[Caducia] Critiques en 2025

[caducia]

Vie privée

De :Rebecca Zlotowski Cast : Jodie Foster, Daniel Auteuil, Virginie Efira Genre : Drame intimiste Durée : 01h42min 2025

4/10

Lilian Steiner est une psychiatre reconnue. Quand elle apprend la mort de l’une de ses patientes, elle se persuade qu’il s’agit d’un meurtre. Troublée, elle décide de mener son enquête.

On attendait beaucoup de Vie privée, ne serait-ce que par la présence de Jodie Foster, actrice au palmarès impressionnant et au charisme indéniable. Malheureusement, le résultat se rapproche d'un téléfilm avec un beau casting.
On se demande ce que Jodie Foster vient faire dans cette galère. On ne sait pas trop s'il faut regarder le film au 1er degré au non, les seuls moments de situations décalées humoristiques portés par les personnages masculines (merci Daniel et Mathieu) permettent de se distraire un peu.

La narration poussive, un jeu de piste soporifique. Une mise en scène sans relief et une psychologie de comptoir qui ne rend jamais justice à son sujet. Jodie Foster malgré une interprétation impeccable ne peut faire grand chose avec son personnage.
V Efira a un rôle assez milité bien que central dans le récit.

Le film prétend explorer les méandres de l’intimité, les secrets enfouis et les blessures du passé. Mais au lieu d’un drame subtil et nuancé, on se retrouve face à une succession de scènes convenues, où les silences sont censés être lourds de sens mais finissent par devenir simplement… ennuyeux. On ne retiendra que 2 ou 3 scènes un peu loufoques où J Foster est à contre-emploi et ça fait plaisir. Il aurait fallu oser plus et appuyer le ton du film dans ce sens.

En résumé, Vie privée est un téléfilm qui aurait pu être une œuvre sensible et puissante, mais qui se contente d’effleurer ses thèmes sans jamais les embrasser. Malgré la présence de Jodie Foster, le film manque cruellement de souffle, de profondeur et de sincérité. Un rendez-vous manqué, qui laisse le spectateur sur sa faim, avec le sentiment d’avoir assisté à une longue séance de rien.

[caducia]

Jay Kelly

De :Noah Baumbach Cast : George Clooney, Adam Sandler, Laura Dern Genre : comédie dramatique Durée : 02h12min 2025

7/10

Jay Kelly, acteur hollywoodien vieillissant, traverse une crise existentielle après avoir été évincé d’un grand projet cinématographique. Rongé par le doute et le sentiment d’avoir perdu sa place dans l’industrie, il décide de quitter Los Angeles pour un road trip à travers l’Europe, accompagné de son manager excentrique, Ron. Ce voyage devient une quête de sens, ponctuée de rencontres inattendues, de souvenirs douloureux et de révélations personnelles.


Une production Netflix élégante, nourrie par la nostalgie et portée par un casting remarquable, parfaitement équilibré. Dans Jay Kelly, on suit le parcours d’un acteur vieillissant (George Clooney), partagé entre son ego tenace, des souvenirs parfois peu reluisants et le regret de ne pas avoir su être présent pour ses filles. Le récit nous emmène des studios hollywoodiens jusqu’à un festival italien, dans une atmosphère qui rappelle les thématiques de Valeur sentimentale, où les artistes doivent arbitrer entre une carrière itinérante et une vie familiale fragmentée.

Noah Baumbach signe ici le portrait sensible d’une superstar entourée, mais progressivement abandonnée par son équipe fidèle. Clooney brille par son autodérision et dévoile les coulisses de son métier, entre astuces et caprices. Sa performance, tout en retenue et en humanité, culmine lors d’une cérémonie hommage où Jay Kelly se confronte à ses souvenirs — pas toujours glorieux — et à une rencontre marquante avec Billy Crudup qui questionne sur le petit détail qui fait basculer ton destin.

Ce voyage devient une quête de sens et d’ouverture aux autres, ponctuée de situations comiques improbables — dans un train ou à la campagne — et de rencontres hautes en couleurs. Adam Sandler surprend dans un rôle inattendu, tandis que le film explore aussi les relations ambiguës entre artistes et agents, où la frontière entre ami et représentant se brouille, parfois au détriment des uns et des autres.

Le film interroge la célébrité, le vieillissement, la transmission, sans jamais sombrer dans le pathos. Jay Kelly est taillé sur mesure pour son interprète principal, entouré d'agents qui trouvent leur intérêt mais qui sont prêts à changer de poulain dès que l'occasion se présente.
Road trip introspectif poignant qui nous démontre que George sait faire autre chose que nous vendre des dosettes mais on l'avait presque oublié.

[caducia]

Dernier été[

De :Frank Perry Cast : Barbara Hershey, Richard Thomas, Bruce Davison Genre : Drame intimiste Durée : 01h35min 1969

2/10

Trois adolescents – Sandy (Barbara Hershey), Peter (Richard Thomas) et Dan (Bruce Davison) – se rencontrent durant les vacances d’été sur Fire Island, au large de New York. Leur amitié se noue autour d’un événement anodin : le sauvetage d’une mouette blessée.

C’est un film qui a indéniablement pris de l’âge, mais qui a sans doute bousculé les sensibilités bourgeoises de son époque. À mes yeux, peu de choses fonctionnent réellement, si ce n’est le dénouement, qui justifie en partie l’existence de l’œuvre et explique peut-être pourquoi certains le considèrent comme une référence. Vu avec un regard contemporain, l’ensemble apparaît daté et empreint d’un charme suranné.
Le jeu de 3 acteurs sur 4 est catastrophique avec un jeu répétitif, sans réel nuance. Des rires aux éclats qui ne collent pas avec les situations.

« Dernier été » aborde la rencontre des 3 jeunes (à qui on n’arrive pas vraiment à donner d’âge) qui sont un peu livrés à eux-mêmes lors d’un été dans une résidence secondaire sur la plage. Ils n’ont pas grand-chose à faire de leurs journées, donc ils vont forcément faire des conneries ensembles avec une escalade de la violence

, allant de la violence animale jusqu'au viol.

On comprend facilement le mécanisme d’enchainement des évènements sauf qu’on ne comprend pas bien le pourquoi.
Les personnages sont tellement antipathiques qu'on s'en fiche royal de leurs destins.

Mise en scène d’une cruauté adolescente qui est toujours d’actualité avec le harcèlement sauf que le phénomène a pris beaucoup plus d’ampleur via les réseaux sociaux.
On assiste plutôt à de la violence gratuite, sans sororité ou rationalité.

[Mark Chopper]

Tu as vu The Swimmer du même réalisateur ?

[caducia]

pas vu, non.

[Mark Chopper]

J'ai beaucoup aimé, mais je n'ai jamais creusé la filmo du réal'.

Rien de comparable avec les informations contenues dans ton spoil en tout cas.

[caducia]

merci pour la reco, je note !

[Jed_Trigado]

Son Doc Holiday avec Stacy Keach donne envie.

[Alegas]

Le Cerveau

De Gérard Oury Cast : David Niven, Jean-Paul Belmondo, Bourvil Genre : comédie Durée : 01h55 min 1969

8/10

De Paris à Bruxelles, un train spécial va transporter les fonds secrets des nations de l'O.T.A.N. Des deux côtés de la Manche, deux individus cherchent à s'en emparer. Côté français, Arthur, petit truand débrouillard, assisté de son copain Anatole. Côté britannique, Le Cerveau, brillant escroc disposant d'une équipe de spécialistes et de moyens considérables. Mais les deux équipes programment leur hold-up le même jour, à la même heure....

Voici un madeleine de Proust, où on a du saigner la K7 à campagne, j'ai du le voir au moins 50 fois, sans jamais se lasser.
Une film façon Mission Impossible à l'ancienne avec plus de l'action, de l'humour, des cascades et des dialogues aux petits oignons.
Chaque membre du casting donne de sa personne et ose se mettre dans ses situations "inconfortables".

Avant Tom Cruise, il y avait Bebel qui courait partout pour faire des cascades à l'ancienne à la fois dans un train mais aussi sur un simple séchoir à linge.
Beaucoup d'inventivité dans les situations, il est difficile d'anticiper les évènements tellement ils sont inopinés et surprenants.

Les 2 grosses stars françaises ont chacun leurs atouts mais personne ne souhaite tirer la couverture à lui. Un bel équilibre à l'écran, où une complicité et dynamique du duo de malfrats est palpable et l'empathie est immédiate.
Les 2 bad guys ont une aura internationale, on joue sur les clichés de leurs nationalités respectives de façon caricaturale mais sans mauvais gout.

Beaucoup d'ingéniosité dans les mises en situations avec une inspiration de la panthère rose avec une vraie panthère, ce qui permet de varier d'ambiances et de ton. On voit le budget XXL du film à l'écran et surtout le final avec la statue de la liberté c'est grandiose.

Des répliques cultes, Bourvil/Belmondo extraordinaires ! Pas grand chose à jeter.

[caducia]

Le Mage du Kremlin

De :Olivier Assayas Cast : Paul Dano, Jude Law, Alicia Vikander Genre :thriller Durée : 02h36min 2025

5/10

Russie, dans les années 1990. L’URSS s’effondre. Dans le tumulte d’un pays en reconstruction, un jeune homme à l’intelligence redoutable, Vadim Baranov, trace sa voie. D’abord artiste puis producteur de télé-réalité, il devient le conseiller officieux d’un ancien agent du KGB promis à un pouvoir absolu, le futur « Tsar » Vladimir Poutine

Un film à réserver aux passionnés de géopolitique, adapté du roman de Giuliano da Empoli, Olivier Assayas offre une plongée dans les arcanes du pouvoir russe et décortique comment Poutine est arrivé au pouvoir, un peu malgré lui.
La mise en scène glaciale et austère traduit efficacement l’atmosphère fermée et hiératique du Kremlin, le problème c'est que cette sobriété se transforme parfois en froideur qui tient le spectateur à distance.

Le film se déroule sur de nombreuses années, le héros ( Vladislav Surkov, aka Paul Dano) est à la base un producteur artistique qui va basculer dans le monde politique par opportunisme.
Une belle brochette d'acteurs célèbres mais ça pique les oreilles avec des interprètes dont le russe n'est pas leur langue native, les accents appuyés pendant près de 3h c'est juste fatiguant.
Jude Law métamorphosé en Poutine, même si le maquillage arrive à s'en rapprocher, difficile d'incarner un tel dictateur.
Un casting 5 étoiles sur le papier mais pas mal de tête d'affiche n'ont pas assez de temps à l'écran pour être réellement utiles au récit.

Ce n'est pas tellement à travers les images que le film brille mais plus sur comment depuis la guerre froide l'information est manipulée par les soviétiques à travers la propagande et la manipulation des masses, tout comme sous le nazisme et certainement depuis la nuit des temps.
Le film interroge avec pertinence la fabrication du pouvoir et l’illusion politique, mais le traitement reste parfois trop abstrait, ce qui empêche une véritable immersion émotionnelle.
L’œuvre oscille entre documentaire fictionnalisé et drame psychologique, une hybridité intéressante mais pas toujours maîtrisée.
Au final, les fidèles serviteurs du pouvoir finissent par devenir encombrants et à être éliminés sans laisser de trace.

On sort de la projection partagé, fasciné par l’intelligence du propos et la force visuelle de certaines séquences, mais frustré par une austérité qui bride l’émotion et par un rythme contemplatif qui peut décourager. En somme, Le Mage du Kremlin est un film ambitieux et stimulant, qui séduit par son regard lucide sur le pouvoir, mais reste inégal dans sa capacité à captiver et émouvoir.

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Harry Brown

De Daniel Barber Cast : Michael Caine, Emily Mortimer. Genre :thriller Durée : 01hh43min 2009

7.25/10

Ancien marine à la retraite, Harry Brown vit dans un quartier difficile de Londres. Témoin de la violence quotidienne engendrée par les trafics de toutes sortes, il évite soigneusement toute confrontation et invite son vieil ami Leonard à en faire de même. Le jour où l’inspectrice Frampton lui annonce le meurtre de Leonard, Harry, dévasté, ne peut que constater l’impuissance de la police. Un soir, en rentrant du pub, il se retrouve face à un junkie qui le menace d’un couteau. Malgré les effets de l’alcool, Harry retrouve d’anciens réflexes.

Redécouverte après plusieurs années, vraiment une pépite, pas grand chose à jeter (en espérant que les banlieues anglaises sont moins craignos que ça).

Thriller social d’une grande noirceur qui n'a pas pris une ride. Michael Caine toujours aussi magistral et beaucoup de têtes connues dans les rôles secondaires dont Liam Cunningham, Iain Glen, Sean Harris Jack O’Connell et David Bradley.
Rien de révolutionnaire niveau scénaristique mais pourtant celà fonctionne, pas de temps mort, riche en rebondissements, beaucoup d'empathie vis à vis du héros qui semble inoffensif mais se révèle un sacré adversaire des racailles qui gangrènent la ville. L'assassinat de son meilleur ami réveille les reflexes de survie de l'ex-marine qui joue de son âge et de son apparence pour s'infiltrer chez les malfrats.

Mise en scène maitrisée avec une ambiance malaisante des HLM de banlieue avec une tension au sommet lors de la rencontre avec Sean Harris en camé très réaliste. Décors urbains poisseux, craignos à souhait.

Le film interroge ainsi la frontière fragile entre justice et vengeance, le fait que la justice reste impuissante face au renouvèlement constant des trafiquants. Film datant du début des années 2000 mais sujet toujours d'actualité.

Au-delà du récit, Harry Brown dénonce l’abandon des quartiers populaires et la faillite des institutions face à la criminalité. La police est montrée comme dépassée, incapable de protéger les habitants. Certains critiques reprochent au film de glorifier une justice expéditive, tandis que d’autres saluent son réalisme et son portrait sans concession de la société britannique contemporaine. Quoi qu’il en soit, l’œuvre reste marquante par sa puissance dramatique et par la prestation d’un acteur légendaire, qui donne à ce vigilante movie une profondeur humaine rare.