[Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar pabelbaba » Sam 04 Aoû 2012, 09:23

Finalement, on les voit ses sous-pulls? :mrgreen:
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Sinon, oui, j'aime les nibards. :chut:
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Incorrigible (L') - 6/10

Messagepar Count Dooku » Dim 05 Aoû 2012, 16:06

L'Incorrigible, Philippe de Broca, 1975


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Cinquième collaboration entre Jean-Paul Belmondo et Philippe de Broca (après, entre autre, Cartouche et Le Magnifique), L'Incorrigible est une comédie vaudevillesque qui repose presque uniquement sur les fanfaronnades de sa star. L'acteur est ici à l'apogée de sa carrière, son charisme et son assurance crèvent l'écran et c'est à un véritable "Bébel-Show" que nous assistons pendant tout le film. Les fans de l'acteur seront évidemment ravis, mais pour ma part j'ai toujours préféré Belmondo dans ses compositions plus sobres de la première partie de sa carrière (le prêtre de Léon Morin est pour moi l'un de ses plus beaux rôles) et j'ai un peu plus de mal avec ses excès de sa période Bébel. Aussi, j'ai trouvé que ce numéro de cabotinage permanent avait quelque chose de fatiguant et complètement surfait. On a un peu l'impression que les personnages se contentent de déclamer la prose d'Audiard (par ailleurs toujours aussi inspirée, avec plusieurs répliques bien senties et qui font mouche) et leur jeu manque du naturel qui caractérisait, par exemple, Les Tontons Flingueurs. Aussi, par ses pitreries constantes, le personnage campé par Belmondo est réduit à l'état de caricature, le personnage ne se découvre jamais et conserve toujours ce masque du fanfaron mythomane, ce qui in fine ne le rends guère intéressant sur la durée. C'est pour cette raison que je préfère nettement Le Magnifique, où le personnage gouailleur et sûr de lui était limité à une facette du personnage, tandis qu'à côté Belmondo incarnait aussi un personnage plus "vrai" et par conséquent plus attachant.



S'il y a une chose qu'on ne peut reprocher au film, c'est son rythme effréné, Bébel ne s'arrête jamais et pratiquement chaque scène est prétexte à un numéro de déguisement, de baratinage ou de séduction. Le meilleur étant évidemment la séquence du hold-up du tableau, particulièrement savoureuse par son côté vaudeville, avec un Belmondo tentant de séduire Geneviève Bujold afin de la distraire pendant que ses complices tentent de dérober un tableau de grande valeur. Il faut voir Bébel multiplier les prétextes les plus fallacieux pour s'esquiver à plusieurs reprises afin de corriger les bourdes de ses compères. Ceux-ci sont interprétés par les excellents Julien Guiomar et Charles Gérard, qui ne se contentent pas de faire la figuration à côté de Belmondo. Bujold je n'ai jamais été très fan, enfin ici elle se contente de jouer la demoiselle de service qui se révèle moins honnête qu'il n'y parait. Philippe de Broca livre donc une comédie enlevée, mais ampoulée par les excès de son personnage principal et par un scénario somme toute assez maigre (toute la première partie manque de liant). Reste évidemment les excellentes répliques de Michel Audiard, et quelques scènes assez amusantes.

6/10
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar gegesan » Dim 05 Aoû 2012, 17:47

"Je me nomme ...Alvarez ! Je suis andalou." Le film bénéficie de sacrés dialogues d'Audiard, comme tu l'as dit. Des répliques qui font mouche. "Tu ne connaïtras jamais la volupté des grands chagrins d'amour. Contente-toi du bonheur, la consolation des médiocres." :mrgreen:
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Nos Funérailles - 7,5/10

Messagepar Count Dooku » Lun 06 Aoû 2012, 19:50

Nos Funérailles (The Funeral), Abel Ferrara, 1996


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Un film de gangsters plutôt atypique par son manque de violence et de fusillades (il y a très peu de coups de feu, et quand il y en a ça n'implique que deux ou trois personnes), ce qui lui donne un aspect assez intimiste. L'accent est en effet plutôt mis sur la psychologie des protagonistes principaux, sur leurs états d'âmes, leurs traumatismes, leurs convictions politiques... bien davantage que sur leurs activités criminelles. Il y a quelques passages mettant en scène le milieu, dans un bar, dans la veine de ce qu'on voit dans les autres films du genre, mais ces scènes sont vraiment minoritaire et le film est clairement centré sur la famille Tempio, et en particulier les trois frères campés par Christopher Walken, Chris Penn et Vincent Gallo.



Le film commence alors que toute la famille est rassemblée autour du cercueil de Johnny (Gallo), le cadet de la fratrie. Pendant la veillée funèbre, ses frères Ray (Walken) et Chez (Penn) tentent de surmonter leur souffrance et appréhendent ce drame chacun à leur façon. Ray, l'aîné, ne pense qu'à se venger et, alors que son frère n'est pas encore mis en terre, est déjà à la recherche de son meurtrier. Chez est le plus fragile psychologiquement, et malgré l'attention de sa femme (campée par Isabella Rossellini, dont la différence d'âge avec Chriss Penn est un peu trop perceptible à mon goût), cet évènement va achever de le détruire mentalement. Le film se déroule jusqu'à la fin pendant la veillée funèbre, mais est régulièrement entrecoupés de flashbacks présentant les différents frères et leur caractère si différents. Tous ces flashbacks manquent un peu de liant, Ferrara ne développe pas une intrigue et ces scènes n'ont même pas pour but de raconter l'enchaînement des évènements qui conduiront au destin tragique de Johnny (quand on le découvre, l'assassin sort un peu de nulle part). Non, l'objectif du cinéaste est simple : présenter ces trois frères et embrasser leur état d'esprit, leur psychologie, et plus particulièrement celle de Chez, clairement dérangé et hanté par le suicide de son père. On est loin de la richesse et de la densité des films de gangsters de Scorsese, et ça pourrait donner l'impression qu'il ne se passe pas grand chose, mais plus que la description d'un milieu et de ses pratiques, c'est le portrait de trois personnages, avec leurs qualités et leurs faiblesses, qui intéresse Ferrara.



La famille est également au centre du film, que ce soit par les liens très forts qui unissent les frangins (la scène où Penn pleure devant le cercueil de son petit frère est particulièrement poignante) ou par le rôle important accordés aux femmes. Victimes collatérales, elles assistent leurs époux pendant ces épreuves, tentent de leur venir en aide (à l'instar de Rossellini qui essaie d'obliger son mari à suivre une thérapie, ou la femme de Ray qui menace de le quitter s'il n'abandonne pas ses idées de vengeance) mais au final se révèlent impuissantes à empêcher la tragédie. Ce sont des femmes qui savent qu'elles méritaient mieux, mais qui pourtant continuent d'aimer leur époux (à l'instar de Lorraine Bracco dans Les Affranchis, qui reste jusqu'au bout aux côtés de Liotta malgré tous les affronts qu'elle a du subir). Une des principales forces du film réside dans son casting : Walken impose évidemment sa présence, Gallo est très crédible en jeune intello rebelle, mais c'est véritablement Chris Penn qui se révèle le plus impressionnant, parvenant à faire transparaitre tout le mal-être et la détresse psychologique de son personnage. Isabella Rossellini est très convaincante également, de même que Annabella Sciorra, et on retrouve également Benicio Del Toro dans un second rôle de gangster bien méchant.
Servant admirablement la thématique sombre et pessimiste du film, la mise en scène de Ferrara apporte une implacable noirceur en plaçant la mort au centre du film, à l'image de cette scène où Walken touche la poitrine de son frère décédé, montrant ainsi les trois impacts de balles noircis par le sang séché. La photo particulièrement sombre (la plupart des scènes se déroulent de nuit) contribue également à l'ambiance particulièrement réussie du métrage, à l'image de ce que Ferrara avait déjà accomplis avec The King of New York.



Un bon film de gangsters, certes un peu léger du côté de son scénario et qui laissera peut-être une impression de trop peu par rapport à certains mastodontes du genre (il est vrai que le film dure à peine plus d'1h30, ce qui est très peu par rapport à d'autres films du genre qui atteignent facilement les 2h30). Mais l'interprétation sans faille des acteurs et le ton particulièrement noir et déprimé du film méritent que l'on s'y attarde.

7.5/10
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Film: Nos funérailles
Note: 6,5/10
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Mariés de l'an II (Les) - 7/10

Messagepar Count Dooku » Mer 08 Aoû 2012, 20:49

Les Mariés de l'an II, Jean-Paul Rappeneau, 1971


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Deuxième film de Jean-Paul Rappeneau, qui éprouvera d'ailleurs toutes les peines du monde à le réaliser (le documentaire sur le DVD explique bien à quel point le tournage fut un parcours du combattant), Les Mariés de l'an II est un film assez curieux, mi-film historique, mi-comédie, retraçant la quête d'un français ayant fait fortune aux USA (Jean-Paul Belmondo) pour retrouver sa femme (Marlène Jobert) dans une France bouleversée par les troubles révolutionnaires, et ce dans le but de lui demander le divorce (pour se remarier avec la fille d'un notable américain). La petite histoire se mêle à la grande, puisque nos deux tourtereaux se retrouvent impliqués tous les deux dans les bouleversements qui affectent la France en cette époque troublée. Le mari se retrouve emprisonné car on l'accuse à tort de pactiser avec les royalistes, la femme se retrouve dans le maquis avec la noblesse car elle essaie d'épouser un marquis... Le scénario est très simple voire basique, totalement centré sur les péripéties que connait le personnage de Belmondo dans sa recherche de sa femme, puis dans ses efforts pour la reconquérir. Il est heureusement servi par un rythme effréné : Rappeneau ne perds pas une minute, ça bouge beaucoup et l'on passe régulièrement d'un camp à l'autre au gré des pérégrinations des personnages. La partie dans le château des nobles a un côté très vaudeville dans ses situations et ses dialogues, avec le personnage de Marlène Jobert qui cherche à dissimuler ses liens avec Bébel, tandis que pas moins de deux nobles (un marquis et un prince) lui font la cours. Après on a droit à notre lot de cabrioles, de joutes à l'épée et de course-poursuite en calèche (y a même une courte scène de bataille à la fin), bref c'est mouvementé et on sent que le film a bénéficié d'un budget conséquent à l'époque.



Il faut tout de même reconnaître que l'aspect comédie du film n'est pas ce qu'il y a de plus réussi, les quelques "gags" ne prennent pas vraiment et au final le métrage s'apparente tout simplement à un film historique un peu plus léger qu'à l'accoutumée. La romance entre les deux conjoints est assez plaisante, leur relation est des plus originales et loin des poncifs mièvres habituels, d'autant que le couple Belmondo/Jobert fonctionne bien à l'écran (alors qu'apparemment, ce n'était pas la folle entente sur le tournage). Ce que j'ai trouvé le plus intéressant reste la vision que livre Rappeneau de la période. Tout le monde en prends pour son grade : les révolutionnaires sont des brutes paranoïaques voyant des complots contre-révolutionnaire partout et emprisonnant à tout-và, tandis que les royalistes sont présentés comme des dandys totalement décadents et déconnectés de la réalité. La reconstitution historique est de qualité, là encore on sent le budget, ça ne fait pas cheap et elle est qui plus servie par une belle photographie. Côté casting, on a du lourd, à commencer par le duo principal Belmondo/Jobert. Bébel est parfait dans ce rôle, amenant sa gouaille habituelle sans en faire trop, tandis que Marlène Jobert est très charmante, je la trouve nettement plus belle que sa fille perso (et pourtant je suis pas fan des rousses). En second rôle, on retrouve Sami Frey en noble fier entretenant des relations douteuses avec sa sœur (encore une critique à peine voilée sur la noblesse et leur consanguinité), Michel Auclair en dandy n'ayant de cesse de faire la cour à Jobert, Pierre Brasseur dans le rôle du père de Jobert (avec Sim comme assistant) et Julien Guiomar en révolutionnaire parano et tyran. Un mot enfin sur la splendide musique de Michel Legrand, qui apporte un souffle supplémentaire au film et transcende vraiment les images de Rappeneau. Un compositeur au talent exceptionnel!



Un film très agréable, qui garde une certaine fraicheur et aborde sous un angle plutôt original cette période charnière de l'histoire de France.

7/10
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar gegesan » Mer 08 Aoû 2012, 21:03

Heureux que tu l'aies apprécié ! Je préfère juste Eva Green à Marlène Jobert, mais tant mieux, comme ça on ne se disputera pas :lol: Je souscris à ton analyse sinon, c'est conforme à mes impressions (mais il faudrait que je me le repasse).
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Dunandan » Mer 08 Aoû 2012, 22:08

Perso je me suis fait bien chier à celui-là :mrgreen: (conseillé par mon beau-père qui est prof d'histoire), bon en même temps ce n'est pas une période qui me passionne des masses alors ce mélange comédie-histoire m'a bien rebuté.
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Fièvre du Samedi Soir (La) - 6,5/10

Messagepar Count Dooku » Jeu 09 Aoû 2012, 21:27

La Fièvre du samedi soir (Saturday Night Fever), John Badham, 1978


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Saturday Night Fever fait partie de ces films devenus culte dès leur sortie, mais tellement ancrés dans leur époque que c'est avec une certaine appréhension que l'on met le DVD dans son lecteur, craignant que ce manifeste de la période disco ait été ravagé par les outrages du temps. Et bien paradoxalement, si l'ensemble a évidemment vieilli (la tenue vestimentaire des personnages fait sourire, avec leurs chemises à col pelle à tarte et leurs pantalons ultra-moulants, et l'ambiance des boites de nuit a beaucoup changé, et pas toujours en bien cela dit), cet aspect disco dégage un certain charme kitsch et n'est pas à ranger parmi les aspects plus faibles du film. Au contraire, les scènes de danse gardent une vraie pêche, grâce à un Travolta qui se donne à fond physiquement et une BO mythique des Bee-Gees, et au final les scènes se déroulant dans la boite de nuit sont sans doute parmi les plus abouties du film. L'esthétique disco dans toute sa splendeur, c'est un festival de couleurs, de strass et de paillettes que nous donne à voir le film.



Le reste est un peu plus convenu et pas toujours des plus maîtrisés. Saturday Night Fever tente d'embrasser un discours social, en se faisant le porte-parole d'une jeunesse populaire de Brooklyn, des jeunes sans perspective d'avenir épanouissante et pour qui les seules occupations sont se battre avec d'autres bandes et sortir en boite. On pourrait faire le rapprochement avec La Fureur de Vivre, le film qui illustrait le mal de vivre de la jeunesse américaine des années '50, sauf qu'ici, plutôt que de rouler en voiture vers une falaise, les jeunes risquent leur vie en jouant les équilibristes sur le pont de Brooklyn. John Travolta (qui atteindra la célébrité instantanément grâce à ce rôle) incarne l'un de ces jeunes, fils d'immigrés italiens, déconsidérés par ses parents qui lui préfèrent son frère aîné prêtre, c'est un jeune homme qui se fait un peu d'argent en bossant dans une quincaillerie et qui ne se sent bon à rien, excepté pour une chose : la danse. C'est sa raison de vivre, sa seule façon de briller auprès des autres, et ça lui permet d'afficher un masque pour cacher son mal-être profond (qui explosera au grand jour à la fin du film, quand ce masque se sera fissuré suite à deux expériences traumatisantes). Au cours d'une de ses soirées, il va rencontrer une jeune fille bourgeoise de Manhattan avec qui il fera équipe pour un concours de danse, et dont il tombera amoureux. Le film insiste nettement sur le contraste entre la jeunesse privilégiée et cultivée de Manhattan, et celle défavorisée de Brooklyn, la fille n'ayant de cesse au début de rabaisser Travolta (par la suite elle témoignera un certain intérêt et même affection à son égard).



Cela dit, si la volonté est louable, le résultat à l'écran est à moitié convaincant, le scénario étant un peu léger et la mise en scène n'ayant pas vraiment la force nécessaire pour aborder ces thématiques, qui ne sont au final traitées qu'assez superficiellement. La relation familiale est est un bel exemple de ce manque de profondeur : au début du film, on nous présente des scènes très intéressantes mettant en scène les parents de Travolta et son frère qui veut abandonner la prêtrise. Puis, ces personnages passent tout simplement à la trappe et cet aspect est délaissé (bon pour le frère c'est justifié et sa brève présence va contribuer à l'évolution de Travolta). Même chose pour les amis de Travolta, à la psychologie plus que sommaire et assez clichés (seuls deux sortent du lot : la fille qui essaie de coucher avec Travolta et le pote dépressif). Bref, toute cette dimension sociale et dramatique n'est pas assez aboutie que pour convaincre totalement, et finalement on est davantage tenté de considérer Saturday Night Fever comme un objet pop, emblématique du disco, que comme une œuvre témoignant du mal-être des jeunes New-Yorkais des seventies. Cela étant, le film réussit très bien à capter l'ambiance du New-York populaire de la fin des années '70 et la ville est admirablement filmée.



Saturday Night Fever n'est donc pas un grand film, et c'est sans doute sur sa tentative d'embrasser des thèmes plus sérieux que le film montre aujourd'hui ses limites, tandis que toute la dimension musicale et esthétique reste très réussie (notamment grâce aux chorégraphies réussies), pour peu qu'on ne soit pas allergique à la période disco (tout comme il vaut mieux apprécier le jazz et le music-hall pour aimer les comédies musicales des années '50).

6.5/10
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Alegas » Ven 10 Aoû 2012, 02:09

Un peu radin là.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Count Dooku » Ven 10 Aoû 2012, 02:58

Ouais j'aurais pu monter à 7 pour la dimension culte du truc et le fait qu'on s'emmerde pas pendant les quasi deux heures, mais plus faut pas abuser.
Tu mettrais combien toi?
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar elpingos » Ven 10 Aoû 2012, 08:59

un peu radin en effet.
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Alegas » Ven 10 Aoû 2012, 10:42

Count Dooku a écrit:Ouais j'aurais pu monter à 7 pour la dimension culte du truc et le fait qu'on s'emmerde pas pendant les quasi deux heures, mais plus faut pas abuser.
Tu mettrais combien toi?


Pas énormément plus je dois l'avouer, de souvenir ça serait du 7,5 mais le fait est que sur la forme le film est un peu paresseux même si c'est la dimension sociale qui veut ça.
"Our films were never intended for a passive audience. There are enough of those kinds of films being made. We wanted our audience to have to work, to have to think, to have to actually participate in order to enjoy them."

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Gunmen - 5,5/10

Messagepar Count Dooku » Sam 11 Aoû 2012, 17:10

Gunmen (Tian luo di wang), Kirk Wong, 1988


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Une déception que ce Gunmen, polar HK qui a pour originalité de se dérouler dans le Shanghai des années '30, ce qui lui a d'ailleurs valu des comparaisons avec le fameux Les Incorruptibles de Brian de Palma, d'autant que le film de Kirk Wong raconte également la lutte d'un petit groupe de policiers intègres pour faire chuter un dangereux gangster, et ce dans un climat de corruption généralisée. On pourrait encore pousser plus loin la comparaison en notant l'importance que les deux films accordent à la vie familiale du personnage principal, mais outre ces quelques aspects, on est bien face à deux films très différents, qui traitent leur sujet de façon bien distincte. Ainsi, le film de Wong renvoie à des valeurs typiques du cinéma HK, et en premier lieu l'amitié entre compagnons d'armes. C'est parmi ses frères d'armes connus pendant la guerre civile que le flic incarné par Tony Leung Ka-fai recrute ses hommes de confiance, et cela donne évidemment lieu à des scènes mettant en avant la franche camaraderie (bon, c'est moins surligné que chez John Woo tout de même). Outre sa dimension polar, le film possède un côté mélodramatique assez poussé puisque le scénario insiste pas mal sur le triangle amoureux se mettant en place entre Tony Leung, sa femme et sa jolie indic' campée par une Elizabeth Lee très en beauté (le look années '30 lui va à ravir).



La grande faiblesse du film, c'est qu'il va beaucoup trop vite et ne prends pas le temps de développer son intrigue et ses personnages (faut dire il dure à peine plus d'1h20). Après une introduction plutôt réussie présentant les principaux protagonistes durant la guerre civile, tout s'enchaine de façon précipitée, sans nous laisser le temps de souffler ni de comprendre exactement où tout cela nous mène. La narration est très elliptique, les personnages sont esquissés et le film ne prend pas le temps de nous immerger dans cet univers gangrené par le trafic de l'opium car tout va trop vite. Du coup on ne s'attache pas vraiment aux personnages et on suit tout cet enchainement de gunfights et de scènes de dialogue un peu vaines d'un œil distrait, sans vraiment se sentir impliqué. C'est dommage car il y avait du potentiel et que cette période a été peu traitée dans le cinéma policier HK, même si pour le coup j'ai trouvé que la reconstitution de l'époque était un peu légère (il doit y avoir deux rues et deux-trois bâtiments... tout ça manque d'ampleur).
Notons tout-de-même un final très réussi et bien nerveux, et une violence assez crue tout au long du métrage qui lui confère un aspect hardboiled bienvenu. Mais c'est insuffisant pour en faire un film réussi, et au final ce Gunmen déçoit par ses carences narratives et son incapacité à se montrer à la hauteur de ses ambitions. Le film aurait bien eu besoin d'une bonne demi-heure supplémentaire pour apporter la densité nécessaire à l'histoire et aux personnage, et aussi permettre au montage survolté de respirer un peu.



5.5/10
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Trois visages de la peur (Les) - 7/10

Messagepar Count Dooku » Sam 11 Aoû 2012, 18:05

Les Trois visages de la peur (I Tre volti della paura), Mario Bava, 1963


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Sans doute l'une des œuvres les plus connues du maître de l'horreur transalpin, Les Trois visages de la peur est un film composé de trois sketches bien distincts et proposant chacun une approche différente du film d'épouvante ainsi qu'une esthétique qui lui est propre. Ce choix confère au film un caractère hétérogène qui fait que l'on peut adhérer à un sketche et pas à un autre, et avoir de fait une impression contrastée vis-à-vis du film.



Le premier sketche, intitulé Le téléphone, lorgne du côté du thriller hitchcockien, avec un milieu clos et un nombre de personnages réduit au strict minimum (seulement trois, et la plupart du temps Michèle Mercier est seule à l'écran). Formellement c'est évidemment le segment le moins élaboré du film, unité de temps et de lieu oblige, et ce même si Bava utilise à merveille son espace pour donner une impression d'étouffement et rendre menaçant certains objets de la pièce tels que le téléphone, la fenêtre, la porte, etc. Avec son suspense bien dosé et son interprétation convaincante de Michèle Mercier, Le téléphone est un exercice de style qui témoigne d'une belle maîtrise de la part du réalisateur.
Le deuxième court-métrage, Les Wurdalaks, est le plus ambitieux du lot, le plus long aussi. Visuellement, il est vraiment extraordinaire, avec des plans magnifiques et un travail sur l'atmosphère particulièrement soigné. C'est sans doute le segment qui reflète le mieux la maîtrise esthétique de Bava, que l'on retrouve notamment dans des films comme Le Masque du Démon ou Opération Peur. Pour le reste, c'est une histoire de vampires sans grande originalité, mais que la dimension familiale rends intéressante, d'autant que cela permet également de retrouver une gueule célèbre du cinéma fantastique, en la personne de Boris Karloff.
Le troisième sketche, La goutte d'eau, est celui que j'ai le moins aimé du film. C'est une histoire de fantôme articulée autour de la folie paranoïaque du personnage principal, qui sombre peu à peu dans une démence au fil des hallucinations morbides dont elle est victimes. Ce basculement est souligné par un travail sur les couleurs très intéressants, et une nouvelle fois dans un milieu confiné (le final prend place dans une chambre mansardée). Malheureusement, certains effets sont très datés, comme le fantôme qui est évidemment une marionnette et ça se voit, d'autant plus qu'on nous gratifie régulièrement de gros plans sur son visage.



Au final, les limites que je trouve à ce film sont inhérentes à son statut de film à sketches : certains segments me plaisent davantage et j'aurais préféré qu'ils soient plus développés au détriment des autres. L'ensemble reste de qualité et rien ne vient plomber le film, de facture certes très classique mais qui possède énormément de charme, et ravira sans nul doute les amateurs de ce cinéma d'épouvante d'antan.



7/10
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Portes de la nuit (Les) - 8/10

Messagepar Count Dooku » Dim 12 Aoû 2012, 19:44

Les Portes de la Nuit, Marcel Carné, 1946


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Parmi les réalisateurs français des années '30/'40, Marcel Carné est sans doute l'un de ceux que je préfère, je suis beaucoup plus sensibles à ses films qu'à ceux d'un autre grand cinéaste du Réalisme Poétique, Jean Renoir. Le Quai des Brumes m'avait mis une belle claque quand je l'avais découvert, impression positive confirmée avec Le Jour se Lève, et enfin son chef d’œuvre, Les Enfants du Paradis, a achevé de consacrer à mes yeux ce cinéaste en tant que tout grand. Impossible évidemment de ne pas associer cette réussite à Jacques Prévert, dont les dialogues illuminent ces films, et Les Portes de la Nuit sera justement la dernière collaboration du duo Carné/Prévert.



Réalisé en 1946, le film traite d'un sujet quasi contemporain puisqu'il se déroule en 1944, au lendemain de la Libération. Cette proximité temporelle avec les évènements racontés occasionnera d'ailleurs quelques réticences à l'époque, puisque le film traite ouvertement de la collaboration, un sujet encore brûlant en 1946. Ainsi, le personnage campé par Saturnin Fabre s'est enrichi par le marché noir, tandis que son fils (Serge Reggiani), qu'il porte aux nues pour son "comportement héroïque" pendant la guerre, avait dénoncé plusieurs résistants. Reggiani est d'ailleurs le personnage le plus intéressant du film, l'acteur interprète à merveille ce jeune homme arrogant, veule et pathétique, opportuniste en diable. C'est vraiment le personnage qui ressort le plus, car le couple Yves Montand/Nathalie Nattier ne fonctionne pas aussi bien que celui campé par Gabin et Morgan dans Le Quai des Brumes, les deux acteurs ne parvenant pas à apporter l'épaisseur et le vécu nécessaire à leur rôle (initialement ça devait être Gabin et Marlène Dietrich, ça aurait sans doute été plus cohérent). Dans un second rôle un peu sous-exploité, on retrouve le toujours impeccable Pierre Brasseur, parfait en mari malade de jalousie, tandis que Jean Vilar incarne un clochard énigmatique, un personnage pour le moins curieux qui apporte un élément de surnaturel au film par ses étranges prophéties.



A l'instar d'autres films de Marcel Carné, ce n'est pas tant l'histoire qui importe que les relations entre les personnages et l'accomplissement de leur destinée. Ici, tout le film ne consistera qu'en une errance nocturne des personnages, les parcours de chacun d'entre eux finissant par se télescoper au gré de leurs rencontres, ce qui pour certains sera synonyme de dénouement tragique. Il y a un petit côté film choral avant l'heure dans la façon dont Carné présente séparément les personnages, pour ensuite faire se rejoindre leurs chemins en dévoilant les liens qui existent entre eux. Si l'intrigue est très simple, elle est servie par les toujours magnifiques dialogues de Prévert, et par la mise en image sublime de Carné. Le cinéaste filme dans un N&B d'une grande beauté ces rues de Paris en pleine nuit (bon, il y a beaucoup de studio évidemment, mais ça accentue le côté fantasmé de l'ensemble), insufflant à son film une atmosphère envoutante qui est assurément sa plus grande force. Ce travail sur l'ambiance est encore renforcé par la superbe musique de Joseph Kosma, et particulièrement la célèbre chanson "Les Feuilles Mortes", dont le film fait une utilisation remarquable.



Un très beau film, sans doute pas au niveau des plus grands chefs d’œuvre du duo Carné/Prévert (mais la barre était placée tellement haut) mais une œuvre dans la grande tradition des films du Réalisme Poétique, à la fois plastiquement fascinant et émouvant dans ses portraits de personnages marqués par la vie.

8/10
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