Le gigantesque projet de Luc Besson, la Cité du Cinéma, avance sur de très bonnes bases. En témoigne la conférence de presse à laquelle nous étions conviés jeudi en présence de nombreux intervenants du monde du spectacle et de la politique. Parmi eux, nous retrouvions le producteur Alain Terzian, Chantal et Jean-Pierre Barry (dirigeants de Euro Media Group), Tarak Ben Ammar pour le groupe Quinta, spécialisé dans les industries techniques du cinéma, ainsi que Valérie Pécresse et Christine Albanel apportant toutes les deux des cautions éducatives et culturelles à l'immense projet.
Rappelons que ce lieu, basé à Saint-Denis sur le site de l'ancienne Centrale Thermique Saint Denis II, aura l'ambitieuse tâche de regrouper l'ENS Louis-Lumière, des plateaux de tournage afin d'allier études de cinéma à la production cinématographique internationale, et plus encore, comme la société de Besson, EuropaCorp, qui en louera une partie des locaux.
Nous y retrouverons en outre plusieurs salles de projection et neuf plateaux de tournage (d'une superficie de 600 à 2200 mètres carrés).
L'ensemble permettra d'accueillir environ 2.000 utilisateurs.

C'est un Luc Besson détendu et parfois ému qui servit de fil conducteur aux prestations de chacun. Nous en retiendrons principalement le récit des négociations de longue haleine qui auront pu aboutir grâce à la volonté du cinéaste et les accords parfois tendus entre les différents partis (financiers avec la Caisse des Dépôts, immobiliers avec Vinci Immobiliers) en présence.
En point d'orgue de la conférence, nous apprenions que le permis de construire venait tout juste d'être délivré, et que les premiers coups de pioche pourront débuter en septembre. La livraison de l'ensemble est attendue pour 2012.
Au-delà des considérations purement industrielles des travaux, nous pouvons nous réjouir d'avoir prochainement accès à un tel centre névralgique à 10 minutes du centre de Paris. Grâce à la Cité du Cinéma, la production de longs-métrages pourra profiter de tous les corps de métiers nécessaires au tournage au sein d'une même structure. Nous suivons ici l'exemple des grands studios de Los Angeles, voire l'exemple de Cinecittà.

Cette première en France pourrait faciliter la venue de tournages étrangers (20th Century Fox serait déjà en discussion à ce sujet) tout en facilitant un accès aux étudiants en cinéma au monde professionnel. Ce dernier point semble largement occuper les paroles de Luc Besson qui pourrait bien réussir son pari, rapprocher les études théoriques des futurs cinéastes au pragmatisme parfois brutal des conditions de tournage. Pour toutes ces raisons, nous suivrons avec une attention toute particulière l'évolution de cette Cité du Cinéma dont le cinéaste de Léon sera le premier à en utiliser les studios « pour essuyer les plâtres » comme il s'est amusé à le rappeler en fin de conférence.