
Réalisation: Todd Field
Distribution: ?
Genre: Western
Origine: USA
Sortie: 2011
Synopsis: Dans les années 1850, un gamin de quatorze ans part au Texas rejoindre une bande de chasseurs payés pour exterminer les Indiens. Au milieu du désert, la loi n'existe plus. À ce jeu de massacre, seuls survivent ceux qui parviennent à éveiller la plus profonde et la plus intime sauvagerie... Avec cet anti-western basé sur des faits réels, l'auteur nous livre l'un de ses plus grands romans : noir, lyrique et violent.

Blood Meridian Film Announced for 2011
Internet movie resource imdb.com reveals that the film version of Blood Meridian has been announced with a release date sometime in 2011.
Todd Field, who previously directed In the Bedroom (2001) and Little Children (2006) will direct from his own screenplay.
Field is credited as writer of In the Bedroom and co-writer of Little Children, each of which received Oscar nominations for screenwriting. In the Bedroom was also nominated for best picture, but lost to A Beautiful Mind.

Casting information about Blood Meridian is not yet available.
News du 23 Mars sur le site officiel de l'auteur.
Ma critique du roman :

Western ultra violent, Blood Meridian fait partie des œuvres qui marquent. Une longue marche sanglante à travers les paysages arides du Mexique. McCrathy avait déjà un style basé sur une prolifération de "et" remplaçant les virgules mais , comparé à la Route, celui-ci est plus dense, et profite de plus de descriptions. L'environnement est traité comme un personnage à part entière et les différentes personnification sont là pour le prouver "l'aube les accueillaient.." et le roman est vraiment terrible : massacre purement gratuits de toute une troupe (un type tue même les nouveaux-nés en les fracassant contre des pierres) ou de l'ignoble nécrophilie en passant par les bébés pendus aux arbres secs sous l'insatiable fournaise qui se repait de la vie qui se perd sur ses terres brulantes.
Les Indiens ne sont pas ici traité de façon manichéenne.
Pas de gentils Indiens : ils tuent et sont ultra violents comme les blancs. on voit passer toutes les origines de l'époque et personne n'est tout blanc. Tous des psychopathes en puissance et ici on assiste à une survie complètement folle , sans éthique, sas frontières, et vraiment étouffante à cause du climat et de cette longue quête insensée. Le soleil, les carcasses d'animaux , de charrues, d'hommes, tous gisants morts sous l'étoile intense qui n'offre pas sa pitié . Les personnages marchent, galopent, trottent et souffrent sur ces terrains abandonnés des hommes sensés. On les suit et on voit des coyotes, des loups, on ressent cette solitude extrême qui ne peut engendrer chez les quelques fous qui s'y aventurent que de drôles d'envies sanguinaires.
Pas de place pour la lumière. Les descriptions de McCarthy côtoient le divin, et par-derrière, s'accouplent avec le Diable en personne. La lecture peut se révéler assez difficile car il y a peu de dialogues et ceux-ci ne sont pas ponctués (comme la Route) et les nombreuses descriptions -comparatives et qui touchent souvent à la personnification des paysages et parfois de nombreuses allégories religieuses- peuvent parfois freiner. mais c'est justement ça la force de ce roman : le style. Jamais je n'avais lu un tel livre et c'est une claque immense que je me suis pris.
C'est une véritable descente aux enfers pourtant magnifiée par ce style qui assure une écriture qui laisse bouche bée.
Ce n'est pas l'histoire qui fera date mais vraiment l'ambiance à la fois contemplative, ultra violente (excessive parfois) et sans compromis. Les protagonistes ne sont jamais attachants ni même intéressants car le silence et la violence les envahit trop. Une grand-mère abattue d'un coup sans aucun remord par exemple. Des vieillards ,des enfants, et les têtes du groupe sont encore plus aberrantes par leur pensés et leurs valeurs.
C'est vraiment très fort, noir et poussiéreux, et c'est une expérience inédite dans le genre pour moi.
Crépusculaire, totalement barré et absurde dans les quelques dialogues spirituelles et philosophiques du Juge, la quête de ces hommes est sans fondements. Ils n'auront conquis que le chaos le plus total, le désert le plus aride. La fin du livre est vraiment ridicule (dans le bon sens du terme)
Lien
Excellente analyse du livre bien que je sois pas d'accord avec tout mais ça me parait vraiment juste et profond. Le livre peut vraiment déstabiliser dans son fond et son ambiance ainsi que le style mais franchement c'est un chef d'oeuvre niveau écriture. Après c'est quand même ambiguë je trouve au final. Ya des passages excellents dont les 20 pages et quelques pages façon survival dans le désert. Comment il kifferais Scalp.
Quelques passages ou phrases ou répliques:
" Voici l'enfant. Il est pâle et maigre, sa chemise de toile est mince et en lambeaux. Il tisonne le feu près de la souillarde. dehors s'étendent des terres sombres retournées piquées de lambeaux de neige et plus sombres au loin des bois où s'abritent encore les derniers loups. Sa famille ce sont des tâcherons, fendeurs de bois et puiseurs d'eau, mais en vérité son père a été maitre d'école. Il ne dessoûle jamais, il cite des poètes dont les noms sont maintenant oubliés. Le petit est accroupi devant le feu et l'observe.[...]La mère morte depuis quatorze ans a nourri dans son sein la créature qui allait l'emporter. Jamais le père ne prononce son nom, l'enfant ne le connait pas. I a en ce monde une sœur qu'il ne reverra pas. Il observe, pâle et pas lavé. Il ne sait ni lire ni écrire et déjà couve en lui un appétit de violence aveugle."
" Dieu a créé ce monde mais il l'a pas fait au goût de chacun ,pas vrai? [...]
J'peux m'imaginer des endroits mieux et où on serait mieux.
Est-ce que tu peux faire qu'ils existent?
Non.
Non. C'est un mystère.[...] Tu peux trouver trouver du vice chez la moindre de créatures, mais quand Dieu a créé l'homme le Diable était à son côté. Une créature qui peut faire n'importe quoi. Faire une machine. Et une machine pour faire la machine. Et le mal qui peut tourner tout seul pendant mille ans, pas besoin de s'en occuper. Tu le crois?
J'sais pas.
Faut que tu le croies."
" Toute la nuit des nappes d'éclairs sans origine palpitèrent à l'occident derrière les nuées d'orages nocturnes, muant le désert en jour bleuâtre, les montagnes sur cet horizon éphémère massives et noires et livides comme une terre d'un autre ordre dont la vraie géologie n'était point la pierre mais la peur."
" [...] Cavaliers fantômes, pâles de poussière, anonymes dans la chaleur crénelée. Avant tout on eût dit des êtres à la merci du hasard, élémentaires, provisoires, étrangers à tout ordre. Des créatures surgies de la roche brute et lâchées sans nom et rivées à leurs propres mirages pour s'en aller rapaces et damnées et muettes rôder comme les gorgones errant dans les brutales solitudes du Gondwana en un temps d'avant la nomenclature où chacun était tout."