C'est le mieux les scènes de Quidditch t'façons !
Modérateur: Dunandan







| Assurance sur la mort |
![]() Réalisé par Billy Wilder |
| 8/10 |
Inspiré d'un fait divers, Assurance sur la mort est un classique du genre, je ne chipote pas là-dessus. Tous les archétypes sont présents. Femme vénéneuse et fatale pour ceux qui s'en s'amourachent, le plan parfait comportant une seule véritable faille découverte par un enquêteur zélé, une rédemption qui fait des signes, cigarettes qui brûlent les unes après les autres, de nombreuses scènes de conduite en bagnole qui mettent en branle le destin. Cependant, le récit est tellement bien huilé qu'on peut le prévoir deux ou trois coups à l'avance, ce qui n'est pas un défaut en soi, mais dévoile ainsi le schéma qui deviendra ensuite classique pour les films à venir. La grande nouveauté résidait sur deux éléments, la voix off et le flashback.
On commence avec un assureur qui fait ses dernières confessions à un enregistreur automatique destinées à un collègue responsable des arnaques. Ainsi, la fatalité est déjà accomplie et le coupable est connu, mais ce qui reste à comprendre c'est la raison et la manière dont il est arrivé là. Une grande nouveauté pour l'époque dans le domaine du suspens en commençant par la fin pour nous fournir un autre point de vue sur l'intrigue. Les mobiles du crime sont simples, typiques du film noir. L'argent et la femme. Celle-ci a tout de la femme fatale : voix légèrement rauque comme si elle avait fumé trop de cigarettes (qu'est-ce que ça fume d'ailleurs, même dans un supermarché !), parfum suave et obsédant, blonde, et s'apitoyant sur son sort de femme soit-disante délaissée par son mari (mais dès le départ, on devine que le mari a raison de lui mettre le grappin dessus, rien que par son attitude de garce, et que c'est elle qui met le grappin sur les hommes pour en faire ce qu'elle veut). De son côté, l'assureur est présenté comme un gars futé, sûr de lui, au passé immaculé, mais qui n'est pas blanc comme neige : si la femme veut la mort de son mari, lui en organise le plan, ayant déjà pensé à la possibilité d'arnaquer les assurances, après plus de dix ans d'expérience. Deux amants diaboliques (juste quelques baisers sur la bouche, c'est un film des années 40). Mais la femme est quand même le déclencheur, la flamme sur l'allumette de la fatalité. L'assureur a plusieurs occasions de se racheter ou de détourner son destin, et l'une d'entre-elles est présentée par son collègue qui lui offre un poste de collaboration, sur les arnaques, avec un salaire moins élevé. Belle petite ironie au passage. 
Le plan se déroule de manière intelligente si on excepte l'exécution du plan en présence d'un témoin. Bref, j'avais l'impression d'être dans Un crime plus que parfait (Hitchcock ne manquera pas d'ailleurs d'éloges au sujet de ce film). Comme d'habitude, le facteur humain est la faille principale, en lutte avec les statistiques et les chiffres qui semblent à l'inverse infaillibles, avec les remords humains du personnage principal (par rapport à la fille du tué), la présence inopinée du témoin, et l'instinct solide de son collègue (plus qu'un fonctionnaire, un véritable chirurgien de l'arnaque). C'est un peu le paradoxe du film : malgré la mécanique bien huilée du crime, froide, qui déteint ainsi sur le comportement de ses responsables, le spectateur désire secrètement que le film avance, malgré (et ça c'est très fort) qu'on sache déjà qu'ils ne vont pas y arriver. Ainsi, le film repose tout autant sur l'exposition du plan que sur les personnages. Au premier abord, je n'étais pas intéressé par le sort de l'assureur. Il a fait son crime, il paie ce qu'il mérite, peu importe son ingéniosité. Mais la voix off apporte un décalage entre la "situation objective", factuelle, montrant des personnages froids, qui agissent au nom de motifs inhumains, et le sentiment du type (peu importe qu'il pensait cela à ce moment-là ou à la toute fin de son parcours) en contradiction avec ce qu'il s'est apparemment produit (par exemple : la froideur dont il a fait montre envers la femme fatale, et son obsession intérieure dévoilée au grand jour par cette voix off) : un procédé qui sera largement repris dans le cinéma d'après, qu'on retrouve jusque dans Barry Lyndon, archétype du contraste froideur de l'attitude - explosivité des sentiments.
Concernant la réalisation, je la trouve bien pour l'époque, mais n'a pas la classe d'autres films tels que Règlement de comptes. Pour la comprendre, il faut essayer de regarder le film avec des yeux "naphta". Or je remarque, hormis la nouveauté de la voix off et du flashback rompant avec la linéarité du récit, celle de l'éclairage à travers les rideaux vénitiens, dont la mode sera lancée par la suite. Ensuite, j'apprends que les acteurs ont été choisis avec difficulté : ils n'ont pas été pris par hasard, mais pour qu'ils jouent des rôles cassant leur image bien propre sur eux (un procédé que Billy Wilder réitéra avec Marilyn Monroe), agissant ainsi sur l'inconscient du spectateur. Sur bien des plans, Assurance sur la mort est donc un film avant-gardiste du genre, un classique, sans pour autant être un chef d'oeuvre absolu, car pour l'apprécier il faut compter aussi sur son contexte historique.| Film: Assurance sur la mort Note: 6,5/10 Auteur: Alegas |
Film: Assurance sur la mort Note: 9/10 Auteur: osorojo |
Film: Assurance sur la mort Note: 8/10 Auteur: Scalp |
Film: Assurance sur la mort Note: 8/10 Auteur: Jipi |








| Hellboy 2 |
![]() Réalisé par Guillermo del Toro |
| 8.25/10 |
Cette suite parvient à dépasser son prédécesseur en termes visuels qui étaient déjà très sympathiques. Quittant le background mélangeant comics et paranormal, l'univers parallèle que l'on retrouve ici est celui des elfes des bois. Leur apparence et surtout leur destinée morale consistant à préserver la paix avec les humains me font penser aux romans de L'elfe noir Drizzt Do'Urden. Leur existence est intelligemment évoquée à l'aide d'un conte nocturne, dont on ne peut vérifier la véracité. Un procédé narratif qui me fait penser à celui de Princess Bride, hormis le fait que nous apprendrons que ces deux mondes sont effectivement connectés, puis ce récit quant à sa nature, racontant les origines mythologiques du monde, ressemble plutôt au début du SDA.

L'autre aspect intéressant est ce moment où l'homme-poisson et Hellboy ont tous les deux ont un chagrin d'amour. Ce moment qui aurait pu être totalement ridicule, insuffle une grande sensibilité au film essentielle pour les humaniser. Etrangement, par contraste, leurs collègues humains servent souvent de garde-manger à leurs ennemis ou sont plus insensibles qu'eux (leur boss en tête). Et puis c'est la classe d'avoir fait appel successivement à Beautiful Freak (Eels) et i can't smile without you (Barry Manilow), deux morceaux aussi différents par l'époque et par le style, sans que ça sonne faux. Cependant, la première partie dans la Zone 51 m'avait fait craindre le pire, en utilisant un bestiaire digne de Men in Black, et en exposant une relation explosive entre Hellboy et Liz un peu trop colorée à mon goût par rapport à l'ambiance sombre qui caractérise l'autre monde, alors que le premier film invoquait une ambiance plus équilibrée, entre mystère, décontraction, et humour. 
Au niveau du bestiaire il y a du monde au portillon. Nous avons d'abord le prince-elfe, qui possède un charisme très proche de celui de Karl Ruprect Kroenen avec son talent pour les armes blanches. Mais cette fois-ci son talent est généreusement distribué à l'écran, dont sa manière de bouger mixe de manière incongrue et pourtant réussie les styles HK et SDA (j'aurais bien voulu que Legolas bouge ainsi, bien moins ridicule que le fait de surfer sur un bouclier). Et l'idée des jumeaux est vraiment excellente, liés par le même sang et le même esprit, rajoutant à l'aspect tragique de leur existence. Puis dans le désordre, nous avons les fées des dents, des trolls, un géant des pierres, ou encore des robots (quasi) indestructibles. Les "héros" ont aussi un nouvel allié ayant plus d'un tour dans son sac, un humain devenu robot utilisant une sorte de fluide lui permettant de manipuler pas mal de choses. Sa présence apporte une touche d'humour décalé plus ou moins bien dosée selon les situations. 
Enfin, mises à part les disputes conjugales caractérisant la relation d'Hellboy et celle de Liz, le prince elfique apporte également un développement psychologique très intéressant au "héros". Il met l'accent à la fois sur la grandeur dont ils méritent, tous les deux rois en principe d'un Royaume, et sur le rejet des humains de leur différence, malgré la soif de célébrité et surtout de reconnaissance de son alter-ego. | Film: Hellboy II : Les Légions d'or maudites Note: 8/10 Auteur: Jimmy Two Times |
Film: Hellboy II : Les Légions d'or maudites Note: 10/10 Auteur: Niko06 |
Film: Hellboy II : Les Légions d'or maudites Note: 8,5/10 Auteur: Alegas |
Film: Hellboy II : Les Légions d'or maudites Note: 9,5/10 Auteur: Johtaro |
Film: Hellboy II : Les Légions d'or maudites Note: 8,5/10 Auteur: Scalp |


dunandan a écrit:(j'aurais bien voulu que Legolas bouge ainsi, bien moins ridicule que le fait de surfer sur un bouclier)



Alegas a écrit:dunandan a écrit:(j'aurais bien voulu que Legolas bouge ainsi, bien moins ridicule que le fait de surfer sur un bouclier)
Sérieux faut arrêter avec ça, genre vous retenez que ça de Legolas dans la trilogie.







| L'ultime razzia |
![]() Réalisé par Stanley Kubrick |
| 9/10 |


Pour commencer, la voix off, comme dans Assurance sur la mort, est en décalage avec ce qui se passe à l'écran, la normalité de la situation "objective" masquant la vérité des agissements "intérieurs" de certains personnages. Mais la différence entre les deux films réside dans le fait qu'ici elle ne reflète les pensées d'aucun personnage, mais revêt un point de vue à la troisième personne qui se veut omniscient (mais ne l'est jamais totalement, et devient parfois absurde). C'est ainsi que nous découvrons que ces personnages ne sont qu'une pièce du puzzle qui s'y joue. Plus tard, l'un d'entre-eux jouera à un jeu d'échecs. La mise en abîme est évidente : l'intrigue peut se résumer à des pièces-personnages qui bougent sans connaître le plan d'ensemble, mais qui connaissent bien leur fonction, et doivent la jouer à fond pour que ça fonctionne. Une mécanique huilée apparemment sans défauts. Un mode de narration que Quentin Tarantino n'hésitera pas à reprendre. D'autant plus qu'il arrive, pour appuyer la référence, que les personnages du casse se croisent sans réaliser le rôle à jouer de chacun, ce qui sera flagrant au dénouement final, avec un sublime montage décrivant les actions simultanées, complétant ainsi le puzzle.
Les personnages me font plutôt penser quant à eux aux personnes des frères Cohen, notamment Fargo. D'abord par la qualité d'écriture, et les dialogues ciselés, bourrés d'ironie et de double sens. Puis ensuite par le type de personnages employés. D'habitude ce sont des "durs" qui sont utilisés pour les casses, bien qu'on découvre souvent après-coup leur fragilité intérieure ou leurs failles. Mais ici, d'emblée, nous savons que des gangsters expérimentés sont mêlés à des gens normaux avec un boulot conventionnel, se fondant dans la masse, contribuant à la perfection du plan. L'un des personnages les plus intéressants, et qu'on devine assez vite qu'il s'agira de la plaque d'huile qui va faire déraper le plan, est un "faible" physiquement et mentalement, personnage récurrent des frères Cohen. Il adore sa femme, et c'est bien là le problème. Elle l'a épousé pour avoir une situation confortable bien qu'il ne soit pas très riche, tandis que lui, il l'aime sincèrement. Cependant, il ne la connaît pas très bien, et très vite il en dit trop. Kubrick réemploie de manière originale le personnage de la femme fatale, qui s'est entichée d'un anti play-boy, mais qui va essayer de prendre les rênes, en jouant de ses charmes avec lui. Mais il s'agit d'un terrain glissant, qui va connaître des retournements de situation inattendus. Les autres personnages intéressants sont les gangsters, rassemblant de manière efficace les stéréotypes du genres : le cerveau, la brute, le tireur, ... Les autres sont simplement des pions relativement anonymes sur l'échiquier. 
Avec la mort, l'amour est selon moi l'un des grands thèmes de Kubrick. Ce sont deux clés pour comprendre ce film, et même peut-être l'oeuvre du maître. D'ailleurs, ce couple complémentaire est énoncé par l'un des personnages, comme une pétition de principe : deux choses mystérieuses qu'on ne peut pas déterminer a priori. Je ne sais plus si c'est le même personnage qui dit aussi qu'il est primordiale de se marier de manière avertie pour ne pas avoir de problèmes. Et effectivement ici, il ne s'agit de rien d'autre que l'amour aveugle d'un pauvre type qui a introduit une inconnue dévastatrice non seulement pour le plan mais pour ce couple pathétique dont j'ai parlé plus haut. Puis, je dirais que la scène finale, assez burlesque dans le genre (rappelant ainsi que l'humour est présent de manière féroce, noire, cynique chez Kubrick), énonce l'idée de destin, ou plutôt de hasard, autre inconnue non maîtrisable, qui retombe de manière tragique-comique sur les personnages. Autrement dit, dans le langage du film noir, la fatalité revêt le visage de l'inconnu, poussière apparemment insignifiante mais décisive dans le rouage parfait du crime. Enfin, il y a un lien intéressant entre crime et art : ce sont deux procédés au-delà de la morale, et qui impliquent ainsi le désir de ceux qui n'appartiennent pas au milieu de les mettre à terre. Sympathique également ce lien à peine voilé avec le propre travail du réalisateur.
Pour résumer la qualité de la réalisation, je pourrais seulement évoquer le nom de Kubrick. On peut détester son oeuvre, mais jamais on ne pourrait lui reprocher son sens du cadre, du travelling latéral, et de la photographie. Comme dans Barry Lyndon, dans les lieux extérieurs en particulier, la lumière semble jaillir seulement des lumières artificielles ou non d'un spot, créant ainsi un contraste étrange, comme si les visages se dégageait à peine du noir, accompagnant esthétiquement la dérive morale dont font preuve les personnages. Ensuite, la musique mène tambour battant le suspens et le rythme. Et surtout, la mise en scène est tout à fait exceptionnelle, comme je l'ai dit, déroulant des intrigues parallèles dont on devinera le sens final (même si la perspective du casse est énoncée assez vite) seulement à la conclusion. Enfin, l'interprétation des acteurs est tout à fait bonne, jouant leur rôle jusqu'au bout, dans le stéréotype qui est le leur.| Film: Ultime Razzia (L') Note: 7,5/10 Auteur: lvri |
Film: Ultime Razzia (L') Note: 6,5/10 Auteur: pabelbaba |
Film: Ultime Razzia (L') Note: 8,5/10 Auteur: Scalp |
Film: Ultime Razzia (L') Note: 8/10 Auteur: Alegas |


John Lawrence a écrit:Faut quand même reconnaître que Legolas c' est de loin pas le meilleur perso de la saga. Au delà du truc du skate (en effet très discutable), moi c' est certaines répliques qui me font à chaque fois sortir un bref instant du film...
"Je n’ai pas le coeur à vous la traduire, ma peine est encore trop récente"
"Un soleil rouge se lève, beaucoup de sang à du couler cette nuit"
etc...etc...




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