[oso] Mes critiques en 2014

[Criminale]

Rho le papy.

Je l'ai aussi sous le coude, je pense que je ne vais pas attendre la sortie ciné maintenant.

[nicofromtheblock]

Quand je l'ai maté, je pensais qu'il était sorti en salles cette année.

En même temps, on est souvent en retard sur le ciné indé US ...
Il suffit de voir les sorties simultanées de Fruitvale station et The spectacular now au ciné en France et en DVD aux USA.
Et je ne parle pas de All about Albert qui sort en Mars ou The kings of Summer, Afternoon delight et plein d'autres qui n'ont même pas encore de date de sortie. On est bien forcé d'utiliser des moyens détournés à un moment ou un autre !

[osorojo]

D'autant plus quand, comme moi, tu habites dans un petit bled et que tu sais que ton cinoche les passera pas ^^ Certains auront le droit à une semaine d'affiche, mais c'est tout !

Donc, effectivement, je suis souvent faible et me laisse happer par les sirènes de l'abordage peu scrupuleux assez souvent

Fruitvale station, j'ai hâte de le voir. Let's go Vince !

[Alegas]

FRUITVALE STATION

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Ryan Coogler (2014) | 6.5/10
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Pour son premier film, Ryan Coogler s'empare d'un fait réel et en fait un petit devoir de mémoire qui saura émouvoir les foules, sans aucun doute. Cette histoire en effet peu banale, qui prend place un jour de l'an, est on ne peut plus tragique et révoltante. Le matériau de base est suffisamment détonant, même seul sur le papier, pour en espérer une version imagée engagée et virulente. Ce n'est malheureusement pas le cas de Fruitvale station qui pour moi survole un peu trop son sujet sans jamais prendre parti.

De cette absence d'implication naît un certain scepticisme, qui s'amplifie lorsque Ryan Coogler insère dans son film des séquences un brin poussives qui n'ont d'autre but que de nous faire aimer ce gentil bonhomme dont on suit la vie. Heureusement pour le réalisateur et son film, cet infortuné est incarné avec une belle énergie par un Michael B Jordan au top de sa forme, qui rend, rien que par sa présence, le film intéressant. Mais bien vite, on tourne un peu en rond et même si la fin vient nous sortir avec violence de notre passivité, ce n'est pas suffisant pour élever totalement l'ensemble.

Fruitvale station ne parvient en effet jamais à prendre son envol. Il finit même par se fondre dans la masse de ces bobines inspirées de faits réels choquants, qui provoquent forcément révolte et tristesse, mais de façon furtive. C'est dommage parce que Ryan Coogler fait parfois preuve d'une belle maîtrise et réussit, avec peu, à joliment rendre l'oppression de ses personnages. En ce sens, toute la séquence dans le métro est superbe, très inspirée en terme de prise de vue. Mais ça vient un peu tard, et ça dure trop peu. Résultat, pas la claque espérée, on sort de ce joli film avec pour seul sentiment celui d'un bon souvenir.

[Dionycos]

De cet absence d'implication naît un certain scepticisme, qui s'amplifie lorsque Ryan Coogler insère dans son film des séquences un brin poussives qui n'ont d'autre but que de nous faire aimer ce gentil bonhomme dont on suit la vie

C'est exactement ça.
J'ai vraiment eu l'impression de voir, pendant une heure de temps, une succession de scènes, pas toujours justifiées, qui ont pour unique but de rendre le personnage sympathique.
Je suis allé voir le film car j'ai des potes qui m'en parlent depuis le festival de Cannes, et ils me faisaient saliver. Selon eux, le film était grandiose car il ne présentait pas un personnage parfait, évitait toute forme de pathos etc. Bref, un "biopic" qui ne nous prend pas pour un con.

Ben franchement, je suis tombé de haut, car j'ai vraiment eu la sensation inverse. Oui, le mec a fait des conneries, de la prison, et il a trompé sa copine. Mais ça, c'était avant. Parce qu'en fait aujourd'hui, c'est un type trop bien. Il aide les jeunes filles à choisir leur poisson pour leur repas du nouvel an, il aime sa fille, il aime sa grand-mère, il aime sa maman. Il aime même les chiens !! Sacré brave type.
C'est pas hyper finaud quoi, surtout que plusieurs scènes ne sont vraiment pas justifiées (le coup du chien justement).

[osorojo]

On est d'accord, c'est vraiment le problème du film et moi aussi j'ai un peu de mal à comprendre les discours que tu relayes. Je vois pas en quoi certaines scènes un peu moins gratifiantes pour son perso enlèveraient l'impact de la fin. Le coup du clebs ou du supermarché, c'est vraiment maladroit.

Il aurait, par exemple, au moins pu vendre sa dope, histoire que le perso ait encore ses démons. C'est pas parce qu'il deale un peu d'herbe qu'on va applaudir à la fin ...

[osorojo]

Critique à la chaîne (10)

COWBOYS & ENVAHISSEURS

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Jon Favreau (2011) | 3/10
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J'ai pourtant mis le Bluray avec une envie non contenue de m'abreuver d'un blockbuster sympa sans me prendre la tête. Cowboys et Envahisseurs avait tout pour me plaire sur le papier, une rencontre improbable de deux univers que j'apprécie particulièrement, des acteurs qui me sont sympathiques et une ambiance visuelle qui n'avait pas l'air dégueulasse. De quoi espérer une séance sympa. Il n'en fut rien, je n'ai fait que subir le film peu inspiré de Jon Favreau.

C'est bien simple, à part le postulat de départ qui cartonne, il n'y a rien à se mettre sous la dent. Toutes les bonnes trognes du casting sont virées de l'écran après 20 minutes de bobine (bon heureusement, Dano fait parti du lot, je ne le déteste pas spécialement, mais dans ce film en particulier, il est complètement à côté de son perso), les promesses d'une épopée radicales bien burnée balayées au bout du même laps de temps (dès qu'on commence à voir les aliens en gros) et la tonalité de l'ensemble qu'on pouvait espérer un poil adulte s'avère être digne d'une série de bas étage. Bons sentiments gerbants, personnages manichéens au possible (faut voir le perso de Ford ...) et histoire linéaire sans aucune surprise, sinon les agaçants arrêts imposés de toutes les cases de l'épopée familiale lourdingue (l'amoureuse kidnappée, le bon bougre devenu méchant par la force des choses, les vilains qui deviennent gentils, les épreuves initiatiques pour gamin neuneu envieux de s'endurcir - la trame du couteau, je m'en remets pas -). Et ce n'est pas le dernier quart d'heure, complètement hallucinant de bêtise qui pourra nous faire oublier cette mélasse insipide qu'on nous a servi pendant 2 loooooooooooooogues heures de torture. Non franchement, faire durer le supplice aussi longtemps, quand on a rien à dire, c'est presque criminel. NEXT.

[zack_]

Tu chômes pas. Déçu aussi, enfin j'en attendais rien, mais avec certaines critiques positives j'attendais une surprise. Hormis le combat finale c'est naze effectivement.

[osorojo]

En fait, la critique en chaîne fut un bon concours de circonstance. Je venais de choper le film en BR pour pas cher, donc je comptais le mater. Quand j'ai vu que Favreau était au cast du film que t'avais choisi, j'me suis dit allez !

Mais ouais, par contre, j'ai vraiment pas aimé. je le rapproche du Lone Ranger personnellement. Même dynamique, ultra familiale, que j'ai de plus en plus de mal à encadrer

[zack_]

Lone Ranger se prend quand même moins au sérieux. Et le coté fun du film de Favreau était de mixer deux genres différents, mais ça ne fonctionne pas et au final le coté surprenant n'est plus.

[angel.heart]

Vous êtes nases. Voilà...

[Mark Chopper]

Je préfère revoir Big Tits Zombie que ce truc

[osorojo]

@angel Tu devais avoir du sacré bon fromage sur le plateau pour celui là

@Mark : depuis le temps que vous parlez de big tits zombie, je vais devoir m'y essayer

[osorojo]

LETTRE A MOMO

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Hiroyuki Okiura (2013) | 8/10
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Un joli moment de poésie qui mêle habilement réel et imaginaire pour illustrer sans trop de chichi le délicat thème du deuil. Hiroyuki Okiura est un artiste complet et délivre, avec ce qui n'est que son second film, une vraie prouesse graphique. L'animation qui donne vie à son univers fait de créatures oniriques est à tomber à la renverse. Son trait est diabolique d'expressivité mais si particulier qu'il peut se permettre presque toutes les folies, sans que l'on se sente happer dans un dessin animé qui n'aurait plus d'attache avec le réalisme de son sujet. C'est la force des grands films d'animation, qu'on retrouve par exemple dans la référence ultime du genre, à savoir toute l'oeuvre de Miyasaki. Dans cette lettre à Momo, on retrouve l'héritage laissé par ce père de l'animation japonaise, on pense en effet souvent à ses films phares, Mononoke pour toutes les parties faisant appel aux esprits de la forêt, Chihiro pour l'imaginaire des créatures mais aussi Totoro qui me semble directement cité lors de ce passage tumultueux sur un pond prêt à se faire malmener par un Typhon en colère.

Mais Lettre à Momo, s'il impressionne par sa maîtrise graphique, n'oublie pas que le fond d'un film est aussi important que sa forme. Y est en effet abordé un sujet très adulte, touchant par sa simplicité, mais également difficile par sa nature même, impalpable et délicate. Pas évident de parler du deuil sans tomber dans le misérabilisme ou à l'inverse en survolant simplement son sujet. Et si l'on peut reprocher par moment à Lettre à Momo d'en faire un peu trop (je trouve la fin pas forcément utile par exemple), il est évident que Hiroyuki Okiura va au bout de son sujet. En prenant son temps pour nous présenter ses personnages, il compose son puzzle sans se presser pour atteindre une jolie émotion lorsque l'on comprend où il veut nous emmener.

Hiroyuki Okiura n'est peut être pas un auteur prolifique, son dernier film a en effet maintenant près de 15 ans, mais quelle puissance possède chacune de ses oeuvres. Si je préfère à Lettre à Momo son très féroce Jin Roh parce que sa thématique me parle plus, je reste toutefois très impressionné par l'ampleur qu'il parvient une nouvelle fois à insuffler à ses images. Entre décors envoûtants, chara-design audacieux, animation maîtrisée et sujet épineux très joliment contenu, son second film vient en effet se placer dans la liste des films d'animation référence, à n'en point douter. La marque d'un grand, perfectionniste et impliqué dans ses production, qui se donne le temps de la création pour nous laisser sur place, les yeux emplis d'admiration et de respect.

[Alegas]

Fuck yeah.

(tu as encore le temps de le noter au classement )