8.5/10
Prince of Darkness de John Carpenter - 1987
Bon après la merde de Lawrence autant regarder un vrai film horrifique.
A l'époque Carpenter sort d'un bide monstrueux avec son pourtant excellent
Jack Burton qu'il a réalisé pour la Fox, du coup les gros studios lui ferment leurs portes et il n'a pas d'autres choix que de retourner vers les petits studio et il arrive a avoir carte blanche de la part de Alive Films, mais il obtient aussi un budget minuscule ( 3 millions ) mais ça c'est pas le genre de truc qui le dérange, il obtient un contrat de 3 films ( il n'en fera que 2, le second étant l'excellent Invasion LA ) qui relancera sa carrière.
Princes des Ténèbres fait sans aucun doute partie des films majeur du maitre de l'horreur, c'est son second film de son tryptique sur l'apocalypse, dès le long générique de début qui nous présente tous les protagonistes avec une zic forcément très Carpentienne on voit que c'est maitrisé, ainsi en très peu de plans il nous présente tout le casting et pourquoi il sont là.
Le père Loomis ( Donald Pleasance bon comme d'hab et qui reprend le même nom que dans Halloween ) découvre enfermé dans la crypte d'une vieille église ce qui semble être le fils du Mal absolu, Satan, représenté par un liquide verdâtre emprisonné dans un cylindre hermétique, il va devoir veiller sur cette crypte mais il va vouloir savoir ce qu'est que ce liquide verdâtre il va donc demander à Victor Wong ( qu'on retrouvait déjà dans Jack Burton ), un physicien de découvrir les mystères qui se cache dans cette crypte, analyser le liquide et décrypter le manuscrit ( l'anti bible ), aidé par une poignée d'étudiants, ce petit monde va connaître l'enfer, le mal se réveille petit à petit en prenant possession des clochards du coin ( comment ça on le saura jamais, c'est le seul point non éclairé du métrage ) et mine de rien des clochards possédés ça fout les boules
Carpenter livre ici sa version de l'éternel combat du bien contre le mal tout en s'inspirant une nouvelle fois de Lovecraft, quand j'ai découvert le film les ref à Lovecraft m'étaient passé au dessus de la tête.
Les confrontations en Loomis qui croit en Dieu et le professeur Birack qui en bon physicien croit à la science donnent lieu a des scènes de dialogues sympathiques (et pourtant la physique quantique c'est vraiment pas un truc qui me passionne, bon y a des moments j'ai pas trop compris de quoi y parlait quand même), j'adore quand Loomis sort en parlant du diable : "on a vendu un produit".
Carpenter revient a des films plus sombres et adultes après les trucs plus légers qu'ont été Starman et Burton, ici c'est sans concession et rentre dedans, il ne verse jamais dans la surenchère, ainsi les scènes chocs sont glissées avec parcimonie, on retiendra bien entendu la transformation de la pauvre fille, le meurtre au ciseaux tout droit sorti d'un
Argento, la décomposition express avec les scarabées, le meurtre a coup de cadre de bicyclette et les scènes avec le miroir ( ah putain la main de Satan qu'on aperçoit, d'ailleurs à ce sujet Carpenter déclara : "Au départ, nous voulions que l'anti-Dieu ait l'aspect d'une créature de Lovecraft, mais nous n'y sommes pas parvenus.[...] Mais peut-être que Prince of Darkness ressemble de cette façon plus à un film lovecraftien, que si nous avions inclus ces plans. Vous savez, on peut arriver à décrire un monstre de Lovecraft facilement, mais lorsqu'il s'agit de lui donner une forme visuelle, le problème prend une autre dimension.").
Et finalement une fois de plus Carpenter livre un film de siège ( ils sont encerclés par les clochards d'Alice Cooper ) où le mal est partout ( à l'extérieur donc mais aussi à l'intérieur où il gagne de plus en plus de puissance et le mal va finir par faire exploser toutes les barrières : barrières physique donc avec la barricade qu'ils ont construit mais aussi les barrières religieuses et scientifiques ) et il choisit de ne pas avoir de héros dans son film ( et c'est bien car quand on voit la gueule de l'acteur a moustache on se dit heureusement qu'il se la joue pas Kurt Russell, d'ailleurs mise à part Pleasance et les 2 acteurs de Jack Burton le cast est loin d'être bon ), personne ne sort du lot et fait rare dans ce genre de film le petit groupe ne subira pas de dissensions, tout le film repose sur l'ambiance et niveau ambiance Carpenter c'est un peu le boss quoi, ici ça commence doucement et petit à petit ça devient oppressant avec des mouvements de caméra assez lents et panoramiques, des couloirs sombres et exigus, c'est pessimiste, les visions cauchemardesques sont très réussies, y a aucun espoir pour l'humanité et quand le MAL arrive tout s'enchaine rapidement ( le montage de ces séquences est sans faille, avec un gestion des différentes actions vraiment maitrisée et l'issue de cette scène est vraiment surprenante avec un sacrifice qu'on voit pas venir, j'aime bien aussi comment le mal se propage c'est très classe comme manière
La fin en faux happy déchire et L'ultime plan est génial et fait définitivement rentré le film dans la catégorie grande réussite de Big John.