[Scalp] Mes critiques en 2008

[Scalp]

8/10

Canicule de Yves Boisset - 1984

"Nom d'une bite"

J'ai vraiment une tendresse particulière pour ce film, alors je pourrais pas le survendre (même si j'en ai bien envie) mais la rencontre du grand tough guy Lee Marvin et du cinéma franchouillard donne vraiment un bon petit polar et cette rencontre entre le polar ricain et la France profonde (nos rednecks à nous : la campagne rurale dégueulasse, peuplée de crétins consanguins et quand c'est Lanoux et Carmet sont absolument parfaits pour les rôles) est vraiment savoureuse (et je comprendrais jamais la réputation bof du film). C'est pas la première fois qu'une vedette ricaine venait donner la réplique au français mais souvent c'était quand même pas foufou (les Bronson par exemple sont vraiment très moyens), ici Marvin débarque avec son standing et il représente tout un pan du cinéma ricain, c'est un mythe à lui tout seul.
Boisset signait ici son dernier bon film (ce qui suivra c'est vraiment pas folichon) et il vient se ranger à coté des Juge Fayard, Condé et Dupont Lajoie (avec lequel il a pas mal de points communs sauf celui du film à message). C'est un cinéaste qui hésitait pas à aller loin et ici il le montre direct avec son hold up raté où on se croirait en plein poliziottesco avec du gamin mort plein cadre, alors Boisset c'est pas un virtuose et ici ça se voit vraiment entre les faux raccords et les flics qui tirent n'importe comment (on sent que la scène a été fait à l'arrache) mais bon c'est pas trop dramatique et puis la suite du film est bien meilleure sur la forme avec notamment un plan séquence qui commence sur Miou Miou en train de se caresser et le plan de grue monte pour nous dévoiler la mère de famille pendue au même moment.
On va donc suivre Lee Marvin après son hold up pas si raté (il a prit la thune) qui trouver refuge dans une ferme de la Beauce. Alors qu’il se croit à l’abri, ses ennuis ne font que commencer car il tombe sur une véritable famille de paysans dégénérés (et le terme est faible tant y en a pas un pour rattraper) qui en veulent à son butin. Et c'est là que le film a sa brillante, Lee Marvin le tough guy ultime du cinéma tombe dans une famille encore plus dangereuse que lui et au final c'est lui le truand qui passe pour le personnage le plus humain et le plus normal du film.
C'est violent et sans concession, bourré d'humour noir avec des dialogues bien crues signé Audiard (on sent qu'il s'est vraiment fait plaisir sur ce film), un Audiard qui s'est donc moins creusé la tête pour faire des grandes tirades, il se met au niveau de ses personnages.
La famille de paysans est une sacrée galerie de personnages tous très bien interprétés : Lanoux et Carmet en frères a moitié cinglés qui sont des pervers pitié (ça balance des grands coups de martinet sur le gosse) qui sont sans conteste plus bêtes méchants (ce qui les rend encore plus dangereux), Miou Miou en femme maltraitée qui rêve de se venger et au début on peut se dire que ce sera le seul personnage positif du film mais elle aussi elle va faire dans l'immorale, Lafont en nympho de service (complètement dégueulasse avec son look) qui casse bien son image d'égérie de la Nouvelle Vague ici, Kalfon dans le seul rôle qu'il connaît et David Bennet qui incarne un gamin carrément génial qui est clairement pas mieux que les autres membres de la famille (il a clairement sa place dans cette famille de dégénérés, première chose qu'il fait après avoir trouver la thune : il va aux putes du haut de ses 12 ans), Grace de Capitani pas très habillée comme souvent, et bien entendu Lee Marvin ( la raison qui m'a fait regarder ce film la première fois) qui manie aussi bien le shotgun que les poings.
Ca tue, ça viole, ça baise, ça insulte, c'est sale, y a des consanguins, de la veulerie, des persos complètement cons, y a des nichons, un polar unique. En fait ça me fait un peu penser à Affreux Sales et méchants mais en pas chiant, un ovni immoral et outrancier où la connerie humaine est reine qui n'est donc clairement pas pour les fragiles fan de Into the Wild (ouais je balance ce film comme ça sans aucun rapport, j'avais envie de taper dessus gratuitement) qui n'y verront surement qu'une caricature grossière.

[Jeff Buckley]

Tiens un film à découvrir !
Tu es sur le bonne voie en tout cas : j'aime pas quand les gens refoulent en bloc un genre cinématographique sous couvert de pretextes discutables...
Vive le cinéma français (de qualité)
Prochain Boisset qu'il te faut visionner : Dupont Lajoie.

[jean-michel]

oui!! Dupont Lajoie , un classique que l'on m'avait fait visionné a l'école pour la lutte contre le racisme.

[Alegas]

Un biopic sur Hughes est évidemment une bonne idée (bien plus que tellement de biopic), le gars a eu tellement une vie hors du commun qu'on pourrait faire un film de 6h, Scorsese a ici l'excellente idée de faire commencé son film immédiatement, pas de trauma pour les nuls via des scènes de son enfance, le film commence direct sur le tournage de son premier film. Bon après quand on a lu les romans de Ellroy et sa vision vampirique du personnage, le film de Scorsese parait vraiment sage et la part d'ombre du personnage est complétement occulté (le racisme ? non on en parle pas, le coté baiseur on dirait que ça gêne Marty d'en parler), sa fin de vie pathétique est zappé et on le présente quasiment exclusivement comme une victime. Après en soit c'est pas trop gênant car finalement le titre du film c'est Aviator et c'est bien ça qui intéresse Scorsese, toute cette partie de la vie de Hughes. Mais finalement on voit pas trop ce que cherche réellement à raconter Scorsese (j'ai pas capter le sens du plan final), il veut se concentrer sur la partie pionnier de l'aviation, ok, mais ça reste finalement décousu.
La partie TOC et les obsessions interviennent de manière régulière et par moment c'est un peu gratuit et finalement ça sert pas spécialement le récit, des fois ça arrive de façon totalement gratuite juste pour nous rappeler, attention Hughes il est un peu zinzin.

Le film se divise en 2 parties, la première plutôt alerte, où tout s'enchaine rapidement, c'est prenant, la seconde après le gros crash est nettement plus posé et le ton devient plus grave avec un Hughes sombrant dans la folie, bon alors le passage où il s'enferme tout seul je la trouve un peu longuette, au bout d'un moment on a comprit et puis la partie procès est pas spécialement captivante et doit surtout beaucoup à Di Caprio qui tire la scène très haut. Et la dernière demi heure est carrément poussive.
La première partie où on se promène dans le LA des 30's & 40's est vraiment plaisant à suivre avec tout un tas de référence de l'époque et une merveilleuse reconstitution d'époque.

Scorsese dans l'ensemble film ça de façon pépère, on a vu plus virtuose chez lui, les scènes d'avions c'est géré par la seconde équipe et les CGI sont pas tous géniaux et les incrustes sont même moche, bon par contre les passages de névrose ça amuse Scorsese et ça se voit. Mais dans l'ensemble y a pas LA scène qui nous fera dire c'est du Scorsese ( y a même quelques faux raccord ici ou là ).

Di Caprio y a pas grand chose çà dire, c'est un des seuls acteurs de sa génération capable de s'approprier n'importe quel rôle et là une nouvelle fois de plus il le fait à la perfection, Cate Blanchett est formidable dans son rôle de Hepburn, pourtant au début ça fait peur, on a une impression gênante de surjeu et finalement au bout de 2 minutes ça passe tout seul, on n'en dira pas autant de Kate Beckinsale qui fait un peu de peine mais heureusement on la voit pas trop. Le reste du casting c'est une succession de coucou : Jude Law en Errol Flynn, Alec Baldwin en Steven Seagal ...

La BO est un peu anecdotique et en plus y a pas les Stones.
Clairement pas un grand Scorsese mais ça reste plaisant, enfin le film définitif sur Hughes reste à faire.

7/10

[kenshiro]

Je suis comme toi j'ai un peu peur de m'ennuyer.

Ta critique me rassures, je pense le regarder prochainement

[Jetjet]

Mais elle fait quoi Mme Scalp pendant que tu regardes tous ces films ? à manger j'espère car tu dois guère avoir le temps de te faire de bons petits plats tout en matant ça !

[kenshiro]

bon je vous donnerez mon avis en août sur ce film

[Scalp]

et bien sache kenshiro que j'ai trouvé le film très ennuyeux!
Pfffiou que c'était long...

oue mais toi et tes gouts hein

[Jeff Buckley]

(bon somnifère à toi )

Je crois même m'être endormi au ciné.
Insupportable ce métrage : l'un des rares Scorsese dont ma collec est dépourvue et ce n'est pas le visionnage en DVD 1 an après le passage au ciné qui aura réussi à me convaincre, bien au contraire.

[kenshiro]

je viens de vérifier sur le dvd il fait 2h44 quand même

Ca sera pas pour tout de suite alors

[Scalp]

elle passe vite, surtout comparé au 2h45 de POTC 3

[kenshiro]

C'est plutôt un problème d'emplois du temps je cale des films durant la sieste de ma fille donc je me limite à 2 heures max

[Jeff Buckley]

Pis le quart d'heure de la scène des bouteilles de lait faut être sacrément tordu pour prendre son pied devant.
En meme temps Scorsese a inventé le concept de dilatation du temps devant un écran : tu passes 2H44 devant un film et t'as l'impression d'avoir perdu 5 H. Et heureusement qu'il s'est focalisé sur la jeunesse du héros.
Je connais peu de choses sur lui mais je trouve l'angle d'approche très mal choisi. Pourquoi se focaliser à ce point sur ses TOC ? Tous les génies visionnaires en sont pourvus de façon plus ou moins chronique. Mais de là à en résumer le personnage. Et puis les explications pseudopsychologiques désignant les traumatismes de l'enfance comme les premières explications des décisions et du comportement dans la vie future : beurk.

[Scalp]

moi j'ai trouvé que ça apportais un reel plus au film, bon y a des fois c'est vrai que Scorcese en fait un peu trop, mais la fin est merveilleuse avec ce fondu noir.

[Riton]

elle passe vite, surtout comparé au 2h45 de POTC 3

+1