[Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Expendables 2 : Unité spéciale - 7/10

Messagepar Count Dooku » Sam 08 Sep 2012, 13:37

Expendables 2 : Unité spéciale (The Expendables 2), Simon West, 2012


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Après un Expendables sympathique mais pas assez jouissif et trop sage compte tenu du potentiel du concept, Stallone et sa bande remettent le couvert pour une suite encore plus fournie en action testostéronée et au casting encore plus enthousiasmant. Ainsi, de nouvelles têtes viennent compléter le casting déjà prestigieux du premier film, et non des moindres puisqu'il s'agit -entre autres- de Jean-Claude Van Damme et Chuck Norris. Deux poids lourds du cinéma d'action des années '80, et qui ont connu un regain de popularité ces dernières années pour des raisons diverses (les réflexions philosophiques de l'un, les délires hagiographiques issus de l'imagination des internautes pour l'autre). Et, pour couronner le tout, deux stars qui ne faisaient qu'un caméo dans le premier ont ici un vrai rrôle, j'ai nommé Arnold Schwarzenegger et Bruce Willis. Au final, on a non seulement un casting de rêve sur le papier, mais -à la différence du premier-, celui-ci est vraiment bien exploité à l'écran, car chacun possède vraiment ses scènes mémorables et ses moments de gloire. Impossible de ne pas se marrer devant l'arrivée de Chuck Norris sur fond d'Ennio Morricone, ou de jubiler devant le combat final Stallone/Van Damme (où Sly nous refait du Rocky en plaquant son adversaire et en lui massacrant les côtes, tandis que JCVD nous gratifie de highs-kicks qui ont fait sa gloire), sans parler du duo Willis/Schwarzy avec le coup de la Smart. :mrgreen:
Bref le côté rassemblement de stars est parfaitement réussi et carrément jouissif, on a vraiment l'impression d'assister à une réunion entre potes pour faire plaisir aux fans de films d'action des années '80, ce qui se ressent d'autant plus par l'humour potache à coup de private-jokes dont nous gratifie le film (les réflexions sur le parcours académique de Lundgren par exemple, où les références aux Chuck Norris Facts). Sûr qu'on ne perçoit pas le film de la même façon si on le voit sans connaître toutes les références auxquelles il se réfère constamment.

C'est peut-être la faiblesse majeure du film, le fait qu'il se repose quasi uniquement sur son casting et sur son statut d'hommage à un cinéma d'action des années '80-'90. On a davantage l'impression d'assister à un délire bien rodé mais quasi-exclusivement fondé sur le capital sympathie de ses stars et sur la nostalgie des spectateurs. Car il faut bien le reconnaitre, le scénario est ridicule, peut-être pire encore que celui du premier. Ce n'est vraiment qu'un prétexte à une succession de scènes d'actions et de dialogues potaches entre nos grosses brutes préférées, et là où le premier essayait encore d'instaurer un contexte plus ou moins crédible, ici on est dans le nawak complet. Du coup les (très) rares moments qui se veulent dramatiques comme la mort du petit jeune ben on a rien à foutre, pire encore je me bidonnais complètement devant la nanardise des répliques de Sly (style "Y en a qui meurent alors qu'ils méritent de vivre, alors que d'autres vivent alors qu'ils méritent de mourir", un truc du genre), mais bon je crois que c'est volontaire et que ça fait partie des gags du film, mais justement ça accentue son côté un peu artificiel et uniquement basé sur le second degré. On me dira que c'était pareil dans Commando, mais je trouve qu'il y avait un côté plus authentique, plus "vrai" dans la démarche de Mark Lester, ce n'est pas un film qui repose sur son héritage pour être fun, et c'est d'ailleurs pour ça qu'il supporte aussi bien le poids des ans et des revisionnages. C'est toute la question avec The Expendables 2 : est-ce que le film vieillira bien, et est-ce qu'il supportera les nombreux revisionnages pour s'imposer comme un classique du cinéma d'action, à l'image des références des années '80? Je n'en suis pas du tout certain, car des films comme Die Hard ou Predator (pour ne citer qu'eux) proposaient bien davantage de qualités intrinsèques et, surtout, reposaient sur un scénario et des personnages largement mieux écrits.

Enfin, je ne boude pas mon plaisir malgré tout, et je me suis vraiment bien amusé devant cet Expendables 2, qui délivre enfin la marchandise qu'on était en droit d'attendre avec le premier opus, soit un film d'action bourrin, très divertissant et qui nous permet de retrouver des légendes du ciné d'action au top. Encore un mot sur la réalisation de Simon West, pas transcendante mais qui habille plus qu'honorablement ce déferlement d'action spectaculaire, que ce soit pour les gunfights ou pour les combats au corps à corps. Contrairement au premier, qui proposait un montage trop haché et saccadé, le réalisateur a opté ici pour un découpage plus lisible et fluide, qui conserve l'aspect frénétique de séquences tout en les rendant plus agréables à l’œil. Un bon point par rapport au premier, assez frustrant de ce côté-là.

7/10
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Général Della Rovere (Le) - 8/10

Messagepar Count Dooku » Sam 15 Sep 2012, 16:06

Le Général Della Rovere (Il generale Della Rovere), Roberto Rossellini, 1959


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Voici une très belle découverte que ce Général Della Rovere, parcours d'un anti-héros en Italie à la fin de la Seconde Guerre Mondiale. De Roberto Rossellini, je n'avais jusqu'à présent rien vu (hormis quelques extraits de Voyage en Italie dans le cadre d'un cours quand j'étais étudiant), et ce film apparait pour moi comme une belle porte d'entrée à son cinéma, et me donne envie d'en voir plus.



Ce qui est très intéressant dans ce film, c'est à la fois son contexte et son personnage principal. On n'a pas l'habitude de voir des films se déroulant en Italie pendant la Seconde Guerre Mondiale, et encore moins adoptant le point de vue italien. On se trouve donc dans un contexte très intéressant, l'Italie sous occupation allemande, ce qui permet de mettre en valeur la Résistance italienne, que l'on connait assez peu puisque ce pays étant dans le camps des ennemis pendant la WWII. L'autre aspect qui remporte l'adhésion est le personnage principal incarné par Vittorio de Sica (réalisateur du Voleur de bicyclette), un beau-parleur escroc et flambeur, auquel l'acteur octroie une densité et une sympathie qui lui font presque porter le film à lui seul, tant on se prends immédiatement d'intérêt pour ce personnage de loser superbe.
Le film est divisé en deux parties bien distinctes. Dans la première, on suit le personnage de Bertone (De Sica) à travers ses petites combines pour s'enrichir en profitant des malheurs de la guerre. C'est un opportuniste, menteur et parasite (on le voit réclamer de l'argent à plusieurs femmes qui ont été ses conquêtes), et collaborateur de surcroît, mais pourtant le personnage reste éminemment sympathique de part son charisme et sa spontanéité. On sent évidemment que tout cela risque de mal tourner pour lui, et vers le milieu du film il se fait arrêter et on rentre dans la seconde partie, où suite à un arrangement avec un Colonel Allemand, Bertone est obligé de se faire passer pour le Général Della Rovere, important chef de la Résistance récemment tué, afin de servir d'espion au sein de la prison. Cette partie apparait nettement plus sombre que la première, qui se distinguait par un ton étonnamment léger vu le sujet, et ce changement s'opère également dans le personnage de Bertone, qui évolue et se fait plus grave. L'escroc sans scrupule du début va se muer progressivement en un patriote conscient de l'importance des enjeux, et cette transformation sera totalement accomplie dans la magnifique séquence finale.



Outre le personnage superbement interprété de Vittorio de Sica, l'acteur allemand Hannes Messemer est également remarquable dans le rôle du colonel qui oblige Bertone à devenir un espion. C'est un personnage qui peut paraitre détestable au premier abord, mais qui au final se révèle nettement plus nuancé, avant tout un militaire qui fait son devoir et non un fanatique cruel et sans pitié. Un traitement assez rare dans les films de guerre de l'époque, où les officiers allemands étaient montrés non comme des hommes mais comme des monstres sans pitié. Cette subtilité est vraiment ce qui caractérise ce film, qui aborde habilement le sujet de la résistance sans sombrer dans le patriotisme gratuit ni dans les excès d’héroïsme, tout cela est traité très finement par Rossellini, qui livre ici un très beau film.

8/10
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar osorojo » Sam 15 Sep 2012, 17:17

Je ne connais pas du tout, je n'ai d'ailleurs rien vu de ce réalisateur. Jolie critique, tu le vends bien, si j'ai l'occase de le choper je n'y manquerai pas ! :super: J'aime beaucoup les films qui mettent en scène la résistance :)
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Count Dooku » Sam 15 Sep 2012, 17:23

Il est justement en ce moment dans la promo amazon sur les Gaumont Classiques, 2 achetés le 3ème offert. Faut en profiter, il y a pas mal de belles choses dans cette collection. ;)
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar osorojo » Sam 15 Sep 2012, 17:29

Erf ouais, j'avais oublié cette opé alors que je m'étais promis de choper du Gaumont classique effectivement, l'offre est en effet vraiment engageante car bien fournie. Mais bon, ils abusent à tous faire des promos en même temps, j'arrive plus à suivre moi :mrgreen:
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Tournament (The) - 7/10

Messagepar Count Dooku » Ven 21 Sep 2012, 14:02

The Tournament, Scott Mann, 2009


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Bon, hier soir j'étais particulièrement fatigué et j'avais envie d'un truc qui repose le cerveau, or j'avais justement sous la main ce film chopé en brocante y a quelques semaines. Et bah je me suis bien amusé, un bon petit film d'action mené tambour battant, avec des excès de gore bienvenus (les corps qui explosent, les doigts tranchés, les têtes arrachées à coup de riot-gun... bref on a sa dose de bidoche et d'hémoglobine, surtout que le film lésine pas en victimes collatérales). Scénaristiquement, c'est évidemment très con mais aussi rudement efficace : un tournoi des meilleurs tueurs à gage avec pour aire de jeu la ville de Londres, le tout sous l’œil et les caméras des organisateurs, qui évidemment suivent ça avec délectation et parient sur les favoris de la compétition. Tout cela a un côté Battle Royale en plus burné, c'est bourré d'humour et de cynisme, et au milieu de toute cette violence on retrouve ce bon vieux Robert Carlyle en prêtre alcoolique qui se retrouve bien malgré lui intégré au jeu. Heureusement pour lui, il pourra compter sur l'aide d'une jolie asiatique campée par Kelly Hu, également une tueuse participante au tournoi mais sauf qu'elle c'est une gentille et qu'elle veut se retirer du métier suite à un trauma relatif à un contrat sur la femme de Ving Rhames qui évidemment veut se venger et participe au tournoi pour ça mais comme c'est l'ancien champion il va se fritter avec un petit jeunot aux dents longues qui coupe des doigts avec son coupe-cigare. Des personnages tout en nuance au service d'une histoire aux enjeux dramatiques bouleversants!
Enfin bref le film est assez généreux en terme d'action, le rythme est irréprochable et on ne s'ennuie pas un instant pendant les 90 minutes. Niveau mise en scène y a rien d'exceptionnel, la caméra a tendance à bouger un peu trop et le découpage des scènes d'action est parfois un peu trop haché (notamment pour les scènes de baston comme celle entre Kelly Hu et Scott Adkins). Enfin pour un DTV j'ai trouvé que l'ensemble était visuellement plus qu'honorable, ça ne fait pas trop cheap et les cascades et autres gunfights sont vraiment bien fichues.

Bref, une bonne surprise, un film qui délivre la marchandise sans prétention et se révèle assez jubilatoire par sa violence outrée et son rythme parfaitement dosé.

7/10
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Scalp » Ven 21 Sep 2012, 17:46

Bien sympa celui là effectivement.
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Femme de Feu - 7,5/10

Messagepar Count Dooku » Dim 23 Sep 2012, 16:04

Femme de feu (Ramrod), André de Toth, 1947


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Premier western d'André de Toth, qui nous livrera par la suite plusieurs films du genre dont le sublime La Chevauchée des Bannis (que je place parmi mes westerns préférés), Femme de Feu témoigne déjà d'une grande maîtrise, que ce soit au niveau formel ou dans la force de la mise en scène. En outre, et comme le titre français l'illustre bien, c'est un film qui accorde une grande importance au personnage féminin, qui est d'ailleurs loin des clichés dans lesquels on enfermait généralement les femmes dans les westerns (la plupart du temps, leur rôle se limite à la demoiselle en détresse juste là pour justifier une romance avec le héros, ce qui peut se révéler fatiguant à la longue tant ces romances semblent artificielles et pesantes). Rien de tout cela ici, le personnage de Veronica Lake (rien que ce choix est atypique, on n'a pas l'habitude de la voir dans un western) ne correspond en rien aux stéréotypes habituels, c'est au contraire une femme forte, manipulatrice et qui se sert des hommes pour assouvir ses ambitions. C'est un type de personnage qui renvoie davantage à la femme fatale chère au film noir, bien qu'elle ne soit pas complètement corrompue et s'avère fondamentalement plus ambiguë (par moments, on ne sait pas trop si ses regrets sont sincères ou si c'est une mascarade pour convaincre son entourage).



L'analogie avec le film noir ne s'arrête d'ailleurs pas là, tant au niveau de la forme et de la tonalité, le film s'avère proche de ce genre. Dès le début, le ton est donné : une scène nocturne (les scènes de nuit sont particulièrement nombreuses dans ce film, ce n'est pas un hasard) où, sans qu'on ne comprenne encore de quoi il en retourne, on perçoit une tension palpable entre les différents protagonistes. Le climat est étouffant, ce qui est accentué par la mise en scène et le travail sur la lumière qui donne une sensation de cloisonnement, bref d'emblée on sent qu'on est loin des westerns lyriques exaltant les paysages et les valeurs de l'Ouest. Ce genre de scènes dont l'ambiance évoque le film noir se retrouve à de multiples reprises dans ce film, citons par exemple la remarquable fusillade dans les rochers vers la fin du film, où de Toth fait graduellement monter la tension en filmant lentement la progression des assaillants, avec un éclairage nocturne qui accentue la noirceur de la scène. Enfin, les personnages eux-mêmes évoquent le film noir, à commencer par le héros campé par Joel McCrea, qui durant tout le film semble subir les évènements et est victime malgré lui des manigances de Veronica Lake. Il en résulte que le personnage est assez transparent tout au long du métrage, à l'inverse de son comparse joué par Don DeFore, qui lui n’hésite pas à se salir les mains.



Le postulat de départ, une femme forte bien décidée à exploiter son ranch en tenant tête aux intérêts des grands propriétaires locaux, et qui pour ce faire embauche un groupe d'hommes de métier, m'a personnellement fait penser à l'excellente BD "Comanche" de Greg et Hermann, à la différence qu'ici, tout le scénario est focalisé sur l'affrontement entre le groupe de la femme et celui des ranchers. Tout ce qui a rapport à la terre et aux idéaux (la prairie est pour tout le monde, etc) est zappé (on n'a d'ailleurs jamais l'impression que Lake essaie de monter une exploitation), et au final c'est essentiellement d'une lutte d'influence dont il est question ici, ce qui motive Veronica Lake ce n'est pas de s'établir comme une fermière, mais plutôt de braver son père et l'homme qu'il lui destinait (qui apparaitra comme le méchant du film). On est donc très loin des thématiques habituelles du western, et c'est ce qui rend Femme de Feu particulièrement intéressant -en dépit de quelques faiblesses de narration- et annonce, dans une certaine mesure, la noirceur glaciale de La Chevauchée des Bannis.

7.5/10
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Scalp » Dim 23 Sep 2012, 16:43

J'ai trouvé l'écriture un peu bancal, heureusement que la réal de De Toth est vraiment bonne.
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Count Dooku » Dim 23 Sep 2012, 17:03

Ben les faiblesses d'écriture ce sont surtout au début qu'on les remarque, alors je ne sais pas si c'est moi qui était fatigué mais au début j'ai eu du mal à cerner les enjeux, et le rôle des personnages, entre cette femme décidée à s'opposer à son père, son fiancé qui disparait après deux scènes, le fameux Ivey dont on ne saisit pas très bien de prime abord le lien avec le père et la fille... C'est effectivement un peu brouillon comme tu le soulignes dans ta critique, de même pour les relations entre les personnages qui manquent de développement (l'amitié entre McCrea et DeForce est survolée, par exemple).
Reste que j'ai trouvé le film vraiment plaisant du début à la fin, je ne m'y suis pas ennuyé un seul instant et j'ai particulièrement apprécié la tonalité particulièrement sombre du métrage (pour le coup je partage totalement l'analyse de Tavernier sur le rapport au film noir, d'ailleurs j'étais arrivé aux mêmes conclusions avant de regarder son intervention).
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar gegesan » Dim 23 Sep 2012, 17:46

Tavernier ? Vous avez dit Tavernier ??? :D Il va me falloir aussi ce DVD...
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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar Count Dooku » Dim 23 Sep 2012, 18:12

Oui le DVD Wild Side est excellent et propose une intervention de 26 minutes de Tavernier, comme dans les DVD Sidonis. :D

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Re: [Count Dooku] Mes Critiques en 2012

Messagepar gegesan » Dim 23 Sep 2012, 18:20

Merci pour le renseignement, Dooku, je vais me le procurer fissa ! :super:
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Voyage de la Peur (Le) - 8/10

Messagepar Count Dooku » Lun 24 Sep 2012, 15:03

Le Voyage de la peur (The Hitch-Hiker), Ida Lupino, 1953


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Excellente surprise que ce film noir réalisé par l'actrice-réalisatrice Ida Lupino (l'une des rares femmes réalisatrices à l'époque). Tiré d'un fait réel, Le Voyage de la Peur est en quelque sorte l'ancêtre de The Hitcher : un auto-stoppeur prends en otage deux braves types sur une route déserte, et les oblige à traverser la frontière avec lui. Et comme l'auto-stoppeur est un tueur psychopathe qui a la gâchette facile, le voyage sera des plus tendus pour les deux pauvres gars qui pensaient juste passer un week-end sympa à la pêche.



Sur base de ce synopsis simple, Lupino livre un thriller tendu, âpre et sans temps morts : le film est assez court (1h11) et va à l'essentiel, se concentrant sur la confrontation psychologique entre le tueur et les deux otages (il y a très peu de scènes montrant les flics à la recherche du tueur, et comme par hasard ce sont les scènes les moins intéressantes du film). Le film se présente sous la forme d'un road-movie : l'improbable trio poursuit sa fuite désespérée en direction du Mexique, sans que les deux otages n'osent agir de quelconque façon. Le film nous les présente bien comme des citoyens lambda, des pauvres gars qui sont dépassés par l'épreuve qu'ils traversent, tandis que le tueur est au contraire particulièrement sadique et vicieux. C'est un méchant particulièrement réussi, qui impose une présence menaçante tout au long du film, et même son visage a quelque chose d'effrayant avec son œil paralysé qui ne se ferme jamais. Il y a d'ailleurs une idée excellente qui exploite ce détail : lors des nuits, pour dissuader les otages de s'évader, le tueur prévient que comme cet œil ne se ferme jamais, ils ne pourront pas savoir s'il dort ou pas... Cela contribue à faire de ce personnage une menace omniprésente et omnipotente, qui apporte une tension permanente durant tout le film (on se met vraiment à la place des deux types et on sent que leur vie ne tient qu'à un fil).
La réalisation de Lupino apporte toute la sécheresse nécessaire pour ce sujet, avec un admirable sens du rythme et du suspense. Reprenant les codes esthétiques du film noir pour les scènes nocturnes (la première apparition du tueur, une silhouette noire qui se découpe dans l'ombre sur la banquette arrière, est très réussie), elle s'en éloigne en revanche dès qu'il s'agit de filmer les scènes dans le désert. Malheureusement, la qualité d'image du DVD (édition Wild Side, pourtant la meilleure copie du film) ne permet pas de profiter pleinement de la photographie du film, mais étant libre de droit, le film n'a visiblement pas été conservé dans des bonnes conditions. Quoiqu'il en soit, ce Voyage de la Peur est un film à voir absolument pour les amateurs de film noir, c'est un thriller qui vieillit remarquablement bien et qui conserve toute son efficacité.

8/10
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Duel au Soleil - 8,5/10

Messagepar Count Dooku » Mar 25 Sep 2012, 17:45

Duel au soleil (Duel in the sun), King Vidor, 1946


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Western baroque produit par David O. Selznick qui voyait là l'occasion d'avoir un autre Autant en emporte le vent, Duel au soleil est un film atypique, aussi proche du mélodrame hollywoodien que du western classique. C'est une œuvre flamboyante, qui témoigne d'ambitions énormes (rien que le prélude et l'ouverture durent presque 20 minutes), même si on n'atteint pas la démesure des aventures de Scarlett O'Hara (le film ne dure "que" 2h24, ce qui limite la dimension fresque). Réalisé par King Vidor, cinéaste chevronné qui avait déjà à son actif plusieurs grands films (déjà au temps du muet), ainsi que par toute une série de réalisateurs non crédités, le film se distingue avant tout par ses extraordinaires qualités esthétiques. Le soin apporté à l'aspect visuel est incroyable : le film regorge de plans sublimes aux couleurs chaudes, parfois même pas du tout naturelles (cf certains plans baignant dans une teinte tellement rouge qu'on se croirait sur Mars), ce qui confère au film une identité visuelle particulièrement forte. La composition des plans se focalise très souvent sur le ciel, qu'il soit nuageux, orageux ou baignant dans la lumière orangée du crépuscule. C'est évidemment une conséquence du format 1:33 qui accentue la verticalité, mais j'y vois également un choix esthétique de Vidor, qui place généralement sa ligne d'horizon très bas, sans doute dans une volonté d'écraser ses personnages sous la voute céleste, qui figure le poids du destin et de la fatalité qui pèse sur eux.



Comme je l'ai dis, le film tient largement du mélodrame par son scénario et ses personnages : primo l'héroïne est une femme (métisse Indienne de surcroit), deuzio l’histoire se focalise essentiellement sur ses amours contrariées, et ce bien que le film s'enrichisse d'un background typiquement westernien (il est notamment question de l'arrivée du chemin de fer et de la lutte avec les propriétaires terriens réticents, bref un sujet qu'on retrouve dans bon nombre de westerns). Mais ce sur quoi le film insiste surtout, et c'est pourquoi il se rattache nettement au genre mélodrame, ce sont les passions humaines, qu'il s'agisse des relations amoureuses (un triangle amoureux est au centre de l'intrigue) ou des tragédies familiales (on retrouve la thématique des frères ennemis, du fils rejeté par son père, etc.). Le personnage de Pearl Chavez, campé par la sublime Jennifer Jones (en dépit des énormes couches de maquillage pour faire croire à ses origines indiennes), est l'élément qui va faire exploser cette famille déjà minée par des tensions de longue date. L'actrice apporte énormément de sensualité au personnage, jusqu'à apparaître comme un objet sexuel -dans les limites du code Hays, bien évidemment- attirant les convoitises des hommes de son entourage, et sa relation avec Lewt (Gregory Peck) est d'une rare violence qui culminera d'ailleurs dans la formidable confrontation finale, qui propose quelque chose de jamais vu dans un western. Il n'y a pas vraiment de place pour les sentiments, du moins en apparence, ce qui renforce la dimension tragique du personnage de Pearl, décidément pas épargnée par la vie.



Au niveau du casting, Joseph Cotten incarne Jesse, le bon fils, instruit et gentleman, tandis que Gregory Peck campe Lewt, le mauvais garçon, totalement à l'opposé de son frère. Et si Pearl éprouvera des sentiment pour Jesse du fait de sa gentillesse, c'est au final vers Lewt qu'elle se tournera, privilégiant le charme bestial de ce dernier aux nobles sentiments du premier. Si Cotten se révèle assez discret au final dans ce rôle des plus sages, Peck en revanche est largement à l'avant-plan, on sent que Vidor a exploité au maximum son physique de beau gosse pour en faire l'atout charme du film aux côtés de Jennifer Jones. Comme souvent dans sa carrière, il a tendance à manquer un peu d'expression, ce qui le rend moyennement crédible dans ce rôle de bad guy, mais il se rattrape dans les scènes de séduction où il se révèle beaucoup plus à l'aise. On retrouve également, dans le rôle de la mère de famille, Lillian Gish, une pionnière du cinéma puisqu'elle avait commencé sa carrière dans les années '10 sur des films de D.W. Griffith (on la retrouvera plus tard dans le mythique La Nuit du Chasseur).



Duel au soleil est une œuvre typique des grosses productions de l'Âge d'Or hollywoodien, où la grandiloquence de la reconstitution et des effets de style côtoie parfois l'ampoulé, et où l'exaltation des passions peut paraître par moments quelque peu forcée. Le film se pare d'une musique tonitruante, certes très belle mais omniprésente, soulignant parfois plus que de raison le côté dramatique et émotionnel de certaines scènes. Mais ce sont là des caractéristiques propre à un certain type de cinéma de l'époque, et pour peu qu'on y adhère (comme moi), on passe un merveilleux moment, tant ce film propose un spectacle grandiose, épique et visuellement superbe.

8.5/10
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