Le Temps de la Colère Richard Fleischer - 1956

Petit film de guerre sympathique qui fait penser à du Fuller en un peu moins bien quand même. On suit donc Robert Wagner un sergent déchu qui a fracassé la tronche d'un officier, et via une construction en flashback on va apprendre le pourquoi du comment et voir l'évolution de ce gars de la haute société qui va passé du statut de petit tyran arrogant à celui de très bon camarade, il découvrira ainsi l'amitié ( virile of course ), la solidarité et le sacrifice.
Comme Mann et Fuller, Fleischer livre un film où jamais il ne glorifie les faits et gestes de ces soldats, on pourrait parler de film antimilitariste mais ici le terme me parait un peu fort ( bon on a bien du chef incompétent et des missions absurde mais c'est pas le thème principal du film qui est ici plutôt l'évolution d'un homme issue de l'Amerique rétrograde ), ici on a plutôt les ravages de la guerre sur des hommes pas préparé pour vivre ça, ici pas d'héroïsme forcené, on se bat pour survivre, on craint pour sa vie et celle de ses potes et la mort peut frapper n'importe quand ( le katana piégé

).
Ainsi après l'intro de rigueur et son petit quart d'heure dans la vie civile on débarque au Pacifique et les petites escarmouches se succéderont à intervalle régulier laissant pas mal de cadavres ( certaines scènes sont d'ailleurs surprenante, genre le trauma de Wagner on le voit pas venir comme ça ).
Fleischer comme souvent film en scope, un outil qu'il maitrisait à la perfection, mais ici ce qui impressionne une nouvelle fois c'est tout les mouvements de caméra toujours judicieux ( le caméra qui s'approche doucement de la sulfateuse pour lancer le flashback c'est très bien foutu, d'ailleurs tout les raccords pour les flashbacks sont très sympa et ont un coté poétique ) et puis les séquences de guerre sont pas mal, bon la scène nocturne est un peu reprise sur celle de Aventure en Birmanie et faut avouer que celle de Walsh était plus impressionnante ( d'ailleurs le coté ennemi de partout fait souvent penser au film de Walsh ), par contre le climax final avec la course finale en pleine jungle filmé en travelling c'est ultra classe.
Et puis on a la scène avec la mort d'un des personnages principaux, elle a un coté un peu téléphoner car Fleischer la fait durer un peu trop longtemps à mon gout du coup la surprise ne fonctionne pas spécialement ( enfin c'était tellement attendu de toute façon ).
Le casting est pas spécialement génial, mais ça va Robert Wagner avant de commencer j'avais un peu peur mais il fait le boulot et arrive même à être émouvant, le reste du casting c'est solide mais on ne retiendra pas spécialement de prestation, enfin Broderick Crawford en officier un brin cinglé entouré de ses petits soldats rien que pour lui ( gay friendly detected ) est quand même une belle trouvaille.
A ranger dans les Fleischer sympa, c'est pas mémorable, il a fait bien mieux mais c'est tout à fait recommandable, mais faut pas s'attendre à du Fuller ou du Aldrich.
6,25/10