par Scalp » Dim 13 Mar 2011, 18:45
9/10
Boogie Nights de PTA - 1997
"You're not the boss of me, Jack. You're not the king of Dirk. I'm the boss of me. I'm the king of me. I'm Dirk Diggler. I'm the star. It's my big dick and I say when we roll."
Histoire de pas rester sur l'image de sa dernière merde, je revois le seul bon film de PTA , pour moi ce mec est un bon réal bon réal sauf que c'est un bon réal qui fait que des films chiants comme la mort.
Pour commencer un petit mot sur les Oscars et ici on touche au sublime, le film dans une année d'une terrible pauvreté n'avait rien gagné : Robin Williams qui pique l'oscar du meilleur second rôle à Burt, Robin Williams quoi, le mec pas drôle qui soulait avec des rôles à la con. Le film a même pas été nominé dans les catégories meilleur film et meilleur réalisateur alors qu'on a des trucs comme Pour le Pire ou le Meilleur, Full Monty et Will Hunting soit 3 monuments de mise en scène.
Avec un sujet qui m'intéressait pas des masses à la base (l'envers du décors c'est osef) PTA livre un film brillamment écrit ( même si finalement sans surprise ), merveilleusement bien réalisé et superbement interprété ( et moi je viens de faire une phrase magnifiquement cliché avec plein d'adjectifs ).
Sur une construction Rise & Fall mainte fois vu, PTA réussit pourtant un film qu'on pourrait considérer de presque parfait.
Dès le plan séquence du début (coucou Scorsese) qui nous présente les personnages PTA capte notre attention pour ne plus la relâcher, le seul petit coup de mou est lors de du début de l'arrivée des 80's qui marque le début de la fin avec l'arrivée de la vidéo et une drogue omniprésente. Mais ça rentre vite dans l'ordre notamment avec cette putain de séquence en montage alterné avec Dirk et Rollerball qui vont vivre une expérience sexuelle qui va mal tourner ( et c'est peu de le dire ) et maintenant je sais d'où vient l'idée de Gangbus.
PTA arrive rapidement et facilement a nous rendre toute la galerie de personnages attachants. Et il réussit vraiment à donner de l'importance à tous les personnages ( quasiment une dizaine ), bon en chipotant un peu quand même le perso de Don Cheadle et l'intrigue avec le gamin de Moore sont pas spécialement bien traités mais c'est vraiment mineur, et la fin très légère et plutôt joyeuse est ici vraiment agréable, je pense pas qu'une fin plus glauque aurait été une bonne idée.
Il réussit aussi sur un sujet tape à l'oeil a rester soft sans être pudique, et ne tombe jamais dans le voyeurisme ( bon un peu plus de nudité de Parker j'aurais pas craché dessus quand même ) et il se permet un plan final bien couillu ( et là c'est le cas de le dire ) car tout au long des films à chaque fois que Dirk sort sa queue on a des plans sur les visages de tout ceux qui la découvre et le dernier plan nous la montre ( enfin j'oserais dire) et on se dit ah ouais quand même.
Le film réussit a être à la fois vraiment drôle et carrément touchant et surtout jamais il ne tombe dans la facilité en diabolisant ce milieu, à un moment ou à un autre je m'attendait à ce Burt Reynolds soit montré comme un enculé et non jamais c'est juste un gars qui fait des films un peu spéciaux mais qui aime son job et qui ne traite pas ses acteurs comme de la viande mais comme une vraie famille dont il serait le père.
La reconstitution d'époque est parfaitement réussie.
Comme je l'ai dit la réalisation est géniale, et c'est fou de se dire que PTA a fait ça dès son 2ème film et à même pas 30 ans. Ici sa caméra jamais statique capte toujours notre attention et ses plans séquences sont merveilleux ( clairement à ranger avec ceux de Scorsese dont l'ombre plane vraiment sur tout le film),celui qui se termine dans la piscine est vraiment excellent tant on ne s'y attend pas, et les séquences clefs du films sont toutes réussies : la première scène de cul de Dirk Diggler, le deal de coke avec Alfred Molina qui a jamais été aussi bon, le double tabassage, le braquage, le passage à 80, tout respire la maitrise et chaque fois que PTA tente un truc, paf ça fonctionne à l'écran : les split screen jamais artificiels, le passage où Seymour Hoffman voit Diggler pour la première fois, montage parallèle, un gunfight cash, ça va même jusqu'au insert tous judicieusement utilisé, la classe je vous dit.
Comme pour un Lumet, chez PTA tout le monde est bon, y a pas un seul maillon faible, Mark Walhberg est bon, moins que chez Gray, mais il est très crédible dans un rôle finalement pas si facile que ça (et ça fait bizarre de le revoir si jeune, par contre il est pas assez jeune pour le personnage et la scène où il chouine devant sa mère est pas terrible). Burt Reynolds a rarement été aussi bon ( jamais en fait ) mais finalement le rôle n'aura pas sauvé sa carrière puisqu'il est retourné aussi vite au DTV pourri dans lequel il était depuis 15 ans ici il impose son charisme naturel au service d'un vrai rôle et c'est rare pour lui (pour une fois que c'est pas un rôle où c'est sa moustache qui joue) sa meilleure prestation ever, Heather Graham est magnifique ( en plus d'avoir une poitrine merveilleuse ) et Rollergirl c'est son meilleur rôle (son seul bon rôle en fait), Julianne Moore est sublime et en plus elle assure comme toujours, et du coté des seconds rôles tout le monde a le droit à sa scène : Williams H. Macy, Philip Seymour Hoffman, Luiz Guzman, John C. Reilly ( génial, surement son meilleur rôle, tellement meilleur que dans ses comédies débiles ), Don Cheadle, Thomas Jane, la classe ce casting.
Le Soundtracks funcky bon bein là aussi c'est du lourd, que des zics qui arrachent ( et toujours placé au bon moment, à part Tarantino je vois peu de réalisateur qui ont réussit à placer autant de bonne zic au bon endroit ), par contre ça m'éclipse carrément la BO de Penn dont je suis incapable de me souvenir un seul morceaux alors que je viens juste de voir le film.
Evidemment le meilleur film de PTA (ça c'est pas dur), une putain de fresque, un film majeur des 90's, un film majeur tout court, pour la simple et bonne raison que ça ressemble à du Scorsese.
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