7/10
Last Man Standing de Walter Hill - 1996
C'est évidemment dur de passer après Kurosawa (même si en vrai je suis pas un grand fan du Kuro) et Leone, Hill le fait avec respect et situe son histoire dans une ville imaginaire et fantôme près de la frontière espagnole en pleine prohibition (bonne idée), une ville qui répond au doux nom de Jericho. Contrairement à Leone, Hill a moins d'égo et donc il annonce la couleur en mettant le nom de Kurosawa dans le générique, il s'approprie le sujet de fort belle manière malheureusement ce récit que l'on connaît est un peu plombé par une voix off ampoulé (on s'en branle de ce qu'il raconte et je comprend vraiment pas ce choix narratif).
L'histoire on la connaît donc, y a rien de nouveau ou d'original, Bruce Willis reprend le rôle de Mifune puis Clint, bon alors j'aime bien Willis mais là on descend d'un level dans le charisme quand même (bon ça aurait pu être pire et ça reste un rôle parfait pour lui et son coté suave et cynique fait forcément des merveilles) et puis le voir se prendre pour Chow Yun Fat c'est un peu drôle mais faut avouer que Hill se plait à l'iconiser comme rarement et Hill fait un tribut au ciné HK (c'était pas si fréquent à Hollywood à cette époque). On est clairement devant un cinéma de poseur où Hill soigne chaque cadre, le tout sublimé par une magnifique photo ocre et une super ambiance poussiéreuse (la copie du blu ray vieillissant est vraiment plus que correct).
Outre Willis le reste du casting est très classe : Walken en bon gros enculé charismatique comme il sait si bien les faire (il force un peu trop sa voix par contre) et puis le foire défourailler à la Thompson c'est toujours cool, Bruce Dern en shérif qui veut pas se mouiller c'est une évidence, un des gars de Deadwood en barman, David Patrick Kelly et sa ganache inoubliable et Michael Imperioli en petit roquet italien, et puis des sales tronches, pleins de sales tronches (des mecs qu'on a vu dans pleins d'actionner des 80's et 90's), juste là pour se prendre des balles dans le buffet. Et c'est marrant de voir Leslie Mann avant sa carrière chez Apatow et puis ça fait toujours plaisir de revoir Karina Lombard qui aura pas fait la carrière qu'elle aurait mérité.
Hill emballe ici des scènes d'action parmi les meilleures de sa filmo, dommage qu'elles soient aussi rapide finalement, chaque mort est criblé de balles, ça vide du chargeur a tout va, quand on se prend une balle ça finit en vol plané, c'est vraiment jouissif pis Bruce avec ses 2 guns ça en impose (chouette tentative de vue FPS aussi), dommage aussi finalement que les scènes d'action soient un peu répétitives, ça se limite à Bruce entre tire dans le tas et bute tout le monde sans jamais se faire toucher. Et on sent que l'indication donnée au monteur c'était fait du David Wu (genre utiliser son gimmick de remettre le même plan plusieurs fois) sauf qu'il y a qu'un David Wu et là on est loin de la maestria du monteur chinois (mais ça reste plus qu'honorable pour une copie de John Woo). Au final même si c'est pas trop mal torché le manque d'inventivité et d'implication émotionnelle (on s'en branle de ce qui arrive à Willis) font qu'on regarde ça d'un oeil distrait, on est loin de Extrême Préjudice.
La BO est évidemment par le fidèle du réal : Ry Cooper qui fait toujours un excellent taf.
La décennie des 90's pour Hill c'est clairement pas la joie avec que des films mineurs, ce Last Man standing est celui qui tient le plus la route, après on est clairement loin de ses meilleurs réussites, ici c'est juste une petite série b agréable à regarder grâce à son casting et une belle product design et c'est toujours le genre de petit film qui se revoit avec un vrai plaisir, on voit les défauts mais on s'en fout. Et puis on ici la filiation Bloody Sam - John Woo - Walter Hill, la sainte trinité des grosses baloches.












