[oso] Mes critiques en 2013

[Dunandan]

BASIC

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John McTiernan (2003) | 8/10
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Un bon cru du père de Mc Lane qui donne envie de se refaire sa filmographie. On y retrouve ce qui fait l'essence de son cinoche, à savoir du divertissement pur et dur mais qui n'oublie jamais de soigner son enrobage. Le sujet de Basic est on ne peut plus classique, mais le savoir faire de Mc Tiernan lui permet de sortir du lot. Le dynamisme qu'il insuffle à chaque séquence clé de son film est d'une maîtrise formelle inattaquable. Le cinéaste nous remémore ses propres classiques, comment ne pas avoir une petite pensée pour Prédator lors de tous ces passages incisifs en pleine jungle.

Outre cette classe folle dans la mise en scène, si le film parvient à séduire presque totalement, c'est également grâce à son casting de premier choix. Le duo Travolta / Nielsen fonctionne du tonnerre et permet aux différentes phases un peu plus posées d'être d'une fluidité exemplaire. On ne s'ennuie jamais lors de ces confrontations habituellement un peu plates. Entre les flashback jamais pompeux et le jeu amusant qui se trame entre les deux enquêteurs, le spectacle est assuré. Sans oublier bien entendu le très taquin Jackson, qui prend, et ça se voit, beaucoup de plaisir à jouer cette pourriture bien clicheton de l'instructeur peu amical.

Quel dommage que Tiernan ne parvienne pas à tenir la barre jusqu'au bout et conclut le bal par une séquence bien en dessous du reste, qui ne parvient pas à exploiter cette bonne idée qui est à l'origine du twist final. On se retrouve devant une scène à l'ambiance trop différente pour qu'on y croit. C'est un peu triste, parce que tout le reste du film était de belle facture et avait posé les bases pour que ce final ait un impact bien plus conséquent.

[osorojo]

HANZO THE RAZOR

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Kenji Misumi (1972) | 7/10
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En voila un film peu commun dont l'ambiance plus que décomplexée provoque le sourire du début à la fin. Sous ses airs de faux Dirty Harry à la japonaise, saupoudré d'une petite dose d'érotisme et complètement métamorphosé par un ton décalé à outrance, Hanzo the razor est une bobine pas comme les autres, dont la générosité érotique pourra dérouter mais ne manquera pas susciter l'intérêt. Et si son script est de la légèreté d'un colibri, le savoir-faire de l'esthète Misumi qui le propulse fait d'Hanzo the razor une oeuvre amusante marquée par une mise en scène au panache évident.

Misumi fait en effet parler ses atouts les plus rageurs, à savoir des prises de vue inspirées qui font la part belle à ses personnages. Comme le cinéaste n'avait cessé de le faire lors de ses contributions à la saga Zatoichi, il met en valeur avec fougue un Shintarô Katsu que l'on sent heureux de prêter ses traits au personnage d'Hanzo. Il faut dire que ce dernier est bien gratiné, incorruptible, désireux de faire son boulot de flic sans compromis, il est surtout l'arme ultime pour faire parler les jeunes femmes criminelles réticentes à donner des informations. Équipé, selon ses pairs, ainsi que les changements d'attitude immédiats des criminelles à chaque début d'interrogatoire, à en faire rougir monsieur Siffredi, le bougre se livre à des rituels peu banals, surprenant lorsqu’ils sont initiés, puis amusant lorsqu’ils concrétisent presque immédiatement tout leur potentiel graphique.

Malheureusement, il ne faudra pas attendre bien plus de cette récréation Misumienne dont même les scènes de combat déçoivent un peu par leur immobilisme comparativement à ce qu'a pu faire le maître auparavant.
Néanmoins, et c'est bien le principal, Hanzo The Razor offre au spectateur réceptif une récréation de chaque instant, un moment décalé fait de belles images et d'idées absurdes qui filent la banane. Un film limité par un script qui manque quelque peu d'ambition, mais si singulier qu'il est impossible d'en oublier ses séquences marquantes et son imagerie maîtrisée.

[osorojo]

THE ITALIAN JOB

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Peter Collinson (1969) | 6/10
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Amusant ce petit film de braquage en mode décontracté qui a le mérite de tenter une autre approche du genre que celle de la carte très sérieuse et millimétrée. Le casse en lui même est d'une précision d'horloger mais tout le reste est plus du domaine de l'improvisation, ce qui fait qu'on ne s'attend pas trop à ce qui arrive et cet humour omniprésent nous fait passer un bon moment. Et même si cette volonté comique ne fonctionne pas toujours, elle rend toutefois le petit groupe de casseur attachants. Et puis, il y a Michael Caine, qui par sa seule présence à l'écran, toujours impeccable, file immédiatement le sourire.

On pourra tout de même regretter certains persos un peu optionnels qui ont trop de présence à l'écran (cette séquence très longuette où le parrain anglais se fait applaudir en taule par exemple) et certains événements un peu tirés par les cheveux que même l'humour ne fait pas passer. J'ai un peu de mal dans ce sens avec la fin du film où tout au moins la façon dont elle se met en place. Le gros kéko qui fait du drift avec un bus dans des lacets en montagne, j'ai un peu de mal à l'avaler. Et ce, même si le passage qui en découle est très réussi, d'une belle tension et prend totalement de court le spectateur.

Enfin, petit coup de châpeau pour toute cette séquence musclée à bord des minis. Ces dernières virevoltent, on sent bien ronronner les moteurs (même si je trouve que ça manque un peu de furie par moment) et les différentes cascades sont assez inspirées. On aurait pu en attendre un peu plus, mais c'est déjà pas mal tel quel, surtout que la poursuite prend son temps. Les détours par les petites ruelles de Turin sont assez immersifs et dynamiques. On fait le tour de la ville avec le sourire et les cheveux au vent.

Si the Italian job n'est pas un caper movie irréprochable, même un peu maladroit par moment dans sa façon de doser casse et humour, il tient la route et livre la came. On se laisse attendrir par une galerie de personnages assez inspirée pour les suivre, avec la banane, lors de leur road trip un peu marginal dans une Italie pas toujours très accueillante, dont les routes de montagne sont parfois même inhospitalières

[Alegas]

BRAZIL

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Terry Gilliam (1985) | 9/10
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Grosse découverte pour moi ce Brazil. Il se forge même une place de choix au sein des films d'anticipation transgenres que je préfère. Et s'il est impossible de catégoriser cette pépite de Gilliam, elle vient tout de même foutre un grand coup de latte au genre, en le renouvelant totalement pendant 2h de temps. Car là où généralement les auteurs de SF d'anticipation préfèrent faire parler la science et la rigueur, Gilliam insuffle à Brazil une folie totale qui lui permet de ne jamais sombrer dans la noirceur extrême, la couleur étant toujours présente à l'image, lors de séquences oniriques du plus bel effet où l'ex Monty Python laisse aller toute sa fougue créative, mais également dans son portrait souvent burlesque, même si totalement acerbe, d'une société au régime totalitaire on ne peut plus rigide.

C'est d'ailleurs en cette thématique centrale que Brazil trouve une force dévastatrice. Gilliam se sert de son film pour pointer du doigt cette quête de contrôle qu'ont les hommes afin de gravir les échelons vers le pouvoir, qui fait partie de nos sociétés modernes. A l'instar de grands auteurs de SF de ces dernières années, il anticipe une société rugueuse où l’intransigeance robotique des machines remplace la compassion humaine. Et bien entendu, quand l'engrenage se fait visiter par une impureté inopportune, les conséquences sont aussi immédiates que fatales.

Mais ce postulat de départ, aussi noir soit-il dans ses origines, est sans cesse transcendé, d'une part, par cette bonne humeur visuelle que l'univers de Gilliam apporte au film mais également par le jeu des différents comédiens mis en scène. Du look improbable de ce terroriste efficace incarné par l'excellent De Niro aux nombreux sketchs qui ponctuent le film, on ne cesse de sourire tout au long de la séance, le réalisateur ne souhaite jamais tomber dans un traitement glauque très premier degré et c'est appréciable. Jusqu'à cette fin triste et belle tout du moins, qui, elle, nous ôte tout sentiment de bonne humeur, tant elle est implacable et dévastatrice. Pour le reste du film, on pourra aussi compter sur cette omniprésence amusante du très habité Jonathan Pryce pour détendre l'atmosphère. Sans cesse à la frontière entre la farce et la dénonciation, son personnage permet au film de rester complètement divertissant.

Enfin Brazil c'est aussi un gros travail en matière de direction artistique et de photographie. Les différentes ambiances créées pour l'occasion ont certainement demandé un boulot titanesque et le résultat, encore aujourd'hui est bluffant à l'écran. Gilliam parvient, grâce à des placements de caméra ingénieux, à rendre l'immensité de ses décors avec une facilité déconcertante. On est complètement transporté dans ce monde pittoresque qu'a imaginé le cinéaste et été réalisé par des personnes talentueuses, à n'en pas douter. Bon nombre de petites séquences font leur effet, comme cette tyrolienne qui permet à Tuttle de rejoindre l'immeuble d'en face ou encore toute la séquence qui annonce la torture future de notre fonctionnaire qui n'est plus sans histoire.

Sacré moment ce film, toujours emprunt de cette générosité issue de l'univers si particulier de son auteur, mais cette fois ci également marqué par une prolifération de thématiques qui ont le mérite de faire cogiter. Brazil est un film qui implique totalement son spectateur, ne cessant de le stimuler que ce soit par l'image, les dialogues ou les propos abordés. Une oeuvre atypique qui marque les esprits pour devenir, ni plus, ni moins, qu'une référence majeure de la SF d'anticipation.

[Jack Spret]

Jack Spret APPROVED !

Ça fait plaisir de lire ta critique et ça me donne très envie d'enfiler la galette dans mon lecteur
La scène de la tyrolienne dont tu parle, elle me fait toujours mourir de rire

[osorojo]

Quand tu sais que pour la réaliser, les mecs des FX ont construit une maquette en platre pour y faire glisser un bonhomme en plomb, tu la regardes pas de la même manière. Elle est bluffante !

Super film, j'ai vraiment beaucoup aimé :]

[Alegas]

Elle fait sacrément plaisir ta critique oso.

[osorojo]

Merci Alegas

[Kakemono]

Là t'as le droit a un gros Approved de ma part!
Aller hop, je sai quoi regarder demain du coup.

[Alegas]

[zack_]

On approuve tous le bisounours!

[francesco34]

Brazil=

[Eikichi Onizuka]

Je ne connais pas Brazil, mais ça m’intéresse.

[osorojo]

Il vaut le coup d'oeil Eiki !

Merci pour cette petite fournée d'approved, ça faisait un petit moment qu'ils étaient venus squatter mon topic

[Eikichi Onizuka]

Le seul Gilliam que j'ai vu c'est l'Imaginarium du Docteur Parnassus et j'avais vraiment bien aimé. J'avais dû en faire une critique d'ailleurs.