[Mark Chopper] メメント・モリ 2025

[Olrik]

J'ai mon coffret Ozu chopé à bon prix sur leboncoin qui attend son heure.
Pas vu Herbes Flottantes, mais comme tu m'as devancé et que mon petit programme 1959 est blindé, j'essaierais bien prochainement Gosses de Tokyo. Je m'aperçois que je n'ai encore vu aucun film muet japonais.

[Mark Chopper]

Jirocho Fuji / Kazuo Mori (1959)

Plus qu'un film centré sur la figure de Shimizu Jirochō, yakuza du XIXème siècle devenu - paraît-il - un héros populaire au Japon, Jirocho Fuji a tout du film choral. C'est en tout cas l'approche choisie par le studio Daiei pour aligner toutes ses stars sous contrat au générique, tant masculines (Kazuo Hasegawa, Shintarō Katsu, Raizō Ichikawa et Eiji Funakoshi) que féminines (Machiko Kyō, Ayako Wakao et Fujiko Yamamoto). Tous ces noms ne vous disent peut-être rien si vous êtes peu familier du cinéma japonais de l'époque, mais croyez moi : l'idée ici était bien d'attirer un maximum de spectateurs dans les salles avec du star power. Pour donner à chacun son moment de gloire (bon, les actrices apparaissent peu), le récit se développe par épisodes et fait intervenir de nombreux personnages qui, tous ou presque, se retrouveront dans l'inévitable bataille finale - une structure feuilletonesque à laquelle j'adhère peu d'ordinaire au cinéma, mais qui ici permet de renouveler en permanence l'intérêt du spectateur. D'autant plus que les ruptures de ton, assez radicales, sont parfaitement gérées. On passe ainsi d'une scène de bataille à une scène comique avant de virer au mélodrame... D'habitude c'est casse-gueule, mais ici ça marche. Je craignais, en choisissant ce film, un jidai-geki statique et mou de genou - mais non, je me suis retrouvé devant un divertissement léger et efficace. Mention spéciale à Shintarō Katsu qui, en homme de main borgne (pas encore aveugle !) pas très malin, vole toutes les scènes dans lesquelles il apparaît.

Note : 6,5/10

[Scalp]

Tu l'as vu comment ?

[Mark Chopper]

Albanie. Lien nitroflare.

[Olrik]

Je craignais, en choisissant ce film, un jidai-geki statique et mou de genou

Tu m'étonnes ! Vu l'affiche, je n'aurais pas parié un kopeck dessus.

[Mark Chopper]

Sans le challenge, et en sachant qu'Ayako n'y apparaît que 10 mn, il était bien parti pour moisir sur une clé USB.

[Olrik]

En parlant d'Ayako, mate ce que j'ai acheté sur leboncoin :

[Mark Chopper]

Dommage qu'elle soit pliée, mais j'aime beaucoup cette affiche choisie pour le blu-ray.

J'ai l'affichette (tu vois le format) de la rétrospective 2020 dont je parle ici.

[Olrik]

Les affiches pliées, j'en ai tout un stock, ça fait partie du charme des affiches de ciné 120x160. Elle sera du meilleur effet dans le home cinema.
La prochaine fois que je retournerai à Jimbocho, je passerai plus de temps à une certaine librairie pour essayer de trouver des affiches d'autres films de Masumura.

[osorojo]

Les deux me font envie, mais celle de la rétro postée par Mark est magnifique, très classe

[Mark Chopper]

Je serais prêt à payer cher pour un grand format.

[Mark Chopper]

Débordements (aka The Cast-Off) / Yasuzō Masumura (1959)

Note pour le référencement : j'ai repris le titre du film utilisé en 2007 lors de la rétrospective Yasuzō Masumura à la Cinémathèque (aucune punaise de lit à signaler à l'époque). Le titre entre parenthèses est celui utilisé sur Letterboxd.

Arrivé au tiers de ma découverte de la longue filmographie de Yasuzō Masumura, je pense que celle-ci se divise en deux catégories (je mets de côté sa fin de carrière, après la faillite de la Daiei) : d'un côté, des portraits de femme (notamment ses plus grands films avec Ayako Wakao) ; de l'autre, des critiques féroces des dérives du Japon capitaliste d'après-guerre. Débordements, sorti en 1959, appartient à cette dernière catégorie qui me parle moins que la première et qui, dans le cas présent, pourrait illustrer le discutable dicton "L'argent ne fait pas le bonheur". On y suit un scientifique qui a enrichi une entreprise grâce à sa dernière invention et qui, après avoir vu sa rémunération largement augmenter, se voit contraint par ses employeurs de trouver une nouvelle poule aux œufs d'or... Il aimerait tout envoyer promener, se consacrer aux recherches qui l'intéressent, mais son entourage le lui interdit : sa femme, sa fille, sa maîtresse, son meilleur ami et un jeune scientifique ambitieux qu'il prend sous son aile. Tous le poussent à gagner plus d'argent, le manipulent et l'homme doit se rendre à l'évidence : l'argent a vicié toutes ses relations, a rendu tout le monde autour de lui égoïste et pourri jusqu'à la moelle. Le microcosme dans lequel il évolue représente la société japonaise vampirisée par un capitalisme carnassier. En résumé : une farce cruelle, peuplée de personnages pitoyables voire détestables.

Note : 6,5/10

[Mark Chopper]

NOVEMBRE 2025

Films :

234. Girl / Shu Qi : 6/10
235. Perfect Blue / Satoshi Kon : 8/10
236. Breakdown / Jonathan Mostow : 7/10
237. Morning Glory / Roger Michell : 1,5/10
238. Shinobi no Mono 3: Resurrection / Kazuo Mori : 4/10
239. Herbes flottantes / Yasujirō Ozu : 7,5/10
240. Dolores Claiborne / Taylor Hackford : 6,5/10
241. The Sion Sono / Arata Oshima : 5,5/10
242. C'est dur d'être un homme : Elle court, elle court la rumeur (Tora-san 22) / Yōji Yamada : 5,5/10
243. Satoshi Kon : l'illusionniste / Pascal-Alex Vincent : 6,5/10
244. La Bête aveugle / Yasuzō Masumura : 6,5/10
245. Au-delà des grilles / René Clément : 6/10
246. Jirocho Fuji / Kazuo Mori : 6,5/10
247. À la rencontre de Forrester / Gus Van Sant : 6,5/10
248. Night Is Short, Walk On Girl / Masaaki Yuasa : 4/10
249. Running Man / Edgar Wright : 5/10
250. Vixen / Yasuzō Masumura : 5/10
251. Les Incorruptibles / Brian De Palma : 9/10
252. Une belle course / Christian Carion : 4/10
253. Une femme dans la tourmente / Mikio Naruse : 7/10
254. Débordements (aka The Cast-Off) / Yasuzō Masumura : 6,5/10
255. The Forest of No Escape / Sōkichi Tomimoto : 5,5/10
256. L'Incroyable Défi / John G. Avildsen : 2/10
257. Le Crime était presque parfait / Alfred Hitchcock : 7/10

Pour les avis en mode express, ça se passe ici : https://letterboxd.com/mark_chopper/fil ... /for/2025/

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Séries télévisées :

25. Tulsa King - saison 3 (Paramount+) : 6/10
26. The Resurrected (Netflix) : en cours
27. Espion à l'ancienne - saison 2 (Netflix) : en cours

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Lectures (romans, nouvelles, pièces de théâtre, essais...) :

39. Les Grandes espérances / Charles Dickens
40. Renard 8 / George Saunders
41. Novecento : pianiste / Alessandro Baricco
42. Un minuscule inventaire / Jean-Philippe Blondel