[Count Dooku] Mes Critiques en 2013

[Mark Chopper]

Certains plus d'autres, et bon je suis certainement loin d'être le plus pervers quand je vois le nombre d'actrice de X que certains connaissent ...

Tu ne connais pas les noms parce que tu t'endors avant le générique

[Scalp]

Jolie tacle par derrière tout en finesse.

[Count Dooku]

La Dame en noir (The Woman in Black), James Watkins, 2012

Coup de cœur pour ce ghost-movie à l'ancienne, produit par la mythique Hammer et qui a le mérite de revenir à un certain nombre de fondamentaux du film de maison hantée (ce qui peut être perçu comme une qualité ou une faiblesse, moi j'adhère totalement).

A l'instar de classiques du genre tels que Les Innocents de Jack Clayton, le film de Watkins pose son intrigue en pleine époque victorienne, période particulièrement propice à des atmosphères d'épouvante gothique (brume, vieux manoirs poussiéreux, photos brunies, cimetière... tous les codes esthétiques sont là). Artistiquement, le film témoigne d'une remarquable maîtrise, la photographie est superbe, les plans sont bien choisis et esthétisés (voir par exemple l'arrivée à la maison des marais, avec cette iconisation du manoir), le réalisateur joue habilement des jeux d'ombre et de lumière, et -surtout- il prend le temps de balader sa caméra dans cette maison, afin d'instaurer progressivement un climat pesant et faire monter la tension. C'est quelque chose d'essentiel à mes yeux, et que beaucoup de films d'horreur actuels oublient : utiliser l'environnement comme un outil d'épouvante, afin qu'on perçoive avec appréhension chaque chaque recoin d'obscurité, dans la crainte de ce qui pourrait en surgir. La Dame en Noir propose une véritable atmosphère, certes sans aller jusqu'à atteindre le génie d'un Kubrick sur Shining ou d'un Amenabar sur The Others, mais Watkins parvient grâce à sa mise en scène à instaurer un climat horrifique qui culmine à la moitié du film, où on subit une vingtaine de minutes particulièrement éprouvantes (quand Radclife décide de passer la nuit au manoir). Le film fait preuve alors d'une redoutable efficacité dans ses effets horrifiques, utilisant juste ce qu'il faut de jump-scares et multipliant les apparitions et autres éléments angoissants (les poupées...) à un rythme parfaitement dosé pour nous maintenir dans un état de tension constante pendant ces vingt minutes. Franchement, ça faisait longtemps qu'un film d'horreur n'avait plus aussi bien fonctionné sur moi, j'ai vraiment trouvé ça flippant. En plus, point fondamental s'il en est, l'apparence du fantôme est des plus réussie. C'est toujours délicat de trouver l'équilibre idéal pour une apparition spectrale vraiment effrayante, il y a toujours le risque d'en faire trop (des machins ridicules en CGI ou en latex) ou pas assez (un peu de talc sur le visage et des cernes noirs, comme dans les vieux films), mais ici cette dame en noir est juste comme il faut, et le réalisateur a le bon goût de ne jamais nous la montrer vraiment distinctement jusqu'à la fin du film. Bref, formellement, on est proche du sans faute et peu de films d'horreur bénéficient d'un tel soin dans leur réalisation.

Scénaristiquement, on pourra reprocher un traitement et un sujet somme toute ultra-classique. Ça ne m'a pas particulièrement gêné, tant j'étais heureux de retrouver ce que j'attends dans un film de fantômes, mais il est vrai que le film de Watkins ne sort pas vraiment des sentiers battus. L'utilisation des enfants ne choque plus guère vu bien d'autres films d'horreur ont proposé la même chose par le passé (L’Échine du Diable ou L'Orphelinat par exemple), et l'histoire de ce fantôme n'est pas non plus extraordinaire (une histoire d'esprit vengeur classique). Si ce classicisme clairement assumé ne m'a pas gêné, du fait de la maîtrise de l'ensemble, je reprocherai tout de même le dénouement un peu trop facile

comme d'hab', pour calmer le fantôme, il faut lui offrir une sépulture décente... enfin à son fils dans le cas présent.

Mais malgré ce manque d'originalité, la sauce prend et le film, s'il n'a pas la profondeur de L'Enfant du Diable (où la recherche des origines du fantôme prenait des allures d'enquête digne d'un film policier), demeure captivant.
Un mot encore sur la prestation de Daniel Radcliffe, forcément attendu au tournant dans un tel rôle, tant on l'associe depuis des années à un certain sorcier à la cicatrice. Et bien, je serais assez mitigé. Oh, il n'est pas mauvais, on sent qu'il s'applique et qu'il croit vraiment en son personnage. Mais, même en faisant abstraction de son passé dans Harry Potter, il est clair qu'avec son allure d'adolescent, l'acteur n'est pas des plus crédible en père affligé par la perte de son épouse. J'avais ressenti le même genre de gêne dans Shutter Island, où DiCaprio, malgré sa prestation exemplaire, me semblait trop lisse pour jouer ce personnage torturé et marqué. C'est un peu la même chose ici, je n'irai pas jusqu'à parler d'erreur de casting mais le personnage principal manque clairement de charisme, et s'efface du coup devant la tournure des évènements et les apparitions spectrales.

Au final, et en dépit de ses quelques faiblesses de scénario et de casting, je reste sous le charme de cette Dame en Noir qui m'a offert quelques belles frayeurs et une plongée dans une ambiance véritablement angoissante. Contrairement aux deux derniers films d'horreur que j'ai critiqué (Poltergeist et Insidious), j'ai retrouvé ici précisément ce que j'aime dans les films de fantômes : cette capacité à créer une atmosphère, le refus du spectaculaire et du grand-guignol et un charme délicieusement rétro. A mes yeux, l'un des meilleurs films de fantôme de ces dernières années.

8/10

[Alegas]

Ouais bah celui là c'est pourtant la misère face à Insidious.

[Waylander]

Certains plus d'autres, et bon je suis certainement loin d'être le plus pervers quand je vois le nombre d'actrice de X que certains connaissent ...

Qui te dit qu'on a pas fait des recherches avant de balancer les noms ?

[Scalp]

Alegas ça sortait naturellement.

[Count Dooku]

Ouais bah celui là c'est pourtant la misère face à Insidious.

Perso je le trouve bien supérieur (et pour les avoir vu à deux jours d'intervalle, la différence me saute d'autant plus aux yeux).
Il faut dire aussi que le Watkins me parle nettement plus, mes films de référence dans le genre étant La Maison du Diable, Les Innocents, Shining, The Others et L’Échine du Diable, or La Dame en Noir se situe à mes yeux dans la même veine que ces films.
Alors que Insidious, c'est plutôt dans le prolongement de Poltergeist, et bon voilà quoi.

[Alegas]

Le côté Poltergeist d'Insidious c'est assez minime je trouve. Alors oui, c'est certain que le concept est le même, mais en terme d'ambiance je trouve que Wan va davantage chercher dans l'horrifique espagnol, voire carrément sur Shining pour le travail sur le son.

Le Watkins, tout le long du film j'ai eu l'impression de jamais voir un truc original, qui copie sans cesse et surtout sans saveur. Le final censé être émouvant j'en avais rien à faire, notamment à cause du perso totalement loupé (enfin c'est surtout l'acteur, Radcliffe faut qu'il arrête le cinéma si c'est pour garder toujours la même tronche sur chaque plan).

[Count Dooku]

Oui je suis d'accord pour le trauma du héros qui est traité plutôt maladroitement (on nous le présente au début, puis ça passe aux oubliettes pour ressurgir subitement à la fin) et le fait que Radcliffe n'ait pas vraiment la gueule de l'emploi n'aide pas vraiment. Je t'invite d'ailleurs à voir L'Enfant du Diable (The Changeling en VO), dans lequel le perso principal a également le même trauma, sauf que là c'est George C. Scott donc c'est tout de suite d'une autre trempe.

Mais autant je suis d'accord sur le manque d'originalité, autant j'ai trouvé le Watkins visuellement splendide alors que le Wan a limite un visuel de téléfilm (par moment la caméra tremblote un peu, j'ai eu peur qu'on parte dans un trip à la Paranormal Activity). Et, comme je m'en suis expliqué dans ma critique, je le trouve beaucoup plus maîtrisé dans sa gestion des effets horrifiques et donc bien plus efficace, et ça pour moi c'est un constat sans appel dans le cadre d'un film d'horreur. Le classicisme, ce n'est pas systématiquement un défaut (surtout qu'ici, il me semble clairement assumé dans le cas de La Dame en Noir), je préfère un truc classique mais efficace qu'un truc original et bancal.

[Alegas]

Pour ce qui est Insidious faut pas non plus oublier que c'est un film fait à partir de pas grand chose (même pas 2 millions de budget alors que le Watkins en a coûté 17) mais sinon ouais je comprend que t'aimes la côté classique du film qui se revendique clairement sur ce point. Perso j'aime bien être surpris devant ce genre de films donc j'ai tendance à préférer la recherche d'originalité sur la forme.

Sinon, je note pour Changeling.

[Count Dooku]

Sinon, je note pour Changeling.

Il est vraiment excellent, j'en avais d'ailleurs rédigé une critique en ces lieux l'été dernier.

[Count Dooku]

Safe, Boaz Yakin, 2012

Mouais, je m'attendais à mieux vu la réputation du film (cf les notes qu'il se paie ici ) mais au final c'est juste sympatoche.
Je précise d'emblée que je suis pas client des Statham-movies, j'ai même quasiment rien vu de sa filmo (à part Arnaques, crimes et botanique et les Expendables) mais bon vu que ce Safe est considéré comme étant nettement au-dessus du lot je me disais que ça valait le coup de tenter.
Alors, c'est sûr que l'emballage est réussi : l'esthétique ne fait pas cheap (le BR est d'ailleurs somptueux, un vrai disque de démo), la réalisation est nerveuse sans être tape à l’œil et inutilement hachée (on échappe à la plupart des tics clipesque qui gangrènent le cinéma d'action actuel), et les scènes d'action sont bien fichues (la gunfight dans le casino envoie du bois, et les scènes de frappe sont bien violentes comme il faut). Ça manque quand même d'un bon gros duel en 1 contre 1, je pige pas pourquoi le réal' a loupé cette occasion à la fin (surtout vu la justification à la con), couplé à plusieurs éléments (Statham qui libère le fils russe, le dialogue final tout mignon avec la petite jaune) ça donne vraiment l'impression d'un final qui tombe à plat.
Mais ce qui m'a vraiment gêné, c'est ce scénario qui accumule les facilités et les situations bidons. C'est bien simple, autant au début j'étais à fond dedans (la mise en place est vraiment réussie en terme de montage, ça pose bien les personnages et les enjeux), autant je me suis progressivement désintéressé du film au fur et à mesure tant les éléments de l'intrigue me semblaient mal amenés et sans grand intérêt. Les personnages sont caricaturaux, le cœur de l'intrigue (cette histoire de combinaison de coffre-fort dont seule la gamine connait le code, et qui termine en braquage) m'a semblé confus et mal écrit, les dialogues sont parfois navrants...
Statham fait bien le job, mais bon j'avoue que le voir passer du clochard au tueur d'élite m'a laissé sceptique, mais c'est parce que les révélations sur le passé du personnage sont très mal amenées.

Alors on me répondra que l'essentiel dans un film d'action, c'est la forme et non le fond, ce qui n'est pas totalement faux mais moi j'attends au moins une certaine efficacité dans le scénario, une cohérence dans les actions des personnages et les situations, or ici j'ai trouvé que plus le film avançait, plus les situations devenaient incongrues et plus les carences du script me sautaient au yeux, pour au final me sortir progressivement du film. Donc même si j'ai trouvé ça globalement bien fichu, le film ne m'a pas diverti autant que je l'aurais espéré et c'est pour moi une déception.

6/10

[Mark Chopper]

Enfin un qui y voit clair

Mate Jack Reacher si tu en veux pour ton argent.