* Classement annuel des BoMiens 2013*

[Mark Chopper]

Elle pointe du doigt une jeunesse fascinée par le néant, leur fascination pour la vacuité. Des gens qui s'emmerdent et qui trouvent un intérêt dans des choses futiles.

Mais tout ça, on le sait. C'est une évidence, un lieu commun. On peut remonter aux premiers écrits de Bret Easton Ellis (pas loin de 30 ans, déjà), et sans doute avant.

Mais à quoi ça sert ? On pointe du doigt la superficialité. Et après ? On interroge ses causes ? Pourquoi une société reste fascinée devant le degré zéro (au hasard : Nabila ?) ? Qu'est-ce que ça nous apprend sur le monde dans lequel on vit ? Qu'est-ce qui déconne pour que certains mènent une vie aussi vide spirituellement ? Comment on en est arrivé là et peut-on emprunter une autre voie ?

Si on se contente de prendre un instantané, une photographie clinique, eh bien ce cinéma ne vaut pas mieux que la superficialité visible via Instagram.

[moricenlive]

Les films énociateurs de morale, c'est facile et relou. Je n'ai pas encore vu le film, mais c'est intéressant d'exposer simplement les faits, et de pouvoir cogiter soit-même ces questions.

[Velvet]

Le problème que j'ai avec le film ( alors que j'adore Coppola) c'est sa neutralité face au sujet.
Pour moi Coppola est très forte quand elle utilise des sujets vaporeux ou intimes comme dans ses deux premiers films. Là, elle a un vrai sujet sous les bras et ne s'en sert jamais. On voit une bande de jeunes qui volent des bijoux. Ok, et après? Elle ne montre jamais la conséquence que cela peut apporter sur les protagonistes. Ces derniers n'ont aucune évolution psychologique face à ce qu'ils font et ce qui peuvent leur arriver. Ils continuent à voler c'est tout. En plus, elle filme une sorte de bande. Mais cette bande n'est jamais incarnée, juste un ensemble d'individualité sans aucun rapprochement les uns envers les autres.
A la fin du film on a droit à quelques petites idées, mais ce n'est qu'effleuré.

[Mark Chopper]

Les films énociateurs de morale, c'est facile et relou. Je n'ai pas encore vu le film, mais c'est intéressant d'exposer simplement les faits, et de pouvoir cogiter soit-même ces questions.

Oui, mais on peut interroger les causes d'une déliquescence sociale sans faire la morale.

Pas besoin de 90 mn pour dire qu'il existe une jeunesse superficielle et désoeuvrée. Tu vois un extrait de "Secret Story" au zapping et c'est le même effet.

[moricenlive]

Faut forcément interroger de manière explicite ?

[Mark Chopper]

Non, au contraire. Il vaut mieux que ça passe en filigrane, à travers la construction/l'évolution des personnages.

[Scalp]

Quand t'es une fille à papa qui a rien à dire, tu fais pas de film...

[moricenlive]

Non, au contraire. Il vaut mieux que ça passe en filigrane, à travers la construction/l'évolution des personnages.

Bah voilà. Si certains l'ont vu, c'est presque gagné

[Mark Chopper]

Quand t'es une fille à papa qui a rien à dire, tu fais pas de film...

Tu n'aimes pas, c'est une chose.

Mais elle avait des choses à dire sur ses deux premiers films. Et justement, dans Lost in Translation, elle interrogeait bien le vide spirituel connu par les nantis.

Mais depuis sa merde avec Stephen Dorff, son cinéma devient aussi vide que ses personnages.

[Dionycos]

On ne pourra pas être d'accord, car tout ce que tu pointes en défaut, c'est justement ce que j'ai aimé. D'ailleurs, je vais me contenter d'une quote :

Les films énociateurs de morale, c'est facile et relou. Je n'ai pas encore vu le film, mais c'est intéressant d'exposer simplement les faits, et de pouvoir cogiter soit-même ces questions.

Voila, pas mieux à dire. J'aime les films qui restent flous, qui ne nous imposent pas une vision et nous laissent la possibilité de réfléchir nous même.
Mais le film de Coppola propose quand même des pistes, apporte un regard sur la chose, et également sur le pourquoi de la chose. Ensuite, le spectateur est libre d'interpréter tout cela avec ces éléments.
Concernant les personnages, je me suis quand même bien attaché au personnage masculin, qui est le vrai protagoniste du film. C'est avec lui que l'on entre dans cette troupe, et je le trouve très touchant, et incarné.
Et puis merde, moi j'ai trouvé ça hyper fun à voir quand même

[Killbush]

Et à sa sortie tout le monde le flinguait ?

J'ai remarqué cette mode : chier sur une nouveauté et, dès que c'est proche d'un genre chéri là-bas, dire que c'est génial quelques années plus tard.

Le Singer, c'est in-dé-fen-da-ble.

Enfin je suppose qu'on me dira que je n'ai pas la culture comic-book nécessaire.

Pas besoin d'avoir la culture du personnage ni des différents comics pour s'apercevoir que le Singer est un remake faignant et gavé de thunes du film de Donner. Certains trouvent que ça respecte bien l'essence du personnage, perso je ne trouve pas dans le sens où il n'y a quasiment pas d'action et que le Lex Luthor du film se ferait exploser en 5 sec par le vrai Superman. C'est d'ailleurs un des gros problêmes des différents films sortis jusqu'a maintenant : Superman n'a jamais eu un adversaire à sa hauteur.

[moricenlive]

Un adversaire a sa hauteur c'est un bonhomme aux mêmes pouvoirs "indestructibles" ?

[Killbush]

Bah ouais, Lex Luthor dans les films, on dirait plutôt un méchant de James Bond qu'autre chose. Superman c'est l'équivalent d'un Dieu, je vois pas bien l'enjeu s'il se bat contre un tocard qui cabotine et qui n'a pas de moyens de le mettre en défaut.
Et Superman n'est pas indestructible, tout comme ses ennemis, même les plus balèzes.

[moricenlive]

Dans ces cas-là on peut remettre en question l'intérêt d'avoir créé un tel personnage. Le combat entre zob et superman est vraiment stupide, et la fin encore plus improbable. Si ça c'était pas de la surenchère nauzéabonde j'ai hâte de voir la suite..

[Killbush]

Tu parles du film de Snyder là ?