[Alegas] Mes Critiques en 2025

Vos critiques de longs-métrages

Modérateurs: Dunandan, Alegas, Modérateurs du forum

Orfeu Negro - 4/10

Messagepar Alegas » Mer 26 Nov 2025, 23:40

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Orfeu Negro de Marcel Camus
(1959)


Mouais, je ressors sacrément mitigé de cette Palme d’Or 1959,et me demande carrément ce qui a pu motiver le jury de l’époque à refiler la prestigieuse récompense à ce film. Pourtant, le projet rend curieux au premier abord : un réal français qui tourne un film intégralement à Rio de Janeiro, dans la langue locale, avec l’idée de retranscrire le mythe d’Orphée dans un contexte contemporain et réaliste, ce n’est pas tous les jours qu’on tombe sur une bobine pareille. Le souci, c’est l’exécution, et franchement j’ai trouvé dès les vingt premières minutes que ça tournait à vide, avec des séquences entières qui ne racontent absolument rien (il y a facile 20 voire 30 minutes de festival de Rio où ça se contente de jouer de la musique et danser, sans que ça n’avance le récit :? ) et des personnages qui restent prisonniers du concept et ne sont que des coquilles vides incapables de procurer de l’émotion à l’ensemble.

Du coup, j’ai suivi le film avec un ennui poli, et les séquences censées être fortes et marquantes (la mort par électrocution, le moment où Orphée perd définitivement sa bien aimée, le final) ne m’ont absolument rien provoqué sur le plan émotionnel. Même la transposition, intéressante sur le papier, s’avère sacrément inégale : autant le film à parfois ses moments, à l’image de la descente aux enfers, autant il y a des choix particulièrement paresseux qui paraissent plus être des coups de coude au spectateur qu’autre chose (le chien de garde qui s’appelle Cerbère, please… :roll: ). Alors oui, le film a ses qualités, et le fait de découvrir le Rio d’époque, moins peuplé, à l’écran est un aspect intéressant, mais à côté de ça il faut se taper un casting pas fou et une mise en scène très quelconque, quand elle n’est pas carrément amateur (la mort d’Eurydice, en termes de montage, c’est difficile de faire plus raté :evil: ), et à mon sens le négatif l’emporte largement sur le positif. Une Palme d’Or oubliable donc, comme tant d’autres.


4/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Olrik » Jeu 27 Nov 2025, 06:43

Alegas a écrit:(il y a facile 20 voire 30 minutes de festival de Rio où ça se contente de jouer de la musique et danser, sans que ça n’avance le récit )

C'est justement une des choses qui surprennent et qui laissent une impression durable dans l'esprit du spectateur. De toute façon, le récit, le spectateur qui sait sa mythologie (ce qui est plus le cas chez le spectateur de 1959 que celui de maintenant), il le connaît bien. C'est surtout savoir comment Camus va se débrouiller pour faire apparaître les différentes références au mythe (pas de problème pour moi concernant Cerbère : et de toute façon, comme il faut accepter dès le début que deux jeunes Brésiliens se nomment Orféo et Eurydice...) qui est intéressant.

Alegas a écrit: ne sont que des coquilles vides incapables de procurer de l’émotion à l’ensemble.

Enthousiasme certain lors de la projection à Cannes, avec force larmes à la fin. C'est d'ailleurs peut-être ce qui a en partie incité à lui remettre la palme.
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En vitesse - 7/10

Messagepar Alegas » Sam 29 Nov 2025, 13:30

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Speedy (En vitesse) de Ted Wilde
(1928)


Speedy est l’un des films les plus célèbres de Harold Lloyd, sans doute à cause de deux facteurs qui méritent d’être évoqués. Premièrement, c’est tout simplement le dernier film muet de Lloyd, qui s’engouffrera ensuite dans le parlant afin de ne pas être dépassé par les attentes du public. Deuxièmement, c’est probablement l’un de ses films les plus ambitieux formellement, non pas que le contenu soit particulièrement original (on est, encore une fois, sur une histoire à base de romance, de quiproquos, et de courses-poursuites, le tout avec un contexte social), mais le fait d’avoir un film en grande partie tourné directement dans New York, notamment à Coney Island, fait que le film a bénéficié d’un gros budget pour permettre cela.

Est-ce que cela permet au film de se ranger parmi les plus grandes réussites de Lloyd ? Pas forcément à mon sens, mais on est quand même sur de la haute qualité, et sur une comédie particulièrement recommandable, même si je lui préfère le sous-estimé For Heaven’s sake, avec lequel il partage plusieurs points communs. Concrètement, le défaut du film réside à mes yeux dans sa construction narrative, où on retrouve la même formule à base de trois gros morceaux qui tournent chacun autour d’une même idée narrative (d’abord Lloyd à Coney Island, puis Lloyd qui tente de faire le taxi, et enfin Lloyd qui sauve la mise avec le vieux tramway), c’est quelque chose qui ne me dérange pas spécialement dans des films faits quelques années plus tôt, mais à ce moment là des années 20, ça sonne vraiment comme une formule un brin paresseuse, même si ça n’est pas plus gênant que ça lors du visionnage.

En revanche, le métrage ne manque pas de qualités : tout le premier segment est vraiment savoureux avec cette plongée dans le New York de l’époque, et qui permet non seulement une grande succession de gags (Lloyd et son costume à la fête foraine), mais aussi de se rendre compte que les choses n’ont pas beaucoup changé en l’espace d’un siècle : prendre le métro dans les années 20 était déjà considéré comme une épreuve particulièrement désagréable :mrgreen: . Vient ensuite le passage du taxi qui est, là aussi, inarrêtable en termes de rythme comique, mais le film prend clairement un tournant avec l’enjeu du tramway (que Lloyd doit conduire à l’autre bout de la ville alors que des promoteurs peu scrupuleux tentent de l’arrêter), et là on a quand même un gros morceau d’action avec quelques fulgurances, que ce soit une grosse baston de rue ou une ultime course-poursuite d’une dizaine de minutes, et des gags mémorables (le mannequin du flic sur le tramway, je ne m’en remet pas :eheh: ). Un film qui doit donc beaucoup à son rythme trépidant et à son tournage effectué en grande partie sur les lieux de l’action, mais qui aurait probablement gagné à être moins artificiel dans sa narration. Désormais, je suis très curieux de découvrir comment cet illustre comique a pu gérer le début du parlant, lui qui n’a jamais eu besoin de la parole pour faire rire son public.


7/10
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Herbes flottantes - 6,5/10

Messagepar Alegas » Sam 29 Nov 2025, 23:27

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Ukigusa (Herbes flottantes) de Yasujirō Ozu
(1959)


J’avoue que je redoutais la vision de celui-ci, et vu la durée et le sujet j’ai craint de me retrouver devant quelque chose de l’ordre de Voyage à Tokyo, mais en fait il n’en est rien. C’est étonnant de voir Ozu enchaîner sur ce film après Bonjour, car même si on retrouve un peu de la légèreté du précédent dans quelques séquences (celle du barbier, le gamin qui ramasse les offrandes en pleine représentation), on est globalement sur quelque chose de plus dramatique. Ici, on se concentre sur un petit village de campagne où une troupe de théâtre itinérante va effectuer quelques représentations. L’un des acteurs a une ancienne amante dans cette bourgade, ainsi qu’un enfant auquel il cache sa filiation, sauf que celle avec qui il partage ces jours au sein de la troupe va vite piquer une crise de jalousie, et à partir de là c’est tout un petit drame familial qui va se créer. La première heure passe super bien, que ce soit dans la présentation des personnages, la lente mise en place des intrigues, ou la présentation visuelle de ce village, et c’est d’autant plus vrai que le côté artificiel de la mise en scène d’Ozu me paraît ici nettement plus dilué dans quelque chose de naturel. Certes, on a toujours les champs/contrechamps répétitifs d’un personnage à l’autre lors des séquences dialogués, mais il y a parfois quelques scènes qui détonnent, à l’image de cette dispute entre deux personnages séparés par une petite cour extérieure alors qu’il pleut à verse, ou encore les dernières scènes où la violence physique se veut plus présente.

Ça ne me donne pas spécialement l’impression qu’Ozu se réinvente, mais j’ai quand même le sentiment d’avoir vu un film visuellement plus abordable pour ceux qui ont du mal avec son style habituel, d’autant qu’à côté de ça la photographie n’est pas en reste, avec un joli travail sur les couleurs, et des compositions de plans qui marquent (le premier plan du film, avec le phare et la bouteille, c’est top). Même sentiment du côté du jeu d’acteur, où j’ai trouvé globalement tout le monde plus naturel que d’habitude, ce qui n’est pas un mal vu les dernières séquences qui se veulent dramatiquement assez fortes. Dommage donc que la seconde heure soit moins convaincante, la faute à quelques longueurs : je trouve le récit nettement moins intéressant quand il se concentre sur les autres membres de la troupe, et je pense que le film aurait gagné à durer un peu moins longtemps en se concentrant davantage sur ses personnages principaux. Reste que c’est le film d’Ozu que je préfère jusqu’ici, et j’espère en découvrir d’autres de cet acabit à l’avenir.


6,5/10
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Mark Chopper » Dim 30 Nov 2025, 00:07

5 Ozu critiqués sur ce forum en novembre : on se transforme en DVDclassik :mrgreen:
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Re: [Alegas] Mes Critiques en 2025

Messagepar Alegas » Dim 30 Nov 2025, 10:05

On va difficilement réitérer pour 1969. :chut:
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Paycheck - 4,5/10

Messagepar Alegas » Dim 30 Nov 2025, 11:39

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Paycheck de John Woo
(2003)


Pas revu depuis sa sortie vidéo, je me souviens très bien que je l’avais loué dans les premiers jours de sa disponibilité, vu que j’étais à l’époque à fond sur Face/Off et M:I2, et je me souviens très bien aussi que j’en étais ressorti extrêmement déçu. La revision ne fait pas de miracles, c’est effectivement, de tous les films US de John Woo, le plus faible à mes yeux (même Broken Arrow, que je trouve moyen, a plus de qualités), et j’ai vraiment le sentiment d’un rendez-vous manqué, car avec le pitch on aurait vraiment pu avoir quelque chose de très proche de Face/Off, à savoir un film de science-fiction très ancré dans la réalité (c’est écrit d’ailleurs par les mêmes scénaristes). Le bon point de ce revisionnage, c’est que j’avais un gros flou sur ce qui n’allait pas dans ce film, et désormais je vois bien où sont les défauts, bon par contre je serais bien en mal de savoir qui incriminer, car d’un côté John Woo ne paraît pas être le plus investi sur ce film, mais de l’autre je ne peux m’empêcher de penser que ça sent le film modifié et remonté à la truelle, et que ça expliquerait le départ de Woo pour retourner dans son pays natal (même si on peut ajouter sûrement le remontage désastreux de Windtalkers).

Le film commence pourtant pas trop mal avec dix premières minutes très intrigantes qui enchaînent les mini-twists, on reconnaît bien la narration ludique de Woo qui aime bien amener des fausses pistes pour dévoiler autre chose, mais dès qu’il faut lancer la présentation du personnage et l’intrigue on est pas loin de la catastrophe. Déjà, on va parler de l’éléphant dans la pièce, parce que l’un des très gros problèmes du film est clairement Ben Affleck qui a rarement été aussi transparent et nul que dans ce film. Impossible de croire que ce mec est un ingénieur talentueux, en plus on nous le vend comme un mec hyper sportif (la scène où il fait de l’aïkido sur des cibles, ça fait pitié :evil: ), et sérieux faut voir comment Affleck joue ça, on a vraiment l’impression qu’il n’y croit pas du tout lui non plus et il fait plus du comique involontaire qu’autre chose, Matt Damon, un temps considéré, aurait fait un bien meilleur choix (manque de bol, il a refusé car il avait fait juste avant The Bourne Identity sur un sujet similaire). Ça part donc très mal, et c’est pas aidé par une chasse à l’homme peu convaincante qui ne donne pas très envie de s’investir dans le récit. Le fait est que Paycheck part de base avec un gros problème : on devine vite que les objets dans l’enveloppe viennent de Affleck du futur, et vu que ce dernier a vu toutes les possibilités, on sait pertinemment que le Affleck du présent va toujours faire les bons choix pour se sortir des situations difficiles. Du coup, il y a zéro sentiment de danger dans ce film, et donc pas beaucoup d’implication de la part du public vis à vis du personnage.

Après, c’est loin d’être le seul défaut du film, je pourrais parler de la romance qui ne marche pas du tout (en deux répliques il ont envie de se sauter dessus alors qu’ils viennent de se rencontrer), des bad guys insipides, ou du manque flagrant de budget par rapport aux ambitions du métrage (tout fait cheap, de la machine à effacer la mémoire à la scène de la fusillade dans la gare en passant par la séquence du métro, on dirait vraiment un Minority Report du pauvre :? ), bref ça ne manque pas de sujets pour taper dessus. Ceci dit, même si c’est un film extrêmement bancal et dans lequel Woo semble complètement dépassé ou mis de côté, je retiens quand même quelques scènes qui font le job en tant que divertissement, que ce soit la course poursuite à moto qui possède quelques cascades impressionnantes, ou le climax final qui est plutôt généreux en explosions et gunfights, en passant par l'idée des objets du quotidien qui aident le héros dans sa quête, idée très hitchcockienne dans l'esprit. C’est peu, mais c’est toujours ça de pris, et puis faut avouer que Woo a fait bien pire, je préfère nettement revoir Paycheck que Manhunt.


4,5/10
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Destin d'un homme (Le) - 8/10

Messagepar Alegas » Dim 30 Nov 2025, 18:45

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Soudba tcheloveka (Le destin d'un homme) de Serguei Bondartchouk
(1959)


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Après avoir découvert Guerre et Paix il y a deux ans, je me suis sérieusement posé la question de comment un réalisateur, qui n’avait jusque-là réalisé qu’un seul long-métrage, avait pu être engagé par la Mosfilm pour diriger la plus grande superproduction de l’époque. Forcément, la réponse venait du premier film en question, et pour le coup je peux tout à fait comprendre l’engouement qu’il y a pu avoir en URSS autour de Bondartchouk à la vue de cette œuvre. Pour le coup, c’est un film que je rapprocherais volontiers du cinéma de Kalatozov : on y retrouve cette même volonté de faire un cinéma humaniste, derrière des atours propagandistes plus ou moins visibles, et surtout avec un sens de la mise en scène résolument moderne pour l’époque. C’est formellement moins carré que du Kalatozov, dans le sens où ça cherche un peu moins le plan qui tue, mais il y a quand même une réalisation qui met le spectateur sur les rotules, c’est bourré d’idées de mise en scène et ce, dès les premières minutes.

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Avec ce film, on va suivre l’histoire d’un homme parmi tant d’autres pendant la Seconde Guerre Mondiale, et qui va concrètement tout perdre avec ce conflit : toute sa famille va y passer, sa maison sera détruite, tout ceux avec qui il va s’attacher vont mourir devant ses yeux, et il va être très vite fait prisonnier et transporté d’un camp à l’autre (de travail et de concentration) pendant des années. Bref, ça ne raconte pas quelque chose de joyeux, c’est le moins qu’on puisse dire, mais il n’empêche que le film, derrière cette morosité ambiante, se veut aussi être un appel à l’espoir en toutes circonstances. Malgré tout ce qui lui arrive, le héros va souvent échapper à la mort de pas grand chose (super scène de tension où un officier SS veut le fusiller s’il n’arrive pas au bout d’un jeu à boire), mais tout en gardant sa dignité et ses valeurs (l’homme qu’il aide coûte que coûte dans la carrière, le partage du pain à la totalité des prisonniers), et c’est dans un dernier élan humaniste qu’il va retrouver le bonheur, en prenant sous sa protection un gamin abandonné, en lui faisant croire qu’il est son père (superbe scène par ailleurs, qui a failli m’arracher une larme).

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C’est vraiment un très beau film, simple dans ce qu’il a à raconter, mais terriblement prenant et bouleversant pour peu qu’on s’attache à ce personnage dont on souhaite l’arrivée du bonheur dans sa vie. Comme dit plus haut, c’est réalisé avec une grande maestria, on peine à croire que c’est un premier long tant tout donne l’impression de voir un film réalisé par quelqu’un avec beaucoup d’expérience. La photo est magnifique, il y a des plans à tomber par terre (l’intérieur de l’église, la caméra qui s’envole vers les cieux alors que le héros est couché dans un champ de blé, les plans qui simulent l’arrivée des avions allemands, le camion qui s’arrête sur le bord de la route et la caméra qui se rapproche lentement de l’habitacle), il y a des idées innovantes jusque dans le sound design (le réveil après une explosion avec le son strident, que populiserat Spielberg bien plus tard, ou encore la scène de la destruction du vinyle pour faire taire les cris de la famille perdue), non vraiment c’est de la très grande réalisation, et je pense vraiment que c’est ça qui a fait que Bondartchouk est devenu d’un coup un réalisateur de premier plan.

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D’autant que le réalisateur ne cède pas à la facilité en se filant en plus le premier rôle, et là encore c’est une réussite puisque le film tient littéralement le film sur ses épaules et ne déçoit pas, on croit à sa transformation physique au fil du récit et à son désespoir total. Le reste du casting n’est pas en reste, même quand les acteurs n’ont pas beaucoup de présence à l’écran : la scène d’adieu avec la femme avant de prendre le train, ou la réaction du gosse quand il croit avoir retrouvé son père, c’est vraiment du super acting. La seule réserve que j’ai sur le film au final, c’est le carton de fin qui vient rappeler qu’on vient de mater une oeuvre qui est à la base à tendance propagandiste (apparemment c’est tiré d’un bouquin qui avait été très populaire en URSS), mais le reste est tellement réussi que je pardonne cet écart sans aucun problème. Vraiment un super film qui préfigure tout le talent que l’on retrouve dans le magnum opus du réalisateur la décennie suivante.


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