[Jipi] Mes critiques en 2008

Modérateur: Dunandan

Crimes à Oxford - 7/10

Messagepar Jipi » Mer 15 Oct 2008, 09:09

Crimes à Oxford

« Ici se trouve la vérité absolue, tout est faux ».

Ce qui est vrai est confus, désordonné, imprévisible. Une suite logique de nombres adopte la clef des champs en devenant soudainement déstructurée, déconnectée d'un propulseur d'origine.

Les repères sécurisants sont défaits par les apparences d'un monde fragilisé, dépendant de désastres naturels qu'il ne peut que subir sans pouvoir les définir quand ils ne sont que néant.

La régularité de Pi du nombre d'or, d'un flocon de neige et de la suite de Fibonacci s'effondrent dévorés par l'imprévisible.

L'incompréhension est notre tasse de thé, nos cerveaux se détruisent en essayant de comprendre les motivations de métastases tueuses s'acharnant sur un corps humain sain. La beauté et l'harmonie sont traquées continuellement par la dérive spontanée et incompréhensible des éléments.

Philosophie et mathématiques se disputent la résolution de l'équation suprême. Le vainqueur ne dispose que de quelques minutes de bonheur. Les nombres fous et imprévisibles reprennent rapidement leurs suprématies anarchiques en détruisant des visages de chercheurs convulsionnés, déroutés devant l'impossibilité de percer la seule nécessité dont l'univers a besoin.

Le mathématicien isolé de la révélation n'est plus qu'un humain subordonné à son arrivisme.

« Crimes à Oxford » soumis à la plume du roman de Guillermo Martinez s'écoute un peu plus qu'il ne se regarde. L'intrigue policière conventionnelle de départ sans fumet prend du volume grâce aux connections Pythagoriennes détentrices d'intérêts.

L'oreille se grise de ces formules, la vue de ces symboles millénaires et mystérieux accompagnateurs de nos vies et de notre fringale de comprendre ce qui régit le monde.

Sans être un chef d'œuvre cet opus est loin d'être insignifiant. Son contenu parfois somnolent se ragaillardit dans un cheminement persuasif devant nos équations terriennes éternellement remises en questions.

L'épilogue ou bien des choses s'éclairent sur les divers conditionnements perceptibles ou non que nous subissons ou activons chez nos semblables sert de sauf conduit à nos errances.

Rien que pour son discours susceptible de nous recadrer dans des recherches saines et instructives balayant les immondices de toutes sortes que nous ingurgitons chaque jour « Crimes à Oxford » mérite largement une heure et demie de compagnie.

Ensuite il suffit de méditer sur les transpirations intellectuelles de nos ancêtres dont l'héritage n'est plus que jamais à l'ordre du jour.

7/10

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Frontière chinoise - 7/10

Messagepar Jipi » Mer 15 Oct 2008, 09:26

Frontière Chinoise

Anne Brancroft médecin au verbe haut coiffée à la Elvis fumant cigarette sur cigarette verre de scotch en main dans une culotte de cheval cintrant au maximum une taille qui n'a pas besoin de l'aide vaut vraiment le détour..

Elle est vraiment magnifique, volontaire, assidu, décisionnaire dans une mission dont les initiatives sont ensevelies sous des tonnes de procédures théologiques inadaptées en ces terres conquises par le soudard roteux au propos presque inaudibles.

L'autorité passe d'une besogne administrative répétitive employant continuellement le rappel à l'ordre à la mise en pratique de procédures rapides sans préambules interminables.

Lentement une ancienne dominante glisse vers une refonte complète en adoptant la nouvelle peau d'une désespérée sans envergures presque hystérique.

Ce dernier opus fordien sans grande surprise se procure son lingot d'or dans une dernière scène magnifique mêlant bravoure et résignation dans un acte sublime jamais vu au cinéma permettant à un groupe remis sur les rails d'élaborer une feuille de route existentielle grâce à un sacrifice tenant presque de l'immolation.

Rien que pour cette dernière luminosité intense Frontière Chinoise mérite les éloges intarissables d'esprits marqués à vie par la dernière image d'un film unissant l'abandon de soi dans une rage de vivre offerte aux autres.

7/10

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Re: [Jipi] Mes Critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mer 15 Oct 2008, 11:34

LA LETTRE
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* De William Wyler
* Avec Bette Davis, Herbert Marshall, James Stephenson
en zone 1 sur le site de la FNAC avec STF. Je connais pas le film mais le réalisateur est connu.
Ces films que connais:
Les hauts de hurlevent (1939)
histoire de détective (kirk douglas)
vacances romaines :love: Grégory Peck et Audrey hepburn
Ben-Hur 1959
Réalisateur qui caractérise énormément ces personnages dans ces moindres détails.
Frontière Chinoise

Celui là je l'ai pas aimé, je ne retrouve pas la patte de Ford sur ce film! Ce serait pas une oeuvre commandé et ou son investissement aurait été moindre?
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Re: [Jipi] Mes Critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mer 15 Oct 2008, 14:07

oui! :mrgreen: celui là c'est un client sérieux!! mais il veut pas commenter j'ai l'impression!! :(
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Celui par qui le scandale arrive - 9/10

Messagepar Jipi » Mer 15 Oct 2008, 14:46

Celui par qui le scandale arrive

Bienvenue au Texas.

Les voitures changées chaque année sont conduites à cent à l’heure en pleine ville avec au moins neuf fusils de chasse sur les banquettes. La mission première étant à l’aide de cet attirail métallique de plaire à ces dames en entretenant la détermination d’en découdre de maris jaloux.

Dans les bois le chasseur ne poursuit que le reflet de lui-même, une peur à terrasser par la crainte du sanglier. Le fils trop couvé glisse lentement vers cette nouvelle configuration en testant les attraits du fusil dans un salon délaissé au profit des étangs et des forêts.

Il y autant d’incompréhension entre deux parents que la longueur d’une table séparant un couple détruit donc la progéniture ne représente plus que l’unique satisfaction mutuelle.

La femme s’insère difficilement dans un contexte de Putois, mère possessive, outil d’apaisement pour certains, initiatrice pour d’autres, elle tente d’exister en imposant un triple processus naturel.

Méchoui, bière quotidienne et bain du Samedi se succèdent tissés dans des paysages grandioses filmés abondamment.

L’omniprésence de l’univers de la chasse parfois momentanément privé de gibiers devient un terrain de confidences touchant permettant l’établissement d’un contact entre un bâtard et un demi-frère quêtant le cadeau d’un père qu’il a sauvé d’une mort certaine.

Les chiens sont primordiaux combatifs, respectés et soignés. En forêt comme devant l’âtre ils deviennent l’égal des humains disposant des lieux aux mêmes niveaux.

L’œuvre est imposante, aucune minute d’ennui ne se profile à l’horizon.
Le message sur l'enfance abandonnée au profit d'un égoïsme personnel est très fort.

Robert Mitchum est remarquable, conquérant en espaces naturels, coureur de jupons invétéré il subit la loi femelle en domesticité en implorant presque le déverrouillage d’une porte conjugale fermée. Alternant force et faiblesse, peu scrupuleux de la casse occasionnée, il n’est qu’un homme à prendre comme il est sans justification ni jugement.

Une phrase magnifique résume parfaitement ce grand film.

« Ma mère est souffrante parce qu’elle hait mon père. »

Un climat complémentaire entre une liberté de penser faussement éloignée d’une moralité revancharde ne vous laissant plus de repos.

9/10

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Re: [Jipi] Mes Critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mer 15 Oct 2008, 15:15

je connais pas mais un film qui me branche!! :super:
Un Vincente Minnelli qui m'intéresse mais à 15 euros!! le mois prochain!! il ma répondu!! sympa le jipi!! :super:
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Arrangement (L') - 8/10

Messagepar Jipi » Mer 15 Oct 2008, 16:35

L'arrangement de Elia Kazan 1969

La réussite entretient parfois un curieux paradoxe, un manque, une liberté passée restaurée par des flashbacks courts, puissants.

Les choix alimentés par l’air du temps s’avèrent matériellement payants mais génère un mal de vivre menant vers la consultation fréquente d’une caverne interne secrète sur le fil du rasoir entre ce que l’on est, ce que l’on fut et ce que l’on aurait aimé être le tout soudainement, en vrac, sans respect chronologique.

Evangélos dépressif suite à l’accumulation de déceptions engendrées par un choix plus alimentaire que naturel tutoie la folie entre rêves et réalités dans un luxe sans âme.

Ce qui est malgré le confort et les baies vitrées se révèle insupportable et ennuyeux. La scène d’ouverture montrant un couple mécanisé dans ses procédures quotidiennes est déprimante presque drôle.

Un fiasco quotidien drainant des échappatoires sécurisantes ou à risques, tout dépend l’endroit ou le processus se déclenche.

« L’arrangement » alterne quelques longueurs que des retours en arrière courts et vifs arrivent à colmater. Elia Kazan n’a pas fait simple en donnant le jour à cette œuvre curieuse nécessitant avant de l’ingurgiter une bonne nuit de sommeil.

Faire les bonnes connections en pleine possessions de ses moyens en jaugeant bien l’utile et l’agréable afin de ne pas en payer le prix fort plus tard est sans nul un des accès de ce film très spécial, long et laborieux ou le visage creusé et blanchi d’Evangélos montre à quel point le parcours d’origine choisi n’engrange qu’un mal de vivre tenace que quelques moments d’irréalités presque hystériques parviennent à dissiper.

8/10 pour le courage du metteur en scène de montrer une oeuvre nécessitant une attention soutenue

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1984 - 10/10

Messagepar Jipi » Mer 15 Oct 2008, 17:17

1984 de Michael Radford

« Je comprends comment, je ne comprends pas pourquoi ».

L’esprit individuel se néantise sur fond de chaos en supprimant son devenir personnel par une pensée imposée. Les dictionnaires s’amincissent de définitions d’éditions en éditions. Les chansons sont écrites par des machines. Un monde accompli est redéfini par une pensée unique. Ce qui était redevient ce qui est par l’imposition totalitaire d’une politique désirant maîtriser passé, présent et avenir. Un seul langage, une seule pensée.

La vérité est vaincue par une contre vérité débitant une propagande guerrière intensive scénarisée. Il n’y a aucun amour sauf pour Big Brother dont le regard vous scrute à temps complet. Les visages creusés toussent dans des pièces exsangues. La nutrition collective est abjecte. Le bleu est l’habit commun, L’attention ne s’offre plus qu’à une information planifiée sur grand écran sous surveillance constante.

Le prolétaire pétard mouillé d’une révolte trop attendue n’a plus aucune force. Débarqué loin d’un noyau décisionnel, banni d’une pensée officielle, sans possibilité d’écrire son histoire, reclus en zone interdite, impuissant, livré à la misère et à la prostitution son processus révolutionnaire est grippé à long terme.

L’humanité c’est le parti, Winston est le dernier homme sa race est éteinte, vidée de toute approche personnelle de choses éradiquées d’un cerveau cobaye par un tortionnaire éducateur lui-même victime de théories implantés.

Les images réelles et virtuelles se confondent dans une inquisition douce et sanglante. Tous les gestes sont épiés, les abus amoureux déclenchent des procédures d’éventrations en uniformes de nids provisoirement ressourcés par une pensée individuelle.

L’équation « deux et deux font quatre et tout est accompli » ne veut plus rien dire. La torture exécute une refonte des syllogismes. Il faut se calfeutrer pour faire ressurgir un monde d’antan. Thé, café, robe et maquillage réapparaissent le temps d’une extase.

Derrière une porte close des nudités se redécouvrent. Les corps à l’image de la nature s’offrent aux rayons du soleil. L’amour interdit se consomme sur fond vert dans une nature boycotée momentanément éloignée de la puanteur de concepts à l’étude destinés à supprimer l’orgasme d’une relation amoureuse naturelle.

La guerre n’espère aucune victoire, ingrédient principal des tyrans elle est volontairement continuelle assommant par ses bruits incessants des esprits robotisés n'ayant aucune possibilité de récupérer un apaisement.

« 1984 » est un film unique, certainement un des plus beaux films du monde rien que par la luminosité de ses paradoxes nommées espoir et aliénation.

La voix off règne sans demi mesure en imposant un enfer implacable, la manipulation d’esprits épongés de comportements individuels intégrés dans un devenir en commun basé uniquement sur l’adoration d’une image.

10/10
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Bik » Mer 15 Oct 2008, 17:52

:shock: :super:
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Messagepar jean-michel » Mer 15 Oct 2008, 22:27

yess! on a recruté une pointure ! :mrgreen:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Icemanbravo » Mer 15 Oct 2008, 22:36

Ouai, mais un ptit "Salut" de temps, ça fait pas de mal !! :( :oops:

Salut JIPI :hello: :wink:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mer 15 Oct 2008, 22:43

laisse lui le temps de s'acclimater.... vous êtes un peu frapadingue alors ..... :mrgreen: :eheh:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar BenderIsBack » Mer 15 Oct 2008, 22:44

:attention: Pourquoi "un peu"
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Je suis à moitié bouddhiste, l'autre moitié mange de la viande !
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar jean-michel » Mer 15 Oct 2008, 22:46

pour pas lui faire peur!! :eheh: :mrgreen:
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Re: [Jipi] Mes critiques en 2008

Messagepar Icemanbravo » Jeu 16 Oct 2008, 00:51

:oops:
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