[Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Modérateur: Dunandan

Famille Jones (La) - 4,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 16 Déc 2012, 11:41



La Famille Jones - Derrick Borte - 2010


Sur le papier, la Famille Jones n'est pas très bandante. Une affiche dégueulasse digne d'un encart publicitaire pour la Foire Fouille, un duo d'acteurs has been (David Duchovny et Demi Moore) et une énième histoire se déroulant dans les banlieues chics et proprettes des USA. Finalement, le film vaut un peu mieux que ça, et à la surprise générale le tandem de comédiens précité s'en sort plus que bien en faux couple employé par une société de marketing de l'extrême. Avec leurs deux faux enfants (Amber Heard et Ben Hollingsworth), ils emménagent dans une petite ville charmante et jouent à la famille modèle. Leur seul but: vendre leur style de vie idyllique et tous les incroyables produits et services qui rendent l'existence plus heureuse.

Intriguant pendant 30 minutes, le combat contre le système, ici la société de consommation, tourne très vite en rond tant le message employé est convenu. A moins d'être complètement étranger au fonctionnement de notre monde capitaliste (et franchement, il n'y a pas besoin de sortir d'une grande école de commerce), la Famille Jones brasse des clichés par dizaines. Légèrement cynique dans sa première partie, le charisme du couple vedette n'y est pas pour rien, on sent venir à des kilomètres le retournement de veste et les épisodes pseudo-dramatiques qui en découlent (comment s'épanouir en menant une vie factice? En fait, on fait du mal aux gens? Du grand mélo au rabais...)

Si on ajoute à ça l'inévitable amourette tordue entre deux personnes qui font semblants de s'aimer à longueur de journée avant de finalement craquer réellement l'un pour l'autre, on se dit qu'il n'y a pas grand chose à sauver... Heureusement, les réjouissances (très relatives) viennent de l'alchimie entre une Demi Moore rayonnante et impeccable dans son rôle femme comblée (tout le contraire de ses voisines typées Desperate Housewives) et la nonchalance d'un David Duchovny à mi-chemin entre le côté lunaire d'un Mulder et le magnétisme de son personnage de Californication. Sous couvert de tirer à boulets rouges sur le sacro-saint système capitaliste et de ravir les festivals indépendants, la Famille Jones n'en reste pas moins un produit formaté, calibré pour duper les jurys du monde entier. Du marketing pour les nuls encore une fois, ou quand la réalité rattrappe la fiction.

4.5/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar elpingos » Dim 16 Déc 2012, 11:42

Ben moi je me suis un peu fais duper, je suis moins sévère sur ce film qui vaut quand même pour son originalité...
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 16 Déc 2012, 11:45

Pourtant, l'affiche est très explicite...
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar caducia » Dim 16 Déc 2012, 12:52

film sympa mais sans plus, je m'en souviens à peine. :mrgreen:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Dim 16 Déc 2012, 15:28

Je suis même trop gentil, j'ai touché un peu à tous les métiers du commerce (marketing, B to B, B to C, grande distrib', pas que j'aime ça enfin si un peu mais je ne sais faire que ça) et l'aspect moralisateur m'a bien saoulé.
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Or Noir - 7/10

Messagepar Jimmy Two Times » Lun 17 Déc 2012, 21:38



Or Noir - Jean-Jacques Annaud - 2011


Avant toute chose, une mise en garde s’impose. Or Noir est de ces films qu’il convient de regarder sans aucune arrière-pensée cynique. Jean-Jacques Annaud nous propose en effet un bon d’un demi siècle dans le passé soit à une époque où les grandes fresques lyriques étaient la chasse gardée des studios hollywoodiens. Si son épopée n’a pas la prétention de tutoyer les chefs d’oeuvres du genre (on pense irrémédiablement à David Lean et son Lawrence d’Arabie), elle constitue un véritable vent de fraîcheur dans une période qui manque désespérément de productions au souffle épique.

Abordons d’emblée les choses qui fâchent, Or Noir ne fait pas office de modèle de reconstitution tant il accommode à sa manière, très occidentale, les faits historiques. C’était déjà un peu le lot dans les films des années 50 et 60, seulement les mentalités ont évolué et beaucoup trouveront aujourd’hui cette prise de liberté ringarde. Pour les autres, ce combat moral entre deux émirs d’Arabie opposés par l’exploitation des richesses pétrolières dont regorge le territoire vierge du Corridor Jaune s’avère être un voyage aussi dépaysant que divertissant.



D’un côté, on retrouve donc le fourbe Antonio Banderas (un peu en roue libre), assoiffé par l’argent que lui offre les américains, et de l’autre le très charismatique Mark Strong, impérial en défenseur d’une pratique conservatrice de la religion musulmane, fidèle parmi les fidèles dans la maison d’Allah. Entre ces deux fortes têtes, un fils tiraillé entre son patriarche et son père d’adoption, lui et son frère ayant servi de monnaie d’échange entre les deux hommes lors de la signature du pacte de non exploitation des terres aujourd’hui tant convoitées. Dans ce rôle de simili prophète qui unit les peuples, le français Tahar Rahim s’en sort plutôt bien et est le seul du trio à participer aux belles batailles dans le désert.

Justement, sur le plan de l’action, Or Noir remplit son office même si on aurait aimé un peu plus d’ampleur au vu des centaines de figurants rassemblés pour l’occasion. Pour une fois qu’un film récent nous propose des armées de combattants en chair et en os sans user et abuser de la solution CGI, il est regrettable de ne pas profiter d’un peu plus de hargne, de rage et de ferveur. L’incontournable bluette sentimentale n’est pas très inspirée, on peut trouver au long métrage des tas de défauts mais son charme suranné lui confère un capital sympathie indéniable, le tout porté par la réalisation ample d’Annaud et la belle composition musicale de James Horner. En l’état, le spectacle est tout de même garanti et c’est avec un grand désarroi que l’on prend conscience du naufrage financier (énorme bide dans les salles) de ce bel ouvrage au parfum d’antan. Nous ne sommes pas près de revoir ce type de productions françaises, logistiquement ambitieuses, sur un écran de cinéma…les grandes aventures humaines n’attirent désespérément plus les foules…

7/10
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Dark City - 8,5/10

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 20 Déc 2012, 10:55



Dark City - Alex Proyas - 1998


Quinze ans après sa sortie dans l’anonymat le plus complet (en pleine déferlante Titanic), Dark City continue de résister à l’épreuve du temps et apparaît orné de ses plus beaux atours dans l’impeccable Blu-ray édité par Metropolitan. C’est bien simple, le film d’Alex Proyas est un ravissement visuel de tous les instants. Le redécouvrir dans ce somptueux apparat permet de prendre conscience de son caractère bipolaire. Au-delà du postulat SF, l’hommage au film noir est encore plus prégnant avec le recul. L’ensemble de la production est chiadée jusque dans les moindres détails, fruit de l’osmose entre le production designer Patrick Tatopoulos (le boulot abattu laisse pantois), le directeur de la photo Darius Wolski et bien sûr le réalisateur-scénariste.



Pour ceux qui découvriraient le film aujourd’hui, la director’s cut est à privilégier car elle supprime la voix off de l’introduction qui avait tendance à désépaissir le mystère entourant le récit. Grâce à cette version allongée de 10 minutes, le spectateur n’a plus aucune longueur d’avance sur le personnage interprété par Rufus Sewell. Tous les ingrédients du film noir sont présents : un homme amnésique accusé de meurtres, une femme fatale (Jennifer Connelly) et un flic obstiné dans sa quête de vérité (William Hurt). En parallèle, de sombres individus, les étrangers, contrôlent la ville de manière totalitaire et pratiquent d’incessantes expérimentations sur les humains avec l’aide du Dr Schreiber (Kiefer Sutherland).



Leurs pratiques, qui consistent à implanter de nouveaux souvenirs à leurs cobayes afin d’observer le comportement de l’âme (dont ils sont dépourvus), s’opèrent au cours d’un rituel fascinant, la synthonisation. Non contents de redéfinir la mémoire de leurs sujets, ils en profitent également pour remodeler l’architecture de la ville, au cours de scènes qui font penser à un gigantesque jeu de construction. Ces séquences sont toujours aussi jouissives et restent les plus marquantes du film (cf la transformation d'un appartement miteux occupé par un couple de prolos qui devient une luxueuse demeure pour classes aisées). On pouvait craindre que les effets visuels prennent un coup de vieux, il n’en est rien (à part le combat psychique final, un peu plus ancré dans son temps). Evidemment, Dark City puise principalement son inspiration du côté du Metropolis de Fritz Lang, Proyas ne s’en est jamais caché, mais il y a aussi des petites touches de Blade Runner ou de Brazil disséminées ici et là.



Au menu des réjouissances formelles, c'est un vrai festin pour les yeux. La moindre petite scène, même anodine, jouit généralement d'une science du cadre et d'une profondeur de champ à tomber à la renverse (les longs couloirs d'hôtels, le commissariat :love:). Par contre, il faut remettre les choses au clair, on voit beaucoup de critiques parler de style gothique pour définir la ville. C'est pas parce qu'il fait tout le temps nuit et qu'on a des clones de Nosferatu (les étrangers et leur teint blafard) qu'on peut parler de gothique. Les décors du film, c'est surtout du style art deco à 100% de part l'omniprésence de formes géométriques que soit en intérieur comme en extérieur. La photo de Darius Wolski est au diapason de l'ambiance torturée du film et propose des noirs d'une profondeur abyssale, décollement de rétine assurée. Pour soutenir l'action, Trevor Jones propose un score de qualité, quasi ininterrompu, qui sait se faire discret sans jamais réellement disparaître dans les scènes intimistes et qui monte en puissance (haut les coeurs!) dès que la situation se tend à l'écran.



Le film est bourré d'idées et de trouvailles visuelles intéressantes, achevant de rendre le trip un peu plus marquant que la linéarité du script n'aurait pu le laisser penser. Car, c'est bien là le seul vrai défaut de Dark City, malgré des bases solides, le déroulement des évènements ne laisse que peu de place au doute et à l'interprétation. La fin est sans équivoque même si on peut fantasmer sur le caractère à la fois messianique et individualiste de John Murdoch, de part l'utilisation qu'il fait de ses pouvoirs. En dépit d'un univers SF d'une grande richesse, pas un seul doute n'habite l'esprit du spectateur à l'issue de la dernière bobine. On ressent donc une pointe de frustration de ne pas pouvoir se lancer dans des débats enflammés au sujet du film. Une limpidité qui donne encore plus envie de le cataloguer dans la case du film noir (certes fortement teintée de SF) et qui en l'état, propose tout de même un voyage hypnotisant dans un autre univers. Au final, Dark City est incontestablement le meilleur film de Proyas et résiste incroyablement bien au temps et aux visions, la marque des grands films tout simplement.

8.5/10
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Jeu 20 Déc 2012, 11:01

C'est en duel avec The Crow quand même pour le meilleur Proyas, mais oui c'est du haut niveau.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 20 Déc 2012, 11:08

The Crow, je l'ai adoré étant ado mais ça a pris un coup de vieux. Je n'ose pas trop le revoir après avoir été déçu lors de ma seconde vision il y a quelques d'années. Une belle ébauche de Dark City visuellement, mais les cadres et la photo de ce dernier l'enterrent. Y a pas de blu ray français, il me semble?
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Mark Chopper » Jeu 20 Déc 2012, 11:08

Et visuellement, ça vieillit mieux que Matrix :chut:

Jennifer Connelly en femme fatale : quelle putain de bonne idée :love:
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Messagepar Scalp » Jeu 20 Déc 2012, 11:09

Oue pas de blu ray et le dvd est pas le top techniquement mais ça gène pas trop ça donne un aspect crados comme j'aime.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Jeu 20 Déc 2012, 11:09

Mark Chopper a écrit:Et visuellement, ça vieillit mieux que Matrix :chut:

Jennifer Connelly en femme fatale : quelle putain de bonne idée :love:



C'est bien vrai :mrgreen:
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 20 Déc 2012, 11:10

Le Blu-ray de Dark City est top, j'ai rarement vu des noirs aussi profonds.
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Jimmy Two Times » Jeu 20 Déc 2012, 11:14

Merde, il rate l'entrée dans le top d'un poil de cul fraîchement épilé...Scalp, t'avais pas un 9 à balancer?
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Re: [Jimmy Two Times] Mes critiques en 2012

Messagepar Scalp » Jeu 20 Déc 2012, 11:15

Oue faut que je m'y attelle.
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