Jirocho Fuji / Kazuo Mori (1959)
Plus qu'un film centré sur la figure de Shimizu Jirochō, yakuza du XIXème siècle devenu - paraît-il - un héros populaire au Japon,
Jirocho Fuji a tout du film choral. C'est en tout cas l'approche choisie par le studio Daiei pour aligner toutes ses stars sous contrat au générique, tant masculines (Kazuo Hasegawa, Shintarō Katsu, Raizō Ichikawa et Eiji Funakoshi) que féminines (Machiko Kyō, Ayako Wakao et Fujiko Yamamoto). Tous ces noms ne vous disent peut-être rien si vous êtes peu familier du cinéma japonais de l'époque, mais croyez moi : l'idée ici était bien d'attirer un maximum de spectateurs dans les salles avec du
star power. Pour donner à chacun son moment de gloire (bon, les actrices apparaissent peu), le récit se développe par épisodes et fait intervenir de nombreux personnages qui, tous ou presque, se retrouveront dans l'inévitable bataille finale - une structure feuilletonesque à laquelle j'adhère peu d'ordinaire au cinéma, mais qui ici permet de renouveler en permanence l'intérêt du spectateur. D'autant plus que les ruptures de ton, assez radicales, sont parfaitement gérées. On passe ainsi d'une scène de bataille à une scène comique avant de virer au mélodrame... D'habitude c'est casse-gueule, mais ici ça marche. Je craignais, en choisissant ce film, un
jidai-geki statique et mou de genou - mais non, je me suis retrouvé devant un divertissement léger et efficace. Mention spéciale à Shintarō Katsu qui, en homme de main borgne (pas encore aveugle !) pas très malin, vole toutes les scènes dans lesquelles il apparaît.
Note : 6,5/10