[oso] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Ven 14 Mar 2014, 21:46

Ton enchaînement de films coréens m'a donné envie d'en réserver quelques-uns et ainsi combler un peu mon retard :super: (ce qui a permis aussi de confirmer la pauvreté de choix dans ma médiathèque ...)
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Sex & Fury - 8/10

Messagepar osorojo » Sam 15 Mar 2014, 00:04

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SEX & FURY
CHALLENGE BOM MARS 2K14 •


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Norifumi Suzuki | 1973 | 8/10
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Sex & fury jouit d'une réputation sulfureuse, plutôt compréhensible étant donné que pendant près de 90 minutes, Norifumi Suzuki y laisse parler les corps avec générosité. Sous prétexte d'une histoire de vengeance très classique, il nous narre cette quête de violence dans laquelle s'embarque la jolie Reiko Ike en entremêlant son récit de scènes érotiques respirant la liberté. Sans aucune retenue, sinon celle de tomber dans la grossièreté, elles sont surtout réalisées avec une belle inspiration, qui les inscrit pas forcément gratuitement dans le récit. Bien entendu, Norifumi Suzuki connaît son public, et sait que pour vendre sa bobine, des poitrines généreuses sont un argument de poids, mais résumer Sex & Fury à ce simple défilé d'orgies légères serait lui manquer de respect, il est bien plus que cela.

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C'est à une réelle démonstration visuelle que se livre Norifumi Suzuki dans ce qui deviendra, à juste titre, une référence incontournable des films de Pinky violence. Y compris dans ses scènes érotiques, qui sont toujours portées par des trouvailles graphiques qui nous feraient presque oublier leur nature. Celles impliquant Reiko Ike par exemple sont assez particulières. Dès l'introduction de son film, Norifumi Suzuki nous présente ce personnage comme une guerrière sans état d'âme, qui tranche des bras comme elle se joue des hommes, pour parvenir à ses fin. La mise en valeur de son corps, comme une arme avant tout, fait que chaque scène érotique qui l'implique par la suite sonne davantage comme un effort stratégique que comme un épisode de luxure à proprement parler. Quand on la voit combattre, partiellement dénudée, on ne se rince pas l'oeil, on apprécie plutôt l'hommage qu'elle fait au chanbara en désossant ses adversaires avec la minutie que lui offre sa lame. Bien entendu, quand on lance un pinky violence, on s'attend à un petit quota de charme. Dans Sex & fury, il est plus que respecté, même explosé. Mais il est avant tout en osmose avec une intrigue qu'il contribue à développer, empêchant le film de sombrer dans un étalage érotique gratuit qui pourrait s'avérer graveleux.

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Cette subtilité graphique que l'on retrouve dans les scènes charnelles vient jouer la carte du contraste avec le côté électrique de la trame plus classique. C'est en effet sous un déluge de couleurs que Norifumi Suzuki déroule son histoire. De cette première image qui viendra marquer nos sens, une main tenant des cartes dans une marre de sang, au final nerveux, qui voit Reiko tomber le haut pour embrocher des garde du corps, jamais le rythme de Sex & Fury ne faiblit.

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Sex & Fury est loin d'être un film parfait, son plus gros défaut - aussi sa plus grande qualité ^^- étant son casting. En dehors de Reiko qui assure vraiment, tous les acteurs sont en roue libre et peinent à trouver leur équilibre. On sent que Norifumi Suzuki était plus occupé à faire voltiger sa caméra qu'à diriger ses comédiens. On pourra aussi lui reprocher de caler en début de film sa meilleure scène (Reiko qui se fait surprendre dans son bain s'en extrait avec l'agilité d'un fauve pour aller dégommer du yakuza dans un jardin enneigé) sans jamais réussir dans sa suite à l'égaler en terme d'intensité.

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Mais ces quelques défauts n’entachent jamais ce sentiment de liberté qui anime Sex & Fury. Norifumi Suzuki va au bout de ses envies, joue avec ses lumières sans se soucier de leur efficacité, du moment qu'elles sont porteuses de pêche visuelle, alors elles ne peuvent être manquées. Et dans ces ambiances graphiques très punchy, il déroule son histoire, sans se soucier de son point final. Non, ici ce qui importe c'est le chemin tracé par Reiko jusqu'à son dernier geste. Un chemin de toute beauté, accompagné par une bande son entêtante, au bord duquel s'animent des personnages colorés qui ne manqueront pas de faire de Sex & Fury une séance dont on se souvient, sans doute possible.
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Messagepar angel.heart » Sam 15 Mar 2014, 00:13

:super:
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Dirty Carnival (A) - 8/10

Messagepar osorojo » Sam 15 Mar 2014, 16:53

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A DIRTY CARNIVAL
CHALLENGE BOM MARS 2K14 •


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Yu Ha | 2006 | 8/10
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Par sa brutalité inesthétique, Yu Ha dresse avec A dirty carnival une fresque criminelle réaliste qui prend aux tripes. D'une histoire classique narrant la montée des échelons d'un jeune lieutenant vers les hautes sphères de la criminalité il parvient à tirer l'essentiel, à savoir une histoire de personnage au rythme frénétique qui nous embarque pour une virée passionnante dans un univers poisseux où les contentieux se règlent à coup de canif.

Là où régulièrement dans les films de gangsters, coréens ou non, on se doit d'être attentif pour cerner tous les personnages jouant leur place sur l'échiquier, dans A dirty Carnival tout semble limpide. Yu Ha s'intéresse en effet à une seule bande de terreurs et plus spécifiquement à leur meneur, Byung Doo. Gravitent autour de lui peu d'autres âmes, sa famille ainsi que ses amis d'enfance dont son amour de jeunesse qu'il essaye de reconquérir. Ce petit monde étant vite cerné, Yu Ha peut développer ses thématiques sans perdre de temps à nous faire un cours scolaire sur le système mafieux coréen.

Découle de ce parti pris un réalisme âpre qui s'exprime autant pendant les affrontements sanglants auxquels se livrent les gangsters que dans leur relation avec ceux qui ne gravitent pas dans leur milieu "professionnel". Et c'est là que le choix de Yu Ha, de s'intéresser uniquement au sort de son protagoniste, permet à A dirty Carnival de monter en puissance. De cette relation fusionnelle mais faite d'incompréhension entre Byung Doo et sa famille à celle, plus ambiguë, qu'il a avec son meilleur ami cinéaste, Yu Ha parvient à retranscrire, sans jamais sortir les violons -ce qui est appréciable-, les tiraillements qui assaillent notre bandit en quête de pognon. Car finalement, Byung Doo recherche plus un moyen de subvenir aux besoins de sa famille qu'une reconnaissance de ses pairs, et c'est aussi de ce point de vue là que A dirty carnival se démarque des autres films du genre. On pourra d'ailleurs reprocher au réalisateur de marteler un peu trop ce message (on comprend dès le début, mais Yu Ha insiste tout au long du film, avec la soeur, le frère, la mère ...).

Bien sur, film de truands oblige, on s'attend à de la tatane. Dans a Dirty Carnival, les bastonnades ne sont pas forcément très nombreuses, mais elles sont si sèches et réalistes qu'elles s'imposent comme un moteur évident de l'intrigue. Avec Yu Ha, quand ça se met sur la tronche, c'est pas pour faire joli. Point donc de violence esthétique ici, seule l'efficacité est recherchée, et atteinte à chaque fois (pfiou la grosse stomb' dans la boue, grand moment). Y compris dans ce dénouement noir et violent qui nous laisse un peu sur le carreau, pas par surprise -on se doute de la façon dont va finir Byung Doo- mais par son côté clinique, brutal mais jamais visuellement flatteur. Comme si Yu Ha souhaitait coller au plus près à la réalité -pour peut qu'on puisse le faire dans un film bien entendu- en la rendant poisseuse à l'écran plutôt que poétique, comme cela pouvait être le cas dans le monstre visuel A bittersweet life.

A dirty carnival en est un bel outsider, il vient en effet se frotter à ce maître étalon du genre sans broncher. La brutalité qui y règne, la puissance de son acteur vedette (quel rôle) conjugués à la belle aisance qu'a Yu Ha à caractériser ses personnages en fait une oeuvre référente au même titre que le chef d'oeuvre de KJW.
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Inside Llewyn Davis - 7/10

Messagepar osorojo » Sam 15 Mar 2014, 21:53

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INSIDE LLEWYN DAVIS

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Coen Bro' | 2013 | 7/10
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Véritable déclaration d'amour des Coen à la musique Folk, Inside Llewyn Davis est un joli moment en apesanteur, rythmé par la guitare sèche d'un Oscar issac joliment dirigé. Il incarne à merveille ce nouveau personnage typique des frères Coen, touché tour à tour par la grâce lorsqu'il offre au monde son talent musical et la poisse qui rythme son quotidien. Vagabond par obligation, il vit au crochet des gens qui l'admirent ou se sentent redevables envers lui (foutus principes) sans jamais les ménager de son tempérament lunatique.

Dans ce moment un peu à part dans leur filmographique, les frères Coen se contentent de livrer la marchandise, sans essayer d'y apporter une plus-value par leur mise en scène. Fonctionnelle, carré, portée par des compositions de plan affûtées, elle se veut le faire valoir d'un sujet qui semble presque museler les deux frères que l'on a rarement connu si modéré. Ainsi, Inside Lewyn Davis se contente de l'essentiel, faire la part belle à la musique et à ce que représente Lewyn Davis, le talentueux musicien laissé pour compte par une industrie musicale qui ne veut pas de lui.

On reste donc un peu sur sa faim. En effet, si l'intention de rendre hommage à tous les talents qui s'expriment dans l'ombre est louable, si l'amour des Coen pour la musique Folk est communicatif, on attendait tout de même quelque chose de plus, ce petit ersatz qui leur est typique et qui habituellement rend leurs films si singuliers. Dans Inside Lewyn Davis, il est totalement absent, et si le film n'est pas mauvais, il reste assez impersonnel, malgré le côté passionné du sujet qui l'habite. Les frères Coen avaient-il à ce point peur de manquer de respect à cette musique qu'ils semblent aimer tant pour ne pas oser la bousculer un peu plus ?
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Sam 15 Mar 2014, 22:21

J'ai moins vu un hommage au folk que le portrait d'un homme égoïste auquel je ne suis jamais parvenu à m'attacher. D'habitude, c'est une des forces des Coen : mettre en scène des connards et/ou des branleurs auxquels on s'attache un peu (voire beaucoup).

Mais là, rien à cirer de ce mec même pas foutu de s'occuper d'un chat.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Sam 15 Mar 2014, 22:24

T'es sourd quand même si t'y as pas vu un hommage a la musique folk :mrgreen:

Sinon, ouais, je trouve aussi que les bro sont un peu passés à côté du perso. Il a pas leur touche habituelle.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar nicofromtheblock » Dim 16 Mar 2014, 00:36

Leur touche, on la retrouve quand même dans le personnage de John Goodman et quelques autres personnages secondaires.
Mais c'est vrai que c'est assez minime par rapport à d'habitude.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 16 Mar 2014, 01:05

J'aodre Goodman mais pour le coup, justement, son perso fait quand même grossièrement fan service histoire de donner au film un côté coenien qui ne prend pas puisqu'il fait forcé. Enfin je l'ai pris comme ça pour ma part.

C'est, entre autre, ce qui me fait dire que les Coen n'ont pas réussi à vraiment savoir quelle forme donner à leur hommage. Je les ai sentis tiraillés tout le long ^^
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Female yakuza tale - 7/10

Messagepar osorojo » Dim 16 Mar 2014, 12:14

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FEMALE YAKUZA TALE
CHALLENGE BOM MARS 2K14 •


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Teruo Ishii | 1973 | 7/10
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La même année, Sex & Fury créait le personnage de Inoshika Ochô que la croustillante Reiko Ike mettait joliment en action. Female Yakuza Tale surfe directement sur le sillage de charme laissé par le film de Norifumi Suzuki pour en proposer une version alternative. Exit l'histoire de vengeance, ici les motivations de la belle sont presque chevaleresques, puisqu'elle va aider des copines un peu dans l'embarras, utilisées contre une petite piquouze de paradis comme mules par des brutes pas très urbaines.

L'enthousiasme de Teruo Ishii à se jouer du personnage de la belle Ocho se ressent dans chaque composante de son film. Il aime le genre qu'il met en images, les belles poitrines dénudées et les personnages de femmes fortes. Ce n'est pas pour rien que le bougre invite à la fête une réplique à taille réelle de la mythique Sasori qui essaye, tant bien que mal, de concurrencer le charisme légendaire de Meiko Kaji (copieur de regard !). Mais cet enthousiasme se perd parfois dans un script qui ne parvient à le contenir totalement. Les personnages se multiplient, les enjeux sont dilués dans des quêtes alternatives qui noient un peu le poisson. Il convient de se laisser porter, sous peine de se sentir frustré par une écriture en mode automatique, uniquement présente pour permettre à Teruo Ishii de hanter le cadre des corps dénudés de ses jolies actrices, au moyen de procédés visuels à la fois très inspirés mais aussi vraiment amusants (une balle en pleine lunette, on appellerait presque Carglass dans la foulée tellement c'est con :mrgreen:).

Et c'est à ce niveau qu'on l'attendait au tournant. Sex & Fury possédait sa touche personnelle dans sa manière de filmer les corps et d'iconiser son personnage d'Ocho. FYT reprend peu ou prou la même formule, mais va aller plus loin dans son versant humiliation. Ici, les hommes sont encore plus détestables, et les passages malsains où ils abusent de leur pouvoir sur les femmes ne se comptent plus. Viol, torture, humiliations diverses s'enchaînent pour se conclure dans une ultime bataille en apesanteur donnant l'occasion aux différentes victimes de corriger leurs bourreaux. Mais si ce genre de séquence peut rapidement devenir ultra glauque, avec Teruo Ishii c'est tout le contraire. L'homme érotise chacune de ses scènes avec une belle douceur, son unique but étant de mettre en valeur les corps qu'il filme et si pour dédramatiser la situation, il lui faut recourir à l'absurde, il n'hésite pas une seconde. En découle une ambiance toujours bon enfant qui permet à chacun de garder le sourire.

Female Yakuza Tale, sans parvenir à atteindre la fougue créative de Sex & Fury, lui emprunte néanmoins son côté généreux. Dans sa façon de filmer les nombreuses femmes de son casting, mais également dans son côté parfois burlesque qui détend l'atmosphère. Il convient de ne pas être trop regardant sur son écriture pour complètement trouver son plaisir, mais si vous êtes de ceux qui aiment se laisser porter par des ambiances croustillantes aux trouvailles visuelles qui jamais ne cessent, alors vous devriez y trouver votre compte.
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American Bluff - 4/10

Messagepar osorojo » Dim 16 Mar 2014, 21:38

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AMERICAN HUSTLE

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David O. Russel | 2013 | 4/10
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Le dernier film de O Russel est parfaitement raccord avec son titre et son pitch, à savoir une belle arnaque qui ne parvient à nous emporter nulle part, sinon au pays des songes lorsque l'on se rend compte que derrière les beaux apparats qui le fait briller n'existe aucune cohérence, aucune intention. On est loin du très bon The fighter où le réalisateur prenait le temps de construire des personnages forts en charisme. Dans American Hustle il ne les amène nulle part sinon dans des cabines d'essayage pour faire coller leurs tenues vestimentaires à l'époque qu'il reconstruit. David O. Russel met en effet tous ses oeufs dans le même panier, à savoir celui des apparences en oubliant totalement qu'un film d'arnaque ne se repose pas, ce serait trop facile, uniquement sur l'arnaque qu'il dépeint.

C'est bien dommage, il y avait de belles choses à tenter avec tout d'abord ce casting de premier choix. On reconnaîtra tout de même cette belle sensibilité pour faire d'Amy Addams une femme fatale qui en ferait craquer un sacré nombre, moi le premier. Mais son personnage, qui semble prometteur, s'embourbe, comme ses acolytes, dans les couloirs d'un script fonctionnel qui se repose bien trop sur son côté manipulateur sans jamais prendre le temps d'exister par ailleurs. Et oui, un film d'arnaque se doit d'être un minimum densifié par des jeux de personnages, des dialogues incisifs pour tenter de masquer le pot aux roses. C'est le BABA, mais O. Russel semble l'avoir oublié, trop occupé à reluquer de sa caméra les deux jolies plantes qu'il a sous la main.

Abrégeons cette palabre, on s'est déjà farci 2H30 de vide, on ne va pas en créer davantage. Et soyons gentils, faisons comme si l'on avait pas vu les références à Scorsese ou De Palma, parce que dans le genre ambitions manquées, American Hustle fait fort.

Vous l'avez compris, American Hustle, comme sa traduction française, pour une fois bien inspirée l'annonce, est un coup de bluff perdant qu'il vaut mieux oublier rapidement. NEXT.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 16 Mar 2014, 21:50

Tu voulais voir un film d'arnaque, ce n'en est pas un et tu es énervé :mrgreen:

O'Russell se fout de l'arnaque : le genre n'est ici qu'un prétexte. Ce qui l'intéresse, ici, ce sont ses personnages qui avancent masqués, qui ne s'assument pas tels qu'ils sont par peur d'être broyés par une société qui mise tout sur le succès et les apparences. Voilà pourquoi ils sont tous arnaqueurs et vivent en jouant un rôle (y compris Cooper, qui est pourtant flic).

Dès la première scène, tout est dit : Bale met une plombe à mettre une perruque pour cacher une calvitie, mais personne n'est dupe. Tout comme Adams avec son accent qui cache ses origines, Cooper et ses bouclettes qui n'assume pas son statut d'exécutant et sa copine. Tout comme Lawrence et sa peur du changement (qui la pousse à exploser un micro-ondes ou à ne pas changer de vernis).

C'est écrit avec de gros sabots, pas toujours très finaud, mais voilà : on ne peut pas dire que le film n'existe pas en dehors de son intrigue puisque, au contraire, il n'existe qu'en dehors de celle-ci. Ce qui est, à la fois, sa grande force et sa grande faiblesse (on pourrait croire qu'il prend le genre de haut... J'ai tendance à penser qu'il regarde à-côté ou au-delà).

La saga scorsesienne, je crois qu'on l'a tous fantasmée en voyant la bande-annonce, mais O'Russell ne fait que du O'Russell. Happiness Therapy égratignait la banlieue et ses apparences de bonheur parfait / vie idéale. American Bluff, lui, égratigne le monde des gangsters chez qui tout est toc (d'où le côté over the top des tenues vestimentaires et des perruques).

En somme, c'est une oeuvre cohérente.

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Moyenne obligatoire rien que pour elle :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 16 Mar 2014, 22:14

Alors là, venant de ta part, ça m'étonne que tu montes au créneau pour un film aussi vide.

Si pour toi écrire des persos avec une plume si usée qu'elle crache son encre par hectolitre c'est faire exister le film en dehors de son intrigue, alors ouais, je suis passé à côté. Quand je dis que le film n'existe pas en dehors de son intrigue, c'est que rien n'est cohérent en dehors de cette arnaque très linéaire qu'il s'approprie. Et c'est pas à grand coup de paillettes et de make up que tu construis des personnages. Je veux bien que le coup du pastiche annonce la couleur, mais il faut ensuite dérouler un minimum. Franchement, il n'y a aucune scène marquante dans American Bluff pour faire exister les personnages. La scène que j'ai préférée c'est celle du meeting avec De Niro, c'est dire le niveau du film dans son ensemble.

Et bien sur,le décolleté de Miss Addams me ferait oublier bien des choses :love: , mais là, malheureusement, il n'a pu que me faire tenir jusqu'au bout, sans jamais y croire.
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar Mark Chopper » Dim 16 Mar 2014, 22:20

osorojo a écrit:Alors là, venant de ta part, ça m'étonne que tu montes au créneau pour un film aussi vide.


Parce qu'il est tout sauf vide.

osorojo a écrit:Franchement, il n'y a aucune scène marquante dans American Bluff pour faire exister les personnages.


Des exemples : la scène où Amy Adams parle avec sa "vraie voix" à Bradley Cooper, pour moi c'est une scène forte. Exit la femme fatale : là, elle se met à nue, là elle existe. On sent bien sa peur de ne pas être acceptée (à raison, en l'occurrence). Je t'assure que là j'étais à fond. J'adore ce perso, et pas uniquement pour ses robes :mrgreen:

Une autre : Bale qui avoue à Renner qu'il l'a trahi. Alors que ce mec est peut-être bien le seul mec sincère qu'il côtoie. Tous les autres sont bidons, mais lui est droit dans ses bottes et il le dégomme. Tu sens bien que ça le démolit.

En fait, tu n'aimes pas parce que tu n'as pas eu la fin de l'histoire du lac gelé de Louis C.K. :mrgreen:
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Re: [oso] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 16 Mar 2014, 22:29

J'ai l'impression que tout ce que tu as apprécié, je l'ai rejeté :mrgreen:

La scène d'Addams qui prend sa vraie voix, j'étais en mode facepalm, c'est pour te dire :eheh: Celle où Bale s'excuse auprès de Renner, c'est vraie qu'elle est assez prenante. Mais, j'étais plus dedans à ce moment là :/

J'ai pas parlé de Renner par contre, c'est le seul qui m'a fait forte impression.

En bref, c'est vraiment une histoire de ressenti, perso j'ai trouvé que rien ne sonnait juste, ou presque. D'où mon sentiment de vide et d'arnaque alors qu'à priori toi tu t'es vraiment laissé trimbaler par Amy jusqu'à la fin petit coquin :mrgreen:

L'histoire de lac, pareil, ça m'a gavé. En fait, j'ai trouvé que tous ces mix de petites anecdotes c'était du vent, genre j'ai rien à dire alors je mets plein de petits trucs côte à côte ...
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