[Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Vos critiques de longs-métrages

Modérateurs: Dunandan, Alegas, Modérateurs du forum

Série noire - 8/10

Messagepar Olrik » Ven 28 Nov 2025, 22:19

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Série noire
Alain Corneau - 1979

Il y a du Voyage au bout de la nuit dans Série Noire. Plongé dans la laideur hivernale de cette banlieue parisienne (on espère le printemps et, ironiquement, en fait de printemps on n’a que la pancarte du magasin du même nom que l’on aperçoit plusieurs fois au loin dans le paysage), le spectateur doit se coltiner toute une collection de spécimens humains plus ou moins hideux, plus ou moins désespérés. Parmi eux, le personnage de Dewaere, Frank Poupart, m’évoque le Bardamu de Céline, mais un Bardamu déchiré entre humanisme et pulsions auto-destructrices. Ce qui est frappant chez lui, c’est cette obsession d’emplir l’espace de sa voix (qu’il soit seul ou non) pour débiter des conneries ou des banalités avec lesquelles il prend une distance fiévreusement ironique. On guette l’instant où, enfin, il sera calme, sérieux, lucide, mais la contamination de la médiocrité et du désespoir ambiants est telle que ces instants sont condamnés à rester éphémères, juste le temps d’une lueur fugitive dans le regard fou de Dewaere qui, ayant cultivé l’insomnie tout le long du tournage pour restituer l’épuisement de son personnage, trouve bien entendu là le rôle de sa vie (et à côté du scandale du partage de palme d’or entre Apocalypse Now et Le Tambour, il faut bien reconnaître que l’attribution du prix d’interprétation masculine à Jack Lemmon plutôt qu’à lui est tout aussi incompréhensible).
Un grand film malade, porté donc par la rage de Dewaere, mais aussi le parfait travail d’adaptation de Pérec et tous ces décors sordides dans lesquels le moindre objet semble lui aussi crier sa misère.
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Yellow submarine - 8/10

Messagepar Olrik » Sam 29 Nov 2025, 15:37

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Yellow Submarine
George Dunning - 1968

À Pepperland, rien ne va plus : les méchants Blue Meanies, non contents d’avoir annihilé toute forme de musique, ont aussi supprimé les couleurs ! Heureusement, le chef d’orchestre Fred parvient à s’échapper à bord de son sous-marin jaune. Il débarque par hasard à Liverpool où il pourra demander de l’aide à quatre jeunes gens qui en connaissent un rayon niveau couleurs et musique : les Beatles.

Après le noir, le jaune. Après la dépression, la joie et la musique. Après Série Noire, place à Yellow Submarine.

Quand on apprend en 1967 qu’un long métrage d’animation mettant en scène les Beatles va être réalisé, il y a de quoi craindre un projet putassier et opportuniste, dans la lignée de la série animée The Beatles sortie aux Etats-Unis. Mais à la place, on aura un ahurissant chef-d’œuvre du pop art qui impressionnera vivement les Fab Four à sa sortie et qui fera déverser chez les spectateurs et les critiques un déluge d’éloges sans la moindre réserve. Et plus de cinquante ans plus tard, force est de constater que l’objet est toujours charmant et puissant, pétri de pure créativité, de cette créativité émerveillée touchant à l’enfance et que 99% des productions numériques actuelles essayent laborieusement d’approcher. Il n’est que d’assister au segment de Lucy in the Sky with Diamonds (mon préféré), avec son prodigieux bariolage kaleidoscopique accompagnant la voix de Lennon, pour ressentir ce petit frisson de plaisir devant une forme d’art total en liberté (bien plus préférable au frisson d’angoisse que les admirateurs du film ont pu éprouver quand on a appris que Zemeckis avait mis dans les tuyaux avec Disney un projet de remake en 3D).

Un grand film, à la hauteur de la prestigieuse playlist qu’il illustre (avec des parties symphoniques composées par Georges Martin himself et qui n’ont rien de déshonorant), et qu’il faudrait montrer à tout lardon plutôt de le bombarder des pires débilités en 3D.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Sam 29 Nov 2025, 15:46

Question d'une personne qui adore les Beatles mais qui ne supporte pas (mais alors vraiment pas) deux de leurs chansons - l'une des deux étant "Yellow Submarine" : je peux aimer ?
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Sam 29 Nov 2025, 17:04

Mark Chopper a écrit:Question d'une personne qui adore les Beatles mais qui ne supporte pas (mais alors vraiment pas) deux de leurs chansons - l'une des deux étant "Yellow Submarine" : je peux aimer ?

Drôle de question car pour moi, dès que retentit la voix de Ringo et le "In the town", j'ai le sourire. Le côté rengaine universelle te gêne peut-être, mais franchement, si toutes les rengaines étaient semblables...
Bref, oui, bien sûr que tu peux aimer. Et si ça peut te rassurer, la chanson éponyme est entendue juste au moment du générique (générique qui donne le ton par rapport à l'inventivité visuelle), après on ne la réentend pas (c'est All Together now qui a cet honneur).
Sinon, à voir sous LSD, ça doit être encore plus tripant :
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar lvri » Sam 29 Nov 2025, 19:59

J'allais poser la même question que Mark.... Jamais voulu voir ce long métrage à cause de ce titre que je n'aime vraiment pas.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Sam 29 Nov 2025, 20:00

mais franchement, si toutes les rengaines étaient semblables...


Je deviendrais fou.

Le pire étant l'arrivée de la chanson juste après "Here, There and Everywhere" que j'adore.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Dim 30 Nov 2025, 10:04

lvri a écrit:J'allais poser la même question que Mark.... Jamais voulu voir ce long métrage à cause de ce titre que je n'aime vraiment pas.

C'est avec de telles excuses fallacieuses que je comprends mieux pourquoi certains ne voient presque plus de films. :mrgreen:

Mark Chopper a écrit:Le pire étant l'arrivée de la chanson juste après "Here, There and Everywhere" que j'adore.

Revolver est magique justement par sa grande variété. Il se paye le luxe d'avoir dans son track listing une chanson pour enfants élaborée (derrière sa simplicité). N'importe quel autre groupe se serait cassé la gueule, eux non, car tout leur était facile.
Vois le film va, un fan des Beatles qui n'a jamais vu Yellow Submarine... tsss, pas sérieux, ça.
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Love life - 8/10

Messagepar Olrik » Dim 30 Nov 2025, 10:08

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Love Life
Koji Fukada - 2022


Film vu sans la moindre idée de l’histoire. Autant dire que j’ai été bien cueilli par un certain événement qui arrive à la 23ème minute. Il y avait déjà avant un malaise certain avec cette histoire de fête d’anniversaire, ces beaux-parents qui débarquent, ce beau-père qui fait des reproches pas très fins à sa bru et cette belle-mère qui, tout en étant amicale, y va aussi de sa remarque maladroite. Arrive alors un événement tragique et c’est à partir de lui que le film commence vraiment avec, pour un couple, un tiraillement entre resurgissement de fantômes du passé et avenir incertain.

Dans l’histoire, il y est question d’un jeune garçon champion d’Othello, jeu extrêmement populaire au Japon (les champions internationaux sont la plupart du temps japonais). Dans ce jeu, les blancs y affrontent les noirs sur un plateau où l’espace est peu à peu limité par le nombre des pions qui grossit à chaque tour. D’une certaine manière, c’est à une partie d’othello à laquelle on va assister entre les deux protagonistes. Taeko, l’épouse, joue évidemment avec les noirs car elle est la réprouvée, la femme divorcée, la « recyclée » – pour reprendre le mot aimable du beau-père – qui traîne derrière elle l’enfant d’un autre. Jiro joue avec les blancs car lui est irréprochable, attentionné, parfait. Mais par leur différentes actions, l’intrigue reproduit cette faculté des pions de l’othello à être retournés pour montrer alors la couleur opposée. Taeko devient blanche quand elle a le front de répliquer à l’insulte de son beau-père pour ensuite faire preuve d’une héroïque magnanimité à son encontre lors de la fête d’anniversaire. Mais elle redevient noire ensuite quand, lors d’un autre événement – que là aussi nous ne révélerons pas – surgit son premier mari, disparu depuis plusieurs années. Là, on se dit vraiment : « Mais qui est cette femme en fait ? Quelle est son histoire ? ». C’est léger, mais il y a alors en elle quelque chose de suspect, de louche. Et puis les pions redeviennent blancs quand justement les détails de cette histoire nous sont donnés petit à petit et que l’on comprend la nature exacte de ces deux personnes. Inversement, Jirô deviendra noir quand il rencontrera par deux fois son ancienne maîtresse.

A cet aspect s’ajoute celui de l’espace, de la distance. Dans l’othello, le damier devient de plus en plus occupé, de plus en plus serré. Ainsi la situation de Taeko et de Jiro qui non contents de se rencontrer au même endroit dans leur quotidien professionnel, ont les beaux-parents dans un immeuble de l’autre côté de la rue. Lors d’une rencontre antérieure, l’ex de Taeko avait ressurgi dans un lieu de promenade puis, dans le dernier tiers du film, occupe carrément l’appartement des beaux-parents qui ont déménagé. Il pénétrera aussi dans le domicile conjugal et sera même dans la salle de bain, alors que son ex est en train de prendre un bain. Rétrécissement de l’espace d’un côté, éloignement symbolique de l’autre. Jiro a beau dans une scène enlacer Taeko sur le futon, les regards ne se rencontrent presque jamais, sans parler des positions des corps qui semblent souvent esquiver l’autre. C’est patent lors du dernier plan alors que retentit la magnifique chanson éponyme d’Akiko Yano et que l’on se dit que, finalement, cette partie d’othello sera probablement elle aussi inachevée, et c’est tant mieux.

Bref, tout un tas de détails qui rendent ce film beau et passionnant à suivre et qui, dans leur miroitement (il est d’ailleurs question dans le film d’un objet qui miroite et qui aura une importance cruciale), tissent un réseau dont la subtilité est largement au niveau de celle d’un Kore-eda. Assez hâte du coup de voir son Love on trial (sorti cette année) sur une idole de Jpop ayant rompu une mention de son contrat précisant qu’elle ne devait pas avoir de liaison amoureuse.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar angel.heart » Dim 30 Nov 2025, 10:34

Pour Yellow submarine, ça ne t'a pas gêné que les voix des personnages ne soient pas celles des Beatles?

C'est la raison pour laquelle je n'ai jamais vu le film, malgré mon amour pour le groupe.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Dim 30 Nov 2025, 11:06

En fait les Beatles n'avaient pas le temps à cette époque de se consacrer au doublage, et ils n'en avaient pas envie car ils pensaient que le film ne serait pas génial. C'est après, quand ils ont vu le résultat, qu'ils ont regretté de ne pas s'être investis davantage. Et puis doubler, c'est un métier, Harrison lui-même a reconnu que c'était le meilleur choix. Allez, je ressors de ma bibliothèque mon exemplaire de The Beatles Anthology :
Je ne sais pas pourquoi on n'a pas enregistré nous-mêmes nos voix, mais les acteurs les ont probablement mieux faites, cela fait plus dessin animé. C'est vrai qu'on avait des voix de dessin animé, mais l'exagération des voix d'acteurs colle bien.

On s'habitude très vite aux voix.
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C'est dur d'être un homme : Le cœur sur la main - 6/10

Messagepar Olrik » Dim 30 Nov 2025, 17:03

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Tora-san 35
C'est dur d'être un homme : Le Coeur sur la main (véritable traduction du titre originale : L'école d'amour de Tora-san)
Yôji Yamada - 1985


Le 35e opus semble susciter un certain désamour de la part des fans, j’avoue ne pas trop comprendre pourquoi. Pourtant, le ciel bouché du générique m’a fait craindre un retour du morne Tora 33 (sans doute celui que j’apprécie le moins pour l’instant). Tora arrive sur une île où il rencontre une petite communauté catholique. Bon, pourquoi pas ? Surtout si l’on a la chance de voir Kanako Higuchi en costume de nonne (malheureusement, ce ne sera pas le cas). Cela reste cependant moyennement intéressant, tout comme la rencontre avec une grand-mère qui connaît la plus belle des morts : au petit matin, après avoir passé une soirée arrosée avec Torajirô et un comparse.

Mais c’est véritablement avec la rencontre de la petite-fille de cette dernière (Kanako Higuchi donc, absolument délicieuse) et le retour à Shibamata que le film démarre vraiment. Le ciel s’éclaircit, les couleurs deviennent pimpantes, et Yamada livre donc son habituelle recette avec Tora de plus en plus enfermé dans un rôle d’entremetteur. Normal aussi, arrivé à son âge, ça commence à être chaud de continuer à espérer prendre femme d’une minette de vingt ans. J’ai l’impression que Yamada va alterner jusqu’à la fin les madones mûres et crédibles pour un éventuel mariage avec celles pour lesquelles Tora jouera le rôle de protecteur bien aimé. J’étais sceptique au début en voyant le megane-kun étudiant en droit et amoureux de Wakana, mais finalement, le duo fonctionne et donne lieu à des scènes amusantes.

Et puis, il y a le microcosme familial des Kuruma (le Poulpe compris). Mistuo grandit, a envie de venir musicien. Hiroshi est toujours un chouette paternel (j’aimerais bien un épisode qui privilégie un peu ce personnage), même si je pressens qu’il pourrait se montrer un peu autoritaire. Amusant en tout cas de le voir jouer au soft ball avec des voisins quand il a un peu de temps libre. Autre chose amusante, l’évolution d’Akemi, la fille du poulpe qui n’hésite pas à insulter son paternel et à le scandaliser quand elle annonce qu’elle aurait dû se marier avec Tora plutôt qu’avec ce sinistre mari qui n’est pas au niveau de sa gouaille.
Bref, ça vit et c’est tout l’intérêt de cette saga qui, quand elle ne parvient pas à proposer de petites variations, use simplement du roman feuilleton et de son rapport au temps, avec des personnages qui vivent, qui grandissent et partant, créent de nouveaux enjeux. Du coup assez hâte de voir Mitsuo kun devenir un jeune homme.
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Mark Chopper » Dim 30 Nov 2025, 17:11

Hiroshi est toujours un chouette paternel (j’aimerais bien un épisode qui privilégie un peu ce personnage)


C'est vrai, le personnage est un peu trop ignoré par Yamada. Au début, sa relation compliquée avec son père était intéressante. Et j'aime bien le fait qu'il tente souvent de maintenir la paix à table... tout en étant assez soupe au lait finalement.

En tout cas, Kanako Higuchi 80's :oops:
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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar Olrik » Dim 30 Nov 2025, 17:17

Mark Chopper a écrit:C'est vrai, le personnage est un peu trop ignoré par Yamada. Au début, sa relation compliquée avec son père était intéressante. Et j'aime bien le fait qu'il tente souvent de maintenir la paix à table... tout en étant assez soupe au lait finalement.

Le genre de type avec qui on aimerait bien boire une bière dans le bar du coin. J'aimerais bien qu'un jour, il y ait une ambiance un peu orageuse au sein du couple Sakura/Hiroshi.

Mark Chopper a écrit:En tout cas, Kanako Higuchi 80's

Film vu sur grand écran, dans mon précieux home cinema. J'avoue que les gros plans où son visage remplissait l'écran étaient agréables.
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Ma nuit chez Maud - 8/10

Messagepar Olrik » Lun 01 Déc 2025, 09:44

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Ma Nuit chez Maud
Eric Rohmer - 1969


Je ne sais plus trop où j’en suis dans mon exploration de la filmographie de Rohmer, mais ce film-ci, troisième volet de ses Contes Moraux, me rappelle qu’il est de ces compagnons littéraires qu’il est bon d’entendre quand l’envie de lire est en veille. D’entendre, oui, car les mots crépitent plus fort que les balles dans un film de John Woo. Et pour parler de quoi ? De religion, de philosophie, de pari pascalien, excusez du peu. Le tout dans un Clermont-Ferrand enneigé et, surtout, en présence d’une Françoise Fabian qui par sa sensualité contrebalance parfaitement la froidure extérieure, et qui va faire vaciller toutes les belles résolutions du personnage de Trintignant.

Autant dire que la langue rohmérienne, complétée par des éclairages et des lignes géométriques magnifiés par le chef opérateur Nestor Almendros, n’a aucun mal à infuser et à fasciner. Chez Rohmer, il ne suffit pas de demander à des acteurs de débiter des kilomètres de répliques. Pour parvenir à une telle densité de mots capable de maintenir l’attention 1H45 durant, il faut bien qu’il y ait une forme de talent cinématographique. Parler paresseusement de « théâtre filmé » ou de « film intello », c’est évidemment se trouver à côté de la plaque.

Symboliquement, l’une des premières scènes se déroule lors d’une messe, dans une église clermontoise. Oui, il y a chez Rohmer un côté « petite chapelle », mais cela dit sans ironie. La musique verbale qu’on y joue est de celle qui, à la manière de celle de grands auteurs littéraires (que Rohmer, dans sa formation classique, connaissait sur le bout des doigts), accompagne avec un plaisir égale la vie d’un spectateur.
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Auteur: pabelbaba

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Re: [Olrik] (`0´)ノ  映画 2025 !

Messagepar pabelbaba » Lun 01 Déc 2025, 10:19

Quand on lit le pitch, c'est assez flippant, mais au final on a belle surprise. Mais ça ne m'a pas tellement donné envie de poursuivre sa filmo. En revanche pour Françoise Fabian, c'est différent. :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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