[pabelbaba] Mes critiques en 2014

[pabelbaba]

La Longue Nuit de l'Exorcisme de Lucio Fulci - 1972

Joli titre français à la con, laissant croire à un film fantastique alors qu'on nous livre un thriller aux accents giallesque...

J'étais malgré tout prévenu et savais pertinemment ce qui m'attendait. Enfin pas tout à fait quand même! Que dire devant ce thriller ultra mou du genou? Peut être que son intrigue est foireuse de A à Z, avec des enfants qui se font assassiner dans un village de la campagne italienne et qu'on nous balade de suspect en suspect tout en sachant parfaitement qu'ils ne sont pas les tueurs. A ce niveau aucun suspens n'est ménagé, les prévenus étant systématiquement neuneus ou illuminés, ils ne font pas de bons meurtriers.

Alors on se reporte sur ce qu'on peut. Barbara Bouchet à poil! Yeah! Enfin elle se défeuille dès la dixième minute... et plus rien par la suite. Encore une déception. Et c'est sans compter sur son jeu calamiteux et ses expressions ridicules. Pas la joie en somme. A côté de ça, Tomas Milian est sobre en journaliste pas convaincant ni convaincu, mais tellement sous-exploité que de toute façon son rôle aurait pu être tenu par n'importe qui d'autre. Marc Porel n'a pas de chance, avec sa tronche de Christophe Rippert, il endosse difficilement le costume de curé et n'a donc aucune crédibilité.

Magnifique, hein? Mais ce n'est pas tout, c'est Lucio Fulci derrière la caméra, du coup les passages gores et craspecs à base de sang en boîte sont assez présents. Je ne suis pas friand de ce genre de plans, cependant objectivement, si ça passe lors du passage à tabac de la sorcière, ça frise le ridicule dans la dernière scène, complètement surréaliste et foireuse.

Je pense laisser la filmo de Fulci de côté pendant quelques temps.

3/10

[angel.heart]

Je me doute bien que ça n'est ni ton réal, ni ton genre préféré, mais quand-même t'es dur.

[pabelbaba]

Enfin avoue qu'un thriller sans aucun suspens, c'est pas la joie, et qu'à côté de ça le film n'offre rien de bien folichon.

[pabelbaba]

Adios Sabata de Gianfranco Parolini - 1970

Dans ce deuxième volet de la trilogie des Sabata, Yul Brynner joue les intérimaires en endossant les habits du cowboy aux gadgets entre les deux épisodes avec Lee Van Cleef.

Et c'est bien le seul bémol du film! En effet, avec sa chemise à frange et sa dégaine de super shérif, Yul Brynner dépareille trop avec le personnage initialement incarné par LVC. Il manque clairement de classe et de mystère, au point que le film ne devrait même pas faire partie de cette franchise et devrait être vu comme un film à part. De plus, les gadgets sont bien moins présents que les deux autres opus.

Mais ce n'est pas pour ça que le film ne vaut pas le coup d’œil. Sur une trame proche de celle de Companeros de Corbucci, à savoir une chasse au trésor sur fond de révolution mexicaine, Parolini nous sort un film d'aventure bien sympathique. Les péripéties sont nombreuses et occasionnent un bon paquet de gunfights avec un bodycount vraiment sérieux. Malheureusement, comme souvent dans les spagh', les mises à mort sont un peu ridicules, avec des soldats se faisant tirer comme des lapins à la queue-leu-leu. Néanmoins, la petite équipe réunie autour de Sabata a quelques arguments rigolos à faire valoir dans ces moments-là et apporte un pointe de fraîcheur appréciable.

Niveau réalisation, on sent que Parolini s'est sorti les doigts vu le budget qui a dû lui être alloué. Beaucoup de figurants, des décors variés et sympa, on ne voit pas ça dans tous les westerns italiens. Du coup, le réalisateur s'est lâché : travelings, plongées, cadres élaborés (généralement avec l'aide de fenêtres ou de portes), flashs baroques (le coup des deux pendus), et tout un tas de petites surprises qui aguichent l’œil.

Au final, avec un perso principal un peu plus charismatique et quelques facilités de scénario en moins, on tenait un vrai bon western italien. Mais il reste malgré tout très recommandable.

6,75/10

[pabelbaba]

Les Durs aka Three Tough Guys aka Uomini Duri de Duccio Tessari - 1974

Gros film fantasme pour ma pomme, des années que je guette dans les vides-greniers une hypothétique VHS sans succès, sachant que le DVD a peu de chances de sortir un jour.

Je me suis finalement lancé et le résultat tient à peu près ses promesses. Sur un scénario sans surprise, Ventura et Hayes se mettent en chasse d'un tueur et d'un magot dérobé dans une banque. Pas super original, hormis le duo d'acteur. Ce qui l'est plus, c'est le boulot de Ventura, curé, mais qui n'hésite pas à distribuer des taloches à tout va dans un Chicago pas si carte-postale que ça.

Dit comme ça, on pourrait croire à un polar teigneux et viril, mais ce n'est pas vraiment le cas. Le rythme est assez plan-plan en raison d'une succession d'interrogatoires et d'enlèvements s'enchaînant sans grande conviction. En plus, Tessari a zappé la traditionnelle course poursuite en bagnole. La faute à un manque de moyens, de couilles ou d'autorisation? Le fait est que ça fait vraiment tâche dans un film pareil. Et puis voir Lino à vélo tout au long du film, ça fait pas très sérieux non plus...

Enfin, ça fait parti du côté humoristique de la chose, comme les derniers dialogues et la scène où Isaac Hayes fait cuire des œufs au plat sur un fer à repasser... Là, on tombe dans le franchouillard un peu à côté de la plaque et ça ne tire pas le film vers le haut.

Cependant, il faut avouer que le cast assure, Ventura droit dans ses bottes et raides dans les torgnoles, Hayes classieux et Williamson ultra classieux! Et comme je l'indiquais précédemment, Tessari ne nous montre pas le Chicago pour touriste, mais bien les coins les plus sordides et pouilleux, ce qui donne automatiquement un cachet au film.

Comme prévu, ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais il réserve quelques atouts pour les fans déglingués du genre et des acteurs.

5/10

[angel.heart]

J'ai découvert le premier Sabata il y a quelques jours. A ma grande surprise je l'ai trouvé vachement bien.

J'avais un peu peur de me faire les suites mais ta critique me rassure.

Par-contre ta critique pour Les durs ne donne pas franchement envie...

[pabelbaba]

J'ai plus trop de souvenir des deux autres Sabata, juste que c'était regardable sans plus, là je trouve celui avec Yul Brynner supérieur, mais la comparaison est un peu hasardeuse de ma part.

Pour Le Durs, tu peux lui laisser une chance. Surtout si tu trouves une version au format. Je me suis contenté d'une version en 4/3 et forcément, ça n'aide pas des masses.

[pabelbaba]

Cent Jours à Palerme de Giuseppe Ferrara - 1984

Deux ans après les faits, Ferrara entreprend de raconter la venue en Sicile du Général Dalla Chiesa, officier carabinier ayant maté les Brigades Rouges, nommé préfet à Palerme pour enrayer l'action de la mafia sur place.

Pas facile d'adapter ce genre d'histoire vraie éminemment politique et polémique d'un côté, donc se devant de coller à la réalité, mais d'un autre côté, de captiver l'auditoire avec une bonne histoire. A vrai dire, quelque soit l'angle par lequel on regarde ce film, Ferrara n'a vraiment pas réussi.

Pourtant, en choisissant Lino Ventura dans le rôle principal, le gros du boulot semblait être fait. L'âge aidant, il avait la stature idéale pour rentrer dans un tel rôle. D'ailleurs, il se débrouille plutôt bien. Il incarne sans mal ce général droit et rigoureux, n'ayant pas froid aux yeux et se lançant dans la mêlée avec l'espoir de réussir. Malheureusement le script ne suit pas. Le voir gesticuler et engueuler en boucle les mêmes personnes parce que les enquêtes n'avancent pas et que les crimes se multiplient, ça lasse. C'est dommage, parce qu'en tordant un peu la réalité en montrant par exemple une investigation aller un peu plus loin que les autres, il y avait moyen de susciter un peu d'intérêt chez le spectateur. Mais il n'en est rien.

Du coup le film colle au maximum à l'implacable réalité et on se retrouve à regarder un film où l'on voit l'omnipotence de la mafia. Franchement, on le savait déjà, donc l'intérêt est quasi nul. Contrairement à Lucia et les Gouapes, par exemple, on n'apprend même pas quels sont les rouages de cette institution, on ne fait que les effleurer, ce qui est particulièrement frustrant.

Il reste alors pour se consoler la performance de Ventura, bonne sans être extraordinaire, et un traitement cash et sans pudeur de la violence, avec des exécutions nombreuses et plein cadre.

4/10

[pabelbaba]

Kickboxer's Tears de William Su - 1992

Je racle les fonds de tiroir, là. Vraiment.

Voilà un petit film de kickboxing avec le célèbre duo formé par Moon Lee et Yukari Oshima, les deux princesses du kung fu pian urbain fauché. Et qui dit film de kickboxing fauché, dit scénario pompé sur Kickboxer! Du coup on a droit à de longs remplissages avec des combats sur le ring. Loin d'être vilains, ils sont même très crédibles. Il faut dire que les principaux combattants sont de vrais pros de la discipline, notamment Ken Lo et Billy Chow. Malheureusement, ce n'est pas ce que l'amateur de KFP recherche, les gants et les rings, ça ne permet pas de coups spectaculaires.

Heureusement, il y a une petite rixe dans la rue au milieu du film qui permet à Moon Lee de se mettre en valeur et de prouver à quel point elle sait lever ses gambettes. Mais surtout, il y a ce final, une fois de plus nawak, après un ultime fight dans une arène, où les persos sortent les guns, les machettes et les pioches pour se foutre sur la tronche dans la joie et la bonne humeur. Ce n'est pas un modèle du genre, cependant quelques détails lui permettent de sortir son épingle du jeu, notamment ladite pioche, mais surtout le jusqueboutisme de tous les persos.

Ca donne au final un film assez plaisant à regarder, mais trop limité.

6/10

[Mark Chopper]

Je racle les fonds de tiroir, là. Vraiment.

Note qu'avec le vieux ciné HK, ça promet souvent des séances sympatoches. Pour le reste du monde, je n'ai plus le courage de faire l'archéologue, trop peur de me faire chier.

[pabelbaba]

Je garde malgré tout de l'espoir pour d'autres genres de ciné, mais HK a quand même ce petit jenesaisquoi en plus.

[angel.heart]

Je garde malgré tout de l'espoir pour d'autres genres de ciné, mais HK a quand même ce petit jenesaisquoi en plus.

Totalement d'accords avec ça.

Le meilleur cinoche au monde, tout simplement!

[pabelbaba]

Juste avant la Nuit de Claude Chabrol - 1971

Ne pas se fier à l'affiche, hein, c'est un Chabrol, pas un giallo...

Il démarre d'ailleurs plutôt mal avec un meurtre un peu foireux dont on ne cerne pas du tout le mobile. Et plus ça va, plus ce sentiment que le script ne va nulle part augmente. Tout semble factice, en premier lieu le couple Bouquet/Audran qui sur le papier sonne particulièrement faux, pareil pour le métier de Bouquet, directeur d'une agence de pub au début des 70s, ça cloche avec le personnage qu'il incarne d'habitude. Il n'est pas du genre à faire dans l'artistique branchouille.

Au début, tout cela participe d'une ambiance étrange, que certains détails soulignent bien comme la maison design de Bouquet et surtout la perruque de Dominique Zardi. Mais au fil des minutes et des discussions en tête à tête entre Audran et Bouquet, le puzzle se remet en place. Les relations entre les personnages prennent tout leur sens et leur couple se met à aller de soit. Le meurtre trouve son explication et la question de la culpabilité de Bouquet entre en scène et occasionne des questions et des développements assez intéressants.

Enfin si les thèmes abordés éveillent la curiosité, la mise en forme n'est pas du même acabit. Comme d'hab, c'est plan-plan au possible, alors qu'il y avait moyen de se lâcher et de proposer quelque chose de plus expérimental ou au moins couillu. Heureusement, il y a Stéphane Audran, toujours aussi fascinante, pas forcément belle, mais très sensuelle, tout en gardant un côté mystérieux. Elle est le gros atout du film, qui le tient à flot lorsque l'ennui pointe le bout de son nez.

6,5/10

[pabelbaba]

Le meilleur cinoche au monde, tout simplement!

J'allais mettre un bémol... et puis non!

Come on Jackie Chan!!!!!!

[pabelbaba]

Les Parasites de Philippe de Chauveron - 1999

J'avais un bon souvenir de cette petite comédie sans prétention et l'envie de la revoir s'est bizarrement faite sentir.

Et bien pas de déception, c'était tout comme dans mon souvenir. Le pitch fait un peu penser à Grégoire Moulin contre l'Humanité en un peu moins délirant, avec cette nuit de lose qui n'en finit pas. Cependant, le scénario ne se concentre pas sur un seul personnage, mais sur une bande de potes assez foireux. Ca a l'avantage de multiplier les intrigues et d'éviter les blancs et coups de mous, qui sont généralement les principaux problèmes des comédies.

Une fois cet écueil évité, il faut savoir que le film n'est pas non plus hilarant de bout en bout. Les gags sont nombreux et variés, mais aussi plus ou moins éculés. Déconner sur le cul, la drogue et les flics, c'est pas hyper original, mais ça marche. Du coup on se retrouve à avoir fréquemment le sourire aux lèvres sans vraiment rire aux éclats. La faute aussi peut être à un joli casting en mousse qui a dû prendre pour exemple le jeu flamboyant de la bande des Sous-doués... D'ailleurs avertissement thérapeutique : les personnes allergiques à Elie Semoun peuvent passer leur chemin, il a un rôle assez conséquent et fait dans le 100% Semoun avec mimiques, voix haut-perchée et personnage de vieux loser comme dans ses sketchs!

Autrement, ça se laisse regarder d'un œil amusé et même intrigué par cette absence de happy end complètement décalée par rapport à ce genre de production (le caméo final est d'ailleurs bien fendard, même si l'acteur a tendance à hérisser le poil).

6,5/10