[Dionycos] Mes critiques en 2011

[Dionycos]

Ouverture de mon topic de critques 2011.
Je vais faire comme vous autres, et réserver ce premier post à la mise à jour de mon bilan de l'année.

[Alegas]

Melancholia : 8/10

Le retour de Lars Von Trier après un Antéchrist atroce, mais néanmoins intriguant. Si le réalisateur met de côté son sens de la provocation avec ce film, il n'abandonne pas son pessimisme extrême. Melancholia est un des films les plus déprimant ayant vu le jour ces dernières années.
Lars Von Trier ne croit plus en rien, ne croit plus en l'homme, pas même à la vie. Que faire à l'aube de la fin du monde ? Profiter au maximum des derniers instants ? Ou attendre patiemment en se faisant une raison ? S'accrocher, jusqu'au bout, à la vie, ou baisser les bras, la laisser tomber en n'y voyant qu'artifice et vanité ? Si les deux options sont présentées à travers les deux soeurs, il semble clair que Lars Von Trier se sent plus proche de la philisophie du personnage de Justine, interprété par Kirsten Dunst. La vie, qui n'existe que sur Terre selon Von Trier, est mauvaise. La vie est futile, la vie est vaine. "Elle ne manquera à personne", dit Justine en parlant de la Terre.

Le film est divisé en deux parties, chacune axée sur l'une des soeurs. D'abord Justine, le jour de son mariage raté malgré les apparences de conte de fée. Même s'il se suit avec plaisir, ce premier chapitre connait quelques longueurs, du fait qu'on n'en comprend l'utilité que dans la seconde partie. Pendant une bonne heure, le sujet du film est totalement absent. La planète Melancholia, la fin du monde, pas une seule fois évoquées durant ce mariage qui tourne vite au règlement de compte familial. Le virage, très sobre, vers le fantastique se fait dans la seconde partie, centrée sur Claire (Charlotte Gainsbourg, bouleversante, qui méritait tout autant le prix d'interprétation féminine que Kirsten Dunst, si ce n'est plus). On comprend alors le message du réalisateur, et la longue première partie prend son sens. Ceci dit, pas sûr qu'il était besoin de tant étirer la partie mariage pour saisir le message. Cependant, on oublie vite les quelques errances du début face à la maestria des 30 dernières minutes, bouleversantes, en grande partie grâce à Charlotte Gainsbourg. Jamais je n'avais vu une fin du monde aussi puissante, aussi déchirante. Lars Von Trier réalise un véritable coup de maître avec ce dernier quart sublime, qui marquera à jamais mon parcours de cinéphile.

[osorojo]

Un film à la Von Trier indiscutablement Même si pour le coup il m'a saoulé, il est clair que Melancholia possède de jolis atouts comme cette sublime photo qui le hante ou encore toutes ces idées plastiques joliment mises en scène (Melancholia est superbe et les plans d'intro également). Dommage que le cinéaste ne profite pas de cette maîtrise graphique ainsi que du talent de ses acteurs pour regarder autre chose que son nombril et nous servir autre chose que des plans graveleux qui n'ont d'autres buts que de nous asséner sa morale personnelle.

[jean-michel]

Un critiqueur supplémentaire !! bienvenue !

[Dionycos]

Je peux comprendre ton avis, mais je trouve ça étrange quand tu critiques le fait que Von Trier nous expose sa morale personnelle. Comme je vois les chose, un film, c'est avant tout une oeuvre... personnelle, justement. Et il est donc logique que le réalisateur nous transmette son message, sa vision des choses.
Moi même, j'admets ne pas être d'accord avec la vision de LVT (faut être dépressif pour y adhérer même ) mais ça ne m'a pas empêché d'être transporté par ce film, surtout dans se seconde partie.

[Dionycos]

Super 8 : 6.5/10

Fin des 70's, un groupe de gamins réalise, avec les moyens du bord, un film de zombie en Super 8. Un soir, lors du tournage d'une scène devant une voie ferrée, ils assistent au déraillement - spectaculaire- d'un train. Mais cet accident n'en était pas vraiment un, et ce train transportait quelque chose de spécial. Dès lors, de phénomènes étranges se produisent dans la ville voisine...

La première heure est formidable. On y retrouve tout le savoir faire de J.J Abrams en matière de mystère. Un mystère brillamment entretenu par une réalisation des plus réussies (et oui, c'est indéniable, on pense immédiatement à Spielberg) qui joue habilement du hors champ pour mieux faire monter la tension (on pense aussi à Lost et son fameux monstre, c'est évident). Le tout doublé d'une véritable déclaration d'amour pour le cinéma lors des séquences de tournage, très belles et émouvantes.
Malheureusement, contrairement à Cloverfield (réalisé par Matt Reves en 2008), J.J fait l'erreur de nous livrer toutes les explications arrivé aux deux tiers du film, à grand renfort de video scientifiques ( cf Lost, encore une fois) dont on se serait bien passé.. Dès lors, Super 8 perd grandement de sa saveur, et il ne reste plus qu'un simple divertissement sans surprise, aux tenants et aboutissements hyper convenus et attendus. Du gros cinéma pop corn, sympathique mais oubliable. Et quand on voit la qualité des deux premiers tiers, c'est d'autant plus décevant. Semi réussite donc.

[osorojo]

Je peux comprendre ton avis, mais je trouve ça étrange quand tu critiques le fait que Von Trier nous expose sa morale personnelle. Comme je vois les chose, un film, c'est avant tout une oeuvre... personnelle, justement. Et il est donc logique que le réalisateur nous transmette son message, sa vision des choses.
Moi même, j'admets ne pas être d'accord avec la vision de LVT (faut être dépressif pour y adhérer même ) mais ça ne m'a pas empêché d'être transporté par ce film, surtout dans se seconde partie.

C'est bizarre, j'ai pour ma part carrément préféré la première partie. J'ai été charmé par ce personnage plein de fougue, naviguant avec acharnement contre un courant qui lui est complètement étranger. Dès lors qu'on retrouve ce même perso complètement dépressif dans la seconde partie, c'est fini, il ne se passe plus rien, c'est gavage de symbolisme prétentieux (le père, les deux soeurs opposées et forcément c'est l'originale dépressive qui se révèle être la voix de la sagesse ...), j'ai trouvé ça too much.

Enfin bref, comme tu dis, faut être touché pour apprécier le film. Je l'ai plutôt subit et du coup j'étais bien content de voir arriver le générique de fin pour passer à autre chose

Pour super 8, ouais, moment sympa mais éphémère. Le souvenir d'une séance en demi teinte qui s'estompe aussi rapidement que la frustration que l'on ressent en salle face au potentiel gaché du film ^^

[zack_]

Belle prose! Et avec le bandeau critique similaire ca montre que Mélancholia fait débat et c'est bon, ca me donne envie de le voir

[Alegas]

J'ai été le seul à lui mettre la note qu'il mérite.

[Scalp]

C'est parce que je l'ai pas vu, mais je suis de tout coeur avec toi.

[Alegas]

Tu veux pas choper un rip histoire que je me sente moins seul, ça peut donner lieu à une critique épique.

[Scalp]

Y dure combien de temps le film ? si c'est plus d'1h30 c'est mort, je survivrais pas à plus de LVT

[Alegas]

2H20.

[Scalp]

Oue bein là c'est au dessus de mes forces

[Dionycos]

Tout comme Antichrist, Melancholia est clairement un film qui divise, et le mieux à faire, c'est de le voir pour émettre son propre avis. C'est une oeuvre très personnelle de l'auteur, qui peut énormément toucher comme elle peut laisser de marbre. Clamer que c'est un film de merde, ça me parait vraiment exagéré et très pauvre d'un point de vue critique.