, ce soir-là, après Tora-san 28, il était quasi mission impossible pour moi d’aller au-delà du miroir.
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