
logo made in osorojo
Film 1: CASINO de Martin Scorsese

Synopsis: Dans les annees soixante-dix à Las Vegas, Ace Rothstein dirige d'une main de fer l'hôtel-casino Tangiers, financé en sous-main par le puissant syndicat des camionneurs. Le Tangiers est l'un des casinos les plus prospères de la ville et Ace est devenu le grand manitou de Las Vegas, secondé par son ami d'enfance, Nicky Santoro. Impitoyable avec les tricheurs, Rothstein se laisse un jour séduire par une virtuose de l'arnaque d'une insolente beauté, Ginger McKenna. Amoureux, il lui ouvre les porte de son paradis et l'épouse. Ses ennuis commencent alors.
Bon débat
Questionnaire
1 - Quel était votre a priori sur le film ?
Un apriori négatif. Tout simplement parce que Casino était présenté par beaucoup de critiques comme « une suite » des Affranchis et que je n’aime pas ce film. Par contre, j’étais très attirée par l’idée de voir un film sur Las Vegas. Et si la thématique est assez semblable à celle des Affranchis, c’est effectivement le cadre qui fait toute la différence. Ainsi bien sûr que la qualité de l’histoire et de l’interprétation. La vie d’Henry Hill, moi ça m’a laissé indifférente, celles de Sam, Ginger et Nicky sous les néons de Las Vegas, ça m’a passionné, le temps d’un film.
2 -Le film vous parait il surcoté ?
- La plupart des critiques sont élogieuses pour ce film. Je pense qu’il le mérite amplement et qu’il est apprécié à sa juste valeur.
3 -Quelle est la musique que vous avez retenu du film ? (En quoi elle donne du peps à la scène, participe à l'ambiance ou vous fait le plus entrer dans le film ?)
J’ai surtout été touchée par la très symphonique musique d’ouverture du film alliant le classicisme de Bach et de Delerue. Elle est en parfaite harmonie avec les flammes de l’explosion qui se fondent dans les scintillements multicolores de Las Vegas. Elle plonge le spectateur au cœur de l’histoire. Il y aura des lumières, du luxe, de la violence et des passions diverses qui provoqueront la perte des principaux protagonistes. La grandeur et la décadence résumées en quelques minutes de pré-générique et générique.
4-Qu'auriez vous changer dans le film?
Le principal défaut du film, c’est ce côté « image d’Epinal » de la Mafia. C’est franchement agaçant, cette tendance à s’engouffrer dans les clichés : la voix du boss façon Marlon Brando dans le Parrain. Les discussions autour de plats de pâtes préparés dans l’arrière boutique par la Mama. Détails mineurs certes, mais qui contribuent à nous sortir légèrement de l’ambiance du film.
Si la métamorphose de Las Vegas en « Disneyland » de l’Amérique moyenne est un amalgame propre à bien marquer la rupture avec la période du Las Vegas à la solde de la Mafia. Je trouve exagéré de la symbolisée par un débarquement de touristes quasiment tous obèses. Une vision grotesque qui magnifie la période précédente, que l’on vient de vivre et qui pourtant n’était pas à envier tant y régnait la violence.
Si la métamorphose de Las Vegas en « Disneyland » de l’Amérique moyenne est un amalgame propre à bien marquer la rupture avec la période du Las Vegas à la solde de la Mafia. Je trouve exagéré de la symbolisée par un débarquement de touristes quasiment tous obèses. Une vision grotesque qui magnifie la période précédente, que l’on vient de vivre et qui pourtant n’était pas à envier tant y régnait la violence.
5- Où placer le film dans la filmographie du réalisateur ?
Je ne connais pas suffisamment le cinéma de Martin Scorsese, pour placer Casino à sa juste valeur dans sa filmographie. Je dirai simplement que c’est un très grand film, une œuvre maîtrisée et passionnante qui semble réunir l’essentiel des thèmes chers à son réalisateur : la Mafia, la trahison, l’amour, le pouvoir, l’argent, l’obsession du contrôle, la dépendance, la déchéance et parfois la rédemption. Pour ma part ce n’est pas mon Scorsese préféré qui reste Gangs of New York.
Il n’y a qu’une seule morale : à vouloir trop avoir, on fini par tout perdre. Plus on s’élève plus dure sera la chute. Un adage valable dans tous les milieux pas seulement dans celui de la pègre.
7- Le casting vous parait-il judicieux ? Sinon proposez vos idées de qui aurait le mieux interpréter...
Robert De Niro est impeccable dans le rôle de ce personnage qui veut tout maîtriser mais qui oublie que l’amour et la passion sont incontrôlables. Il gère d’une main de maître son casino et échoue complètement dans sa vie personnelle. Cette dualité est parfaitement exprimée par De Niro qui offre un visage impassible et totalement glacial, il apparait comme un monolithe dans le monde des affaires. Son jeu se fait indécis, parfois explosif, son regard marque l’incompréhension, et son contrôle s’effrite face à Ginger.
Joe Pesci, hallucinant, survolté, inquiétant, déjanté dans sa brutalité qui peut partir en vrille à tout moment. Une interprétation incroyable.
Sharon Stone convaincante dans le rôle de cette femme dévorée par le goût du luxe et rongée de l’intérieur par la solitude, le manque d’affection, les drogues et l’alcool. Elle joue à la perfection sur la déchéance morale et physique, et mérite largement son Golden Globe. Sûrement le rôle de sa vie, car dans Basic Instinct, elle n’est finalement qu’un artifice esthétique et ne joue que de sa plastique.
Un seul petit bémol : quel est l’intérêt de faire appel à James Wood, dans le rôle de Lester, si c’est pour sous utiliser son talent à ce point. Bien sûr il est impeccable dans le rôle de ce petit escroc pathétique et minable, antithèse de ce que représente Sam, mais le talent de James Wood n’en reste pas moins sous-exploité.
Joe Pesci, hallucinant, survolté, inquiétant, déjanté dans sa brutalité qui peut partir en vrille à tout moment. Une interprétation incroyable.
Sharon Stone convaincante dans le rôle de cette femme dévorée par le goût du luxe et rongée de l’intérieur par la solitude, le manque d’affection, les drogues et l’alcool. Elle joue à la perfection sur la déchéance morale et physique, et mérite largement son Golden Globe. Sûrement le rôle de sa vie, car dans Basic Instinct, elle n’est finalement qu’un artifice esthétique et ne joue que de sa plastique.
Un seul petit bémol : quel est l’intérêt de faire appel à James Wood, dans le rôle de Lester, si c’est pour sous utiliser son talent à ce point. Bien sûr il est impeccable dans le rôle de ce petit escroc pathétique et minable, antithèse de ce que représente Sam, mais le talent de James Wood n’en reste pas moins sous-exploité.
8- Votre scène favorite ? Pourquoi?
Ces quelques 20 minutes d’introduction en image et en voix off, de Las Vegas, de cet oasis de l’argent roi, de ce système créé pour enrichir la Mafia, de ses trous dans le désert spectre de tous ceux qui transgresseraient les règles établies. A Las Vegas le rêve américain meurt, car seul le Casino gagne.
9- Quelles influences relevez- vous dans le film ?
Une très nette influence catholique. La cupidité, la convoitise sont mères de tous les vices et ne peuvent provoquer que l’autodestruction. La femme porteuse du péché capital : Ginger la nouvelle Eve ?
- Je n’ai vu le film que deux fois, je ne saurai donc avoir un avis sur cette question.
Merci à Waylander d'avoir proposé ce challenge, car sans cette initiative, jamais je n'aurai eu l'idée de visionner Casino.