Bound Wachowsky brother & sister - 1996


"I'm not apologizing for what I did. I'm apologizing for what I didn't do."
Quand on revoit Bound on se demande si c'est vraiment les mêmes personnes qui ont réalisé ce film, parce que difficile de faire plus éloigner que Speed Racer ou Jupiter Ascending. Les 20 premieres minutes c'est du haut niveau en matière de tension sexuelle dès la première scène de l'ascenseur et le regard mateur de Tilly les boutons ça peut faire sauter la braguette.
Une atmosphère sensuelle s'installe et s'en suit plusieurs scènes de drague assez explicite avec des jolies métaphore ( Tilly entrain d'allumer Gershon qui répare son évier tout mouillée, oui bon c'est pas super fin mais ça marche) et puis la scène de cul tant attendu arrive, ensuite le film peu enfin démarrer et là les Wachowsky ne nous lâche plus jusqu'à la fin du film et il gère a merveille un quasi huis clos parfaitement maitrisé sans aucune digression inutile, tout le film est concentré sur la valise de billet et jamais on ne s'en écarte, chaque action est fait en fonction de ce pognon.
Le scénario s'avère habilement ficelé ( pas alambiqué pour rien et pas de rebondissement à la con, même si le coup du téléphone était trop prévisible, d'ailleurs chaque rebondissement permet de renouveler la tension ) et tendu non stop pendant quasiment 1h20 ( bel exploit ), c'est vraiment ingénieux, le début joue beaucoup sur qui double qui et c'est bien réussi, la scène du vol des billets est un modèle d'efficacité avec un montage particulièrement inspiré.
Juste un petit bémol sur la fin que j'aurais aimé un poil plus noire mais bon elle est bien comme ça aussi.
Niveau réalisation tout le talent est déjà là (car bon même si la filmo des Wacho après Matrix m'emmerde prodigieusement, ça reste des réals doués, mais qui font de la merde depuis 10 ans), et ça l'étale bien, on a la caméra qui sort d'un canon de flingue, qui suit un fil de téléphone en traversant le mur séparant les 2 appartements, y a quelques enchainements de scènes vraiment excellents, mention à celui avec le plan des chiottes lors du tabassage du pauvre gars qui se fait couper les doigts : on part du chiotte de Gerhson avec le son qui sort par le trou puis d'un seul coup sans mouvement de caméra du sang apparait et voila qu'on est passé dans l'appartement d'à coté ( c'est tout simple comme idée mais ça fonctionne à merveille ), y a un gunfight pré-matrix avec un excellent usage du ralenti avec la caméra qui tourne autour de Pantoliano et tout les mouvements de caméra sont vraiment classe, la gestion de l'espace ( ici assez limité ) est une merveille et quand en plus avec on ajoute des plans de toutes beautés ( la scène de cul est franchement belle à regarder et la mort dans la peinture blanche donne un beau tableau ).
Le casting déchire Jennifer Tilly, dans le genre sexe elle se pose là, son charme terriblement vénéneux électrise vraiment l'écran et les Wacho l'ont bien compris cadrant son corps a merveille, et ici elle fait des merveilles, et puis cette voix, une voix si particulière qui pourrait faire bander un eunuque, Gina Gershon en garçon manqué qui porte des slips kangourou est elle aussi excellente ( et toujours aussi belle, dommage qu'elle ait pas eu une carrière plus étoffée ), Joe Pantoliano est comme à son habitude très bon et ce rôle fait un peu penser à son interprétation dans les Sopranos, et le pétage de plomb y maitrise bien, dans les seconds rôles on retrouve Christopher Meloni en mafioso qui se la pète et qui pète des tronches.
Un film qui commence un peu comme un film érotique sponso M6 (j'exagère un peu) mais qui devient petit à petit un vrai putain de bon film noir et de loin mon film préféré des Wacho.
"We make our own choices, we pay our own prices."
9,25/10