[pabelbaba] Mes Critiques en 2013

[Alegas]

L'Exercice de l'Etat de Pierre Schoeller - 2011

Oh le film antisexy!

Heureusement que j'ai lu vos bons retours sur le forum, autrement, c'était impossible que jette un oeil à un film avec Olivier Gourmet en lead et produit par les frères Dardenne. Sans compter sur le thème ultra casse-gueule de la politique. Président avec Dupontel et Rich m'avait bien vacciné par exemple!

On suit donc une tranche de vie d'un ministre des transports légèrement franc-tireur et de son directeur de cabinet, au milieu du panier de crabes que sont les arcanes du pouvoir et face à un problème simple, à savoir privatiser ou non les gares. Là, c'est l'écriture qui fait toute la différence avec les merdes qu'on a pu voir avant dans le genre.

Quasiment tous les aspects de la politique et du pouvoir sont passés en revue : les questions de communication envers le public et entre politiques, les arbitrages, les élections et plus généralement les techniques pour rester en place, la vie privée... Et ce, tout en finesse, sauf peut être le vie privée. On sent tout le monde impliqué, même quand ils se balancent des vannes. Les discours n'ont rien de pompeux, les répliques sentencieuses le sont à bon escient, ça sonne vrai quasiment tout du long.

Et puis Gourmet a bien la tête de l'emploi, avec ses faux-airs de Robert Hossein par moment, il arrive à en imposer et à donner le change. Je suis plus réservé sur Michel Blanc, loin d'être à côté de la plaque, mais pas au niveau de Gourmet, trop typé mec coincé/dévoué sans nuance. Tout comme Zabou Breitman d'ailleurs.

Du coup, sur un pitch assez simple et pas franchement bandant, on a presque l'impression d'être face à un thriller avec ce qu'il faut de suspens. Dommage que le soufflé retombe rapidement après l'accident de voiture, autrement le film pouvait atteindre de jolis sommets, et ce malgré la storyline du chauffeur qui sent fort le Dardenne faisandé, mais qui ne perturbe pas trop le reste.

7,5/10

[angel.heart]

Rien que l'affiche me coupe toute envie de voir le film...

[pabelbaba]

Enfin mater des films en fonction des affiches on sait que c'est pas non plus une super idée...

[angel.heart]

C'est sûr.

Mais là quand-même...

[Dunandan]

Jay et Bob Contre-Attaquent de Kevin Smith - 2001

Fuck pussy! C'était vraiment bon!

Comment ça fait plaiz de voir un truc comme ça de temps en temps. Pourtant sur le papier ça sentait le projet foireux comme tous les spin-off. Et puis la liste des caméos est tellement longue que c'est humainement impossible de caser tout le monde correctement. Mais Smith est un pur malin. Le tour de force réalisé avec ce film est à peine descriptible. C'est gavé à ras-bord de références, de clins d’œil et de détails débiles, mais toujours jouissifs. J'en reviens pas. Que ce soit des trucs généraux de culture ciné ou comics ou des autoréférences à ses propres films ça fait toujours mouche.

Plus incroyable encore, c'est que le délire va crescendo. Le début est plutôt tranquilou et plus ça va, plus c'est dingue, jusqu'à l'arrivée dans les studios Miramax où ça devient complètement énorme. J'en pouvais plus devant Will Hunting 2 et pareil pour le combat avec Mark Hamill (le "Just Call Me Darth Bawls" m'a tué! ). Parce qu'en plus le reste du panel comique utilisé fonctionne, c'est à dire que même sans référence les gags fonctionnent. Que ce soient les dialogues fleuris de Jay ou même la fin où ils kickent tout le monde, ça fait tout autant marrer.

Il y a bien quelques petits reproches à faire, comme le rôle de Will Ferrell, pas terrible et pourtant assez présent, mais le rythme général du film fait rapidement passer ça en pertes et profits.

8/10

[angel.heart]

Une bombe!

Perso, je surkiffe le moment où Jay nous parle du clitoris...

[pabelbaba]

Je surkiffe dès qu'il parle de cul... Quand il mêle le geste à la parole devant Jason Biggs, c'est aussi énorme.

[caducia]

Je ne connaissais pas du tout.

[angel.heart]

Clair qu'il est énorme ce perso. Un vrai tueur!..

D'ailleurs il éclipse totalement le personnage de Silent Bob...

[Mark Chopper]

[angel.heart]

Énorme.

La scène sur le plateau de tournage du dernier Scream n'est pas mal non plus...

[Alegas]

The Raid de Gareth Evans - 2011

J'ai été assez surpris finalement, autant en bien qu'en mal et ce n'est pas pour me déplaire.

Je m'attendais à un mec seul qui affronte des truands un à un dans une tour jusqu'au dernier étage, alors qu'en fait c'est un film de commando qui termine en survival urbain. La première partie est la plus jouissive, quand le commando est dépisté et se fait décimer ça regorge d'idées et les mises à mort sont variées. La scène où le petit groupe doit se retrancher dans un appart et se battre avec ce qu'il peut, c'est du grand art, on sent vraiment l'urgence et le danger (le pauvre junky qui se prend une hache dans le dos! ). Et l'utilisation du décors, à savoir cette barre HLM décrépie, est intelligente. C'est pas Time & Tide non plus, mais ça reste dans l'esprit.

En revanche la seconde partie m'a un peu déçu. Quand Iko Uwais fait cavalier seul sans un flingue, l'action perd en intensité. Il n'y plus que des corps à corps, loin d'être mauvais et même plutôt bien shootés, mais les chorés manquent d'originalité. Trop peu d'interaction avec le décors, les coups sont téléphonés et manquent souvent d'impact, limite avec un couteau au tout début de cette partie il fait des trucs plus intéressants. Notamment la cuisse tranchée en deux... . Et quand il se met à faire équipe avec le vieux pour défoncer tout le monde, j'ai eu comme une gêne, le gars on dirait Provenza de The Closer et impossible de me dire que le gars est capable de se battre.

Cependant la fin m'a un peu mis sur le cul, je n'ai strictement rien vu venir et c'est vraiment agréable de se faire un peu trimballer dans un film de tatane.

7/10

[pabelbaba]

All The Wrong Clues de Tsui Hark - 1981

Il s'agit du premier succès commercial de Tsui Hark et forcément, c'est une comédie...

Produit par Cinema City (créée entre autres par Karl Maka et Dean Shek), on va avoir droit à du lourdingue. D'ailleurs, rien qu'à éplucher le cast, difficile qu'il en soit autrement. Hormis George Lam, qui tient le premier rôle, on n'a que du poids lourd du gag débilos : Karl Maka évidemment, Eric Tsang, Teddy Robin (que je découvre peu à peu) et même John Sham venu faire une petite apparition!

Mais alors qu'est ce que cela donne avec autre chose qu'un énorme tâcheron derrière la caméra? Et bien ça donne un truc correct sans plus et ponctué de quelques bonnes choses. La trame est une histoire de truands et d'arnaque ultra basique qui se tient dans les années 30, avec les rebondissements habituels du genre, rien de bien original, mais ça a le mérite d'être sans temps mort. En plus Tsui Hark s'amuse avec sa caméra, shoote de façon rigolote certains plans pas forcément important et essaye de coller sa griffe.

Cependant l'intérêt n'est pas vraiment là, on peine à distinguer ce qui lui permettra par la suite de sortir un chef d’œuvre comme Shanghaï Blues. La scène de vaudeville est ici d'une platitude incomparable avec ce qu'il fera ensuite. On entraperçoit davantage son talent dans les quelques scènes d'action, et notamment la bagarre du nouvel an, proche des rixes générales de Jackie par exemple.

Et surtout il manque un côté "adulte" au film. On a tout le temps l'impression d'être devant un divertissement de type familial sans une goutte de sang ni violence et c'est un peu casse-bonbon.

5,5/10

[pabelbaba]

Barquero de Gordon Douglas - 1970

Il était au bout du rouleau le père Douglas dans les 70's... Parce qu'entre ça et Slaughter's Big Rip Off c'est vraiment pas la joie.

Pour sa défense, le pitch est loin d'être méga bandant : Lee Van Cleef, qui incarne un passeur sur une rivière, refuse de faire passer un bandit (Warren Oates) et sa bande en se planquant sur la berge opposée... Cependant le scénario recèle des petits passages sympas, comme l'attaque du village qui ouvre le film et la partie de recherche de l'otage en mode furtif. Mais c'est bien peu pour conserver l'attention du public pendant 100 minutes. Il y a bien aussi le trappeur, pote sympa de LVC, et la petite histoire avec la femme de l'otage, qui rajoutent un peu de sel, mais là on parle vraiment de détails.

Reste le gros morceau, à savoir l'opposition entre deux figures pas communes du western, Lee Van Cleef et Warren Oates. Le premier souci, c'est que cette opposition est à distance, à cause de la rivière. Le second, et de taille, c'est que le perso de Oates est écrit n'importe comment et qu'il est super mal dirigé. Sa folie est moisie, ses actes ne sont pas naturels, ses accès de fureurs idiots. Ca fait mal de le voir comme ça. Il est pourtant habitué des rôles casse-gueule, mais là rien n'y fait, c'est juste une catastrophe. A l'image du duel final, tout pété.

4/10

[Val]

Rien que l'affiche me coupe toute envie de voir le film...

Et pourtant c'est un des plus grand films français de ces dernières années.