[Mark Chopper] Mes critiques en 2013

[Mark Chopper]

Ils claquent mes screens

[Mark Chopper]

Young Yakuza, de Jean-Pierre Limosin (2008)

L'histoire : Dans ce documentaire, Jean-Pierre Limosin suit un jeune homme désœuvré placé en apprentissage au sein d'un clan de yakuzas, ainsi qu'un membre haut placé de ce clan...

Un documentaire sur le monde des yakuzas : voilà qui a de quoi faire fantasmer, d'autant plus qu'il est signé par un cinéaste dont la passion pour le Japon, entre un film de fiction appelé Tokyo Eyes et un documentaire consacré à Takeshi Kitano, n'est plus à prouver... Hélas, c'est une évidence, Young Yakuza n'a pu être tourné qu'après un accord qui stipulait que toute activité illégale ne serait jamais filmée. Ce qu'on découvre est donc l'envers du fantasme cinématographique, loin des éclats criminels mis en scène par Seijun Suzuki, Kinji Fukasaku ou Takeshi Kitano : des jeunes en rupture avec la société qui rejoignent un clan pour, dans un premier temps, commencer au bas de l'échelle avec des tâches ménagères, apprendre à respecter certaines valeurs (hiérarchie, respect des anciens)... Soit une vision positive d'un univers en perte de repères, avec ses anciens yakuzas qui regrettent le temps où, selon leurs dires, les commerçants comptaient davantage sur eux que sur la police pour les protéger (une vision proche des ninkyo eiga) et qui sont bien conscients que leur présence est de moins en moins tolérée par le gouvernement. Un sujet à peine effleuré donc, qui se heurte à la question de la légalité... Reste une excellente mise en scène (à se demander si certains passages n'ont pas été scénarisés) qui favorise l'immersion en compagnie de ces jeunes recrues et une surprenante bande originale.

Note : 5/10

[Jed Trigado]

Encore une fois, je valide ton avis jusqu’à la note : l'idée en soi n'est pas mauvaise mais Limosin n'a pas su choisir entre l'évocation cinématographique (je pense vraiment que le film est mis en scène) et le vérisme du documentaire, du coup, j'ai pas vraiment saisi ce qu'il a voulu faire en fait.

[Mark Chopper]

Au bout de cinq minutes, j'ai mis en pause et regardé le boîtier pour vérifier qu'il s'agissait bien d'un documentaire (c'est mon côté Alegas).

Et oui, je n'ai pas saisi non plus les intentions. Portrait d'une jeunesse perdue ? D'un vieux yakuza qui n'a plus sa place dans ce monde ? Je pense qu'il fallait passer par d'autres voies...

Pour le coup, la fiction me semble plus adaptée pour approcher la "vérité".

[Alegas]

Happiness Therapy, de David O. Russell (2012)

L'histoire : Après avoir perdu sa femme, son emploi, sa maison et avoir passé plusieurs mois dans une maison de repos, un homme retourne vivre chez ses parents. Il n'a qu'une idée en tête : revoir celle qu'il aime et la reconquérir. Mais une nouvelle rencontre va bouleverser sa vie...

Le traitement d'un sujet, au cinéma, importe plus que le sujet lui-même : alors que le grand public (quitte à paraître pédant, ce que j'assumerai) ne peut se rendre en salle sans savoir de quoi parle le film, le cinéphile, lui, accordera une importance capitale au nom du metteur en scène, bien conscient qu'il n'existe pas de meilleure boussole qualitative. Qu'attendre d'un film comme Happiness Therapy, malgré toutes ses nominations aux Oscars, lorsqu'on se penche sur son histoire ? Sur le papier, pas grand-chose : une histoire vue et revue, jusqu'à l’écœurement, d'un homme et d'une femme qui se rencontrent, apprennent à se connaître, s'apprivoisent et, inévitablement, s'embrassent avant le générique final. Moi qui ne supporte pas le manque de surprises, je fuis ce genre de programme. Mais le fait est que David O. Russell s'est construit, ces dernières années, une filmographie intéressante : l'homme, de toute évidence, a cette capacité, finalement assez rare, de s'effacer derrière son sujet et de le servi, sans artifice. Et, surtout, il s'agit d'un immense directeur d'acteurs.

J'apprécie Bradley Cooper : beau gosse, cool, marrant. Peut-être le seul interprète valable du surestimé Very Bad Trip. Mais est-ce que je l'imaginais capable d'une grande performance ? Non, certainement pas. Et pourtant, dans ce rôle d'homme brisé, bipolaire, qui pourrait se montrer agaçant sur la longueur, je l'ai trouvé incroyablement touchant. Jennifer Lawrence ? L'héroïne consacrée par le carton du Battle Royale du pauvre, avec son visage étrange, qui donne l'impression d'être botoxée à 22 ans ? Je n'attendais rien d'elle. Ce n'est pas mon genre, mais difficile de ne pas tomber amoureux de son personnage. Robert De Niro ? Je l'ai adulé mais, après Jackie Brown, il s'est perdu dans une autocaricature cachetonneuse assez embarrassante. Ici, il s'efface derrière son personnage et cette scène, vers la fin du film, où il serre son fils dans ses bras pour mieux le guider, arrachera plus d'une larme à certains. Happiness Therapy mérite-t-il tant de louanges et de prix ? Non et je doute fort qu'il passe à la postérité.

Mais il se révèle si bien écrit et si bien interprété, ses personnages sonnent si vrais qu'il frappe en plein cœur et a tout, à mes yeux, d'un feel good movie en puissance. Assurément la plus belle surprise de ce début d'année 2013.

Note : 8/10

[Heatmann]

tu croit pas si bien dire , ici de niro apres m'avoir bien fait sourire de bonheur avec sont role pendant les 3/4 du film , mas bcp emue lors de 2 scene , celle dont tu parle ( sooooo vecut , humaine , true ) et celle ou il se lache au bord du lit de bradley .

pis bonus pour la scene ou ils se fouttent sur la gueule

[Mark Chopper]

Ah oui et j'ajoute : Chris Tucker est bien. Ce que je ne pensais pas écrire un jour, mais son running gag fonctionne.

[Heatmann]

ah mais carrement ! sobre et pis a chaque scene ou il apparait je me demandais si il etait bel et bien sortie ou si on allait venir le chercher ! ca fonctione bien ! et pis les mouvement de danse qu il enseigne a la nana juste pour que cooper en profite bien c'est un regal

[Mark Chopper]

Faut avouer que les déhanchés de Jennifer ce n'est pas rien

[Dunandan]

Le Dernier rempart, de Kim Jee-woon (2013)

L'histoire : Le shérif d'une petite ville située à la frontière mexicaine apprend que lui et les membres de son équipe, composée d'hommes inexpérimentés, sont les seuls susceptibles de stopper l'évasion d'un chef de cartel...

J'ai nourri des espoirs démesurés à l'annonce de ce projet : le retour d'Arnold Schwarzenegger dans un premier rôle, après sa parenthèse politique, devant la caméra de Kim Jee-woon, l'auteur de J'ai rencontré le Diable, avait tout pour me faire saliver... Que voulez-vous ? J'ai grandi avec les films de Governator. Bien entendu, j'ai revu ces espoirs à la baisse une fois les premières critiques tombées et c'est sans grand espoir que je me suis rendu en salle. Et pendant une heure, j'ai malheureusement compris ces critiques : car il ne se passe rien, ou presque, et Le Dernier rempart ressemble à une version cinéma d'un épisode de Walker, Texas Ranger, où l'on peut tout juste s'amuser de voir Schwarzy loucher du côté de Gran Torino avec ce rôle où il assume son âge et se la joue pépère qui a bien bourlingué. Mais la dernière demi-heure s'est révélée jouissive avec cette ville en état de siège et Arnold et ces bras cassés qui résistent à des mafieux surarmés. Le film est violent, le sang gicle, les punchlines fusent... Il me paraît impossible, lorsqu'on a apprécié certains films comme Commando, de ne pas y trouver son compte. Kim Jee-woon a assuré son boulot de yes man, empoché son chèque et peut maintenant retourner au Pays du Matin Calme. A défaut d'avoir conquis l'Amérique, il a offert un nouveau titre au panorama "film idéal pour les soirées pizzas/bières entre potes biberonnés au cinéma burné des années 1980".

Note : 6,5/10

[osorojo]

Bon bah c'est décidé, j'irai le voir en salle quand il passera chez moi J'en attends rien sinon une petite séance décomplexée divertissante, ça devrait le faire

[Dunandan]

Police Story, de Jackie Chan (1985)

L'histoire : Un inspecteur de police se voit confier la protection d'une femme, assistante d'un gangster qui doit témoigner contre ce dernier. En moins de quarante-huit heures, il va devoir faire face à cette mission, à sa fiancée qui le croit infidèle et à la horde de mafieux qui veut le mettre hors-circuit...

Je ne reviendrai pas sur mon rapport avec le cinéma de Jackie Chan, déjà développé dans mon avis sur Mister Dynamite, mais disons que j'ai pensé cette découverte de Police Story, l'un de ses films les plus réputés, comme la séance de la dernière chance. Et j'avoue avoir été agréablement surpris : même en étant préparé, même en connaissant la réputation flatteuse de son introduction, celle-ci ne peut qu'impressionner. Destruction totale d'un bidonville, cascade sur un bus lancé à vive allure, cette entrée en matière en met plein les yeux, a sans douté inspiré bien des émules qui, sans cascadeurs aussi fous furieux, n'ont jamais pu l'égaler. Hélas pour moi, entre ce hors-d'oeuvre et la conclusion, il faut supporter un humour vaudevillesque à base de porte qui claque et de tartes à la crème qui peut m'amuser pendant quelques minutes, mais guère plus. Or, ici, il dure...

Pire encore, Police Story souffre d'une réelle schizophrénie, ou du moins de ruptures de ton non maîtrisées, la faute à un script qui n'est rien de plus qu'un prétexte pour mettre en scène ces fameuses cascades et au jeu d'acteur fort limité de sa star : passer d'une séquence comique lourdingue au tribunal à un pétage de plomb de flic qui réalise qu'il n'est qu'un marchepied pour ses ambitieux supérieurs ne se fait pas sans mal. On se raccroche donc au spectacle offert et la conclusion rattrape en partie ces défauts : après le bidonville de l'introduction, c'est au tour d'un grand magasin de souffrir et Jackie Chan, en bon masochiste, explose tout ce qui peut être explosé, surtout le verre, use de chaque accessoire et les combats au corps à corps donnent l'impression de faire mal. Je reste donc mitigé : d'un côté, l'action n'a pas pris une ride et reste phénoménale, de l'autre je reste assez hermétique à cet humour...

Note : 6,5/10

[Logan]

Tu vas te faire défoncer toi

[Mark Chopper]

Jack Spret a essuyé les plâtres...

Sérieux, il était dans le top 200 ? Enfin les dernières critiques ont dû être rédigées par des mecs qui n'ont pas grandi avec ce film et n'aiment pas les tartes à la crème.

[Scalp]

T'as pas de coeur toi.