Modérateur: Dunandan






Film fantastique hautement recommandable, Candyman possède des atouts conséquents qui font de lui une œuvre certes pas très aboutit sur la forme mais intrigante sur le fond. Le réalisateur mélange les genres (légende urbaine, hôpital psychiatrique, thriller, fantastique, horreur, boogeyman) et développe allégrement l'ambiance cauchemardesque et glauque de l’univers de Clive Barker (le sang omniprésent, les bâtiments crasseux, les graffitis posés, les phrases maudites qui ressortent des murs comme des scarifications...) tout en posant son intrigue quasi paranoïaque (mais pas assez) où le spectateur se perd un peu : on peut parfois penser que la femme du film pète un câble et sombre peu à peu dans la schizophrénie et sans la fin typé fantastique avec cliff vu et revu, on aurait largement pu l'interpréter comme tel. Ça aurait même permis à la scène de l'enterrement d'avoir son petit côté politiquement incorrect (une femme psychopathe à qui tout un quartier rend hommage ne pensant que c'est une héroïne grâce au bébé qu'elle a sauvé des flammes).
Bien plus sympa qu'un Freddy , Candyman est une pure légende urbaine interprétée par un puissant acteur , Tony Todd dont la voix d’outre tombe envoute autant qu’elle paralyse de peur. L'intonation et la résonance connote à la fois le pur fantastique, l’œuvre vengeresse démoniaque autant qu'elle peut sous-entendre une voix que Virginia Madsen entend en elle-même. Dommage toutefois que l'ambiance soit finalement essentiellement de jour et urbaine (ça passe ce côté là, la cause black en filigrane etc... 
Film de genre plutôt réussit auquel il manque une certaine ampleur (le background du boogeyman est sympa mais le fait de voir son visage ça brise un peu le mystère qui l'entoure puisqu’on on l’identifie clairement). A bien des égards, on pense à Silent Hill et pour le côté slasher le cinéaste s’éloigne des poncifs du genre pour livrer un produit essentiellement concentré sur la psychologie de l’actrice principale (excellente) qui se passionne pour cette histoire de meurtre et finit peu à peu par sombrer dans une tourmente psychotique provoqué par obsession de la légende urbaine mais aussi par sa scepticisme. La scène des chiottes c'est un classique qu'on retrouve dans Silent Hil let vous remarquerez que c'est toujours dans les derniers WC qu'il y a un truc crade 
Les plus accros les plus hardcore à la branlette intellectuelle pourrait y voir l'esprit vengeur de l’esclavagisme (ou plus contemporain : la ségrégation : la majorité du casting black, le quartier miséreux...) qui ne s’éveille que lorsque on l '"oublie" car un ennemi tue toujours deux fois : par le meurtre et par l'indifférence.. Quelques plans-séquences, beaucoup de caméra à l’épaule, une actrice sensas ( une interprétation quais viscérale sur la dernière partie) et un mythe urbain emblématique dont la rhétorique bénéficie d'une écriture impériale (c'est surtout à travers ses répliques que la chair et le sexe sont largement sous-entendus). Un bon film fantastique intelligent et plus dense et développé qu'il n'y parait (c’est surtout la photo et la mise en scène qui péche un peu tout comme le suspens un peu en retrait). Parfois sanguinolent, les meurtres restent corrects (un seul survient brutalement) mais souvent hors-champ.| Film: Candyman (1992) Note: 7/10 Auteur: Alegas |
Film: Candyman (1992) Note: 8/10 Auteur: Heatmann |
Film: Candyman (1992) Note: 6,5/10 Auteur: elpingos |
Film: Candyman (1992) Note: 8,5/10 Auteur: Pathfinder |
Film: Candyman (1992) Note: 8,75/10 Auteur: Scalp |

dans les meilleur des 90's meme avec in the mouth of darkness ( et accessoirement mes 2 preferer 


Après un Bronson excité et un Valhalla rising expérimental, Refn se tourner vers le polar urbain porté sur l'ambiance et la mise en scène plus que sur l'intrigue ou même le fond finalement très transparent, épuré au possible qui malheureusement ne permet pas vraiment au spectateur de s'attacher ou de « croire » en ce qu'il regarde. A bien des égards, cet exercice de style se veut surtout une sorte de requiem qui se voudrait émouvant sans pour autant développer ses personnages, un background et une intrigue vraiment passionnante, tout tourne autour de codes plutôt basiques et classiques mais Refn y apporte sa touche quasi hypnotique en dosant bien plus subtilement ses passages enivrants par la photo exclusivement de nuit (hormis quelques scènettes) et l’utilisation des chansons plutôt mélancoliques qui racontent clairement ce que vit intérieurement le personnage taciturne au regard neutre et mono expressif au possible mais tout cela fonctionne parfaitement puisque l’icône du réalisateur est un professionnel sans vie privée, d'apparence calme mais strict et rigoureux pour son métier.
Il mène « clairement » une triple vie (garagiste, cascadeur et transporteur) qui ne fait que révéler son instabilité (ses excès de violence sont évidement là pour surprendre le spectateur qui pensait que le personnage était plutôt passif alors qu'en réalité, il est violent par amour) et son tempérament glacial (il ne répond pas toujours aux questions, il est très distant et ne montre pas ses sentiments sauf à sa voisine). Dit comme ça, c’est encore ce schéma vu et revu de la « bête » solitaire et reclus qui ne vit que pour son job mais dont les habitudes finalement monotones vont être perturbés par cette petite flamme qu'un homme ne peut éteindre quand il aperçoit un spécimen de la gente féminine toute mignonne, toute menu et fragile qu'il veut protéger pour finir en beauté sa vie sans liens affectifs autre que le garagiste pour lequel il travaille. Le regard bovin dont parle certains n'est qu'un masque : d'ailleurs, toute l'émotion du film (mais vraiment 99,9%) ne passe que par la musique puisque l'acteur du film interprète un genre de fantôme qui vit sans vivre et ne parle presque pas (il ne participe jamais directement dans les scènes intimistes et les chansons sont là pour exprimer qui il est et son but (
La photographie est très jolie et quelques plans aériens de la ville éclairée sont parmi les plus beaux réalisés. Quelques plans et le fond renvoie à du pur Michael Mann mais sans en adopter le ton très froid et métallique. Le coté autiste du film ne dérange en rien tant la matière est justifiée (la scène de jour avec la sortie près des arbres avec le gamin et sa mère c'est là pour montrer la début d'une relation entre les protagonistes et souligner que Gosling joue un homme très réservé qui ne montrent pas ses sentiments mais qui soudainement, comme un coup de foudre désuet, va se dévoiler en partie à Carey Mulligan et s'attacher à son gosse. C'est un moment de paix et de bonheur pour lui et pour elle qui semble seule et triste). Le visuel est très léché, les contre-plongées sont très nombreuses, tout peut sembler surfait et très sobre : les scènes d’actions très rares restent poignantes et violentes (c'est de loin le film du genre de ses 10 dernières années le plus sanglant) et la scène de voitures est sympa mais vraiment sans plus. « Drive » possède un titre plutôt incohérent avec le sujet central du film à moins qu'il y ait une connotation métaphorique comme le masque de cascadeur qu'il porte à la fin alors que tout le monde peut le reconnaitre à sa veste et au fait que de toute façon les gens qu'ils attaquent savent très bien qui est leur ennemi à ce moment-là du long-métrage. J'y vois un homme qui veut signer sa vengeance par un affrontement masqué qui le camoufle non pas de son physique mais de sa nature intérieure. Le masque représente son travail de cascadeur, c’est à dire une partie de sa vie « normale » qu'il veut représenter comme la Némésis de la vie qu'il n'aura jamais et de la souffrance qu'il a involontairement causé à la nana.
Refn signe son polar bien à lui et ne se démarque vraiment qu'à travers une mise en scène proche d'un clip d'electro posé ou d'une publicité sensitive (Cliff Martinez compose la musique du film et son savoir-faire hypnotique sert énormément le film) ce qui offre une ambiance sonore permanente et des plans charmants comme la scène de l'ascenseur (certains attendaient un pic de violence extrême mais non c'est tout ce qui se passe avant et ce qui se passe après entre les deux amants, Gosling la protège délicatement sur une chorégraphie glamour , la lumière se tamise peu à peu, c'est SON moment où il fait sien l'amour et la tendresse qu'il a certainement du se refuser longtemps et qui lui échappe pendant tout le film (comme par hasard la nana est déjà avec un mec qui sort de prison et empêche Gosling de se sortir de l’univers qui l'entoure, comme par hasards ses employeurs aussi les mecs à qui l'ex-taulard doit de l'argent etc...). C'est ici qu'il décide d'en finir et se se séparer d'elle en lui montrant qui il est au fond de lui pour qu’elle ne court pas tout ne lui laissant un doux souvenir. D'une poésie rare surtout dans un genre plutôt macho et concentré sur l'action et le suspens). Les plans sur les regards ne sont pas si longs qu'on l'entend dire et cela pose plutôt la psychologie concentrée des personnages.
Les non-dits et silences qui se veulent gênés sont surtout ceux de deux personnes qui n'ont juste pas grand-chose à dire. On peut reprocher au film de ne pas raconter d'intrigue très intéressante et c'est surtout par son atmosphère et sa forme que Drive passionne : un soupçon de Mann et un mix de Refn, de polar, d'un certain auteurisme et d'autisme. Il manque un casting plus solide parce que le rôle de Gosling n'a rien de bluffant en lui-même, Carey Mulligan elle joue de la même façon tout ses rôles, Ron Perlman est inutile et pitoyable et seul le papa de Malcom s'en sort. Tout est bien trop survolé et la coquille peut sembler vide mais ce n'est pas le cas pour tout (Valhalla rising c'est vide et gratuit puisque ce n'est sujet qu'à l’interprétation du public : c'est du non-film alors que Drive est largement plus accessible et plus commercial). Désincarné le film l'est certainement autant que le faux couple du film mais cela colle totalement au sujet emprunt d'un romantisme assumé. Drive est un film absent et "ailleurs" qui déplaira surtout à cause d'une promo mensongère. Quand des auteurs talentueux se décident à aborder des genres très codifiés cela nourrit le cinéma d'expérimentations souvent pertinentes qui sortent des sentiers battus.
| Film: Drive (2011) Note: 9/10 Auteur: Dionycos |
Film: Drive (2011) Note: 8/10 Auteur: osorojo |
Film: Drive (2011) Note: 7,5/10 Auteur: John Lawrence |
Film: Drive (2011) Note: 7,5/10 Auteur: Dunandan |
Film: Drive (2011) Note: 9/10 Auteur: Moviewar |



la bande son déchire donne une vrai ambiance/identité au film, pas fan électro habituellement mais là je l'écoute en boucle depuis la sortie du film. Vivement les prochains Refn avec Gosling.






Non sérieux tes arguments c'est une des rares fois que les trouve à côté de la plaque ou presque. La cutlure ciné oui ça joue mais parfois ça joue que dalle. Un film t'aime ou t'aime pas. Tu arrives à mettre 8 ou 9 à un film que tu n'aimes pas ? Bon bah voilà. Donc forcément si on se met à tout comparer dans les genres on a pas finit. Autant The town c'est le film qu'on a vu 100 fois (mais il est bien hein je dis pas le contraire) autant drive là comme ça pour le fond et le ton je vois pas d'équivalent. Par contre oui on sent l’influence Mann à mort mais il le copie jamais quoi.



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