[puta madre] Mes Critiques en 2014

Modérateur: Dunandan

Qui l'a vue mourir? - 7/10

Messagepar puta madre » Dim 19 Oct 2014, 10:23

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Qui l'a vue mourir?
Chi l'ha Vista Morire?

Aldo Lado — 1972 — 7/10
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Difficile de ne pas penser à Ne vous retournez pas à la vision de Qui l'a vue mourir. Comme le film de Nicolas Roeg, celui d'Aldo Lado suit un couple meurtri par la perte de sa fillette dans une Venise décrépie et lugubre noyée dans la brume, où rôde un mystérieux assassin. Mais si Roeg se servait de ce canevas pour bâtir une oeuvre avant tout atmosphérique, Qui l'a vue mourir respecte un schéma policier plus classique où le héros tente de mettre à jour l'identité du coupable à travers une enquête parmi les notables de la ville. C'est un George Lazenby amaigri et moustachu qui tient la vedette, trois ans seulement après avoir été James Bond. Il livre une prestation solide dans le rôle de père de famille qui va risquer sa vie dans sa quête de vérité. Il est accompagné par la séduisante Anita Strindberg ( Ton Vice est une chambre close..) qui est malheureusement reléguée au second plan et cantonnée à jouer les victimes potentielles lors d'une séquence à suspense d'une rare efficacité. L'intrigue met un peu de temps à démarrer, entre les tentatives avortées du tueur pour assassiner la fillette et l'introduction de la maîtresse du héros, personnage inutile dont on n'entendra plus jamais parler par la suite (ça donne droit à un plan boobs, donc je ne vais pas trop me plaindre... :mrgreen: ). Le deuil des parents est vite évacué, mais donne lieu à une magnifique séquence où le couple fait l'amour, le réalisateur cadrant avec insistance le visage en pleurs de Strindberg. Une fois l'enquête commencée, difficile de décrocher. L'intrigue ne manque pas de suspects potentiels, et le coupable se révélera être celui qu'on soupçonne le moins. Les meurtres ne sont ni très nombreux ni très graphiques, mais la superbe musique à base de choeurs d'enfants d'Ennio Morricone rend glaçante chacune des apparitions du tueur. La mise en scène nous fait croire en début de métrage à un assassin doté de pouvoirs surnaturels puisqu'apparemment invisible aux yeux de ceux qui l'entourent, mais cette piste n'est jamais exploitée, ce qui avec le recul rend improbables certaines séquences du début. On retrouve également la dénonciation des moeurs des notables locaux, comme dans Je suis vivant du même auteur. Dans l'ensemble, Qui l'a vue mourir constitue donc un giallo de bonne facture où l'apport d'Ennio Morricone est encore une fois considérable.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Dim 19 Oct 2014, 10:43

Ça a l'air bien sympa, merci de critiquer du Giallo, ça m'a motivé à m'en refaire. Je viens d'en choper un bon paquet, dont celui ci et ton Vice est une chambre close [...]. Ca va pleurer du sang dans les chaumières :mrgreen:
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Messe noire - 3/10

Messagepar puta madre » Dim 19 Oct 2014, 10:51

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Messe noire
Evilspeak

Eric Weston — 1981 — 3/10
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Messe noire, c'est du sous-Carrie. Le scénario a beau prendre comme protagoniste un jeune homme, se dérouler au sein d'une école militaire et remplacer la télékinésie par de la sorcellerie, les similitudes sont flagrantes. D'autant que le film commence par une partie de sport collectif (le football remplace le volley) et se conclut dans un bâtiment en proie aux flammes (une église dans le cas présent). Mais on est loin, très loin du génial film de De Palma. D'abord parce Messe Noire ne parvient jamais à susciter l'empathie pour son personnage principal, incarné par le très laid Clint Howard, malgré tout le harcèlement qu'il subit de la part de ses camarades. Ensuite, parce que le scenario n'est jamais très logique, ou alors est très mal expliqué. Ainsi, le héros suit aveuglément les instructions d'un ordinateur pour compléter un rituel satanique et parvient à installer un véritable labo dans le sous-sol de l'église sans que personne ne s'en aperçoive (et ceux qui le font ne le dénoncent pas) tandis que l'esprit du sorcier enfermé dans un grimoire parvient à influer sur son environnement avant que le fameux rituel ne soit complété.

Messe noire pâtit également d'effets spéciaux approximatifs où les mannequins substitués aux acteurs lors des meurtres sont immédiatement reconnaissables. Il contient malgré tout quelques bons moments, à l'image de ce dialogue avec le cuistot, seul personnage à faire preuve d'empathie envers le héros, ou bien une séquence où la secrétaire du directeur se fait dévorer vivante par des porcs après avoir eu le bon goût de se dépoiler! :mrgreen: Le final revoit l'intervention des porcs qui s'en prennent à une poignée de teenagers décérébrés et permet également d'apprécier quelques décapitations bien sanglantes. Le réalisateur se permet même une transition du plus bel effet où le visage d'un démon à tête de porc se substitue à celle du personnage principal. Mais ces quelques bons moments ne permettent pas de palier le rythme léthargique d'un ensemble où seule la musique de Roger Kellaway, à base de choeurs scandant des "Satanas", apporte un minimum d'ampleur.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Dim 19 Oct 2014, 10:52

osorojo a écrit:Ça a l'air bien sympa, merci de critiquer du Giallo, ça m'a motivé à m'en refaire. Je viens d'en choper un bon paquet, dont celui ci et ton Vice est une chambre close [...]. Ca va pleurer du sang dans les chaumières :mrgreen:

Hâte de te lire, ça me donnera sûrement des idées de visionnage :wink:
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Ces êtres venus d'ailleurs - 5/10

Messagepar puta madre » Lun 20 Oct 2014, 11:41

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Ces êtres venus d'ailleurs
alias Les Enfants des damnés
Children of the Damned

Anton Leader — 1964 — 5/10
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Une fausse suite au Village des damnés, qui ignore totalement le film de Wolf Rilla et ne mentionne donc à aucun moment les évènements qui s'y sont déroulés. Si bien que le spectateur a une bonne heure d'avance sur les protagonistes, qui découvrent les pouvoirs des enfants au fil du récit. Ici, les enfants sont originaires des quatre coins du globe, avec des nationalités variées (le Chinois, le Russe, l’Africain, etc.). On perd donc l'uniformité caractéristique qui rendait les enfants inquiétants, même si l'on peut apprécier l'absence des perruques blondes qui leur donnaient un aspect kitsch. Les pouvoirs sont mieux visualisés, avec une meilleure intégration de leurs yeux luminescents à l'image. Exit le petit village so british: l'intrigue est délocalisée à Londres. Alors que l'on aurait pu craindre que cet environnement urbain diminue l'aura menaçante des "damnés", c'est le contraire qui se produit. L'absence de cloisonnement et la proximité avec la civilisation, ainsi que des enfants apparemment plus puissants, rendent le danger encore plus palpable. Au niveau formel, le film bénéficie d'un magnifique noir et blanc. L'absence de surprises joue contre le film: après un démarrage intrigant, le scénario multiplie les scènes de dialogues entre scientifiques et les péripéties prévisibles. En comptant les minutes, on s'amusera de la ressemblance de Ian Hendry, qui fut le premier partenaire de John Steed dans Chapeau Melon et bottes de cuir, avec Ryan Reynolds. Jusqu’à un dénouement au suspense efficace qui renverse les rôles, les méchants n’étant pas ceux que l’on croyait de prime abord.
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Lords of Salem (The) - 8/10

Messagepar puta madre » Lun 20 Oct 2014, 16:28

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The Lords of Salem

Rob Zombie — 2012 — 8/10
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J'y allais à reculons et j'en ressors très largement séduit... The Lords of Salem a tout du cauchemar éveillé navigant entre réalité et fantastique. On pense immédiatement à certains Polanski, comme Le Locataire ou Rosemary's baby, dans la manière dont le cinéaste vient jeter le doute sur la véracité de ce qui nous est montré, le fantastique pouvant être considéré jusqu'à un certain point comme une vue de l’esprit dérangé de son héroïne. Rob Zombie s'avère nettement moins ambigu que Polanski, plusieurs séquences objectives ne laissant planer aucun doute sur l'existence des sorcières. Mais la façon dont il passe du rêve au réel vient questionner la réalité de certains événements.

The Lords of Salem propose une ambiance captivante, déployant son fantastique par petites touches avant d'y plonger pleinement lors de son final. Zombie adopte un rythme volontiers lent, suivant son héroïne dans son quotidien, déambulant dans les rues ou dans son appartement , à son travail... Le personnage incarné par Bruce Davison, l'érudit qui se doute que quelque chose cloche, nous permet en parallèle d'en apprendre plus sur la menace qui pèse sur l'héroïne. La bande-son joue pour beaucoup dans l'ambiance, que ce soit la mélodie des sorcières répétée à plusieurs reprises, l'utilisation de morceaux du Velvet Underground ou bien une score ronflante et inconfortable. Zombie donne vie à des sorcières parmi les plus repoussantes qu'on ait vues à l'écran.

Autant le corps du métrage aura été dans la retenue, autant le final verse dans un trip coloré et baroque. La conclusion détourne les codes du happy end, Zombie confirmant par là sa fascination pour les figures du Mal. Une conclusion qui achève de faire de The Lords of Salem une oeuvre captivante, dont il est impossible de ne pas ressortir amoureux de Sheri Moon… :love:
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Chienne (La) - 6,5/10

Messagepar puta madre » Mar 21 Oct 2014, 11:42

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La Chienne

Jean Renoir — 1931 — 6.5/10
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Le spectacle de marionnettes placé en introduction de La Chienne nous prévient d'emblée: le film auquel nous allons assister est à la fois un drame social et une comédie. L'intrigue va donc osciller entre ces deux extrêmes, le drame le plus noir côtoyant des scènes dignes du vaudeville (la relation de Michel Simon avec sa femme). La conclusion du film est un bel exemple où noirceur et humour fusionnent, les retrouvailles de deux personnages prêtant au sourire alors que leurs situations respectives auraient pu volontiers tendre vers le pathos chez un autre réalisateur.
Mais le mélange drame-humour n'est pas le seul élément de dualité du film, qui adopte tantôt un style très théâtral à base de longs plans fixes, tantôt un style plus dynamique à base de mouvements de caméra ou réaliste avec son noir et blanc à fort grain. Même l'interprétation se divise entre le jeu très marqué années 30 des deux amants, avec moult roulements d'yeux, et celui plus retenu de Michel Simon qui tient encore bien la route aujourd'hui.
Renoir construit une fable morale où chaque protagoniste aspire au bonheur, mais se trouve exploité par un(e) autre. Logiquement, il se conclut par la mort pour nombre d'entre eux. Le cinéaste porte un regard volontiers misanthrope sur un microcosme où se mêlent lâcheté, avarice, mensonge, et où même l'innocent est capable de manipulation et de meurtre. Aujourd'hui, La Chienne paraît un chouïa trop long (son heure et demie semble durer plus) et a été surpassée par son remake, l'excellent La Rue rouge de Fritz Lang. Mais le jeu de Michel Simon, l'humour, l'acuité du trait de Jean Renoir permettent d'oublier ces lacunes.
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Equalizer - 7/10

Messagepar puta madre » Mar 21 Oct 2014, 16:18

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Equalizer
The Equalizer

Antoine Fuqua — 2014 — 7/10
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Un nouvel exemple de franchise relancée par les studios pour en quelque chose de différent. Le concept du redresseur de torts est conservé mais, alors que dans la série originale il se mettait au service d'inconnus qui ne pouvaient se payer ses services, le héros vient ici en aide à des proches. Seul l'épilogue est fidèle à l'oeuvre adaptée. On a donc plus affaire à un Equalizer begins qui suit une trame de vigilante movie.

Ceci dit, Equalizer est parfaitement rythmé et intègre à merveille les passages obligés du genre. Le film prend le temps de se mettre en place en décrivant un Denzel Washington solitaire et méthodique jusqu'à l'obsession. Ses quelques connaissances se limitent à ses collègues de travail et à une prostituée incarnée par la "belle" Chloé Grace Moretz, dont le sort va l'amener à prendre les armes. La violence évolue graduellement jusqu'à un climax au cours duquel le héros se transforme en simili-Jason Voorhees, trucidant du bad guy à coups d'outils dans un magasin de bricolage. Les mises à mort sont dans l'ensemble assez sadiques et violentes…donc réjouissantes! (mention spécial à l'homme de main qui se fait tuer à coups de tire-bouchons :love: ).

Visuellement, c'est très léché, mais un peu sombre dans les scènes nocturnes (défaut déjà présent dans L'Elite de Brooklyn). Fuqua abuse par moments de certains effets tape-à-l'oeil, comme la visualisation à la Sherlock Holmes de Ritchie ou les ralentis sur fond d'explosions. La BO hip-hop/électro vient dynamiser d'efficaces scènes d'actions. On regrettera juste un face-à-face final avec le bad guy qui fait pschitt tellement il est expédié, alors que la fin tire en longueur, avec pas moins de trois conclusions.

Denzel ne force pas son charisme, mais comme il en a à revendre, il s'avère plus que convaincant, malgré un début de bedaine :mrgreen: Marton Czokas se révèle un très bon bad guy qui ne fait pas dans le détail. Bref, ça n’est pas Man on Fire, mais un bon petit vigilante qui fait plaisir à voir.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar angel.heart » Mer 22 Oct 2014, 11:30

Bien envi de voir ce Messe noire. Je comptais me prendre le Blu Ray US Shout Factory! mais je crois que je vais me contenter du dvd français.

L'image est correct?

Sinon, content que tu ais apprécié le Zombie. :super:
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Mer 22 Oct 2014, 11:35

Oui, l'image du dvd est plus que correcte. Très déçu par ce titre, d'autant qu'il me semble qu'il figurait dans les 100 plus grands films fantastiques du centième numéro de Mad Movies. :shock:

Je l'avais trouvé dans les bacs à soldes de mon Auchan pour 4.99€...tu peux le trouver pour un prix modique.
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Saving General Yang - 5/10

Messagepar puta madre » Mer 22 Oct 2014, 11:35

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Saving General Yang

Ronny Yu — 2013 — 5/10
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Saving General Yang donne l'impression d'avoir subi le même sort que Les Trois Royaumes, une oeuvre-fleuve dont la durée a été réduite pour l'exploitation en Occident. Le film de Ronny Yu se résume donc à une enfilade de scènes-clés qui se retrouvent privées de leur impact car ne prenant jamais le temps de créer une ambiance ou une identification aux personnages. Résultat, on regarde sans implication ce spectacle qui ne manque pourtant pas de spectaculaire. Les personnages, au lieu de se voir attribuer un prénom, sont appelés Premier fils, Deuxième fils, etc, ce qui est somme-toute représentatif de l'emploi qui en est fait: ils sont caractérisés par leur fonction (le leader, l'archer...) plutôt que par leur personnalité. Heureusement, après une première partie handicapée par des CGI hideux, Ronny Yu signe quelques moments de mise en scène touchés par la grâce: l'assaut de la forteresse à coups de rochers géants et la fuite qui s'ensuit, la mort d'un frère criblé de flèches, le combat contre un mur de boucliers, le duel entre archers... Saving General Yang se conclut sur l'image très émouvante de cette famille dont le sacrifice lui a assuré une place dans l'Histoire. Mais on ne peut que déplorer que ses 90 petites minutes ne lui permettent pas de construire une véritable fresque épique.
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Jour se lève (Le) - 8/10

Messagepar puta madre » Ven 24 Oct 2014, 13:10

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Le Jour se lève

Marcel Carné — 1939 — 8/10
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Il y a quelque chose dans Le Jour se lève qui fait qu'on s'y sent bien, comme si on enfilait une paire de vieux chaussons particulièrement confortables. Une sensation sans nul doute due à l'atmosphère créée par Carné, cette réalité aux décors expressionnistes, tantôt brumeuse et envahie par les ombres tantôt nette et lumineuse, le fameux réalisme poétique. Un style qui s'adapte parfaitement à l'histoire racontée ici, construite en flashbacks qui peuvent se voir comme les rêveries d'un homme qui se sait condamné.

La fin est connue dès les premières images, où l'on assiste à la mort de Valentin des mains de François. Le cinéaste revient par la suite sur les événements qui ont conduit au drame, utilisant l'agencement des meubles situés dans l'appartement de François pour marquer les transitions temporelles, alors que l'immeuble isolé dans lequel il est enfermé symbolise sa solitude.

Les dialogues de Prévert sont d'une admirable simplicité, très travaillés mais sans qu'on ait l'impression d'entendre l'auteur s'exprimer au lieu de ses personnages. Ils sont servis par un beau quatuor d'acteurs. Jean Gabin, d'abord, formidable en ouvrier sans une once de mesquinerie, dont le caractère s'oppose à celui de Valentin (Jules Ferry), un type malsain qui use de son éloquence pour arriver à ses fins et profiter des charmes d'une jeune fille crédule. Arletty incarne, elle, une femme qui a vécu, qui prétend ne plus croire en l'amour alors que son comportement prouve le contraire, et dont la jalousie va précipiter le drame. Jacqueline Laurent est un peu en deçà, mais son manque de caractère sert le personnage, fragile et bien moins affirmé que les autres. L'évolution des sentiments entre les deux amants est croquée dans deux très belles scènes, la rencontre dans l'usine et le rendez-vous nocturne chez les employeurs de Françoise. Chose rare, on s'attache tellement à François qu'une fois le moment fatidique arrivé, on se met à espérer qu'il ne va pas commettre l'irréparable.

Le film bénéficie de jolis jeux d'ombre et lumière, qui viennent notamment souligner le regard très expressif de Gabin (un oeil triste et un oeil gai, pour reprendre les dialogues). Dans le plan final, les lueurs du jour viennent paradoxalement renforcer la noirceur du dénouement. Les scènes intermédiaires, situées dans le présent, sont rythmées par des percussions qui renforcent l'idée d'un condamné qu'on mène à l'échafaud. La dernière partie tire un peu en longueur, une fois tous les éléments en place, et que l'on sait comment l'intrigue va s'acheminer jusqu'au final.

Pas à la hauteur du chef d'oeuvre de Carné, Les Enfants du Paradis, mais un classique du cinéma français qui n'a pas volé sa réputation.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Ven 24 Oct 2014, 14:11

Vraiment sympa effectivement ce jour se lève. Et puis Gabin y est, une fois de plus, magnétique au possible :super:

Je voulais voir les enfants du paradis dans le cadre du challenge, mais sa durée (190 mn :/) m'a démotivé. Il faudrait que je me fasse violence, parce que sa belle réputation laisse présager d'un joli film.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar puta madre » Ven 24 Oct 2014, 14:25

Très franchement, sa durée m'avait également fait peur mais ça passe tout seul. Sa réputation de "grand classique français" fait croire à un truc poussiéreux et chiant, mais c'est tout l'inverse. Je ne peux que t'encourager à le découvrir.
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Re: [puta madre] Mes Critiques en 2014

Messagepar osorojo » Ven 24 Oct 2014, 14:27

Ça marche, je vais essayer de me faire violence ;)
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