[Mr Jack] Mes critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Dunandan » Sam 07 Juin 2014, 18:22

Je ne connaissais pas, ça a l'air spécial quand même d'après ta critique ^^. C'est une comédie musicale si j'ai bien compris ?
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Sam 07 Juin 2014, 20:46

C'est pas si spécial, c'est surtout original (je me comprends) :mrgreen: C'est un drame musical, dirons nous. :super:
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Messagepar zack_ » Sam 07 Juin 2014, 21:14

Comme quoi le up était pas inutile :super:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar puta madre » Dim 08 Juin 2014, 13:34

Mr Jack a écrit:C'est pas si spécial, c'est surtout original (je me comprends) :mrgreen: C'est un drame musical, dirons nous. :super:

C'est pas spécial, c'est juste chiant :chut: (comme les deux autres Christophe Honoré que j'ai vus)
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Dim 08 Juin 2014, 16:35

Naaaan comme t'y vas, c'est tout ce que tu veux mais pas chiant, c'est bien rythmé grace aux dialogues, à la musique, non là t'abuses. :mrgreen:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar nicofromtheblock » Dim 08 Juin 2014, 18:08

Je ne suis pas fan du cinéma de Christophe Honoré mais s'il y a bien un film à sauver dans sa filmo, c'est bien celui-ci. :super:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar puta madre » Dim 08 Juin 2014, 19:01

Bah moi, même celui-là, je le sauve pas :mrgreen:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Kakemono » Lun 09 Juin 2014, 18:43

Ah non celui là il faut le sauver! J'en garde un très bon souvenir quand je l'ai vu lors de sa sortie, je me le retenterais bien à l'occasion. :super:
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Libre et assoupi - 7,75/10

Messagepar Mr Jack » Dim 20 Juil 2014, 20:05

Je l'avais pas postée ici celle ci.

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⌲ LIBRE ET ASSOUPI (2014)
de Benjamin Guedj avec Baptiste Lecaplain, Félix Moati, Charlotte Le Bon, Denis Podalydès.

Histoire: Sébastien n’a qu’une ambition dans la vie : ne rien faire. Son horizon, c’est son canapé. Sa vie il ne veut pas la vivre mais la contempler. Mais aujourd’hui, si tu ne fais rien… Tu n’es rien. Alors poussé par ses deux colocs, qui enchaînent stages et petits boulots, la décidée Anna et le pas tout à fait décidé Bruno, Sébastien va devoir faire … Un peu.


"Ah, un film sur moi…"

…fut ma première réaction à la vision de la bande-annonce de ce film tout à fait atypique qu’est Libre et Assoupi, adapté d’un bouquin de Romain Monnery et mettant à l’affiche l’excellent et énergique Baptiste Lecaplain. Oui, car depuis aussi longtemps que ma mémoire s’en souvienne, je n’ai pas souvenir d’une comédie française mettant en scène des jeunes gens de 25 ans tout à fait normaux, ancrés dans leur monde, le nôtre, le mien, et ne tombant pas dans la morale sociétale ou le mélodrame mielleux aux accents démagogiques. Non, une comédie française dite normale, c’est rare. Et qui plus est: non formatée. Déjà devant la BA et devant les premières minutes du film, on sait que l’on est pas devant un film de producteur véreux entourant ses pattes autour d’un objet bien ciblé et qui fini par perdre toute authenticité et donc toute drôlerie. Ici le titre ne trompe pas, du moins son début: c’est libre. Tous ces éléments loin d’être anodins me font déjà dire que ce film fait du bien.

C’est donc l’histoire de Sébastien, un quart de siècle et qui a pour seule ambition dans la vie de glisser en chaussettes sur son parquet ciré et comparer les différents plafonds entre son lit et son canapé. Sébastien est un jeune, le cancer de la société française, qui a préféré passer sa vie à la fac apprendre de nouvelles choses plutôt que de se pencher sur un travail éventuel. Car le travail, à ses yeux, ce n’est pas la vie. C’est même l’opposé: la fin, la souffrance inutile qui mène inéluctablement à une mort et à une vie sans relief. Sébastien est utopique et il le sait, il l’assume et porte ses propres ambitions sans vouloir la confronter à quiconque. Se contenter de peu et vivre pour soi, sans embêter personne, dans son coin. Sauf qu’à 25 ans, Sébastien, lâché par des parents naturellement las, va devoir transférer sa débrouille à Paris, en colocation. Et qui dit appartement dit loyer, donc revenus. La première étape va donc être pour lui de confronter son reflet utopique au miroir dur et lisse de la société française, qui demande de l’activité pour survivre. La confrontation entre Sébastien et son conseiller de la CAF est le premier moment fort du film car il permet de refléter le fossé existant entre cette partie de la jeunesse qui refuse de vivre dans l’effort et ce monolithe impassible qu’est l’Etat qui demande une répartie et un "donnant" à son "donnant". La candeur et la naïveté de Sébastien permet de faire passer ce premier message en douceur. Mais vite, le film va s’atteler à se poser des questions, à lui et à nous via son personnage principal, surtout grâce à son évolution et à son rapport avec ses colocataires. Car les personnages existent vraiment, portent un bagage sur eux et sur chacun une nuance différente de ce que peut être la jeunesse française aujourd’hui: celle qui s’assume (Lecaplain), celle qui se cherche (Félix Moati) et celle qui avance (Charlotte LeBon).

Et tous vont, finement et avec la rapidité d’un paresseux, se confronter et avoir un impact sur leur capacité à se trouver. Car si le film a l’air de défendre une certaine façon de vivre pendant sa première moitié, la seconde voit clairement Sébastien remettre son utopie en question et resserrer le reflet du miroir sur sa seule projection jusqu’à se demander si la vraie question n’est pas de chercher sa place dans la société plutôt que de savoir quel reflet est le plus adapté pour survivre et atteindre le bonheur personnel. Le film peut presque être vu comme un essai tellement il tente, en filigrane et toujours sous les yeux de son personnage principal, d’instaurer une réflexion sur ce que représente la jeunesse et au delà de ça, ce que signifie le recherche du bonheur et la différence entre bonheur et réussite. Pas besoin de créer une histoire factice et structurée autour de ça, les pastilles drôles et courtes de ces colocataires empathiques au possible sont assez réussies pour se contenter de la liberté formelle du récit sans tomber dans le méta et le hors sujet. C’est un film qui fait du bien, de par sa bonne intention comme par la bonté qu’il dégage.

Baptiste Lecaplain, qui assume là son tout premier premier rôle au cinéma après son -excellent spectacle et son passage dans Bref, a la tête parfaite pour l’emploi de par la sympathie émanant des traits de son visage et via son côté inoffensif qui facilite l’adhésion à ce personnage passionnant et humain qu’est Sébastien. L’ajout de Podalydès est là aussi très bien pensé car il amène une nuance supplémentaire sur le fait que l’utopie n’est pas une idée propre aux jeunes et permet de rayer de la liste, très vite, le rôle trop étouffant de l’opposition -et donc de l’Etat français via le conseiller de la caf, c’est à dire le gros con de base.

Un gros coup de coeur personnel, très difficile à juger de manière objective et impartiale, ou même à noter tellement j’ai envie de défendre ses points forts tout en acceptant ses points faibles, mais vu que la société me demande de mettre une note, je m’exécute.

7.75/10
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400 coups (Les) - 8/10

Messagepar Mr Jack » Dim 20 Juil 2014, 20:26

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⌲ LES QUATRE CENTS COUPS (1959)
de François Truffaut avec Jean-Pierre Léaud, Claire Maurier, Albert Rémy.

Histoire: Antoine a une adolescence turbulente. Il ment à ses parents indifférents à son sort, vole, fugue. Son seul réconfort, il fait les quatre cents coups avec son ami René. Un jour, la police s'en mêle.


Les 400 coups est le film d'un homme : son réalisateur ; d'une pensée, d'une certaine idée de la liberté, de l'émancipation intellectuelle. François Truffaut, dont l'enfance est ici transposée à l'écran, est avant cela un critique cinématographique allant à contre courant du cinéma dit "populaire" et commercial. Un homme dur et fidèle à ses valeurs dont on apprend une partie de la genèse via les yeux touchants d'un jeune Jean Pierre Léaud bouleversant. Fidèle à André Bazin (à qui il dédiera le film), adepte de Rossellini (et de son traitement des enfants dans ses films) et de Kurosawa (le travelling final d'Antoine qui s'enfuit vers la mer est inspiré d'un plan de Rashomon), Truffaut décide de suivre ses influences et de proposer un cinéma emprunté d'un réalisme tangible puisque toutes les scènes sont tournées en décors réels et teinté d'un regard personnel et touchant, assumant l'élitisme de la démarche mais en refusant une envie de créer quelque chose de nouveau. Projeter son vécu, peindre sa ville natale tout en adaptant ses connaissances et sa pratique du cinéma, telle est la volonté d'un réalisateur inspiré et honnête avec lui même.

En résulte une chronique linéaire mais passionnante d'un jeune homme perdu, sans racines ni repères, qui prouvera que dans la vie comme dans le cinéma l'on peut se créer par ses propres mains et que l'espoir et la liberté n'appartiennent qu'à soi-même. Truffaut règle ses comptes et prouve par sa narration subjective portée par un regard objectif qu'il est bien possible de fabriquer un autre cinéma. Les dérives qui en suivront et la prétention de l'idée supposée du courant lancé par les 400 coups n'est à un aucun moment palpable. Seule compte l'honnêteté et la justesse de Truffaut de par ce qu'il montre, et même si ce film restera le sien, très personnel sans être excluant, l'idée qui en ressort n'est que rassembleuse. Techniquement, le réalisateur exploite à fond son scope pour filmer Paris comme jamais, bercé par une musique magnifique qui donne à la ville un tout autre rôle dans le récit, et qui ne devient pas qu'un refuge mais une seconde mère pour Antoine. Certes la photo est un peu crade et la post-prod trop voyante mais d'une c'est le juste retour de vouloir tourner tout sur place et de deux cela n'empêche pas du tout l'immersion. Un film majeur, très personnel mais touchant, pas ultime mais passionnant.

8/10
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Démons de la liberté (Les) - 9/10

Messagepar Mr Jack » Mar 22 Juil 2014, 23:44

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⌲ BRUTE FORCE (1947)
de Jules Dassin avec Burt Lancaster, Hume Cronyn, Charles Bickford.

Histoire: Joe Collins, détenu dans un pénitencier, n’a qu’un souhait, s’échapper pour retrouver Ruth, la femme qu’il aime. Malheureusement, les prisonniers de Westgate sont sous le contrôle permanent du Capitaine Munsey, un gardien en chef sadique. Avec la complicité de son ami Gallagher et d’autres détenus, il va tout tenter afin de s’évader.


Noir, c’est noir.

Et au bout du tunnel ne surgit que l’ombre voilée de la mort pour les impatients et les avides de pouvoir. Le pouvoir de régner, ou celui qui signifie avoir la possibilité de: garder l’espoir d’une liberté physique. Le pouvoir est une illusion, un terme aussi galvaudé que inutile dans un endroit où les âmes sont déjà enterrées, prêtes à mourir. La liberté et l’espoir baignent dans la même eau, celle qui corrompt les têtes et fait avancer les braves plus proche de leur fatalité. Personne n’y échappe, ne s’échappe du destin qu’il s’est déjà lui-même tracé. Son seul "pouvoir", c’est celui mémoriel, de l’imagination, de la projection en arrière, du doux songe qui donne un gout moins amer à l’injustice fatal à venir. La faiblesse, la force ne sont que la mécanique plus ou moins huilée pour arriver au pouvoir, un tel effort, dans un sens comme dans l’autre qui n’est conclut que par la même ombre, le même cul de sac, la même noirceur. Les forts, les faibles sont donc unis dans leur aveuglement et seuls les plus cyniques, les plus tristement réalistes sauront que nul ne sert de courir, car partir tu ne pourras point. The end of the line.

Jules Dassin met en lumière le destin déjà tracé de braves inconscients, courant à leur perte dans un monde perdu dans lequel ils se sont fourrés, en agitant leurs corps et en animant leur espoir au sein d’une narration sans aucune fausse note, cohérente et jusqu’au boutiste, fidèle à un propos clair et obscur comme le genre au dessus duquel il règne. Sa verve est intacte, sa pellicule avec et on retrouve la minutie de la plume déjà vue dans Rififi. Et malgré l’intensité et la violence de son idée, des thèmes brassés, Dassin y impose comme à chaque fois une dose importante d’humanité, pour garder les enjeux de ces hommes intactes, intouchables, comme si notre propre vie en dépendait -pour mieux nous faire tomber avec eux une fois le bout du tunnel atteint. C’est malin, c’est brillant. Et je ne parle pas du casting formidablement juste, de l’ignoble Capitaine Munsey au héros naif Joe Collins (Burt Lancaster, toujours aussi impeccable) en passant par le docteur Walters, philosophe de la bouteille qui porte le recul et le regard objectif sur ce monde dévasté, carcéral ici, post-apocalyptique là-bas, en 1947, où tout est à reconstruire, à repenser, avec la patience, l’intelligence et l’imagination des grands leaders. Il faut apprendre et avancer, et laisser derrière nous la force brutale des impatients. Nécessaire.

9/10
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar osorojo » Mer 23 Juil 2014, 00:11

Sacré film celui là, j'en garde un sacré souvenir ! Notamment du passage de torture dans le bureau du dirlo :mrgreen:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Mr Jack » Mer 23 Juil 2014, 00:29

Ouais grand moment ! Ou toute la fin d'ailleurs, superbement traitée et qui résume le propos :super: Sacré réal ce Jules Dassin. :chinese:
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Re: [Mr Jack] Mes critiques en 2014

Messagepar Kakemono » Mer 23 Juil 2014, 17:52

Sacré péloche que ces Démons de la Liberté. Vu il y'a quelques années mais encore pas mal de souvenirs, je me le referais avec plaisir pour le challenge. :super:
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Guet-Apens (1972) (Le) - 10/10

Messagepar Mr Jack » Dim 27 Juil 2014, 00:25

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⌲ THE GETAWAY (1972)
de Sam Peckinpah avec Steve McQueen, Ali MacGraw, Ben Johnson, Al Lettieri.

Histoire: En échange de sa liberté, le détenu Carter McCoy doit à sa sortie de prison réaliser le hold-up d’une banque pour le compte de Jack Benyon. Après avoir abattu son complice Rudy Butler qui avait tenté de le tuer, il s’enfuit avec sa femme et l’argent volé à travers les Etats-Unis.


« Punch it, baby ! »

Sur le papier, The Getaway se devine déjà comme un film de haute volée: Sam Peckinpah à la réalisation, Walter Hill au scénario, Quincy Jones à la bande son et Steve McQueen en lead. Dès les premières minutes, l’impression est confirmée, l’on a affaire à quelque chose de travaillé, de minutieux. Le montage est déjà pointilleux, ultra calibré, bref, c’est professionnel. Cette précision implacable va résumer tout le film dans sa forme comme dans son fond. L’incroyable travail au niveau du montage, qu’il soit sonore ou des images, impressionne. La multiplication des plans annonce que l’on va à faire à ce qui se fait de mieux dans l’univers du heist movie. Dès le départ, du sens est donné aux plans. Lorsque Doc McCoy sort de prison, le montage saccadé d’images resserrées laisse place à des plans larges mettant le personnage au centre, remplissant le cadre d’une symbolique évidente mais foudroyante de clairvoyance. Tout de suite, on sait que The Getaway est un film de pure mise en scène.

C’est donc l’histoire d’un coup. Monté, réfléchi, et qui va tourner mal, comme dans beaucoup de films de genre. La minutie, la patience de la réalisation collent parfaitement au sujet et elle va faire en sorte d’y calquer ses caractéristiques pour rendre le tout plus fluide, plus spectaculaire. Sans surprise, c’est ce qui se passe, et déjà on a le droit à une grande scène de casse. Le film met à ce moment là en avant sa proposition, elle filme l’action, le moment présent, avec distance et non avec cette fausse complicité mensongère qu’établissent la plupart des faux grands films de genre avec le spectateur. Tout est calibré d’avance, nous observons sans contempler. Là où d’autres nous font croire que l’on est, avec les braqueurs, en train de mettre en place ce qui va suivre, que l’on fait partie de l’équipe, Peckinpah joue plus franc et nous prend pour ce que nous sommes : des voyeurs. Les personnages savent déjà ce qu’ils ont à faire et nous nous contentons de savourer le résultat final qui nous est montré à l’écran. Comme un cadeau, une montre de la plus parfaite horlogerie que l’on nous offre et que nous nous contentons d’enrouler autour de notre poignet et d’ensuite en contempler le cadre. Comme toujours chez Peckinpah: pas d’artifices, ça joue l’honnêteté.

Mais ce qui transpire le plus dans The Getaway, encore plus que la sueur au front de Doc et de sa femme, c’est l’intelligence. L’autonomie des personnages nous permettent cette liberté d’observation qui, à notre tour devant ce spectacle effréné, va nous faire suer du front. Car après la minutie du casse vient un travail de filature et le film part en roue libre, la caméra décroche et devient plus instinctive, plus vivante, le chef d’oeuvre est lancé, et jusqu’au bout le film va être rempli d’enjeux portés par cet extraordinaire personnage qu’est Doc McCoy. L’intelligence, le professionnalisme, il les partage. Steve McQueen campe un homme bourré de contradictions, partagé entre sa femme et son instinct de survie car ce qui résume Doc résume aussi le film qui tourne autour du principe de la confiance. La confiance bafouée ne peut être pardonnée si l’on veut se définir en tant qu'homme. Doc va se battre avec ça tout le film et le rapport de force avec sa femme ne devient que plus passionnant que lorsqu’ils se jugent mutuellement et défient leurs principes afin de clairement définir ce qui les unie. C’est beau et intelligent, comme les deux acteurs. The Getaway est donc un grand film de genre mais pas que, c’est aussi un grand film humain qui rayonne de par son intelligence et par son incroyable montage. Fond et forme, donc.

10/10
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