[Scalp] La Chute continue 2025

[Scalp]

6/10

Bian yuen ren de Alex Cheung - 1981

Un film qui fait parti de la petite liste de films fondateur du ciné HK qu'on a connu, mais pour moi c'est loin de L'enfer des Armes de Hark mais aussi Long Arm of Law et du toujours trop méconnu Men from Gutter. Le problème que j'ai avec le film c'est que la partie polar est un peu faiblarde, alors c'est un récit d'infiltration on y retrouve les codes du genre mais on en a tellement vu des films de ce genre que celui là a pas grand chose pour se démarquer, alors on peut y retrouver un des plans iconiques de Woo avec le mec qui allume sa clope avec un billet mais à part le coté brut de décoffrage le film ne se démarque pas tant que ça.
En fait on est plus devant un film social qu'un vrai polar bien écrit, alors oui on a des courses poursuites en voitures (bien foutues), de la violence bien frontale (du headshot qui fait mal) mais le film préfère s'attarder sur son personnage principal qui va se retrouver prit entre le bien et le mal, son boulot de flic étant de plus en plus dur à faire au contact de ces malfrats qui vont devenir ses amis. Sa descente aux enfers se laisse suivre mais il y a pas le petit supplément d'âme qui fait que j'ai vraiment envie de suivre le personnage, alors l'acteur est pas en cause, il fait le boulot avec notamment une impressionnante transformation physique entre le début et la fin du film, on sent un acteur impliqué mais ça m'a pas passionné plus que ça, car finalement il infiltre une petite triade, et ça manque vraiment de liant (et même d'un vrai gros enjeu), on passe d'une scène à l'autre sans que ce soit toujours très bien réfléchit. Heureusement ça se rattrape sur la noirceur de l'ensemble et le pessimiste quasi total du film.
Le réalisateur fait du bon boulot avec sa caméra à l'épaule qui fait vraiment ressentir le sentiment d'urgence permanent par contre je suis pas convaincu de sa façon de filmer les bas fonds de HK, j'ai été bien plus convaincu par Long Arm par exemple.
Au final on a un film sec et brut de décoffrage qui se regarde avec plaisir mais auquel il manque le petit truc pour vraiment sortir du lot (on est loin d'être devant un must see).

[Alegas]

6.5/10

Rapaces de Peter Dourountzis - 2025

Alors j'ai pas mal lu que ça comparait ça à la Nuit du 12, alors pas du tout, c'est jamais chiant et le film ne perd jamais de vu son récit principal et son lead, et puis il y a du cinéma, alors que le film de Moll, ben le nom du réalisateur est raccord avec sa réalisation.
On est devant un thriller pas con qui aborde plusieurs sujets sans trop se foirer : la misère (la fin) de la presse papier, les journalistes qui bossent pour ce genre de journaux considéré comme des torchons, une petite relation père/fille qui fonctionne pas trop mal (avec un père essayant de renouer contact avec elle), la France profonde et ses cassos.
J'ai trouvé le film prenant immédiatement grâce à un super Sami Bouajila qui en plus a un perso vraiment intéressant (un poil connard avec des méthodes discutables) pour qui le boulot est toute sa vie et on va donc le suivre dans ses pérégrinations sur une enquête de meurtre violent, alors en soi l'enquête est pas ouf mais le film a pour lui une seconde partie de métrage vraiment intense et la scène du restaurant qui avait été mise en avant un peu partout est un gros morceau de cinéma. J'ai beaucoup aimé l'écriture de la séquence car il fallait que ce soit bien écrit pour que ça fonctionne et la réal qui suit pour mettre une vraie tension, le tout sans qu'on ait une seule scène d'action et pour moi cette scène c'est vraiment un grand moment de cinéma avec un mec qui maitrise vraiment son sujet (la gestion du montage est vraiment impressionnante ici, tout fonctionne et avec pas grand chose). Après je suis pas convaincu de ouf par la conclusion de tout ça, la scène en voiture même si est pas mal dans l'idée je sais pas, j'ai pas aimé plus que ça et je trouve que la conclusion de tout ça arrive presque comme un cheveu sur la soupe.
Dans le reste du casting j'ai trouvé Mallory Wanecque très convaincante, et puis ça fait toujours plaisir d'avoir Jean-Pierre Darroussin.
Un thriller français pas ridicule c'est toujours bon à prendre, tout n'est pas parfait mais quand le film se termine on se dit qu'on a quand même une péloche qui a des idées que le réal mérite d'avoir un autre film.

[Scalp]

4/10

Botongui Gajok de Jin-Ho Hur - 2023

J'ai vraiment trouvé ça grossier, alors ça commence mal car je me retrouve avec une galerie de personnages qui ne m'intéresse pas (comme pour Parasite auquel on peut un peu comparer le film et pas que parce que c'est coréen), à la rigueur pourquoi pas l'avocat et son coté enculé (il a des supers dialogues) mais vu comme le film est construit on sent arriver la douille.
Alors c'est une adaptation de roman que j'ai pas lu donc aucune idée si le matériau de base est bon, mais à ce que j'ai lu le film s'en écarte car les livres sont surtout concentré sur un dîner.
Cette confrontation de 2 frères qui ont 2 visions de la vie différente et qui vont devoir gérer le crime horrible commit par leurs gamins (ils ont tabassé à mort un SDF et tout a été filmé), dès le postulat j'ai eu du mal et y a une séquence où je me dis que le film va beaucoup trop loin en transformant les ados en Ed Gein (insère le serial killer de ton choix dans cette phrase), j'exagère un peu mais l'idée est là et j'ai même pas compris l'intérêt narratif de cette scène.
Alors les scènes de repas avec la confrontation entre les 2 frères et leurs femmes relou sont des scènes pas trop mal foutues (grâce au talent des comédiens car là rien à redire tout le monde est vraiment bon, les 2 acteurs ont les a déjà vu dans pleins de trucs mais flemme de chercher où), même si finalement très clichées et on voit très bien où le film veut nous emmener, jusqu'à cette fin un brin ridicule.
Et le problème que j'ai eu c'est que j'en avais rien à foutre de ce que je voyais (une fois de plus), je m'en foutais de savoir si les gamins allaient s'en sortir ou pas, je m'en foutais de savoir lequel des 2 frères ferait entendre raison à l'autre et puis ça change d'avis en 2 secondes et ça, ça m'a gonflé et ça rend la fin complètement stupide (enfin surtout le perso du médecin, l'avocat je trouve que ça va).
Alors sur la forme c'est coréen, donc comme souvent c'est propre, belle photo, réalisation plutôt classe, cadre bien choisi mais au service d'une histoire un peu chiante.
Un thriller qui se voudrait choc et qui est juste finalement con et convenu.