4/10
La Horde de Yannick Dahan et Benjamin Rocher - 2009
Y a 2 façons de voir le film, soit en prend on considération qui est derrière et tout ce que ça engendre c'est à dire des mecs qui savent tout mieux que tout le monde et qui ont toujours raison ou on arrive à faire abstraction de ça et on le juge en l'état (dans le Mad de l'époque d'ailleurs ça a pas jugé le film mais clairement les auteurs). Car bon quand on a craché sur tous les films de genre français pendant 15 ans, c'est forcément casse gueule d'essayer car on est attendu au tournant. Le résultat est pas honteux, alors c'est pas terrible mais par rapport à ce qui sortait à l'époque dans le ciné de genre français (Mutant ou Vertige par exemple) c'est vraiment pas le plus mauvais, mais ça me fait marrer de voir comment ça chie sur le style d'Olivier Marchal pour écrire des dialogues dans le même genre (y a beaucoup de couilles, bites, enculés).
Le truc qu'on se demande à la vue du film c'est comment ils ont pu s'y mettre à 4 scénaristes pour écrire un truc aussi classique et déjà vu mille fois ( Zombie, Assaut, 28 Days Later ...), la rupture de ton polar / zombie est pas très bien amenée ( on est loin d'
Nuit en Enfer d'ailleurs les 2 frères nigériens rappelle vaguement le duo Clooney/Tarantino ) par contre on peut pas leur reprocher de prendre le genre de haut ici on est pas chez Laugier (un mec qui a d'ailleurs bien disparu depuis).
Niveau acteur ça va du pitoyable au bien : Recoing est comme d'hab mauvais donc, Jean Pierre Martins et sa grosse voix est catastrophique mais moins que Doudou Masta ( qui a quand même quelques répliques sympas), Eriq Ebouaney a pas besoin de parler pour imposer son charisme évident mais quand il parle c'est pas trop ça ( il était bien meilleur chez
De Palma ), Jo Priesta fait du Priesta donc y joue pas très bien et fait sa tête de méchant, mention bien entendu à Claude Perron qui se transforme en walkyrie vengeresse jusqu'à la dernière seconde et reste Yves Pignot le bon petit franchouillard qu'on essaye de faire parler comme dans un Audiard et qui en fait des tonnes mais qui m'a bien fait marrer ( grâce à lui que la partie calme de milieu de métrage passe bien ) :
"Je t'en foutais moi du Hardcore"
Niveau shaky cam m'attendais vraiment à un truc chiant et finalement ça reste très lisible (mais mal réalisé quand même, lisible ça veut pas dire bien réalisé) bon y a très peu de scènes qui envoient du lourd ( a retenir les fights de Claude Perron, les coups de boules de Priesta et c'est un peu tout ) et l'iconisation est un peu forcée même si le premier plan de Pignot est marrant mais ça manque vraiment de jolies plans (ou du moins on se dit putain c'est une bonne idée ça), a aucun moment on se dit tient ça c'est bien pensé, non le plus souvent on se dit que c'est filmé à l'arrache et ça la fout mal pour des mecs qui se touchent à fond sur la réalisation et que tel plan est bien ou pas. Quand ça fait un mexican stand off on est même un peu gêné de la séquence.
A retenir tout de même la première apparition de zombie et le viol de la zombie ( fait sans aucune finesse mais marrant ).
Les CGI sont pas beau ( mon dieu la scène du toit, mon dieu la séquence où ça coupe du zombie ) et porte bien préjudice a la soi-disant super scène à la
Conan qui est juste mal branlée (c'est même ridicule), le début de la séquence où Martins court sur les zombies c'est a pleurer tellement ça fait pitié, ça se veut épique et c'est juste ringard, bien la peine d'avoir rameuter les geeks de France pour réaliser une scène aussi pourrie qui se limite à "les zombies on lèvent les bras en l'air", ça fait super cheap, le manque de budget n'excuse pas tout.
On est très loin des réussites dans le genre pur ciné de genre français que sont
Total Western,
Nid de Guèpes pour prendre des exemples comparables.
Sans l'humour ce serait un vrai calvaire mais le film a quelques punchlines, en même temps vu que ça essaye à tout prix d'en faire heureusement que certaines fonctionnent, mais bon c'est pas suffisant pour mériter la moyenne.