[Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Jeu 06 Nov 2025, 22:23

Mark Chopper a écrit:Cadeau NSFW : https://www.tokyokinky.com/megumi-kagur ... /#comments

Bizarre de tomber sur ce lien juste après le visionnage de La Femme des Dunes. Autre style, assurément.
Par contre, 4200 yens pour 96 pages, bon, j'aime bien Megumi, mais ce sera sans moi. Qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour épauler son mari plus capable de gagner une thune à cause de l'ouragan metoo !
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Jeu 06 Nov 2025, 22:49

Fête Noël à la Dickens : prive les gosses de cadeau.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Jeu 06 Nov 2025, 23:15

Je vais faire mon rabat-joie, mais cette peau lissée digitalement comme c'est pas permis, je dis non.
Mais où est le beau grain argentique d'antan ? Où sont les belles courbes légèrement affaissées d'une femme de 44 ans ? C'est ça que j'aimerais voir.
Tiens, ça me fait penser à certaines scènes de Woman of the photographs.
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Femme des sables (La) - 9/10

Messagepar Olrik » Ven 07 Nov 2025, 13:40

Image

La Femme des sables
Hiroshi Teshigahara - 1964

Je pensais l’avoir vu, mais en fait non, car si cela avait été le cas, j’en aurais gardé une image vive tant il est impossible d’oublier cette fable allégorique sur le mythe de Sisyphe, formellement sublime, concurrençant sérieusement Lawrence d’Arabie pour ce qui est de magnifier le sable sur pellicule.
Le film commence avec un générique explicite sur ce qui va constituer le cœur de son sujet. Les noms du casting sont accompagnés d’empreintes digitales et de coups de hanko, ce tampon que tout japonais possède pour signer des documents administratifs. Nous sommes dans une société où tout est fliqué, rien ne peut échapper au système. Le personnage principal du film, lui, en est parfaitement conscient et sans doute trouve-t-il dans sa quête d’insectes (il est entomologiste), un dérivatif pour trouver un peu de liberté. Reste que cette liberté, il n’en a plus longtemps à profiter puisque, alors qu’il cherche des spécimens pour sa collection dans un endroit désertique, il tombe dans le piège d’une étrange communauté qui le fait descendre dans un trou où se trouve une bicoque vermoulue habitée par une (jolie) femme. Il aura beau supplier, il ne pourra en sortir. Piégé pour tenir compagnie à cette femme dont le travail est de charrier du sable pour qu’il soit remonté hors du trou et vendu par la communauté, il va se plier à ce destin absurde, ou plutôt feindre de s’y plier en pelletant du sable tout en cherchant un moyen de s’enfuir.
Seulement, cette fuite, si elle est théoriquement – et même sur le plan pratique – possible, elle n’a d’un autre côté rien d’évident. Car cet homme qui, au début du film, peste intérieurement sur l’état de fait sociétal introduit par le générique, va peut-être s’accommoder intérieurement de ce traquenard qui le coupe de la société. Mais dans le même temps, ne fait-il pas partie d’une société dans la société, avec ce travail qui l’inclut à ce « syndicat » (on n’aura aucune indication géographique qui pourrait désigner un village auquel appartiennent les individus alentours, c’est « le syndicat », un peu comme « le château » dans le roman de Kafka – auquel le film peut faire penser) ? Car il a beau faire partie de cette communauté, le film montre comment à la longue il s’accommode de ce travail de Sisyphe (ici un parallèle serait à faire avec Camus). Dès lors cette maison à demi ensablée devient-elle le symbole d’une vie ordinaire, celui d’un homme avec un toit, un travail, une femme et tout un décorum (on aperçoit même dans le salon un objet grossier qui évoque un poste de télé) qui donne un semblant de sens et qui permet d’échapper au poids du temps (là aussi, symboliquement, le trou dans lequel se trouve la maison évoque la partie supérieur d’un sablier).
La différence avec son statut antérieur est que là, il est devenu un homme insecte sans nom. Stimulé par l’idée d’être un entomologiste qui donnera son nom à un insecte qu’il découvrirait, il ne pourra même pas le transmettre à son enfant (sa compagne fera une fausse couche). Malgré tout, est-il malheureux pour autant ? Ce sera au spectateur de méditer là-dessus, hanté qu’il ne manquera pas d’être par la beauté des images et la musique de Toru Takemitsu qui, à l’image du sable envahissant, s’insinue régulièrement sans prévenir, à la fois obsédante et fascinante.
Critiques similaires
Film: Femme des sables (La)
Note: 8/10
Auteur: Velvet

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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Ven 07 Nov 2025, 13:58

Du coup, tu es chaud pour tester le cross-over Zatoichi / Tora du même réal ?
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Ven 07 Nov 2025, 14:10

Je vais d'abord voir Pitfall et revoir The Face of Another. Le crossover en couleurs sera pour le dessert.
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Contes de la lune vague après la pluie (Les) - 9/10

Messagepar Olrik » Sam 08 Nov 2025, 09:13

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Les Contes de la lune vague après la pluie (Ugetsu)
Kenji Mizoguchi - 1953


Tout vient à point à qui sait attendre. J’ai longtemps tourné autour d’Ugetsu, à la fois tenté et méfiant, redoutant de me retrouver face à une histoire au rythme lent, figée dans un univers traditionnel un peu poussiéreux. J’ai finalement lancé le visionnage hier (un peu téméraire d’ailleurs de le faire juste après La Femme des Sables, il peut être bon d’espacer les gros chefs-d’œuvre : j’avais encore l’esprit hanté par les sonorités de Takemitsu, la vision du corps dénudé de Kyôko Kishida et celle bien sûr des paysages de sable), et je ne l’ai pas regretté.
D’abord parce qu’il n’y avait nul statisme. Le titre français, l’indique, il s’agit d’un conte, pas d’un récit avec une approche romanesque. Dès lors la narration vise-t-elle à la plus grande efficacité. Treize minutes suffisent à Mizoguchi pour nous rendre familiers des cinq protagonistes (deux familles de villageois, dont l’une avec un enfant). Genjûrô est un potier acharné, non par souci de perfection, mais parce qu’il est saisi par le démon de la cupidité. Il aime sa femme, Miyagi, et c’est réciproque, mais cette dernière se contenterait bien d’une vie plus simple, pas aussi obsédée par l’argent (précisons que nous sommes dans un contexte de guerre et que son mari prend des risques pour se rendre à la ville). Sinon le potier est un mari et un père affectueux, mais là aussi, un détail suffit pour faire comprendre que cette affection est parasitée par la fièvre de l’or, dans cette scène où Genjûrô, concentré sur la confection d’une poterie, rembarre son fils sous prétexte qu’il le dérange. Il a sinon un beau-frère, Tôbei, qui a lui aussi une obsession : devenir coûte que coûte samouraï, ce qui bien sûr ne lasse pas d’inquiéter sa femme, la belle Ohama. Violemment rejeté par des soldats à qui il proposait ses services, il n’a d’autre choix d’accompagner Genjurô à la ville pour l’aider à vendre ses poteries. Et comme ils en reviennent assez riches, le voilà lui aussi atteint par la cupidité. Malheureusement, tous leurs plans sont à revoir avec l’irruption dans le village d’une armée ennemie…
Voilà, tout cela, Mizoguchi le raconte en moins d’un quart d’heure, sans pour autant que le spectateur ait une sensation d’empressement. Et cela continue tout le long de l’heure et demie. Il y a un dynamisme, une fluidité narrative propres au conte qui fait qu’à aucun moment on ne s’ennuie. Rien de superflu, pas de bout de gras, chaque scène est là pour enrichir le côté initiatique du voyage que vont entreprendre les personnages. Et rien de didactique, Mizoguchi préférant faire réfléchir par la voie royale de la poésie. Quelque chose m’a saisi dès la première scène, scène dans laquelle on entre dans le film par un mouvement panoramique (de la droite vers la gauche) faisant découvrir un paysage rural avant que la petite famille n’entre dans le champ, affairée à mettre des poteries dans une charrette. Rien de plus simple, mais associée à la musique traditionnelle de Fumio Hamasaka, parfaitement composée (cf. le détail du haut du crâne de l’enfant qui dépasse de la charrette et qui permet aussitôt de faire comprendre que l’on se trouve face à une famille), la vision charme et projette le spectateur vers ces trois-là qu’il a envie de connaître et d’aimer.
Magnifique aussi ce passage plus tard où, après avoir rencontré une sorte d’avatar de Calypso en la personne de dame Wakasa, femme ensorceleuse, Genjûrô oublie Miyagi et fait l’amour avec Wakasa dans le bassin d’un onsen. Rien de montré bien entendu, là aussi un mouvement de caméra qui, pudiquement, file vers la gauche, montre les abords caillouteux (et forcément humides pour jouer du symbole) du bassin puis, par un discret fondu, d’enchaîner avec une zone herbeuse où se trouvent, en plein jour, Genjurô et Wakasa en train de batifoler. La faute du potier est consommée, le voilà devenu amant de Wakasa. Dix secondes suffisent pour le faire comprendre, avec à la fin une sublime composition picturale.
Et sublime aussi est la fin du conte. J’ai évoqué Calypso, c’est vrai qu’il y a un peu d’une Odyssée dans cette histoire. Genjûrô retrouvera-t-il sa Pénélope et son Télémaque ? Il sortira des griffes de Wakasa, tandis que Tôbei, découvrant l’inanité et l’absurdité de la voie des armes (il est parvenu à devenir samouraï mais par le biais d’un moyen lâche, lui aussi voit sa pureté entamée), il retrouve par hasard sa compagne devenue prostituée par sa faute et décide de rentrer avec elle au village pour retrouver sa vie originelle. Et, sans dévoiler la dernière surprise du récit, disons simplement que le film se clôt par un autre panoramique, mais cette fois-ci de la gauche vers la droite, suivant un personnage, le voyant à la fin du déplacement exécuter une action simple, émouvante, avant que la caméra ne s’élève pour faire apparaître le paysage présent au tout premier plan du film, le tout nimbé de musique gagaku, la musique traditionnelle la plus élevée, celle que l’on réservait à la cour de l’empereur. Après leurs frasques, leurs erreurs, leurs taches, voilà les personnages ont tous été purifiés et, en dépit de leur basse condition, accèdent à une sorte de pureté, de grandeur et d’élégance tandis que le spectateur, lui, regarde tout cela avec des yeux ronds comme les soucoupes fabriquées par le potier, avec ce petit frisson particulier que seules les maîtresses œuvres savent procurer.
Oui, tout vient à point à qui sait attendre. Toujours agréable de découvrir sur le tard de telles œuvres.
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Taverne de l'enfer (La) - 4/10

Messagepar Olrik » Dim 09 Nov 2025, 00:12

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La Taverne de l'enfer
Sylvester Stallone - 1978

Je l'avais vu il y a fort longtemps, quand j'étais gamin, et déjà (alors qu'une certaine naïveté et une admiration pour Rocky auraient pu m'amener à le visionner avec un peu de fascination), je m'étais ennuyé. Plusieurs décennies plus tard, pas de miracle, le film reste laborieux à suivre. Apparemment Stallone s'est plaint d'avoir cédé à la mutilation de son film, ôtant 40 scènes. Mais le résultat aurait-il été meilleur avec? Rien n'est moins sûr tant tout semble terne. Dans Rocky, il avait fallu peu de scènes pour rendre terriblement attachant le couple Rocky / Adrian et même ce con de Paulie. Là, il faut bien avouer qu'on se moque pas mal du quotidien des frères Marconi. Parmi eux, Stallone se taille bien sûr la part du lion en termes de nombre de répliques, mais comme il n'est ni Laurence Olivier, ni Marlon Brando (et que les dialogues ne sont pas forcément intéressants), on se morfond gentiment et on attend patiemment les quelques scènes de catch que l'intrigue promet. Mais là aussi, après un certain combat contre Apollo Creed, c'est bien dur de s'enthousiasmer.

Le titre français est "La Taverne de l'enfer". Je n'irais pas non plus jusqu'à dire que voir ce film a été infernal, mais d'un autre côté il n'y avait certes rien du paradis annoncé par le titre original. Heureusement que demain il y a le Tora-san dominical pour me faire oublier cette chose très dispensable.
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C'est dur d'être un homme : La chanteuse - 6,5/10

Messagepar Olrik » Dim 09 Nov 2025, 18:24

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Tora san 31
C’est dur d’être un homme : La Chanteuse (男はつらいよ 旅と女と寅次郎)
Yoji Yamada – 1983

Une fois n’est pas coutume, la saga fait appel aux services d’une artiste musicale, ici la chanteuse d’Harumi Miyako dont Kiyoshi Atsumi était un inconditionnel et aurait soufflé à Yamada l’idée de lui proposer un rôle de madone.

Cela peut sembler redondant, mais d’un autre côté, que son personnage soit une célèbre chanteuse d’enka constitue une petite nouveauté parfaitement raccord à l’univers de Tora-san. Après trente critiques sur la saga, je ne me souviens plus trop si je l’ai déjà dit, mais la musique choisie par Yamada n’est pas la moindre des qualités. Outre le thème iconique du générique d’ouverture ou celui de la dernière scène qui laisse à chaque fois le spectateur dans un état de béatitude totale, il y a les différents morceaux de Naozumi Yamamoto (quelle bonne idée j’ai eu de me procurer le double cd de l’OST), mais aussi toute cette playlist de morceaux appartenant au répertoire de la musique classique occidentale. Morceaux toujours judicieusement utilisés et avec parfois un petit effet de surprise, comme c’est le cas dans cet opus avec un passage de la Symphonie Fantastique dégainé dès la séquence onirique d’ouverture. Mais il n’y a pas que cela, impossible ici de ne pas évoquer Tora qui, dans ses moments de bonne humeur, pousse la chansonnette, le plus souvent des airs populaires. Pour le spectateur occidental, on se dit que cet homme du peuple a probablement emmagasiné un nombre prodigieux de ces airs, avec aussi une aptitude — en tout cas j’ai parfois cette impression, là, il faudrait demander à un connaisseur japonais de la saga — à improviser ses propres chansons.

Et que cet épisode mette l’accent sur l’enka, ce genre mélancolique chantant le plus souvent des chagrins d’amours, rien de plus cohérent… et agréable. L’enka n’est pas particulièrement ma tasse de thé, mais associé à la magie de Yamada, j’ai été comme le reste des personnages qui assistent, lors d’une scène, à un concert improvisé dans le jardinet de la famille Toraya : sous le charme (et amusé devant la gueule du poulpe en mode fan boy déconnecté de son environnement).

Tora-san 31 ne fait certainement pas partie des meilleurs opus de la saga. Il l’aurait peut-être été si Yamada avait permis à Tora de bien participer à l’undokai, cette fête du sport qui a lieu au mois d’octobre dans les écoles et qui permet à des participer de faire équipe avec leur progéniture. La scène familiale où l’on voit Sakura et les autres associer leurs efforts pour dissuader Tora d’y participer (pour éviter bien sûr que Mitsuo ne se tape la honte) est amusante, mais rien de comparable avec ce qu’aurait été la première partie si la compétition avait été montrée, avec des bouffonneries et un fighting spirit déviant d’oncle Tora. Cette déception mise à part, les cent minutes passent sans aucun problème, avec une Harumi Miyako qui joue très bien son personnage, probablement bien aidée par les qualités de directeur d’acteurs de Yamada (m’intéresserait d’ailleurs de trouver des témoignages sur sa manière de travailler avec ses acteurs).
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Dim 09 Nov 2025, 18:29

(m’intéresserait d’ailleurs de trouver des témoignages sur sa manière de travailler avec ses acteurs).


Je compte toujours sur toi pour tester le livre de Claude Leblanc :mrgreen:
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Dim 09 Nov 2025, 18:34

Euh... en fait j'attendais que tu le raques pour savoir si ça vaut le coup. :mrgreen:
Cela dit, bon, au point où vont les choses et Noël approchant, pas impossible que je craque.
Mais en la matière, c'est apparemment un bouquin japonais qui est une vraie mine (il est souvent cité sur Wiki).
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Orfeu Negro - 7/10

Messagepar Olrik » Dim 09 Nov 2025, 22:45

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Orfeu Negro
Marcel Camus - 1959

La palme d’or 1959 qui a damé le pion à Truffaut et à ses 400 Coups, et qui a dû ravir d’aise ceux qui s’inquiétaient de la montée d’une jeune garde. Après, si je préfère largement le film de Truffaut, il faut être juste, la palme décernée au film de Marcel Camus n’a rien non plus d’une aberration. Transposant le mythe d’Orphée et Eurydice dans le cadre d’un Rio de Janeiro en pleine fièvre de carnaval, Orfeu Negro propose une expérience particulière (film à voir de préférence sur grand écran) en plongeant le spectateur dans un magma de couleurs, de danses et de notes de samba. Je peux tout à fait imaginer que des spectateurs puissent demander grâce au bout de vingt minutes, mais je comprends aussi la fascination que ce film a pu susciter, avec ces percussions quasiment non-stop et tous ces Brésiliens semblant atteints d’une épidemie de danse de Saint-Guy (apparemment, le film semble avoir déplu à ces mêmes Brésiliens lors de sa sortie).

Dans sa critique du film parue aux Cahiers, Godard regrette que Camus ne soit pas allé plus loin dans sa démarche, notamment en n’essayant pas de fusionner davantage mythologie et vision poétique. Critique qui sent la connivence de rigueur avec le copain Truffaut, même s’il y a peut-être une part de vrai dans ce qu’il écrit. Il n’empêche, visionné en 2025, Orfeu Negro propose toujours une esthétique frénétique de la joie et de l’amour qui ne manque pas d’originalité et d’une certaine force. Et, ma foi, les formes bondissantes de Lourdes de Oliveira (future épouse de Camus) ne sont pas désagréables à regarder. Olha que garota bonita!
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Lun 10 Nov 2025, 08:17

Olrik a écrit:Euh... en fait j'attendais que tu le raques pour savoir si ça vaut le coup. :mrgreen:


Il faudrait que je puisse le feuilleter avant. Je ne suis pas passé à Junku depuis longtemps.

Il me faudrait une raison pour retourner à Paris d'ici Noël. Peut-être la venue de Yūmi Kawai à Kinotayo ? :chut:

Nan en vrai, je passe la main.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Lun 10 Nov 2025, 11:53

j'ai vu qu'il avait aussi écrit deux autres livres, un sur GARO, un autre sur Ishinomori, donc le mec a de la ressource, plutôt bon signe.
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Snow flurry - 7/10

Messagepar Olrik » Mar 11 Nov 2025, 09:51

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Snow Flurry (Kazabana)
Keisuke Kinoshita – 1959

Haruko et Hideo, deux jeunes amants qui ne peuvent espérer se marier (Hideo est fils d’une bonne famille, les Nagura, tandis que la fille est simple servante), décident de se suicider en se jetant dans une rivière. La jeune femme cependant survit, qui plus est enceinte de son amant, ce qui oblige le grand-père du jeune homme à la garder auprès d’elle pour ne pas s’attirer une mauvaise réputation d’homme sans cœur. Un peu pour se venger, il donne à l’enfant le nom de Suteo (« enfant abandonné »). Des années passent, le grand-père meurt (il est malheureusement relayé par sa femme qui ne vaut pas mieux que lui), Suteo grandit et tombe amoureux de Sakura, cousine appartenant à la famille Nagura et disposant de toutes les qualités. L’histoire va-t-elle se répéter et conduire à de nouveaux suicides ?

Jolie petite chose que ce Snow Flurry (aka Kazabana). Je n’ai pas sorti mon mouchoir, mais c’était pas loin. À l’image de la rivière, il y a une certaine fluidité dans l’enchaînement des scènes qui présentent pourtant la particularité d’être bousculées par toute une dislocation de la narration. En gros, on commence par la fin avant d’embrayer par un flash-back qui jouera lui aussi de ruptures dans la chronologie, le tout sans que cela paraisse confus. On peut se poser la question de l’utilité d’un tel jeu avec la narration, peut-être pour illustrer formellement le titre (kazabana signifiant « rafale de neige » pour désigner la danse des pétales de fleurs de cerisiers) ? En tout cas c’est certainement ce choix qui fait que cette énième histoire de double suicide amoureux parvient à trouver une certaine originalité de forme – qui a pu faire dire qu’elle annonçait une Nouvelle Vague à venir au Japon.

Ajoutons à cela la belle musique quasi omniprésente de Chûji Kinoshita (le frère de Keisuke) qui nimbe l’histoire d’une mélancolie de tous les instants, la présence toujours rassurante (bien qu’ici impuissante à contrecarrer les plans mesquins des deux grands-parents) de Chishu Ryû et la beauté des décors filmés par Kinoshita et l’on obtient un excellent mélodrame qui commençait joliment pour Kinoshita l’année 1959, le 3 janvier précisément. Pas aussi festif que le Kouhaku, mais bien plus délicat.

7/10
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