| Jay et Silent Bob contre-attaque |
![]() Réalisé par Kevin Smith |
| 7.5/10 |
Résumé :
Personnages récurrents des films de Kevin Smith, Jay et Bob sont enfin utilisés dans un film rien que pour eux. Il est évident que pour mieux l'apprécier, il faut avoir vu tous les précédents longs-métrages, bien que les références externes ne manquent pas pour les spectateurs néophytes (Dawson, La guerre des étoiles, La planète des singes, Matrix, Le fugitif ...). Mais c'est quand même un film avant tout adressé aux anciens fans, donc il ne vaut mieux pas commencer par celui-là, sinon l'humour de certaines scènes, auto-parodies ou mises en abîme des dialogues des anciens films, retomberaient à plat. Le script pourrait tenir sur un ticket de métro (partir à Hollywood car des forumeurs envoient chier le film inspirés par leurs vies ... ça me rappelle BOM tout ça ...), mais cette fois-ci, il ne faut pas compter sur l'intelligence des dialogues pour combler ce trou. Ce film ne joue pas la carte du sous-texte social comme dans les autres Kevin Smith, il s'agit cette fois-ci d'un pur plaisir jouissif de voir cette bande de demeurés réagir aux situations diverses qui les attendent, et surtout, en interaction avec les références internes ou externes au film. Il y a deux scènes énormes au tout début : la naissance des deux compères (livrée avec l'explication de l'origine des gros mots de Jay), et les auto-stoppeurs (système Dxxx ... je vous laisse deviner). 

Il est dommage que le meilleur soit concentré au début et à la fin, car pendant vingt minutes au milieu (ça va j'ai connu pire dans le genre), je me suis un peu ennuyé, ce que j'appelle le "ventre mou" du film (toute la partie avec Will Ferrell, un peu trop bouffon pour moi, que j'ai déjà trouvé plus drôle ailleurs). Puis il y a les "Charlie Angels" plus bandantes que les vraies, qui embarquent nos deux potes sur leur trajet, et qui pimentent l'aventure au même titre que Rosario Dawson dans Clerks 2 (plus ça va plus le réalisateur choisit mieux ses actrices). Enfin les trente dernières minutes sont complètement délirantes, avec plein de clins d'oeil au cinéma. J'ai trouvé ça génial que tant de réalisateurs et acteurs connus se soient prêtés à l'auto-dérision (exemple : toutes les allusions à Will Hunting 2, tout simplement énormes). Pour terminer, nos deux compères utilisent l'argent des droits d'auteur pour aller tabasser les têtes de noeud qui avaient craché sur leur film : énorme (je ne sais pas combien de fois j'ai utilisé ce mot dans cette critique ...) ! Puis j'aurais fait pareil non mais.








Il s'agit du second film de Kaneto Shindo que je découvre après le très épuré et onirique 








Je ne m'attendais à rien de ce film, et sans être ultime, il s'agit d'une très bonne comédie noire autour du thème de la religion, et particulièrement de la rédemption. J'ai beaucoup aimé toute la première partie. C'est vraiment drôle lorsque ce néo-nazi, envoyé dans une église à la compagne pour retrouver le droit chemin, découvre les contradictions du pasteur, tantôt super rigide sur des trucs à la con (par exemple, il voulait obliger un vieillard, visiblement pressé d'aller aux toilettes, de rester jusqu'au bout du sermon), tantôt complètement à côté de la plaque, de la vérité devrais-je dire. Toutes ses brebis soit-disantes guéries ne le sont pas réellement, et j'ai eu quelques franches rigolades à certains moments (la scène de l'arbre avec les oiseaux, ceux qui ont vu le film comprendront ...). D'autre part, le personnage du néo-nazi est très bon, complètement décalé par rapport à cette réalité religieuse, accrochant son tableau de Hitler dans sa chambre, et donnant le projet, visiblement pour se foutre du pasteur, de faire ... un gâteau aux pommes. Le plus drôle c'est que ce dernier le prend au sérieux. Puis les trois repris de justice sont cash entre-eux, sans prendre de pincettes.


La deuxième partie est plus en demi-teinte, moins drôle, et plus dramatique. J'avais craint que le récit perde en intérêt lorsque l'annonce est faite au sujet de l'origine de la pathologie du pasteur, et qu'on découvre tous les malheurs qui lui sont tombés sur la tête, qui expliquent très bien comment il en est arrivé là. Mais finalement, par miracle, ça évite le pathos, l'humour noir revient par salves, et l'enjeu narratif est même intéressant bien qu'un peu attendu. En effet, le nazi ayant réussi à faire douter le pasteur de Dieu (et il y a de quoi), et découvert en même temps que la foi de ce dernier n'est pas si tordue que ça (par le biais de signes physiques ...), il se doit alors de guider à son tour les autres repris de justice, qui parfois pètent vraiment les plombs, particulièrement dans deux scènes (celle du viol et du pistolet). Heureusement, ce film évite le piège de nous livrer une morale douteuse, ce qui aurait été facile en rassemblant un nazi, un violeur, une alcoolique enceinte, un terroriste arabe, et un ancien authentique nazi dans la même place. Et j'ai même trouvé la fin à la fois belle, décalée, et émouvante lorsque la dernière pomme de l'arbre a finalement été sauvée par le chapardeur du groupe, et que le pasteur a été très bizarrement sauvé de la mort.




























