9/10
Get Carter de Mike Hodges - 1971
"You know, I'd almost forgotten what your eyes looked like. Still the same. Pissholes in the snow"
Pas revu depuis une éternité et ça reste toujours à ce jour, et de loin, le meilleur polar british, aucun film ne s'en approche et c'est finalement surprenant quand on voit le nom du réal, Hodges étant forcément un génie, on pourrait presque même dire que c'est l'homme d'un seul film (mais j'aime bien son dernier film).
Adaptation d'un roman noir de Ted Lewis, Jack's Return Home, j'ai pas lu mais ce que j'ai lu de Lewis m'a un peu ennuyé.
Sortie lors de l'année bénie du cinéma hard boiled : 1971, cette année là sortait aussi
Chiens de Pailles,
Dirty Harry et
French Connection que des films politiquement correct et woke quoi.
Michael Caine traverse le film avec toute sa classe en interprétant un Carter infaillible, insensible, queutard ( y baise tout le cast féminin même la vieille tenancière avec ses 500 000 km au compteur ) et flegmatique dont la carapace se fissurera lors d'une seule mais émouvante scène, le personnage fait penser à celui joué par Lee Marvin dans
Point de non-retour.
Le film commence sur un ton plutôt léger avec un Carter un peu désinvolte et plutôt marrant mais petit à petit les détails sordides font leur apparition et Carter va moins rigoler, l'intro du film sans qu'on le sache annonce clairement ce qu'on va voir ( porno glauque et dialogues plein de sous entendu ).
Tout ceux qui ont de près ou de loin été impliqué dans la mort de son frère vont y passer ( même la jolie nympho qui finira dans un coffre de voiture au fond de la mer ), Carter c'est pas un rigolo, c'est un tough guy un vrai, il emballe les femmes en un regard ( et je parle même pas de quand il parle au téléphone à la sublime Britt Ekland alors là c'est du grand art), n'a pas de reconnaissance pour le jeune qui vient de l'aider :
"Go get yourself a course in karate." et fait peur au méchant en un regard.
Hodges n'oublie jamais qu'avant tout que Carter c'est un homme de main de la pègre et il n'essaye pas de le transformer en gentil héros ( il est quand même bien attachant ), non même si c'est le héros du film Carter est un enculé sans pitié point barre, il utilise tout ceux qui peuvent lui être utile et tant pis si c'est dangereux pour eux et ici les malfrats c'est pas des rigolos comme chez l'autre mauvais de Ritchie.
L'ambiance grisâtre de cette merveilleuse ville industrielle du nord qu'est Newcastle apporte un réel plus entre les vieux pubs tout décrépis blindé d'alcooliques, ces chanteuses qui dépassent le quintal et qui n'hésitent pas à se foutre sur la gueule et ces défilés de majorettes on est vraiment chez les prolos même le climax final est charbonneux, mais malgré tout le film a une petite touche sexy très agréable avec toutes ces jolies nymphos ( oui car ici toutes les femmes sont très porté sur le cul ) en mini jupe.
Pour un premier film la réalisation est assez classe et même très inventive ( le montage scène de cul/voiture est excellent ) et pis putain de dernier plan avec Carter qui sourit enfin ( c'est le genre de fin qui fait que le film gagne un point ).
Michael Caine est génial peut être bien son meilleur rôle ( dans sa longue liste de prestation marquante ) il y est iconisé comme jamais, son coté mi aristo mi prolo fonctionne bien et il explose de charisme comme rarement avec un fucking accent, a noter qu'il a été imposé par la production sur le film, Hodges ne pensait pas avoir un acteur de son standing pour un tel personnage, mais les origines modeste du personnage font échos à celle de Caine qui s'est un peu reconnu dans ce rôle.
La zic tue vraiment, et flemme de chercher mais obligé ça a été samplé quelque part.
Outre le remake pas très bien avec Stallone, Mike Hodges fera lui aussi un remake avec l'excellent
Seule la mort peut m'arrêter ( la seule vraie différence c'est que là dès le début on sait comment et pourquoi est mort le frère ).
Carter le plus belle enculé du cinéma.